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Le charivari — 61.1892

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Mars
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SOIXANTE-UNIEMÉ ANNEE

Prix du Numéro : Éî> centimes

mardi ier mars 1892

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PARIS

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IME II K K VÊIÎON

M c il a c t c il >' en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EW1G, fermier de la publigitô
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

Les ateliers étant fermés aujourd'hui, mardi
gras, le journal ne paraîtra pas demain mer-
credi.

BULLETIN POLITIQUE

Victor Hugo s’écriait jadis :

De quel nom te nommer, heure trouble où nous sommes?

Gomme il pourrait, s’il était de ce monde en-
core, renouveler son exclamation!

De quelque côté qu’on regarde, en effet, tout
apparaît trouble et confus.

En France, la dernière crise aboutissant à un
ministère précaire a souligné un latent désarroi.

Les républicains, grisés par la victoire rem-
portée sur le boulangisme, veulent absolument
renoncer â l’union qui fit leur force.

Chaque fraction de parti entend se mouvoir
seule.

Ce sera du joli!

Comme si le système des concessions mutuelles
h’était pas perpétuellement indispensable !

M. Camille Pelletan, dans un discours prononcé
récemment, concluait :

« La République ne craint plus les bonapar-
tistes qui sont des fantômes, les légitimistes qui
sont des fantoches; notre ennemi à tous, c’est
l’Eglise, rien que l’Eglise.

» Et tous les hommes considérables, tous les
génies du siècle l’ont compris ; les uns l’ont matée,
les autres l’ont combattue.

» Il est vrai qu’il y a aujourd’hui un homme
qui a imaginé de mettre fin à cet état de choses,
un homme qui croit nécessaire de faire échanger
le baiser de paix entre le pape et la République,
la main sur la Déclaration des droits de l’homme
et l’Evangile réunis.

» .Te ne dirai pas le nom de cet audacieux; je
i appellerai seulement que c’est le principal loca-
ane c un immeuble du faubourg Saint-Honoré,
c qu un matin je me suis même passé de déjeu-

nei P0U1 assurer son installation dans cet im-
meuble. »

Vous sa\ez si nous professons pour le clérica-
lisme une aversion bien sentie et invariable.

Mais pourquoi envenimer les choses par de
vains mots !

Pourquoi aussi entamer une inutile campa-
gne personnelle contre M. Carnot?

Pourquoi, surtout, pousser à la division répu-
blicaine ?

Les monarchistes que vous trouvez des fanto-
ches, vous pouvez leur redonner la force en vous
affaiblissant par la discorde.

En dehors d’eux, qui vcms ré ond que vos
déchirements ne feraient pæt WJ|îr un autre
Boulanger dont les combinaisfltts'-fh.ctatoriales
seraient plus efficaces?

Puis ne songez-vous pas à l’anarchisme, péril
bien autrement redoutable que le cléricalisme,
dont l’impuissante colère s’exhale en récrimina-
tions vaines?

Est-ce que l’influence du clergé a pu empêcher
les majorités démocratiques données par tous les
scrutins?

A ces majorités de savoir mettre leurs victoires
à profit.

Empêchez les empiètements de fait du clergé.
Quant à ses déclamations, haussez les épaules.

Et surtout ce qu’il faudrait, c’est ne pas émietter
la force républicaine !

Pendant ce temps-là, au dehors mêmes confu-
sions, mêmes incertitudes.

En Allemagne, des troubles.

En Belgique, la menace d’une révolution pro-
chaine.

Ah! c’est de ce côté-là que les vigilants de-
vraient regarder chez nous.

Supposez, en effet, le roi renversé. Qu’advien-
dra-t-il le lendemain ?

Pensez-vous que l’Allemagne, précisément à
cause des menaces de désordre qui la préoccupent
chez elle, n’interviendrait pas pour empêcher
ce désordre de s’installer à ses portes ?

Et alors?...

Tolérer cette intervention, ce serait sanc-
tionner quelque chose d’équivalent à l’occupa-
tion de l’Égypte par les Anglais.

Ne pas la tolérer amènerait la guerre du coup.

Et voilà en présence de quels points noirs on
nous conseille, ici, de pratiquer la politique du

casse-cou !

Oui, du casse-cou; car on n’en sortira pas, on
n’en peut pas sortir.

Si l’on ne se passe pas quelque chose entre ré-
publicains, aucun cabinet n’arrivera à vivre.

Restera la dissolution.

Mais ce n’est pas même un remède.

La dissolution ne changera rien à l’état des
choses.

Les électeurs renverront une autre Assemblée
tout aussi fragmentée, parce que c’est le pays
lui-même qui est ainsi.

Le pays veut la République, c’est certain.

Mais de cette République, chacun se fait un
idéal différent.

Si l’on n’a pas de tolérapce les uns pour les
autres, va te faire fiche !

La politique, c’est la science du relatif. Y
chercher l’absolu, c’est chimère.

Prêcheurs de scissions, A'ous travaillerez au
bénéfice d’une poigne future, encore anonyme,
mais inévitable, si vous vous obstinez.

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D’HIER

Loubet?... Quelle raison ?... On n’en voyait aucune.
J'ai trouvé le motif, moi, qui se dérobait :

Un calembour, Monsieur. C’est pour qu’à la tribune
Chacun, en Vécoutant, dise : « Quel gas, Loubet ! »

SIFFLET.

-❖-

NUIT ET JOUR

ÉTUDES PARISIENNES

CES DEMOISELLES

Des vraies, ou du moins qu’on a lieu de pren-
dre pour telles.

Je veux parler, en effet, des ribambelles de
.jeunes filles rencontrées chaque jour dans les
rues du Paris actuel et qui ne ressemblent pas
beaucoup â celles qu’on y trouvait jadis.

Un des signes du temps où l’on s’aperçoit le
mieux des progrès faits par l’émancipation uni-
verselle... et féminine.

Ces demoiselles de la bourgeoisie peuvent se
subdiviser en deux catégories principales : les
unes cheminant en compagnie de maman, les au-
tres escortées par une bobonne.

Prenons la première catégorie d’abord.

DfG



Autrefois, maman et sa descendante semblaient
ne faire qu’un. On se donnait le bras en se ser-
rant le plus possible l’une contre l’autre.

Maman avait l’œil ouvert et vigilant. Fifille, au
contraire, baissait modestement le regard.

Que les temps sont changés — et les attitudes
aussi !

Maintenant c’est l’œil de maman qui a l’air de
se désintéresser, qui fixe le sol, sans doute pour
ne pas gêner l’investigation des passants. Le re-
gard de fifille, par contre, est scrutateur, inter-
rogateur, provocateur.

Vous les avez observées comme moi, ces petites
Parisiennes de la décadence, avec leurs chapeaux
qui encombrent presque tout le trottoir, avec
leurs tortillements sinueux, avec leur curiosité
toujours en éveil.

Ah! si les messieurs pensent qu’ils leur feront
peur, à celles-là, et qu’elles seront gênées pour
subir l’examen !

Tout, dans leur sémillante personne, semble
dire :

— Eh bien, oui, je suis à marier, quoi!... Ce que
je serais contente de lâcher la bonne mère ci-
jointe et de m’émanciper dans le conjungo!... Al-
lons, un amateur de bonne volonté, s. v. p.!
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