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Le charivari — 61.1892

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Juillet
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SOIXANTE-UNIEME ANNEE

VENDREDI l* JUILLET 1892

Prix du Numéro : SIS centime»

r < r: y '

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois.. —‘. 18 fr.

'Six mois....i.. 36 —

Un an....A'...s 72 —

(LES MANDATS TÉLÉGRAPIIIQUEStVÈ sAn? PAfPüEÇUs)

- . * . 7 4, 4 ■

les abonnements partent, des f4r el ie.de chaque 'lois
DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

[MEURE VÉRON

Kétlhcteui.' en Chef
BUREAUX

Eli LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rus de la Victoire, 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
L’abonnement d’un an donne droit « la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur eu Claeff
ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité

92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

------♦---

BULLETIN POLITIQUE

Nos législateurs vont mettre les bouchées dou-
bles.

Il faut avoir bâclé le plus de besogne possible
avant le 14 Juillet.

Puis, bonsoir! On se séparera pour les élec-
tions des conseils généraux, car le suffrage uni-
versel est toujours en branle, avec l’organisation
actuelle.

Toujours, c’est beaucoup.

Quant au Parlement, il bouscule les affaires sé-
rieuses, après avoir perdu son temps en interpel-
lations variées.

Rien de changé à la méthode, qui est déplo-
rable.

On reverra donc, en novembre, la Ronde des
millions ou Budget express, fantaisie financière
qui nous est infligée tous les ans.

Hélas 1

L’Amérique a rappelé le capitaine Borup.

Elle a bien fait.

Elle ferait mieux en donnant à celui qui le
remplacera des instructions ne prêtant pas à
l’équivoque.

Le rappelé a prétendu, pour sa défense, qu’il
n’avait rien fait qui ne fût dans les habitudes
des chancelleries.

Il serait temps d’adopter des mesures démon-
trant, pour l’honneur des peuples, que diploma-
tie et espionnage ne sont pas synonymes.

Les crispinades recommencent.

La mouche du coche italien cherche à devenir
mouche venimeuse.

Nous trouvons, dans le XIXe Siècle, une très
logique et très vive appréciation des dernières
frasques auxquelles le personnage s’est livré.

Gomme il n’a plus la tribune à sa disposition, il
se sert de la plume pour soulager ses rancunes
de blackboulé.

Il s’épanche dans la cuvette aux interviews.

Savez-vous quelle raison burlesque a imaginée
Il Signor pour justifier son venin?

M. Grispi voit dans le pape un « ennemi inté-
rieur de l’Italie, prêt à se joindre, à la première
occasion, à n’importe quelle puissance qui atta-
querait le royaume ». Cette puissance, dans l’es-
prit de M. Grispi, c’est la France, et la France
seule.

Vous représentez-vous la République française
rétablissant le pouvoir temporel?

Il faut la mauvaise foi la plus cynique pour
soulever de toiles thèses

A la Chambre comme au Sénat, une majorité
révoltée se lèverait comme un seul homme si un
ministre, quel qu’il fût, osait venir faire des ou-
vertures en ce sens.

M. Grispi le sait bien. Il sait aussi que la France
ne menace en rien la paix de l’Europe.

Le fielleux ex-ministre prétend que la France
a conçu une haine vivace et un désir de revanche,
non seulement contre l’Allemagne, mais aussi
contre les nations qui ne sont pas venues â son
aide en 1870.

Le XIXe Siècle lui dit avec raison : «

« Il eût été intéressant de citer des faits éta-
blissant les sentiments haineux de la France à
l’égard de l’Italie. Nous cherchons en vain quels
sont ces faits.

» Si en maintes circonstances, comme dans les
affaires tunisiennes, l’Italie a fait preuve de mal-
veillance envers nous, nous cherchons en vain
quand nous lui avons rendu la pareille. Nous
serions disposés à prendre la déclaration de
M. Grispi pour un aveu. On l’a dit depuis long-
temps : ce qu’on pardonne le moins aux gens, ce
sont les bienfaits qu’on a reçus d’eux et les torts
que l’on a envers eux. »

Restons-en sur cette sagace conclusion.

