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Le charivari — 61.1892

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Janvier
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SOIXANTE-UNIEME année

Pris &n Numéro S 88 mnûmm

LUNDI 18 JANVIER 1892

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

pis mois. 36 —

Un an. 72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

^es abonnements partent des i" et te de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IMEIIIIE YÉitON

U é «I a c I e a r c n C U e 1

BUREAUX

PE r.A RÉDACTION RT DR l’adminis1tration

Rue de la Victoire 20

ABONNEMENTS

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Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an .. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont tas reçus)
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIER11E VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité

92, Rue Richelieu

LA SEMAINE DE LA BOURSE !

Paris, le 17 janvier 1802.

Monsieur le Directeur,

L’influenza ne limite pas ses ravages aux per-
sonnes; les choses, maintenant, sont atteintes.
Les affaires financières, en particulier, ont eu
beaucoup à en souffrir. Je le suppose, du moins,
car on n’en a pas vu en Bourse cette semaine, et
tout le monde sait que les médecins recomman-
dent le coin du feu pour les affections de ce genre.

Certainement, bien certainement, les affaires
ont l’influenza; autrement, leur absence ne s’ex-
pliquerait pas. Et elle est absolue, cette absence.
La spéculation à la hausse n’y comprend rien.
Llle sait, à n’en pouvoir douter, que les tendances
l’épargne sont fermes, et que le comptant, qui
1-°ule sur l’or en ce moment, demande instam-
ment à employer ses capitaux.

Pourtant, rien ne bouge.

Au fond, et en cherchant bien, on trouverait la
cause de l’inertie actuelle dans la tenue peu en-
courageante des marchés internationaux. Ils ne
,Qnt rien de rien, ces marchés. A Londres, à
tienne, à Berlin, et ailleurs,

Tout est calme, tout est morne.

Vous devinez bien pourquoi. Le duc de Cla-
Pence est mort, et comme l’Angleterre est le pays
Par excellence du loyalisme, les Anglais ne font
Pien. Et quand les Anglais se croisent les bras,
Berlinois se tournent les pouces.

Et quand nous sommes privés des affaires de
Lerliu et du Stock-Exchange, nous restons figés
(Ians une réserve absolue.

Voilà l’explication du marasme actuel. Je pense
toht de même que nous en sortirons bientôt. Ce
llestpas qu’il y ait énormément d’affaires nou-
illes à l'horizon; mais il se pourrait bien que le
c°mptant, par les demandes, provoquât un mou-
Vettient en avant des cours. Car, enfin, je vous de-
mande un peu en quoi tout ce qui se passe peut
intéresser l’épargne. Elle n’a rien à voir dans les
causes de l’inaction qui règne actuellement sur
les principaux marchés financiers de l’Europe
et, par contre-coup, sur le nôtre. Nos recettes
^ont en augmentation, l’année s’annonce bien,
eut va pour le mieux. Dans ces conditions-là, il
a qu’une chose à faire : marcher.

Pela, surtout, dans un mois de coupons. Et te-
nez> ce mot de « coupons » me suggère quelques
Péflexions. Vous tous qui avez en portefeuille des
Papiers dont les coupures vous donnent droit à
f revenus trimestriels ou semestriels, pourquoi
Ile profiteriez-vous pas de l’occasion pour exa-
^uer un peu tous vos titres. Le calme actuel
°Us donne un peu de loisir; allez-y.

Débarrassez-vous de toutes les machines qu’on f
vous a fait prendre à droite et à gaucho. Vous
avez un tas de choses qui vous viennent de la So-
ciété Générale, de la Banque Russe et Française,
du Brésil et de la République Argentine. Plus,
d’espoir, —mettez-vous bien dans la tête qu’il n’y
a plus d’espoir. Vendez-moi ça; ça fera déjà un
mouvement; et employez l’argent à acheter de
bonnes valeurs; ça fera un second mouvement.

Car il n’en manque pas, de bonnes valeurs,
croyez-moi ! Vous n’avez qu’à jeter un coup d’œil
sur la cote pour voir qu’elle n’est point truffée
exclusivement de litres dont les coupons restent
lamentablement impayés, d'obligations de la
Compagnie des trous de la lune, d’actions de la
Société pour l’exploitation des Trésors du Roi
Midas, et d’autres papiers généralement quel-
conques, constituant autant d’attrape-nigauds,
autant d’appels à

La sottise et à la crédulité humaines.

