! K CHARIVARI
Il a choisi comme adversaire le plus redou-
table de tous, ou du moins celui auquel personne
n’échappe : le microbe du coryza.
Cet audacieux est donc aussitôt parti en guerre,
et nous a envoyé chaque jour les bulletins de ses
victoires successives.
Les voici tels qu’ils nous sont parvenus :
« Lundi.
« Moi commencer expérience (notre corres-
pondant appartient à la race blanche, mais l’émo-
tion et le télégraphe le font parler nègre); ai
d’abord cherché à attraper coryza en me ser-
vant des moyens indiqués par les médecins, c'est-
à-dire en faisant juste le contraire de ce qu’ils
préconisent pour éviter le microbe nasal.
» Docteurs recommandent de se tenir les pieds
chauds; me suis procuré chaussures percées et
suis allé me balader dans rosée.
» Après une heure de promenade, je suis ren-
tré.
» Mon domestique m’a tout de suite accueilli
par ces mots :
» — Monsieur a... a... atchoum! été se prome-
ner dans la... a... atchoum!
» J’ai imposé silence à ce bon serviteur, qui
avait trouvé le moyen de s’enrhumer du cerveau
pendant que c’était moi qui prenais froid. »
« Mardi.
» Suis allé consulter un spécialiste.
» M’a répondu :
» — Je ne sais pas comment se guérit coryza,
mais sais seulement que ça débute par un mal de
tête.
» Donc, tant que je ne me sentirai pas mal à la
tête...
» Ai essayé.
» Ai lu roman réaliste.
» Le mal de tête est venu avant la lin, mais
c’est tout.
» Cor ucnce à croire vraiment que microbe a
peur. » '• i >
« Mercredi.
» Autre docteur que j’ai consulté m’a dit :
» — Vous vous enrhumez pas parce que vous
êtes trop couvert. Si voulez absolument attraper
coryza, promenez-vous par champs en bras de
chemise.
» Un trait de lumière, cette recommandation.
Immédiatement ai mis bas veste et gilet.
» Me serais aussi débarrassé de chemise sans la
crainte du garde champêtre, un microbe contre
lequel ne suis pas suffisamment prémuni.
» Enfin me suis promené vêtu très légèrement.
On disait en me voyant :
» — Voilà un monsieur qui a joliment chaud!
» Erreur, j’avais très froid.
» Et toujours rien, »
« Jeudi.
« Cette fois, par exemple, j’ai bien cru que ça
y était.
» Je m’étais rappelé qu’un docteur m’avait jadis
conseillé d’éviter les courants d’air.
«Aussitôt je m’établis dans deux de ces courants
combinés.
» J’ai commencé à sentir un picotement dans
la narine droite.
» At... at...
» Non... C’était simplement un brin de paille,
poussé par le vent, qui m’était entré dans le
nez !
» Je crois donc être en mesure d’affirmer, après
ces nombreuses et décisives épreuves, que je puis,
sans le craindre, affronter le microbe du co-
ryza. »
***
Nous venions d’envoyer une lettre d’encoura-
gement à notre courageux correspondant, lors-
que nous avons reçu la dernière dépêche sui-
vante :
« Arrivé enfin chez moi absolument bien por-
tant. Ai aussitôt chaussé pantoufles fourrées et
mis robe de chambre bien confortable.
» Suis enchanté de l’expérience...
» Mais... pardon... Oye ! aye ! aye !... Voilà que
ça me chatouille... Atchoum !... Atchoum!...
Atchoum !...
» Allons, bon, je suis pincé...
» C’est ça qui est vexant ! »
Jules Demolliens.
Un bon conseil. -- Si vous voulez fumer une
bonne cigarette, faites comme les vrais fumeurs
roulez votre tabac dans une feuille de JOB.
PLUME HÜMBOLDT*,i‘S:'
GHROMQUE DU JOUR
Ce qui rendra fastidieuse notre époque, c'est le
renseignement.
La fête du 22 était finie, tout semblait terminé. Ce
qu’on allait, faire des chars ? Naturellement, les dé-
molir. A moins de les conserver précieusement
dans les jardins du Champ de-Mars, comme déco-
ration de la galerie de trente mètres.
Quant aux costumes, comme on no peut ni les
donner aux pauvres, ni môme aux hommes de la
réserve de la territoriale, leur sort paraissait tout
indiqué.
