LE CHARIVARI
Madame, alarmée. — Ne va pas t’exposer,
Alfred !... Tu es père de famille. (Elle se cram-
ponne à sa redingote.)
Monsieur, s'arrêtant. — Hein
Madame. — Songe qu’en donnant ton sou au
journal, tu aides, tu assistes les auteurs du délit...
Tu es complice, Alfred... Article 60!...
Monsieur, refroidi. — Bigre! c’est vrai!... Il
n’y a pas do raison pour qu’on ne poursuive pas
aussi les lecteurs... (Avec énergie.) Je me désa-
bonne !...
Michel Thivars.
----—---
THEATRES
AMBIGU : Le Boucher de Montmartre.
A regarder le programme de la pièce que vient
de jouer le théâtre de l’Ambigu, on aurait sup-
posé qu’il s’agissait d’une revue nouvelle faisant
suite à celle des Variétés, plutôt que d’un drame
destiné à faire pleurer les habitués du boulevard
du Crime.
L’actualité [la plus palpitante y semble repré-
sentée en effet.
Dans l’énumération des rôles, on voit figurer
lintrépide Vide-Bouteille. Un des tableaux se
passe au cabaret de Bruant. Et même un des per-
sonnages porte le nom ironiquement allusionniste
de Ghion-Ducornet.
Entre parenthèses, je vous avouerai même que
cette fort inutile espièglerie ne me paraît pas
être d’un goût irréprochable.
Quoi qu’il en soit, vous voilà prévenus tout de
suite qu’il s’agit d’une pièce ultra contemporaine.
Ajoutons que cette pièce est un drame criminel
conforme au goût du jour, et entrelardé de mises
en scène populaires selon la formule que M.
Emile Zola croit avoirinventée dans VAssommoir,
mais que les vieux mélos mettaient en pratique
trente ans avant lui.
En sa qualité de drame criminel, il débute na-
turellement par un crime, et non moins naturel-
lement ce crime, au sixième et dernier t bleau,
est châtié à Insatisfaction de la morale publique.
Mais ce serait se tromper que de croire pour
cela à une pièce larmoyante. La grosse gaîté y
tient presque plus déplacé que le sanglot.
Le naturalisme y est aussi représenté. Outre
le cabaret du Mirliton, reproduction très exacte
de l’établissement du boulevard Rochechouart,
avec un simili-Bruant suffisamment ressemblant,
on y voit un intérieur de boucherie — titre oblige
— d’une authenticité incontestable.
Le public actuel a un faible pour ces fac-similé,
et nombre de spectateurs dégringolaient l’esca-
lier, à l’entracte, en répétant avec une admiration
sincère :
— De la vraie viande, mon cher, de la vraie
viande !
Ce n’est pas un reproche que je fais à l’auteur,
M. Henri Pagat. Chacun a le droit de prendre
son succès où il le trouve et de servir le public
selon le goût du moment. Évidemment M. Pagat,
en charpentant ces cinq actes bariolés, n’a pas eu
la prétention de se poser en psychologue. Il a
pris la première histoire venue comme prétexte
aux exhibitions accessoires.
Cette histoire, la voici résumée en quelques
mots :
Un sieur Gaborit et sa femelle ont, au prolo-
gue, commis un assassinat aussi canaille que
banal.
Ils ont tué un brave capitaine au long cours,
pour empêcher ce marin de les déshériter.
La justice, ayant cherché à côté, comme il ar-
rive trop souvent, a empoigné un matelot nommé
Jean et l’a envoyé à Nouméa
Ce Jean a une fille. Le fils de Gaborit, sans con-
naître son identité, en tombe amoureux. C’était
indiqué.
Bien plus, il l’épouse à titre d’enfant trouvée.
La vieille Gaborit, qui est restée gredine, cher-
che à brouiller le jeune ménage; et Pierre, le
boucher de Montmartre, est sur le point de tuer
à son tour Rose par jalousie, quand tout se dé-
couvre.
L’innocence du marin, évadé du bagne, est
proclamée. Rose l’embrasse. Gaborit, dans un
accès d’alcoolisme, tue sa coquine d’épouse.
Sur quoi, on pourra vivre heureux dans la bou-
cherie Montmartroise.
Rien qui sente la puissante recherche, dans
cette machine aux ressorts compliqués, mais
âgés.
Le mélo dans sa plus primitive candeur.
C’est pour rajeunir cette suite de choses arclii-
vues que M. Pagat a senti le besoin d’intercaler
Bruant dans l’affaire.
