Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le charivari — 61.1892

DOI Heft:
Janvier
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.23886#0050
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE CHARIVARI

Gomme on a peur pour ses moelles affaiblies,
on se contente de la parodie sans réalités.

Flirter, c’est le propre d’une génération qui se
rabougrit et s’étiole.

Cet échange de fadaises remplaçant l’échange
des francs baisers d’autrefois m’apparaît déso-
lant.

Ah! ce bêta de flirt! Ne voyez-vous pas que
c’est une des causes directes de cette dépopulation
sur laquelle gémit la doléance administrative et
médicale?

La patrie alarmée crie :

— Mais faites-moi des enfants, sacrebleu !

On lui répond :

— Pardon, je flirte. C’est moins fatigant et
plus économique.

-***

Il est vrai que ceux qui continuent à faire
des enfants profitent ensuite de l’occasion pour
les martyriser, comme ces immondes parents
qu’on a enfin gratifiés de peines un peu moins
dérisoires.

On a daigné leur infliger, à ces bourreaux,
deux ans et dix-huit mois de prison. C’est encore
bien médiocre ; mais la loi ne permettait pas
plus.

Elle est pleine de mansuétude pour les pères et
mères féroces.

De sorte qu’elle semble encore encourager, de
ce côté, à supprimer les pauvres petits êtres, dont
on aurait cependant besoin d’autre part pour
faire de la chair à canon.

Encore un illogisme ajouté à tant d’autres.

Et l’on s’étonne ensuite que notre pays se
dépeuple, quand on fait tout pour hâter ce
résultat.

Mon Dieu! que le sens commun est donc peu
commun !

UN PASSANT.

LE SCRUTIN PERPÉTUEL

À défaut du mouvement perpétuel, nous pour-
rions toujours avoir le scrutin idem, si certaine
proposition de loi dont il fut naguère question
obtenait les honneurs d’un vote positif à la Cham-
bre des députés.

Il ne s’agit de rien moins que de reconnaître
aux électeurs le droit de remercier les députés
dont ils ne sont pas satisfaits.

Vous entendez bien, n’est-ce pas, dans quel
sens spécial on doit prendre le mot remercier,
appliqué aux honorables qui auraient cessé de
plaire.

Ils ne seraient pas tenus de rendre l’argent,
mais ils devraient restituer le mandat.

Le député qui n’aurait rien fait devrait immé-
diatement plier bagage et céder sa place à un
autre qui n’en ferait pas davantage, et ainsi de
suite jusqu’à la consommation des législatures et
du régime parlementaire. In secula seculorum,
amen! Ce serait un chassé-croisé continuel. Et,
en définitive, énormément de bruit pour rien.

Car il est bien évident que, si pareil projet de-
venait une réalité, comme les électeurs ne sont
jamais contents de leurs députés, le suffrage uni-
versel, tapissier à la façon de Pénélope, passerait
tout son temps à défaire le lendemain ce qu’il
aurait fait la veille.

Or, s’il faut environ un mois pour bâtir un dé-
puté, il faut au moins quatre ans pour le démo-
lir, dans l’état actuel de nos institutions. Certes,
je comprends que beaucoup de gens trouvent ce
délai trop long et songent à le raccourcir. Mais,
en toutes choses aussi, il convient de prendre un
juste milieu; et ne pas même laisser au .triom-
phateur le temps de cuver son ivresse et de jouir
de sa victoire, je trouve, moi, que c’est bien
cruel.

Soyez convaincus de ceci. Partout, au Nord
comme au Midi, à l’Est aussi bien qu’à l’Ouest,
sans oublier le Centre, qui a son importance en
politique, quoique ce ne soit pas toujours un

centre de gravité, l’opinion publique (dont le nom
même indique qu’elle se donne volontiers à tout
le monde) n’aurait rien de plus pressé que de je-
ter à bas son idole.

Du moment que le député serait révocable à
merci, ou plutôt sans merci, il n’y aurait plus de
député possible . En tout cas, point de député du-
rable.

La Roche Tarpéiennede la révocation se dres-
serait, impitoyable, à deux pas du Capitole de
l’élection. Ce serait l’envers, le revers de la mé-
daille... de député.

On m’objectera peut-être qu’il est des circons-
criptions où les électeurs font bon ménage avec
l’élu, même après l’élection. Certaines élections
sont doublement d’élection, je le veux bien. Pour-
quoi pas? Il y a bien des mariages qui réussissent?
Ce qui n’empêche point le flot des divorces de
monter toujours, toujours, toujours.

Quelquefois même, ce sontles mariages d’amour
qui finissent mal le plus vite. En pleine nuit de
noces, on a vu des gens très épris l’un de l’autre
se jeter réciproquement à la tête les morceaux
de leur lune de miel.

Eh bien, la révocation du mandataire, à la vo-
lonté du mandant, ce serait comme qui dirait le
divorce de l’électeur et de l’élu. Il arriverait fré-
quemment que, plus on se serait aimé avant le
vote, plus on se détesterait après. Et alors, va
te faire lanlaire. La Chambre des députés res-
semblerait à cesjeux de massacre qu’on voit dans
les fêtes foraines, et où le premier passant venu
a pour deux sous le droit, s’il est adroit, d’abat-
tre une certaine quantité de têtes plus ou moins
grotesques.