Ah ! bien, oui !
Des nuées de reporters sont allés savoir où l'on
allait mettre les débris des chars, et ce qu’on ferait
des vieilles roues, et compter les déchirures que
peuvent avoir les culottes de Robespierre ou le
pantalon des Volontaires de 92. Est-ce qu'on va
nous raser avec les symboles jusqu’au prochain
centenaire de Valmy?
Si nous nous débarrassons des costumes d’hom-
mes, il faudra en prendre notre parti. Nous sommes
condamnés, par ces dames, aux « modes Empire ».
Les hygiénistes se sont mis d’accord avec les cou-
turiers.
Plus de dyspepsjes, plus de gastralgies avec la
taille courte et la modification du corset qui en est
la conséquence.
Evidemment, les modes Directoire ou Empire
ne constituent ni une grande nouveauté, ni un puis-
sant effort d’imagination.
Mais j’aime encore mieux ça que l’épidémie de
chic anglais qui commençait à prendre des propor-
tions inquiétantes,
Les paletots d'homme endossés par les femmes
avaient quelque chose d’odieux. La crinoline plutôt
que le cover-coat, arrivé tout fait des prisons de
Londres I
La rentrée des Chambres approche. On reparle
des appareils à voter. Comme si les députés qui ne
montent jamais à la tribune n’avaient pas la force
de lever la main ou de mettre une boule dans une
urne I
C’est cette occupation seule qui justifie leurs
vingt-cinq francs par jour.
Je vois qu’au Japon les députés de Tokio vont être
munis d’une machine de vote, et qu’il est question
d’oflrir à nos députés un pupitre à trois boutons
électriques correspondant à « oui », « non », ou
« abstention ».
En prolongeant les fils électriques, le député
pourrait voter étant dans son département.
Comme il est établi que jamais un discours n’a
modifié le sens du vote d’un seul représentant,
celui-ci n’aurait qu’à presser un bouton, tous les
jours, de deux à cinq, et remplir ses devoirs légis-
ï atifs tout en faisant l’ornement de son chef-lieu.
Les reporters ne reculent devant rien pour faire
de la publicité à leur journal.
Pendant que M. Stanhope continue son expérience,
un reporter du Danebrog, de Copenhague, entre-
prend le tour du monde sans vouloir délier les cor-
dons de sa bourse. Il remplira, au fur et à mesure
de ses besoins, des emplois qui lui permettront de
payer l’hôtel et le chemin de fer.
Malheureusement, M. Wiren emporte une lettre de
change. Et il est enfoncé par le Juif-Errant, qui fit
le tour du monde bien avant lui, n’ayant que cinq
sous dans sa poche; et encore, ces cinq sous, il ne
les dépensa jamais 1
La reine Victoria a été très émotionnée, la semaine
passée. On a découvert dans un placard royal — si
j’ose m’exprimer ainsi — toutes les poupées avec
lesquelles la reine avait joué quand elle était toute
petite.
Il est vrai qu’il y a longtemps de cela.
La reine a eu la pensée de réunir tout ce petit
monde autour d’une table, de lui servir du thé et de
faire photographier le groupe. C’est tout à fait char-
mant.
Néanmoins, si M. Carnot s’avisait de s’amuser
avec des soldats de plomb retrouvés dans une ar-
moire, on n’hésiterait pas à le rappeler à la réalité.
Le baron de Gobseck est navré. Son caissier vient
de filer sur la Belgique.
— Ah! non, grogne le baron, c’es.t trop bète .. Je
sais pourtant qu’un caissier doit fatalement empor-
ter l’argent un jour ou l’autre.
— Pas tous.
— Mais si... Moi-même, j’ai commencé par là !
Au restaurant.
— Garçon, ce bordeaux est-il bien authentique?
— Tout ce qu’il y a de plus authentique, mon-
sieur... Le patron le fait venir directement de Dijon!
En wagon.
M. Prudhommc cause depuis une heure avec un
voisin, Anglais d’origine. A l’arrivée, il remercie le
fils d’Albion.
— Je suis d’autant plus heureux d’avoir échangé
.mes impressions avec un gentleman tel que vous,
qu’en général vos compatriotes sont peu liants.