Il est assez fidèlement imité par M. Lebour.
Mme Tessandier a la pénible mission de repré-
senter la mégère non apprivoisée qui se nomme
la mère Gaborit, et c’est dur.
MM. Gravier, Pouctal, Lérand, Mme Descor-
val, font de louables efforts pour la défense de la
pièce qui, en somme, et malgré sa vétusté, —
peut être même à cause d’elle, —pourra attirer
un certain temps les amateurs du vieuxjeu aux-
quels se joindront, pour cause de Brwantisme,
les modernistes du quartier.
Pierre Véron.
Cl4* ¥IH$ B°tui£X§oME33> DUTHU-CÉRY, Dijon (Æ£«)
PLUME HUlBOLDT^^r
TR]PLE-SEC COINTREAUdangers
T TT1 Tü A “O Liqueur de Fine Champagne Vieille
JÜ-tl JDAftrtlUU I PERREIN Frères, LA REOLE-BORDEAUX.
Les PÂTÉS ME FOIES «MAS les plus fins,
les plus exquis sont livrés par la maison
WEISS EWTHAA’N ER «le 1%'ancy.
CHRONIQUE DU JOUR
Sic transit gloria muml il
Tout le bruit que fit dans le monde le général
Boulanger se traduit par ce total définitif.
L’actif de sa succession est de 35,000 francs re-
présentés par son mobilier. Passif : 21,000 francs.
Etait-co vraiment la peine de remuer ciel et terre,
de bouleverser son pays, de risquer honneur et si-
tuation acquise pour aboutir à un pareil résultat?
Ali ! cette terrible question de la folie!
Au moment où Ton fait des efforts pour obtenir la
mise en liberté de Mlle Dourches, au moment où
Ton proteste contre les rigueurs de l’Assistance pu-
blique en ces matières, voilà qu’un fou précisément
libéré la semaine dernière se met à distribuer des
coups de couteau à la préfecture de la Seine.
Et un certificat de médecin l’avait déclaré parfai-
tement guéri.
Etonnez-vous ensuite si les sincères sont embar-
rassés pour résoudre un problème aussi compli-
qué.
D’un côté, l’on accuse les docteurs de voir des
aliénés partout, et de l’autre, l’événement démontre
tout le contraire.
Tenir en cellule les gens après guérison, c’est
horrible; mais les lâcher quand ils ne sont pas gué-
ris encore, pour qu’ils aillent égorger les passants
innofiensifs, c’est plus horrible, n’est-ce pas?
Ah! ah! Encore un nouveau théâtre! Comme si
nous n’en avions pas assez!
Celui-ci prendra le titre de Théâtre d’Art social.
Titre qui nous promet des audaces d’une espèce
nouvelle.
Ali! si feu Danton était de ce monde, je suppose
qu’il se tiendrait pour satisfait, car ce ne sont pas
les audacieux qui manquent aujourd’hui.
Nouvelle comète signalée. Ou plutôt c’est une co-
mète de Tannée dernière dont on retrouve la trace.
Cette coureuse céleste parcourt, à ce qu’il paraît,
des espaces incalculables avec une rapidité verti-
gineuse, et les pauvres astronomes soupirent en
vain :
— Mad’nioiselle, écoutez-moi donc!
Les évêques ne sont pas contents du tout de la
correspondance de M. Dugué de la Fauconnerie
avec les curés. IL sentent parfaitement que
M. Dugué a frappé juste.
L’un d'eux, M. Trégaro, a été chargé de confec-
tionner une petite riposte. J’y ai admiré un mot im-
mense.
Parlant de la loi qui impose le service militaire
aux séminaristes comme à tous les citoyens, le
subtil Trégaro appelle ça une loi exceptionnelle.
Mais, mon bon monsieur, elle fait, au contraire,
cesser une exception choquante!
Le carnaval sera gaîmentfèté cette année au Mou-
lin-Rouge.
Deux bals masqués y auront lieu chaque se-
maine, le mercredi et le samedi. Des bals masqués
où Ton s’ébat véritablement, où Ton s’en donne à
cœur joie.
Le Moulin-Rouge, en effet, est vraiment le rendez-
vous du monde où Ton s’amuse. C’est là que brillent
toutes les étoiles du quadrille.
Et la direction tient en réserve, pour les jours gras,
d’autres surprises encore. C’est le bon moyen d’at-
tacher la vogue.