Il n’y aurait rien d’instable et de variable
comme le vote de telle ou telle circonscription.
On se prendrait et on se quitterait presque aus-
sitôt. Ce ne serait plus un collège, ce serait le
collage électoral!

Henri Second

—--♦--

T F1 PTnîTDînil/ APERITIF NATIONAL \

JLlül riUUrlUU (BAILLYF-4 C". àOrnansl

CHRONIQUE DU JOUR

Dix compteurs sont enfin sortis des mains des
ingénieurs. Avant que le million de Parisiens qui
hante les fiacres ait pu les juger à l’œuvre, il se
passera quelque temps.

De même pour les omnibus chauffés, l’adminis-
tration procède avec lenteur. On annonce que,
d’après un calcul précis, les deux tiers des voitures
seront chauffées au mois de mai et la totalité au
mois d’août.

J’aime les formules do sport vélocipédique.

« M. X..., ayant parié de courir en une heure cinq
la distance qui sépare Rambouillet de Paris, accom-
plira cette performance le 15 courant en passant
par la route véloçable. »

On avait parlé de la suppression des bals de
l’Hôtel de Ville. Nos conseillers se sont décidés à
donner les deux fêtes réglementaires; mais ils son-
geraient à rentrer dans leurs frais en organisant
des l'ètes payantes.

Il y aura peut-être un public, mais je connais
encore pas mal de gens qui paieraient pour n’y pas
aller.

Les changements se succèdent à l’Opéra.

On se souvient avec quelle gravité M. Lamoureux
avait fait changer de place son fauteuil, de façon à
conduire les musiciens en se tenant derrière l’or-
chestre. C’était une innovation surprenante.

M. Colonne a décidé de remettre le fauteuil contre
le trou du souffleur, mais il a déclaré devoir se tenir
debout.

La Bourse n’a pas baissé à cette nouvelle.

Un bel exemple pour M. Lafargue.

M. Albert Delpit, né à la Nouvelle-Orléans d’un
père d’origine française, a revendiqué la qualité de
Français le 30 juillet 1890. Il est donc inscrit sur les
listes du tirage au sort, et figure parmi les cons-
crits de 1891.

Seulement, M. Delpit ne passera pas pour un
simple bleu, ayant fait la campagne de 70 comme
volontaire et ayant été décoré pour sa belle con-
duite. Il est donc à peu près ceitain qu’on n'exigera
pas de lui le service de trois ans.

Si M. Cherbuliez lit les journaux hollandais, il a
dû être surpris d'y trouver son oriison funèbre. Le
télégraphe avait transmis « décédé », au lieu de
« décoré ».

Vous me direz, après cela, qu’il y a bien des pays
où Ton croyait M. Cherbuliez mort depuis longtemps 1

Contrairement à ce qui avait été annoncé, M. Gail-
liard ne part ni pour l’Egypte, ni pour la Cochin-
ebine. Il part tout simplement pour Biarritz, d’où il
reviendra, en avril, surveiller les répétitions de son
ballet à l’Opéra.

Samedi dernier avait eu lieu, non un banquet d’a-
bonnés, mais un dîner d’intimes, désireux de lui
adresser, avant son départ, un adieu cordial.

Cette semaine, ouverture d’une exposition d’aqua-
relles et pastels, comme toutes les semaines précé-
dentes.

Un aquarelliste refusé exhale en alexandrins son
amer désespoir. Et il commence :

Au banquet du lavis, infortuné convive...

Cabantous vente les mérites de son rejeton, un
petit « comme on n’en voit pas ».

— Eh! sangdious! racontait-il hier, ce sera un
malin. Il n’était pas né depuis deux heures qu’il
avait déjà des cheveux piquant comme une barbe de
trois jours 1

Mme Z..., qui avait déjà huit enfants, annonce hier
la prochaine arrivée du neuvième.

— Mes compliments, madame, dit respectueuse-
ment Balandard. Mais, décidément,vous avez épousé
un spécialiste.

M. Prudhomme a une jeune bonne qui a la main
malheureuse. Chaque matin , elle casse une terre
cuite ou un vase de porcelaine.

— Vous m’aviez dit que vous entriez chez moi
comme bonne à tout faire, déclare doucement M.
Prudhomme, mais pas comme bonne à tout casser !

H. Henriot.

BOURSE-EXPRESS

La liquidation de Londres s’effectue dans de bon-
nes conditions; et c’est tout simple, puisque les
feuilles anglaises déclarent que la solution de toutes
les affaires d'occupation est remise aux calendes
grecques.

L’occupation,— c’est du reste ce qui nous manque,
à nous autres. Les Anglais, en nous envoyant des
nouvelles rassurantes au sujet de leur règlement de
comptes, nous donnent de la fermeté; mais le moin-
dre grain d’activité ferait mieux nos affaires.

Pour en trouver un peu, il faut chercher sur le
marché des valeurs minières, — il est vrai qUe, pour
la plupart, ces valeurs sont d’ordre international.
Celles du Champ d’Or sont particulièrement bien
tenues, et, ces temps derniers, ont obtenu une aug-
mentation conforme à nos prévisions.

Castorine.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen