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Le charivari — 61.1892

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Septembre
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SOIXANTE-UNIÈME ANNÉE Prix du Numéro : 25 eèntïmes JEUDI Ier SEPTEMBRE 1892

ABONNEMENTS

PARIS

Trois ino.J... 18 fr.

Six mois. • 36 —

Un an. 72 —

(l.KS MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NE SONT I'AS REÇUS)

les abonnements partent des v et te de chaque mois

DIRECTION

t'oblique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

.2 LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois..*. ?.0 fr.

Six mois... 40 —

Un an. 80 —

(LES MANDATS TELEGRAPHIQUES NE SONT PAS KÎJÇUS)

L’abonnement d’un an donne droit à la prime aratuitc

DI RECTiÙM

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EW1G, fermier de la publicité

92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

Les souscripteurs dont l’abonnement ex-
pire le 31 Août sont priés de le renou-
veler immédiatement s’ils ne veulent pas
éprouver d’interruption dans l’envoi du
journal. Nous rappelons que les mandats
télégraphiques ne sont pas reçus.

BULLETIN POLITIQUE

Les cumulards sont remis sur la sellette. Il est
probable qu’ils ne s’en effraieront pas beaucoup,
car ils sont habitués à ces attaques intermitten-
tes, auxquelles succède presque infailliblement
un nouveau répit.

Il faudra pourtant bien qu’on finisse par aboutir
à une réforme qui s’impose.

La Justice n’hésite pas à protester contre des
mœurs politiques devenues sans excuse.

« Ces mœurs-là, dit-elle, nous viennent d’une
époque où le parti républicain, arrivant tout nou-
vellement au pouvoir, fut obligé d’improviser
tout un personnel pour peupler les assemblées
délibérantes à tous les degrés. On ne trouvait
pas toujours, et dans bien des cas on fut très heu-
reux d’avoir des gens qui pourraient — comme
dit iè proverbe — être tour à tour à la procession
et au carillon. Ces mœurs-là ont regrettablement
survécu aux nécessités du moment qui les fit
naître. »

Nous voulons bien admettre qu’à l’origine la
République ait manqué d’hommes, comme l’agri-
culture manque de bras. Encore pensons-nous
qu’on en aurait facilement trouvé, si l’on s’était
donné la peine de chercher sérieusement.

Dans tous les cas, aujourd’hui, comme la Jus-
tice le constate, des inconvénients sans nombre
résultent de l’abus des cumuls qui se sont perpé-
tués, qui se sont même multipliés.

Le moindre, c’est qu’une personne qui est à la
fois député, conseiller général et conseiller d’ar-
rondissement, absorbe trois bulletins de vote aux
élections sénatoriales, ne peut voter qu’une fois,
et tait ainsi perdre deux voix à son parti. Dans
quelques départements, le résultat peut passer
gauche à droite.

■‘'dais c’est l’inconvénient moindre.

autre inconvénient, c’est qu’à époques fixes,
a réunion des conseils généraux, par exemple,
(evientau Parlement la préoccupation unique,
0 cédante, tyrannique. Cette préoccupation a
Pour résultat de fixer une limite aux sessions
commencées et aux débats aussi. C’est le travail
Parlementaire qui a à en souffrir,
d jD p’ c’est là la grande objection : l’intérêt
mn 1 î PUblique’ c’es^ que les assemblées com-
a 08 départementales doivent préparer le

-*---

plus de monde possible au maniement ,des affaires j
publiques. Toutes les fois qu’un homme dél ai*
deux mandats électifs, non seulement il est
l’impossibilité matérielle de les remplir exacte-
ment, mais pour l’avenir, il prive la République
de quelque serviteur pour qui les assemblées
d’ordre municipal ou départemental auraient été
une excellente école.

Ce n’est pas seulement de ces cumuls-là qu’il
faudrait s’occuper sans retard.

Il en est d’autres qui nous paraissent choquants
jusqu’au scandale.

Nous voudrions qu’il fût stipulé que tout dé-
puté ou tout sénateur est tenu de se consacrer
exclusivement à son mandat.