— Aôh ! yes, fait l’Anglais... Moà bien aise... Mais
inoâ causer seulement pour apprendre la langue !
Examens de rentrée, au lycée.
— Voyons, demande le professeur d’histoire,,
savez-vous quelles étaient les armes des Gaulois?
Silence du candidat.
— Allons, insinue le professeur bienveillant, la
franc... la francisque...
— Ah! oui, crie tout à coup le jeune élève, la Fran-
cisque Sarcey!
Taupin est de Marseille. Ii vante sa progéniture.
— Oui, mesdames, j’ai eu onze enfants.
— Onze !...
— Et ce n’est rien, troun de l’air 1... quand ze pense
à tous ceux que z’aurais pu avoir!
Questions matrimoniales.
— Mon cher, le mariage est toujours une sottise.
— Je ne suis pas de votre avis.' Si je ne m’étais
pas marié, comment aurais-je pu connaître les joies
du divorce?
H. Henriot
♦
BOURSE-EXPRESS
.. Et maintenant, ceux de la hausse qui, dans ces '
derniers temps, s’ôtaient tenus tranquilles, s’ébran-
lent aux premiers coups de clairon de l’Ange de la
Liquidation. Ils ont vu que ceux de la baisse avaient
de mauvaises intentions, et comptaient profiter de
l’inaction générale pour tenter d’embêter les rentes.
C’est ce que ceux de la hausse n’ont pas voulu ; et
c’est pourquoi ces cc faignants » se décident enfin à
descendre de leur cheval, au cri de : « Mieux vaut
tard que jamais ! »
Us n’attaquent pas : ils ne font que défendre les
positions conquises depuis le commencement
mois. Il nous paraît qu’ils n’auront aucune pe
sortir vainqueurs d’un combat dont le Pair est le
prix. C’est aujourd’hui qu’aura lieu l’escarmouche
dite de la Réponse des Primes; et si, conforméme
à toutes les prévisions, cette journée est bonne pour
les acheteurs, on peut être certain que les vendeurs
boiront un bouillon corsé.
Castoiune
Le Directeur-Gérant, Pierre Véron
Paris. — lmp. Alcau-Léïy, 2*, rue Chauchat.
Il a choisi comme adversaire le plus redou-
table de tous, ou du moins celui auquel personne
n’échappe : le microbe du coryza.
Cet audacieux est donc aussitôt parti en guerre,
et nous a envoyé chaque jour les bulletins de ses
victoires successives.
Les voici tels qu’ils nous sont parvenus :
« Lundi.
« Moi commencer expérience (notre corres-
pondant appartient à la race blanche, mais l’émo-
tion et le télégraphe le font parler nègre); ai
d’abord cherché à attraper coryza en me ser-
vant des moyens indiqués par les médecins, c'est-
à-dire en faisant juste le contraire de ce qu’ils
préconisent pour éviter le microbe nasal.
» Docteurs recommandent de se tenir les pieds
chauds; me suis procuré chaussures percées et
suis allé me balader dans rosée.
» Après une heure de promenade, je suis ren-
tré.
» Mon domestique m’a tout de suite accueilli
par ces mots :
» — Monsieur a... a... atchoum! été se prome-
ner dans la... a... atchoum!
» J’ai imposé silence à ce bon serviteur, qui
avait trouvé le moyen de s’enrhumer du cerveau
pendant que c’était moi qui prenais froid. »
« Mardi.
» Suis allé consulter un spécialiste.
» M’a répondu :
» — Je ne sais pas comment se guérit coryza,
mais sais seulement que ça débute par un mal de
tête.
» Donc, tant que je ne me sentirai pas mal à la
tête...
» Ai essayé.
» Ai lu roman réaliste.
» Le mal de tête est venu avant la lin, mais
c’est tout.
» Cor ucnce à croire vraiment que microbe a
peur. » '• i >
« Mercredi.
» Autre docteur que j’ai consulté m’a dit :
» — Vous vous enrhumez pas parce que vous
êtes trop couvert. Si voulez absolument attraper
coryza, promenez-vous par champs en bras de
chemise.
» Un trait de lumière, cette recommandation.
Immédiatement ai mis bas veste et gilet.
» Me serais aussi débarrassé de chemise sans la
crainte du garde champêtre, un microbe contre
lequel ne suis pas suffisamment prémuni.