M. Anastay père a vu, en appel, remplacer son
mois de prison par deux mois. Il ne doit pas trouver
gai ce supplément d’incarcération.
Son fils, au contraire, verrait sans déplaisir allon-
ger le temps qui lui reste à passer à Mazas.
A propos de cet assassin, un poète de l’Académie
a élucubré, l’autre jour, ce distique plus remarqua-
ble par la raison que par la rime :
Les journaux ont lâché le sinistre Anastay.
Enfin, merci, mon Dieu! sur lui, l’ana se tait.
Examens de l’Hôtel de Ville.
On en est au chapitre de la géographie.
L’examinateur. — Pourriez-vous me dire, made-
moiselle, d’où vient le nom de la Martinique?
La candidate, avec effusion. — Oui, monsieur.
Elle le doit à notre illustre poète Lamartine.
Cet animal d’X... est sans scrupule.
Non seulement il trompe sa femme, mais encore
il trouve moyen d’amener chez lui toutes ses maî-
tresses et. de les y faire accueillir.
A tel point qu’un de ses amis, scandalisé, lui
disait hier :
— Non, vrai, mon cher, tu vas trop loin. Ce n’est
plus seulement de la polygamie, c’est de la poly-
gamelle 1
André Laroche.
BOURSE-EXPRESS
La semaine finit au milieu d’un marasme général.
Qu’est-ce que vous voulez? Depuis trois jours,Lon-
dres est inactif, et Berlin, qui prend son mot d’ordre
au Stock Exchange, est complètement dépourvu
d’animation. Or, avec la meilleure volonté du
monde, nous ne saurions travailler quand nos con-
■ frères choutrc-frontières nous privent, pour des rai-
sons diverses, de leur contingent habituel d’af-
faires.
Espérons que nous nous rattraperons la semaine
prochaine. Mais il n’y a pas beaucoup d'apparence
jusqu’à présent. La liquidation de quinzaine n’est
pas parvenue à réveiller le marché, et elle a révélé,
en outre, une absence de positions tout à fait re-
marquable. En sorte que l’abondance de l’argent
n’a servi à rien du tout. C’est dommage, de plus en
plus dommage, que la Haute-Banque ne veuille pas
tirer parti de cela.
Castorine.
Madame, alarmée. — Ne va pas t’exposer,
Alfred !... Tu es père de famille. (Elle se cram-
ponne à sa redingote.)
Monsieur, s'arrêtant. — Hein
Madame. — Songe qu’en donnant ton sou au
journal, tu aides, tu assistes les auteurs du délit...
Tu es complice, Alfred... Article 60!...
Monsieur, refroidi. — Bigre! c’est vrai!... Il
n’y a pas do raison pour qu’on ne poursuive pas
aussi les lecteurs... (Avec énergie.) Je me désa-
bonne !...
Michel Thivars.
----—---
THEATRES
AMBIGU : Le Boucher de Montmartre.
A regarder le programme de la pièce que vient
de jouer le théâtre de l’Ambigu, on aurait sup-
posé qu’il s’agissait d’une revue nouvelle faisant
suite à celle des Variétés, plutôt que d’un drame
destiné à faire pleurer les habitués du boulevard
du Crime.
L’actualité [la plus palpitante y semble repré-
sentée en effet.
Dans l’énumération des rôles, on voit figurer
lintrépide Vide-Bouteille. Un des tableaux se
passe au cabaret de Bruant. Et même un des per-
sonnages porte le nom ironiquement allusionniste
de Ghion-Ducornet.
Entre parenthèses, je vous avouerai même que
cette fort inutile espièglerie ne me paraît pas
être d’un goût irréprochable.
Quoi qu’il en soit, vous voilà prévenus tout de
suite qu’il s’agit d’une pièce ultra contemporaine.
Ajoutons que cette pièce est un drame criminel
conforme au goût du jour, et entrelardé de mises
en scène populaires selon la formule que M.
Emile Zola croit avoirinventée dans VAssommoir,
mais que les vieux mélos mettaient en pratique
trente ans avant lui.
En sa qualité de drame criminel, il débute na-
turellement par un crime, et non moins naturel-
lement ce crime, au sixième et dernier t bleau,
est châtié à Insatisfaction de la morale publique.
Mais ce serait se tromper que de croire pour
cela à une pièce larmoyante. La grosse gaîté y
tient presque plus déplacé que le sanglot.