Nous n’avons jamais compris qu’un évêque,
comme M. Freppel, pût à la fois remplir en pro-
vince ses devoirs diocésains et à Paris ses devoirs
législatifs. •

Nous n’avons jamais compris qu’un général vo-
tât ici et commandât là-bas.

Nous ne comprendrons jamais qu’un membre
d’une des deux Chambres puisse être ambassa-
deur à l’autre bout de l’Europe, sans avoir d’abord
donné sa démission et demandé aux électeurs de
le remplacer.

Ce sont là des évidences vraiment incontestables
et contre lesquelles aucun sophisme ne saurait
prévaloir.

Les cumulards ont pourtant résisté jusqu’ici et
mis avec ardeur en pratique l’axiome : « Ce qui
est bon à prendre est bon à garder. »

Mais la durée d’un abus n’en fait pas la légiti-
mité, et il est permis d’espérer qu’un de ces
jours, le balai entamera énergiquement une be-
sogne devant laquelle ou a trop longtemps re-
culé.

Pierre Véron.

SOYONS MYSTIQUES!

Non! c’est à s’en déboulonner la colonno ver-
tébrale.

Voilà que la consigne est : Soyons mystiques 1
Une consigne à laquelle M. Zola lui-même se
range, pour cause d’Académie.

Soyons mystiques !... Quelle enseigne pour cette
fin de siècle qui ne tient que le vice, l’incroyance
et la décomposition en tout genre!

Les époques de gangrénement, du reste, ont
toujours été les époques de superstition.

Ohé! les psychologues!... Le cri fut poussé
d’abord par quelques farceurs du Bout’ Mich'.

Entre deux chopes ou deux refrains des Folies-
Cluny, on se mit à parler état d'âme.

Ah! mes enfants! L’état d’âme d’un temps qui
, ne croit pas plus à l’âme qu’à tout le reste...

Si encore les psychistes — c’est le nouveau
not — écrivaient dans notre langue. Pas si bêtes!
Ils n’imposeraient pas aux jobards.

C’est dans un jargon barbare, hérissé de néolo-
gismes rétrospectifs ou internationaux, que s’ex-
prime leur pathos.

... En français parlant grec ou latin.

Que celui qui a pu lire vingt ligues de suite
dans les bouquins psycharlatanesques lève la
main.

Jamais personne !

Mais ça pose, de faire semblant d’avoir com-
pris,

r\lp

olW

Et voilà où nous en sommes.

A un •bout, les jurons, les scatologies, les trivia
lités du naturalisme ; à l’autre, les quintessences
des coupeurs de cheveux en quatre, des pseudo-
idéalistes — et, par surcroît, des dévots par pose.

Pas une note qui sonne juste dans ce piano dé-
moli!

Les mêmes qui se pâment au caboulot quand
la beugleuse en vogue leur assène sur la tête une
bonne grosse saleté, les mêmes qui s’agenouillent
presque pour voir les dessous de la Ventrue qua-
drillant épileptiquement, nous la font à la Wer-
ther.

Ils alternent l’obscène et le psy...

Ah! zut, j’en ai assez, de ce mot-là.

DK;

Par là-dessus, ils veulent à présent nous poser
le lapin du fétichisme.

Les mêmes adorateurs de la Ventrue et des
chansons dévergondées se disposent à se proster-
ner devant les miracles qui vont devenir le cri
du jour.

Pour Zola, la piscine et l’idolâtrie!... Tel sera
le ralliement de demain, nous prophétisent les
chroniqueurs préventifs.

Il tient à finir enseveli sous le faux et le grotes-
que,' ce siècle qui fut un moment le siècle des
affranchissements héroïques, des nobles efforts,
des révoltes contre les trônes oppresseurs et les
autels asservissants.

QUIVALA.

LES 37 SOUS UE 1. MBEDl

Ne pas confondre avec Les 37 sous de M. Mon-
taudouin. Le vaudeville de feu Labiche n’est
qu’une œuvre légère destinée à chatouiller la rate
des gens superficiels; mon article, au contraire,
- s’adresse aux philosophes, aux penseurs, aux
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