ACTUALITES
9
— Puisque vous prêtez sur titres, voilà les pièces authentiques établissant mon titre
de comte... Combien pouvez-vous m’avancer?
et Pintélivre'toi donc toi-même, toi le Dieu terrible
laissant!
fitT*ïan
4?rn°ur reprenait :
&uje .1 ^ucb cz mes liens, belles nymphes. Que vous
^a't? En quoi ai-je mérité votre ven-
sPr ja t ourciuoi me faites-vous du mal? Hélas!
tti
ePd
'*■ ia f0p ' * 111 ^ iWJioo-vouy «--.v* -- -- -
ai s Care on feint de me détester, de me maudire.
Pédant tous m’appellent; et si je m’ôtais
Précé,j, sur la mousse, c’est pour avoir, la nuit
Ihi réc<jri,e> travaillé trop longtemps auprès de ceux
ls[0latïlaicnt ma présence.
n^rnPlie S n’avons Pas besoin de toi, répondaient les
nous te méprisons. Ah! tu comptes te
'hen i j à travers le monde triomphant et cruel. Eh
s°nne n. ■> tu resteras enchaîné à cet arbre; per-
s°nt Cn, aura plus rien à craindre de toi ; tes flèches
P°hrrionre ?os mains, et, si nous le voulions, nous
— * ns 1 en percer nous-mêmes.
Agi
aé
Au fait!
Pu v.’ serait
la flLaima^i’ar.c>.
pourquoi n'essayerions-nous pas? dit
â°Sla ®®rait tort divertissant!
e vint
elle
visa
l’Amour au cœur. Mais
anv 'IT s’abattre, respectueuse et soumise,
Ux pieds roses de l'enfant divin,
nlm Vou? ne pouvez rien contre moi, belles nym-
fines, cria 1 Amour. Mais, car grâce, coupez ces
ens qui meurtrissent ma chair
Alors les nymphes se consultèrent :
dro 11 est bien joli ! dit Euphrosine, et il est si ten-
e, quand il supplie... Si nous lui pardonnions?
doT 11 est certain> répondit Aglaé, que sa voix est
ouce et caressante, et que ses yéux implorent avec
eaucoup d’éloquence la pitié.
j^.jnnposons-Iui du moins des conditions, observa
~~ Et lesquelles ?
t ~~ Eh bienl par exemple, qu’il choisira celle d’en-
Se® nous qu’il jugera la plus belle... et qu’il l’épou-
Chacune des nymphes s’estimant plus belle que
ses compagnes, répondit avec empressement :
— Oui, oui ; c’est cola 1 qu’il choisisse parmi nous !
Il est certain qu’en fait de beaulé, il doit s’y con-
naître.
Eros suppliait toujours :
— Délivrez-moi! Délivrez-moi!
— Eh bien, soitl lui cria Mélite, on va te rendre la
liberté. Mais voici à quel prix : Tu devras désigner
à l’instant celle-là d’entre nous dont les grâces te
paraissent les plus captivantes, et en notre présence
tu jureras de l’accepter pour ta fiancée.
— Ce que vous me demandez là est impossible, 6
nymphes, répondit Eros ; vous êtes toutes les trois
si belles et si blanches ; comment choisir? Ce n’est
pas l’une de vous que j’aime; mais c’est vous toutes
que je voudrais baiser.
— Voilà une réponse qui ne peut nous satisfaire,
s’écrièrent les nymphes. Choisis, ou demeure notre
prisonnier.
— Allons 1 je choisirai donc, puisque vous l’exi-
gez, reprit l’Amour. Mais, auparavant, je vous ad-
jure de couper mes liens. Ce choix est si difficile à
faire ! Il faut que vous me rendiez d’abord la liberté
nécessaire pour pouvoir m’approcher de vous et
vous examiner à loisir.
— Donnes-tu ta parole?
— Parle Styx, je la donne !... Délivrez-moi 1
— Délivrons-le ! dirent les nymphes.
Et après avoir arraché les guirlandes de fleurs qui
maintenaient enchaîné le Dieu, toutes trois firent
tomber à 1 eurs pieds leurs légères tuniques. Alors,
se montrant dans toute la splendeur rayonnante de
leur nudité, elles crièrent à Eros dans un sourire ;
— Maintenant, approche-toi, regarde, et désigne
la plus belle 1
IV
L’Amour mit un baiser sur les seins roses qui
s’offraient amoureusement à lui.
— Vous êtes toutes trois d’une beauté pareille,
s’écria-t-il. Cependant, comme vous exigez que je
choisisse l’une de vous pour épouse, voici, sans
plus tarder, ma réponse. Aglaé, Euphrosine, Mélite,
je prends celle-là qui va s’engager à être la plus
fidèle.
— Fidèle!! s’exclamèrent les trois nymphes.
Et pour n’être point obligées de faire un aussi pé-
nible serment, elles s’enfuirent éperdues à travers
le bois de lauriers-roses, oubliant de ramasser leurs
légères tuniques, et secouées d’un tel fou rire, que
les pointes roses de leurs seins doucement s’entre-
choquaient, comme des fleurs agitées par la brise.
Hélas! mesdames, autrefois
On négligeait fort la morale.
(Surtout les Nymphes dans les bois;
Leur vie était un vrai scandale.)
Mais grâce aux bons conteurs gaulois
Qui tant ont flétri le scandale,
Les femmes n’ont plus d’autres lois
Que le respect de la morale.
Vous êtes des anges des cieux,
Mesdames; vos froufrous soyeux
Ce sont des frémissements d’ailes.
Des temps nouveaux l’aurore a lui,
Et tous proclament aujourd’hui
Combien vous demeurez fidèles.
LÉON MlCHAÜb*.