» Enfin me suis promené vêtu très légèrement.
On disait en me voyant :
» — Voilà un monsieur qui a joliment chaud!
» Erreur, j’avais très froid.
» Et toujours rien, »
« Jeudi.
« Cette fois, par exemple, j’ai bien cru que ça
y était.
» Je m’étais rappelé qu’un docteur m’avait jadis
conseillé d’éviter les courants d’air.
«Aussitôt je m’établis dans deux de ces courants
combinés.
» J’ai commencé à sentir un picotement dans
la narine droite.
» At... at...
» Non... C’était simplement un brin de paille,
poussé par le vent, qui m’était entré dans le
nez !
» Je crois donc être en mesure d’affirmer, après
ces nombreuses et décisives épreuves, que je puis,
sans le craindre, affronter le microbe du co-
ryza. »
***
Nous venions d’envoyer une lettre d’encoura-
gement à notre courageux correspondant, lors-
que nous avons reçu la dernière dépêche sui-
vante :
« Arrivé enfin chez moi absolument bien por-
tant. Ai aussitôt chaussé pantoufles fourrées et
mis robe de chambre bien confortable.
» Suis enchanté de l’expérience...
» Mais... pardon... Oye ! aye ! aye !... Voilà que
ça me chatouille... Atchoum !... Atchoum!...
Atchoum !...
» Allons, bon, je suis pincé...
» C’est ça qui est vexant ! »
Jules Demolliens.
Un bon conseil. -- Si vous voulez fumer une
bonne cigarette, faites comme les vrais fumeurs
roulez votre tabac dans une feuille de JOB.
PLUME HÜMBOLDT*,i‘S:'
GHROMQUE DU JOUR
Ce qui rendra fastidieuse notre époque, c'est le
renseignement.
La fête du 22 était finie, tout semblait terminé. Ce
qu’on allait, faire des chars ? Naturellement, les dé-
molir. A moins de les conserver précieusement
dans les jardins du Champ de-Mars, comme déco-
ration de la galerie de trente mètres.
Quant aux costumes, comme on no peut ni les
donner aux pauvres, ni môme aux hommes de la
réserve de la territoriale, leur sort paraissait tout
indiqué.
Ah ! bien, oui !
Des nuées de reporters sont allés savoir où l'on
allait mettre les débris des chars, et ce qu’on ferait
des vieilles roues, et compter les déchirures que
peuvent avoir les culottes de Robespierre ou le
pantalon des Volontaires de 92. Est-ce qu'on va
nous raser avec les symboles jusqu’au prochain
centenaire de Valmy?
Si nous nous débarrassons des costumes d’hom-
mes, il faudra en prendre notre parti. Nous sommes
condamnés, par ces dames, aux « modes Empire ».
Les hygiénistes se sont mis d’accord avec les cou-
turiers.
Plus de dyspepsjes, plus de gastralgies avec la
taille courte et la modification du corset qui en est
la conséquence.
Evidemment, les modes Directoire ou Empire
ne constituent ni une grande nouveauté, ni un puis-
sant effort d’imagination.
Mais j’aime encore mieux ça que l’épidémie de
chic anglais qui commençait à prendre des propor-
tions inquiétantes,
Les paletots d'homme endossés par les femmes
avaient quelque chose d’odieux. La crinoline plutôt
que le cover-coat, arrivé tout fait des prisons de
Londres I
La rentrée des Chambres approche. On reparle
des appareils à voter. Comme si les députés qui ne
montent jamais à la tribune n’avaient pas la force
de lever la main ou de mettre une boule dans une
urne I
C’est cette occupation seule qui justifie leurs
vingt-cinq francs par jour.
Je vois qu’au Japon les députés de Tokio vont être
munis d’une machine de vote, et qu’il est question
d’oflrir à nos députés un pupitre à trois boutons
électriques correspondant à « oui », « non », ou
« abstention ».
En prolongeant les fils électriques, le député
pourrait voter étant dans son département.
Comme il est établi que jamais un discours n’a
modifié le sens du vote d’un seul représentant,
celui-ci n’aurait qu’à presser un bouton, tous les
jours, de deux à cinq, et remplir ses devoirs légis-
ï atifs tout en faisant l’ornement de son chef-lieu.
