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Le charivari — 61.1892

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Janvier
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https://doi.org/10.11588/diglit.23886#0045
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SOIXANTE-UNIEME ANNÉE

MARDI 12 JANVIER 1892

Prix du Numéro : 25 centimes

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(les mandats télégrjphiques nf sont pas reçus)

Les abonnements parlent des et <R de chaqiie mois

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Polilique, Littéraire et Artistique

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ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIKRIÎIï V É B ON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

Les souscripteurs dont l’abonnement ex-
pire le 15 Janvier sont priés de le re-
nouveler immédiatement s’ils ne veulent
pas éprouver d’interruption dans l’envoi du
journal. Nous rappelons à nos abonnés que
les mandats télégraphiques ne sont pas reçus.

BULLETIN POLITIQUE

On a déjà péroré à perte de vue sur la mort de
Tewfick-Pacha.

Notre humble avis est que tous les commen-
taires pourraient se résumer en cette simple for-
mule :

Il n’y a rien de changé, il n’y a qu’un khédive
de plus.

Il faudrait être doué d’une dose excessive d’il-
lusions pour se figurer que les ambitions anglai-
ses auront une seule minute d’attendrissement
devant le jeune fils du défunt. Albion est inca-
pable de sentimentalité. La vieille opiniâtre y
est; elle y restera longtemps encore.

Car il y aurait non moins de témérité à suppo-
ser que la France va tout d’un coup recourir aux
moyens extrêmes parce que, sur le trône plato-
nique du Caire, s’asseoit un prince qui porte un
autre nom.

La situation garde toutes ses ténèbres et toutes
ses difficultés. Personne, je crois, ne songe â la
dénouer par un brusque effort.

Le khédive Abbas sera donc amené â imiter la
résignation paternelle. Il y sera même contraint
par son âge, qu’on invoquera fort probablement
pour compliquer la tutelle sous laquelle on tiendra
cet adolescent.

La brusque mort de son prédécesseur ne sau-
rait, en conséquence, être un dénouement, à quel-
que point de vue qu’on se place.

C’est un simple incident qui laisse les choses
en l’état. Il n’arrange ni ne dérange. Rien de
plus inutile, par conséquent, que d’exagérer les
complications déjà assez embrouillées, que de
prédire sur ce point l’avenir, quand il est déjà si
difficile de comprendre le présent.

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D’HIER

Veau de la Vanne, hélas ! n’arrivant plus ici,
Ve la Seine il nous faut boire l’infect liquide.
Un siphon a crevé. Si nous crevons aussi,

On appellera ça la fièvre siphaïde!

SIFFLET.



CE QUE FDM LES MINISTRES

Je m’étais toujours imaginé — est-on naïfl —
que nos ministres avaient de la besogne par des-
sus la tête, que les jours ne pouvaient suffire â
l’accomplissement de leur tâche et qu’il leur fal-
lait prendre sur les nuifs pour parer à tout.

Errare humanum... Je me trompais!

Si pris qu’ils soient par la nécessité de tenir
conseil, d’aller déployer leurs grâces dans le
sein des commissions parlementaires, d’assister
aux séances des deux. Assemblées, de recevoir
un tas de gros bonnets français et étrangers, de
conférer avec les chefs des divers services, de
donner des signatures à plume que veux-tu, de
prendre part aux cérémonies officielles, etc., etc.,
etc., les ministres qui nous doivent tout ont
encore des moments de reste.

M. Yves Guyot lui-même, â qui le soin d’inau-
gurer les nouvelles lignes de chemins de fer
semble laisser à peine le temps de respirer,
M. Yves Guyot, ministre des travaux publics, a
des loisirs.

La preuve, c’est qu’il les consacre à des tra-
vaux... particuliers. Ne vient-on pas de nous ré-
véler qu’il prépare actuellement un ouvrage sur
Quesnay, économiste et médecin du siècle der-
nier 1 (Ce n’est pas d’aujourd’hui que nos chers
docteurs font tout ce qui ne concerne pas leur
état.)