9
— Puisque vous prêtez sur titres, voilà les pièces authentiques établissant mon titre
de comte... Combien pouvez-vous m’avancer?
et Pintélivre'toi donc toi-même, toi le Dieu terrible
laissant!
fitT*ïan
4?rn°ur reprenait :
&uje .1 ^ucb cz mes liens, belles nymphes. Que vous
^a't? En quoi ai-je mérité votre ven-
sPr ja t ourciuoi me faites-vous du mal? Hélas!
tti
ePd
'*■ ia f0p ' * 111 ^ iWJioo-vouy «--.v* -- -- -
ai s Care on feint de me détester, de me maudire.
Pédant tous m’appellent; et si je m’ôtais
Précé,j, sur la mousse, c’est pour avoir, la nuit
Ihi réc<jri,e> travaillé trop longtemps auprès de ceux
ls[0latïlaicnt ma présence.
n^rnPlie S n’avons Pas besoin de toi, répondaient les
nous te méprisons. Ah! tu comptes te
'hen i j à travers le monde triomphant et cruel. Eh
s°nne n. ■> tu resteras enchaîné à cet arbre; per-
s°nt Cn, aura plus rien à craindre de toi ; tes flèches
P°hrrionre ?os mains, et, si nous le voulions, nous
— * ns 1 en percer nous-mêmes.
Agi
aé
Au fait!
Pu v.’ serait
la flLaima^i’ar.c>.
pourquoi n'essayerions-nous pas? dit
â°Sla ®®rait tort divertissant!
e vint
elle
visa
l’Amour au cœur. Mais
anv 'IT s’abattre, respectueuse et soumise,
Ux pieds roses de l'enfant divin,
nlm Vou? ne pouvez rien contre moi, belles nym-
fines, cria 1 Amour. Mais, car grâce, coupez ces
ens qui meurtrissent ma chair
Alors les nymphes se consultèrent :
dro 11 est bien joli ! dit Euphrosine, et il est si ten-
e, quand il supplie... Si nous lui pardonnions?
doT 11 est certain> répondit Aglaé, que sa voix est
ouce et caressante, et que ses yéux implorent avec
eaucoup d’éloquence la pitié.
j^.jnnposons-Iui du moins des conditions, observa
~~ Et lesquelles ?
t ~~ Eh bienl par exemple, qu’il choisira celle d’en-
Se® nous qu’il jugera la plus belle... et qu’il l’épou-
Chacune des nymphes s’estimant plus belle que
ses compagnes, répondit avec empressement :
— Oui, oui ; c’est cola 1 qu’il choisisse parmi nous !
Il est certain qu’en fait de beaulé, il doit s’y con-
naître.
Eros suppliait toujours :
— Délivrez-moi! Délivrez-moi!
— Eh bien, soitl lui cria Mélite, on va te rendre la
liberté. Mais voici à quel prix : Tu devras désigner
à l’instant celle-là d’entre nous dont les grâces te
paraissent les plus captivantes, et en notre présence
tu jureras de l’accepter pour ta fiancée.
— Ce que vous me demandez là est impossible, 6
nymphes, répondit Eros ; vous êtes toutes les trois
si belles et si blanches ; comment choisir? Ce n’est
pas l’une de vous que j’aime; mais c’est vous toutes
que je voudrais baiser.
— Voilà une réponse qui ne peut nous satisfaire,
s’écrièrent les nymphes. Choisis, ou demeure notre
prisonnier.
— Allons 1 je choisirai donc, puisque vous l’exi-
gez, reprit l’Amour. Mais, auparavant, je vous ad-
jure de couper mes liens. Ce choix est si difficile à
faire ! Il faut que vous me rendiez d’abord la liberté
nécessaire pour pouvoir m’approcher de vous et
vous examiner à loisir.
— Donnes-tu ta parole?
— Parle Styx, je la donne !... Délivrez-moi 1
— Délivrons-le ! dirent les nymphes.
Et après avoir arraché les guirlandes de fleurs qui
maintenaient enchaîné le Dieu, toutes trois firent
tomber à 1 eurs pieds leurs légères tuniques. Alors,
se montrant dans toute la splendeur rayonnante de
leur nudité, elles crièrent à Eros dans un sourire ;
— Maintenant, approche-toi, regarde, et désigne
la plus belle 1
IV
L’Amour mit un baiser sur les seins roses qui
s’offraient amoureusement à lui.
— Vous êtes toutes trois d’une beauté pareille,
s’écria-t-il. Cependant, comme vous exigez que je
choisisse l’une de vous pour épouse, voici, sans
plus tarder, ma réponse. Aglaé, Euphrosine, Mélite,
je prends celle-là qui va s’engager à être la plus
fidèle.
— Fidèle!! s’exclamèrent les trois nymphes.
Et pour n’être point obligées de faire un aussi pé-
nible serment, elles s’enfuirent éperdues à travers
le bois de lauriers-roses, oubliant de ramasser leurs
légères tuniques, et secouées d’un tel fou rire, que
les pointes roses de leurs seins doucement s’entre-
choquaient, comme des fleurs agitées par la brise.
Hélas! mesdames, autrefois
On négligeait fort la morale.
(Surtout les Nymphes dans les bois;
Leur vie était un vrai scandale.)
Mais grâce aux bons conteurs gaulois
Qui tant ont flétri le scandale,
Les femmes n’ont plus d’autres lois
Que le respect de la morale.
Vous êtes des anges des cieux,
Mesdames; vos froufrous soyeux
Ce sont des frémissements d’ailes.
Des temps nouveaux l’aurore a lui,
Et tous proclament aujourd’hui
Combien vous demeurez fidèles.
LÉON MlCHAÜb*.