Les reporters ne reculent devant rien pour faire
de la publicité à leur journal.
Pendant que M. Stanhope continue son expérience,
un reporter du Danebrog, de Copenhague, entre-
prend le tour du monde sans vouloir délier les cor-
dons de sa bourse. Il remplira, au fur et à mesure
de ses besoins, des emplois qui lui permettront de
payer l’hôtel et le chemin de fer.
Malheureusement, M. Wiren emporte une lettre de
change. Et il est enfoncé par le Juif-Errant, qui fit
le tour du monde bien avant lui, n’ayant que cinq
sous dans sa poche; et encore, ces cinq sous, il ne
les dépensa jamais 1
La reine Victoria a été très émotionnée, la semaine
passée. On a découvert dans un placard royal — si
j’ose m’exprimer ainsi — toutes les poupées avec
lesquelles la reine avait joué quand elle était toute
petite.
Il est vrai qu’il y a longtemps de cela.
La reine a eu la pensée de réunir tout ce petit
monde autour d’une table, de lui servir du thé et de
faire photographier le groupe. C’est tout à fait char-
mant.
Néanmoins, si M. Carnot s’avisait de s’amuser
avec des soldats de plomb retrouvés dans une ar-
moire, on n’hésiterait pas à le rappeler à la réalité.
Le baron de Gobseck est navré. Son caissier vient
de filer sur la Belgique.
— Ah! non, grogne le baron, c’es.t trop bète .. Je
sais pourtant qu’un caissier doit fatalement empor-
ter l’argent un jour ou l’autre.
— Pas tous.
— Mais si... Moi-même, j’ai commencé par là !
Au restaurant.
— Garçon, ce bordeaux est-il bien authentique?
— Tout ce qu’il y a de plus authentique, mon-
sieur... Le patron le fait venir directement de Dijon!
En wagon.
M. Prudhommc cause depuis une heure avec un
voisin, Anglais d’origine. A l’arrivée, il remercie le
fils d’Albion.
— Je suis d’autant plus heureux d’avoir échangé
.mes impressions avec un gentleman tel que vous,
qu’en général vos compatriotes sont peu liants.
— Aôh ! yes, fait l’Anglais... Moà bien aise... Mais
inoâ causer seulement pour apprendre la langue !
Examens de rentrée, au lycée.
— Voyons, demande le professeur d’histoire,,
savez-vous quelles étaient les armes des Gaulois?
Silence du candidat.
— Allons, insinue le professeur bienveillant, la
franc... la francisque...
— Ah! oui, crie tout à coup le jeune élève, la Fran-
cisque Sarcey!
Taupin est de Marseille. Ii vante sa progéniture.
— Oui, mesdames, j’ai eu onze enfants.
— Onze !...
— Et ce n’est rien, troun de l’air 1... quand ze pense
à tous ceux que z’aurais pu avoir!
Questions matrimoniales.
— Mon cher, le mariage est toujours une sottise.
— Je ne suis pas de votre avis.' Si je ne m’étais
pas marié, comment aurais-je pu connaître les joies
du divorce?
H. Henriot
♦
BOURSE-EXPRESS
.. Et maintenant, ceux de la hausse qui, dans ces '
derniers temps, s’ôtaient tenus tranquilles, s’ébran-
lent aux premiers coups de clairon de l’Ange de la
Liquidation. Ils ont vu que ceux de la baisse avaient
de mauvaises intentions, et comptaient profiter de
l’inaction générale pour tenter d’embêter les rentes.
C’est ce que ceux de la hausse n’ont pas voulu ; et
c’est pourquoi ces cc faignants » se décident enfin à
descendre de leur cheval, au cri de : « Mieux vaut
tard que jamais ! »
Us n’attaquent pas : ils ne font que défendre les
positions conquises depuis le commencement
mois. Il nous paraît qu’ils n’auront aucune pe
sortir vainqueurs d’un combat dont le Pair est le
prix. C’est aujourd’hui qu’aura lieu l’escarmouche
dite de la Réponse des Primes; et si, conforméme
à toutes les prévisions, cette journée est bonne pour
les acheteurs, on peut être certain que les vendeurs
boiront un bouillon corsé.
Castoiune
Le Directeur-Gérant, Pierre Véron
Paris. — lmp. Alcau-Léïy, 2*, rue Chauchat.