Le naturalisme y est aussi représenté. Outre
le cabaret du Mirliton, reproduction très exacte
de l’établissement du boulevard Rochechouart,
avec un simili-Bruant suffisamment ressemblant,
on y voit un intérieur de boucherie — titre oblige
— d’une authenticité incontestable.
Le public actuel a un faible pour ces fac-similé,
et nombre de spectateurs dégringolaient l’esca-
lier, à l’entracte, en répétant avec une admiration
sincère :
— De la vraie viande, mon cher, de la vraie
viande !
Ce n’est pas un reproche que je fais à l’auteur,
M. Henri Pagat. Chacun a le droit de prendre
son succès où il le trouve et de servir le public
selon le goût du moment. Évidemment M. Pagat,
en charpentant ces cinq actes bariolés, n’a pas eu
la prétention de se poser en psychologue. Il a
pris la première histoire venue comme prétexte
aux exhibitions accessoires.
Cette histoire, la voici résumée en quelques
mots :
Un sieur Gaborit et sa femelle ont, au prolo-
gue, commis un assassinat aussi canaille que
banal.
Ils ont tué un brave capitaine au long cours,
pour empêcher ce marin de les déshériter.
La justice, ayant cherché à côté, comme il ar-
rive trop souvent, a empoigné un matelot nommé
Jean et l’a envoyé à Nouméa
Ce Jean a une fille. Le fils de Gaborit, sans con-
naître son identité, en tombe amoureux. C’était
indiqué.
Bien plus, il l’épouse à titre d’enfant trouvée.
La vieille Gaborit, qui est restée gredine, cher-
che à brouiller le jeune ménage; et Pierre, le
boucher de Montmartre, est sur le point de tuer
à son tour Rose par jalousie, quand tout se dé-
couvre.
L’innocence du marin, évadé du bagne, est
proclamée. Rose l’embrasse. Gaborit, dans un
accès d’alcoolisme, tue sa coquine d’épouse.
Sur quoi, on pourra vivre heureux dans la bou-
cherie Montmartroise.
Rien qui sente la puissante recherche, dans
cette machine aux ressorts compliqués, mais
âgés.
Le mélo dans sa plus primitive candeur.
C’est pour rajeunir cette suite de choses arclii-
vues que M. Pagat a senti le besoin d’intercaler
Bruant dans l’affaire.
Il est assez fidèlement imité par M. Lebour.
Mme Tessandier a la pénible mission de repré-
senter la mégère non apprivoisée qui se nomme
la mère Gaborit, et c’est dur.
MM. Gravier, Pouctal, Lérand, Mme Descor-
val, font de louables efforts pour la défense de la
pièce qui, en somme, et malgré sa vétusté, —
peut être même à cause d’elle, —pourra attirer
un certain temps les amateurs du vieuxjeu aux-
quels se joindront, pour cause de Brwantisme,
les modernistes du quartier.
Pierre Véron.
Cl4* ¥IH$ B°tui£X§oME33> DUTHU-CÉRY, Dijon (Æ£«)
PLUME HUlBOLDT^^r
TR]PLE-SEC COINTREAUdangers
T TT1 Tü A “O Liqueur de Fine Champagne Vieille
JÜ-tl JDAftrtlUU I PERREIN Frères, LA REOLE-BORDEAUX.
Les PÂTÉS ME FOIES «MAS les plus fins,
les plus exquis sont livrés par la maison
WEISS EWTHAA’N ER «le 1%'ancy.
CHRONIQUE DU JOUR
Sic transit gloria muml il
Tout le bruit que fit dans le monde le général
Boulanger se traduit par ce total définitif.
L’actif de sa succession est de 35,000 francs re-
présentés par son mobilier. Passif : 21,000 francs.
Etait-co vraiment la peine de remuer ciel et terre,
de bouleverser son pays, de risquer honneur et si-
tuation acquise pour aboutir à un pareil résultat?
Ali ! cette terrible question de la folie!
Au moment où Ton fait des efforts pour obtenir la
mise en liberté de Mlle Dourches, au moment où
Ton proteste contre les rigueurs de l’Assistance pu-
blique en ces matières, voilà qu’un fou précisément
libéré la semaine dernière se met à distribuer des
coups de couteau à la préfecture de la Seine.
Et un certificat de médecin l’avait déclaré parfai-
tement guéri.
Etonnez-vous ensuite si les sincères sont embar-
rassés pour résoudre un problème aussi compli-
qué.