Non, foi de Gastorine! nous avons mieux que
cela à nous mettre sous la dent; et il n’est vrai-
ment pas difficile, quand on est un peu intelligent
et soucieux de ses intérêts, de remplacer les
mauvais titres qu’on possède par des litres excel-
lents. Nos grands chemins de fer garantis par
l’Etat ne rapportent, il est vrai, que 3.50 0/0 en-
viron; mais songez que les obligations des che-
mins de fer de Santa-Fé, qu’on vous fit payer
près de vingt-cinq louis, ne donnent plus (encore
s’agit-il d’une simple promesse; et on sait ce que
valent ces promesses-là) que 6 fr. 40 par an, soit
à peu près 11/4 0/0. D’où il semblerait résulter
que nos chemins de fer sont trois fois plus avan-
tageux que ceux de la République Argentine, —
ce dont, entre nous, nous nous doutions déjàl
L’action du Crédit Foncier donne à peu près
5 0/0 à ses actionnaires; pour les gros appétits,
c’est peu de chose, je le sais. Mais comment ces
gros appétits se trouvent-ils d'avoir absorbé les

12,000 obligations de 500 francs de la province de
San-Luis, de qui la Banque Parisienne obtient à
grand’peine9 fr. 82 (toujours sous forme de pro-
messe) pour 1882? En sorte que ces titres, qui de-
vaient rapporter 6 0/0, ne fournissent plus que
2 0/0, — et même moins! D’où il appert péremp-
toirement que le grand établissement de crédit
de la rue des Capucines a de meilleurs clients
fonciers et communaux que la province de San-
Luis, ce qui ne surprendra personne, ou je me
trompe fort.

Mais à quoi bon continuer? Des comparaisons
dans le goût de celles que vous venez de lire,
nous pourrions en faire jusqu’à demain, mettre
ironiquement le Crédit Lyonnais en parallèle
avec le Crédit Foncier de Tunisie.

Et ainsi de suite jusqu’à plus soif.

Le tout, en pareille matière, c’est de savoir
ouvrir l’œil à temps, et de profiter des occasions
quand il s’en présente. En fait d’affaires nou-

velles, examinons surtout celles qui ont un carac-
tère industriel; elles peuvent, parfois, fournir
des résultats excellents, et je n’ai pas à rap-
peler les superbes plus-values de capital acquises
par les malins qui ont su souscrire dès l'origine
à un grand nombre d’entreprises d’intérêt inté-
rieur. En ce moment même, on vous offre quelque
chose dans cette note-lâ. Je veux parler du Canal
de Toulouse.

Pour l’établir, ce Canal, il faut 2,200,000 francs.
Mais il est à ce point nécessaire, que le gouver-
nement l’a déclaré d’utilité publique, — ce qui
est, déjà joli, — et lui a, en outre, assuré une
subvention de un million, — ce qui est mieux. Je
n’ai pas besoin de vous dire que le gouverne-
ment ue distribue pas comme cela des millions à
droite et à gauche. Quand il accorde une subven-
tion aussi forte (songez que celle-ci représente
plus de 40 0/0 du coût total du Canal), c’est qu’il a
de bonnes raisons pour cela. Dans l’espèce, il
s’agit de fertiliser la banlieue nord de Toulouse,
soit environ 10,000 hectares de terrain situés
dans le plus beau pays de France, — ou dans un
des plus beaux pays, pour ne pas faire de jaloux.

Si les propriétaires de 2,000hectares seulement
s’abonnent (et plus de 1,000 hectares se soumet-
tent dores et déjà à l’abonnement), on fera

220.000 francs de recettes, y compris les produits
accessoires. Et notez que le taux d’abonnement
est calculé à 90 francs, alors que l’article 28 du
cahier des charges autorise un prix de 100 francs.
Sur cette recette de 220,000 francs, déduisez

40.000 francs de frais ; il restera 180,000 francs,
ce qui, défalcation faite des attributions statutai-
res, laisse un revenu de 50 francs par an à cha-
cune des 2,400 actions.

Pendant la durée des travaux, que les entrepre-
neurs s’engagent à terminer en dix-huit mois,
les actionnaires toucheront un intérêt de 5 0/0.
Vraiment, il me semble qu’il est difficile de trou-
ver une affaire plus appétissante. Déclaration
d’utilité publique, subvention importante de l’E-
tat, revenu fixe de 5 0/0 en attendant l’achève-
ment des travaux, revenu éventuel de 10 0/0 quand
ou exploitera, — que demander de plus?

AhI j’oubliais. On souscrit dès maintenant, et
jusqu’au 26 janvier, au Comptoir des Fonds Na-
tionaux, à Paris ; et, à Toulouse, chez M. Ozenne,
banquier.

Castorine.

LE QUATRAIN D’HIER

Le sieur Ollivier va pondre sur Michel-Ange
Un livre. L'oublié, dont Vopprobre nous venge.

Tient donc à faire dire en France, à l'étranger :

— Son style est aussi lourd que son cœur fut léger.

SIFFLET.
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