En Angleterre, on va avoir un accès de fièvre
électorale.

Qu’en résultera-t-il?

L’arithmétique des prophètes hésite.

On croit que les tories garderont le pouvoir,
mais à quelques voix de majorité.

Bref, une victoire à la Pyrrhus.

Revenons en France.

Le fameux Conseil supérieur des bâtiments
civils s’est réuni l’autre jour â une heure, dans les
bureaux de la rue de Valois, afin d’émettre son
avis sur les deux projets en présence pour la
reconstruction de l’Opéra-Comique. Le Conseil,
après une assez longue discussion, et tout en re-
connaissant les inconvénients que présenterait,
au point de vue artistique, le projet Guillotin,
n’a pu donner un avis favorable au projet concur-
rent, faute d’indications précises.

Comme vous le voyez, il rappelle, ce Conseil,
le personnage

Qui ne fait rien et nuit à qui veut faire.

On espère, cependant, que le projet Guillotin
va, cette fois, aboutir.

Pas possible!

Les Débats, naïfs, s’étonnent que le Conseil mu-
nicipal de Paris puisse, comme il vient encore de
le faire à propos du 10 août, braver dédaigneu-
sement le veto gouvernemental.

« Si quelque part en France, dit le grave jour-
nal, des citoyens, dans une Assemblée municipale
ou autre, non radicale pourtant, prenaient vis-à-
vis du pouvoir l’attitude arrogante et factieuse
du Conseil municipal de Paris, nous nous imagi-
nons qu’on leur infligerait toutes les rigueurs des
lois, et qu’au besoin on en inventerait de nou-
velles. »

Donc, les Débats en sont encore à s’apercevoir
que l’égalité est en tout et partout une chimère.

Pauvres Débats!

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D’HIER

Quand le Conservatoire apprête ses concours,
Filles de pipelet, lavez vos blanches toges.

Un railleur n'a-t-il pas défini ces beaux jours :
La première fête des loges.

SIFFLET.

--

ON FERRRMEI ï ï

On ferme, messieurs, on ferrrme! ! !

Tous les soirs, depuis deux mois, vous avez pu
l’entendre, ce cri retentissant, prolongé, ryth-
mique, poussé en chœur par les gardiens du L’alais
de l’Industrie, alors qu’ils s’avancent â pas lents,
barrant le passage aux visiteurs et refoulant ces
derniers vers les portes de sortie.

Cela paraît invraisemblable, mais il y a parfois
des récalcitrants, des amateurs de peinture ou
de sculpture — peut-être même d’architecture!
— tellement passionnés, qu’ils s’insurgent contre
cette expulsion, tirent leur montre, prétendent
(avec raison du reste) que le règlement fixe la
fermeture des portes du Salon à six heures, et
quoies gardions commencent à faire évacuer les
salles à cinq heures trois quarts, donc qu’il leur
reste un quart d’heure de «libre examen». Il
faut alors employer la violence pour faire enten-
dre à ces forcenés qu’ils ont assez admiré les na-
tures mortes en carton, les vaches en baudruche,
les effets de neige en plâtre, les chevaux en zinc,
et les portraits de messieurs et de dames en
bois... et que d’ailleurs,

On ferme, messieurs, on ferrrme 1 ! !

***

Ce cri traditionnel m’a paru particulièrement
lugubre hier soir.

C’est qu’il signifiait : On ferme pour ne plus
rouvrir, on ferme pour de bon, on ferme le Salon...
En voilà pour un an !

Oh ! qu’elles sont curieuses à observer en ce
moment-là, les physionomies des exposants!

Les plus heureux, ceux qui ont remporté une
médaille, une bourse de voyage, le prix de Paris
ou une récompense quelconque, — ne fût-ce que
la médaille d’honneur! — ceux qui ont vendu leur
œuvre à l’État ou à quelque imprudent collec-
tionneur, oh! ceux-là sont gais. Ils se redressent
avec une légitime fierté. Ils toisent les critiques
d’art avec hauteur. L’avenir est à eux. Il ne leur
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