Quesnay contribua à fonder l’économie poli-
tique, ce qui naturellement ne l’empêcha pas de
laisser trépasser Louis XIV le bien-aimé, dont il
était l’Esculape ordinaire. M. Yves Guyot se sera
dit, sans doute, qu’à ce double titre, le besoin
d’un livre se faisait sentir, ne fut-ce que pour le
conduire, lui Guyot, à l’Académie des sciences...
morales et politiques.

On doit s’attendre â tout, en cette fin de siècle
Et puisque le bacille académique est entré dans
le cabinet...

Ceci, du reste, éclaire d’un nouveau jour cer-
taines habitudes qui sont devenues, dans les mi-
nistères, une seconde nature.

On sait combien il est difficile aux simples mor-
tels d’arriver à apercevoir, de manière â en être
entendu, le bout de l’oreille d’un monsieur à por-
tefeuille.

A toutes les demandes, l’huissier qui veille aux
barrières de son Louvre répond, imperturbable
dans sa cravate blanche, que M. le ministre est
sorti ou n’est pas rentré, qu’il est en conseil ou à
la Chambre, qu’il ne reçoit jamais le matin ni
l’après-midi, qu’on ne peut être admis que si
l’on est député ou préfet, que...

Rien de tout cela n’est la vérité vraie.

Le fin mot, que l’huissier ne disait pas. mais
qu’il pourra répéter désormais à tout venant, le
voici ;

— M. le ministre est absorbé par la préparation
d’un grand ouvrage. Impossible de le voir,

Nous avons eu M. de Freycinet préparant son
discours de réception à l’Académie française.

Aujourd’hui, M. Guyot prépare. . Quesnay.

Demain viendront les autres, et nous pouvons
dès à présent vous dire, en vertu de renseigne-
ments puisés à bonne source, quels seront leurs
futurs travaux.

Nous aurons, en préparation :

De M. de Freycinet (déjà nommé) : Cours de
navigation politique, scientifique, littéraire, etc.,
approprié à toutes les circonstances et à tous les
états de la vie.

De M. Constans ; La manière de traiter les pré-
tendants et les électeurs comme ils le méritent.

De M. Rouvier : Nouveaux comptes fantasti-
ques.

De M. Bourgeois : L’Influence des petits vers et
de la pantomime sur la civilisation.

De M. Ribot : L’art de se conduire en société.

De M. Fallières : Recherches sur le martyre
d’un nommé Gouthe-Soulard en l’an 1891 après
Jésus-Christ.

De M. Jules Roche : Se ruiner, c’est s’enrichir.

De M. Barbey : La marine avant le déluge.

A supposer que quelque erreur se soit glissée
dans ces indications, soyez sûrs que chacun de
nos gouvernants n’en a pas moins son petit « tra-
vail d agrément » auquel il consacre des heures
qui pourraient être plus utilement employées.

Si cela continue, on doit prévoir que la consi-
gne sera bientôt, pour ces messieurs, de donner
le moins de temps possible aux affaires du pays,
et... le reste à leurs affaires particulières.

Nous arriverons ainsi à avoir de mauvais aca-
démiciens, quand il nous faudrait de bons mi-
nistres !

Robert Hyenne.

CHRONIQUE DU JOUR

Quand la police a une idée en tête, elle ne l’a
certes pas au talon

On s’est fourré dans le crâne, à la Sûreté de Paris
et même à celle do Lyon, qu’une serviette avait
trempé dans le crime du boulevard du Temple; il
faut absolument qu’on retrouve cette serviette.

Elle n’était pas sous le bras d'Anastay, soit; alors,
c’est sous le bras d’un autre.

Et malgré les aveux complets de l’assassin, et ses
dénégations sur ce point, d’ailleurs assez peu im-
portant, la chasse à la serviette continue, dans
toute la France, à travers maintes et maintes péri-
péties tragico-comiques.

C’est ainsi que l’Agence Havas transmet, à peu
près chaque matin et chaque soir, aux journaux,
des dépêches dans le goût que voici :

« Le commissaire spécial de la gare de Bellegarde
(Ain) — il n’y a que le nom de la gare qui change —
aurait arrêté, dit-on, un individu qui ne serait autre
qu’un complice d’Anastay, ou tout au moins un ins-
tigateur du crime.
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