D’un côté, l’on accuse les docteurs de voir des
aliénés partout, et de l’autre, l’événement démontre
tout le contraire.
Tenir en cellule les gens après guérison, c’est
horrible; mais les lâcher quand ils ne sont pas gué-
ris encore, pour qu’ils aillent égorger les passants
innofiensifs, c’est plus horrible, n’est-ce pas?
Ah! ah! Encore un nouveau théâtre! Comme si
nous n’en avions pas assez!
Celui-ci prendra le titre de Théâtre d’Art social.
Titre qui nous promet des audaces d’une espèce
nouvelle.
Ali! si feu Danton était de ce monde, je suppose
qu’il se tiendrait pour satisfait, car ce ne sont pas
les audacieux qui manquent aujourd’hui.
Nouvelle comète signalée. Ou plutôt c’est une co-
mète de Tannée dernière dont on retrouve la trace.
Cette coureuse céleste parcourt, à ce qu’il paraît,
des espaces incalculables avec une rapidité verti-
gineuse, et les pauvres astronomes soupirent en
vain :
— Mad’nioiselle, écoutez-moi donc!
Les évêques ne sont pas contents du tout de la
correspondance de M. Dugué de la Fauconnerie
avec les curés. IL sentent parfaitement que
M. Dugué a frappé juste.
L’un d'eux, M. Trégaro, a été chargé de confec-
tionner une petite riposte. J’y ai admiré un mot im-
mense.
Parlant de la loi qui impose le service militaire
aux séminaristes comme à tous les citoyens, le
subtil Trégaro appelle ça une loi exceptionnelle.
Mais, mon bon monsieur, elle fait, au contraire,
cesser une exception choquante!
Le carnaval sera gaîmentfèté cette année au Mou-
lin-Rouge.
Deux bals masqués y auront lieu chaque se-
maine, le mercredi et le samedi. Des bals masqués
où Ton s’ébat véritablement, où Ton s’en donne à
cœur joie.
Le Moulin-Rouge, en effet, est vraiment le rendez-
vous du monde où Ton s’amuse. C’est là que brillent
toutes les étoiles du quadrille.
Et la direction tient en réserve, pour les jours gras,
d’autres surprises encore. C’est le bon moyen d’at-
tacher la vogue.
M. Anastay père a vu, en appel, remplacer son
mois de prison par deux mois. Il ne doit pas trouver
gai ce supplément d’incarcération.
Son fils, au contraire, verrait sans déplaisir allon-
ger le temps qui lui reste à passer à Mazas.
A propos de cet assassin, un poète de l’Académie
a élucubré, l’autre jour, ce distique plus remarqua-
ble par la raison que par la rime :
Les journaux ont lâché le sinistre Anastay.
Enfin, merci, mon Dieu! sur lui, l’ana se tait.
Examens de l’Hôtel de Ville.
On en est au chapitre de la géographie.
L’examinateur. — Pourriez-vous me dire, made-
moiselle, d’où vient le nom de la Martinique?
La candidate, avec effusion. — Oui, monsieur.
Elle le doit à notre illustre poète Lamartine.
Cet animal d’X... est sans scrupule.
Non seulement il trompe sa femme, mais encore
il trouve moyen d’amener chez lui toutes ses maî-
tresses et. de les y faire accueillir.
A tel point qu’un de ses amis, scandalisé, lui
disait hier :
— Non, vrai, mon cher, tu vas trop loin. Ce n’est
plus seulement de la polygamie, c’est de la poly-
gamelle 1
André Laroche.
BOURSE-EXPRESS
La semaine finit au milieu d’un marasme général.
Qu’est-ce que vous voulez? Depuis trois jours,Lon-
dres est inactif, et Berlin, qui prend son mot d’ordre
au Stock Exchange, est complètement dépourvu
d’animation. Or, avec la meilleure volonté du
monde, nous ne saurions travailler quand nos con-
■ frères choutrc-frontières nous privent, pour des rai-
sons diverses, de leur contingent habituel d’af-
faires.
Espérons que nous nous rattraperons la semaine
prochaine. Mais il n’y a pas beaucoup d'apparence
jusqu’à présent. La liquidation de quinzaine n’est
pas parvenue à réveiller le marché, et elle a révélé,
en outre, une absence de positions tout à fait re-
marquable. En sorte que l’abondance de l’argent
n’a servi à rien du tout. C’est dommage, de plus en
plus dommage, que la Haute-Banque ne veuille pas
tirer parti de cela.
Castorine.