LE CHARIVARI
On y ira de son sifflet d’ébène pour vous faire
honneur. Je ne suis pas un Thivrier, moi!
Donc, ça y est. Topez là ! Je vous assure que
vous ne ferez pas une mauvaise affaire, et je
vous remercie d’avance en vous serrant cordiale-
ment les phalanges.
Aristide Bruant.
-—,-
LUTTE A MAIN PLATE
De l’avis des amateurs les plus éclairés, les
brillants exercices de pugilat qui viennent
d’avoir lieu dans l’enceinte du Palais-Bourbon
ont été exécutés avec une indiscutable maestria.
Mais, pour l’observateur, il en ressort clairement
que le parlementarisme étouffe dans son moule
caduc, et qu’il importe d’en moderniser la for-
mule.
Tout d’abord, une modification s’impose. Il est
essentiel de faire disparaître du fronton du mo-
nument où nos honorables font loi (pardon!)
cette inscription surannée : Chambre des dépu-
tés, et de la remplacer par celle-ci, mieux justi-
fiée :
Grande Arène athlétique du pont de la Concorde
Savate et chausson
Pour les lettrés, on pourrait ajouter ce sous-
titre :
Panem (très cher) sed circenses
M. Floquet devenant tout à fait insuffisant,
même avec sa cloche, il serait à désirer qu’il se
retirât. Son successeur est tout indiqué. L’émi-
nent Marseille d't le Rempart de la Canuebière
saurait, avec beaucoup plus de compétence que
lui, diriger les débats de la Chambre, qu’il domi-
nerait de toute l’autorité de ses biceps.
Il conviendrait aussi de changer l’insigne dis-
tinctif de MM. les députés. L’écharpe tricolore,
actuellement en usage, serait avantageusement
remplacée par un maillot, lequel, par égard pour
les opinions de chacun, pourrait être blanc à
droite, bleu au centre et rouge à gauche. (Il est
bien entendu que le capitonnage en coton serait
toléré et qu’il ne serait pas fait application du
tarif douanier à la matière première employée à
cet usage spécial.)
Par suite de cette évolution des mœurs parle-
mentaires, la tribune, désormais inutile, pourrait
être mise au rancart. A sa place s'élèverait une
aire en terre battue, coquettement gazonnée et
recouverte d’une couche de sciure de bois.
C’est sur cette sciure de bois que se dépose-
raient les projets de loi et les amendements.
— Allons, messieurs, à qui le gant? hurlerait
Marseille dans son porte-voix.
Et, préalablement oints d’huile comme aux
temps antiques, les adversaires seraient mis
face à face.
— Les paris sont ouverts... les croche-pieds
interdits... Allez, messieurs, et sans rancune! or-
donnerait Marseille toujours dans son porte-voix,
pendant qu’un orchestre installé à la place des
sténographes jouerait la Marseillaise.
Pif! paf! à toi-z-à-moil... Parade de ceinture.. ,
Les épaules touchent!... Hurrali!... On acclame
le vainqueur; le vaincu est emporté, pantelant, à
la buvette... Et la loi est votée.
Ce serait un procédé qui ne retarderait pas
plus qu’un autre la solution de la question so-
ciale.
Sans compter que la tâche du président de la
République, lorsqu’il s’agit de remplacer un ca-
binet démissionnaire, serait singulièrement faci-
litée. Au lieu de se livrer à d’infructueuses dé
marches, il ferait tout simplement appeler à
l’Elysée les personnages les mieux râblés de la
Chambre et du Sénat, et les introduirait dans un
hall meublé d’haltères.
Celui qui pourrait soulever 80 kilos à bras
tendu serait proclamé président du conseil. Les
autres ministres seraient pris à la suite, par ordre
de kilos. M. Carnot consolerait les candidats
évincés en leur disant avec bienveillance :
— Vous n’avez réellement pas assez de biceps...
Il me faut des ministres à poigne... Faites du tra-
pèze.
Il va de soi qu’avec l’adoption de ce système,
les ministres devront être pourvus, non pas d’un
portefeuille, mais d’un caleçon de lutteur. Il y
aurait le caleçon de l’agriculture, le caleçon de
la marine, etc.
A creuser.
Michel Thivars.
-^--
THEATRES
OPÉRA : Débuts de Mlle Bréval.
La première représentation de Macbeth nous
a mis en retard avec l'Opéra. Mercredi, Mlle Bré-
val débutait dans VAfricaine.
Mlle Bréval vient du Conservatoire. Elle y rem-
portait, il y a deux ans, un premier prix qu’il
s’agissait de faire consacrer par le public.
C’est toujours une épreuve redoutable, et je ne
vous surprendrai pas en vous disant que Mlle
Bréval était en proie à l’émotion inséparable que
vous savez.
C’était une preuve de modestie, car elle avait
de quoi se rassurer.
Tout d’abord Mlle Bréval plaît au regard. Bonne
entrée de jeu. Puis sa voix est puissante et d’un
timbre sympathique. Second atout.
Aussi, après un peu d’hésitation, a-t-elle pris
tout à fait possession de son auditoire, qui lui a
fait l’accueil le plus sympathique.
L’Opéra a besoin de talents jeunes. Aussi
sommes-nous heureux de souhaiter la bienvenue
à celui-ci.
M. Ibos, qui donnait la réplique à Mlle Bréval,
a paru un peu étriqué dans le rôle de Vasco de
Gama.
M. Bérardi et Mme Bosman ont eu leur part
légitime de bravos.
Très honorable représentation donc, avec pro-
messe d’une très prochaine étoile.
Pierre Véron.
Un bon ,'conseil. — Si vous voulez fumer une
bonne cigarette, faites comme les vrais fumeurs
roulez votre tabac dans une feuille de JOB.
--■<>■-
PLUME HUMBOLDT‘1™
CHRONIQUE DU JOUR
M. Maurice Barrés a soulevé un joli lapin. 11 pré-
tend qu’en présence de certaines douleurs physiques
incurables, inutilement et cruellement intermina-
bles, le médecin, au lieu de prolonger la vie de tout
son pouvoir, devrait savoir prendre sur lui de hâter
l’heure de la délivrance en appelant la mort bienfai-
sante. • .
Peut-être qu'au fond M. Barrés n’a pas tort; mais,
comme a dit M. de La Palisse, un quart d’heure avant
sa mort on est encore en vie; et l’on formerait un
joli bataillon de gens se portant à merveille, mais
ayant ôté plus ou moins jadis condamnés par les
médecins.
Si donc, quand la Faculté vous donne pour quel-
ques jours d’existence, on se faisait exécuter pour
s’adoucir l’amertume des derniers moments, on fe-
rait, la plupart du temps, un marché de dupe.
J’ai vu, l’autre jour, qu’on venait d’enterrer un sur-
vivant de la Grande-Armée qui, au retour de la Bé-
rôsina, avait été réformé comme phtisique inguéris-
sable. Si ce brave homme s’était adressé à un chi-
rurgien qui lui eût ouvert le ventre à cette époque,
il n’eût vu ni Louis XVIII, ni Charles X, ni Louis-
Philippe, ni Napoléon III, ni môme M. Carnot, ce
aui, évidemment, l’aurait beaucoup contrarié.
Je m’étais juré de ne point vous parler de la Saint-
Charlemagne.
Banquet monotone qui fait pourtant la joie des
potaches. Mais, cette année, il y a une innovation.
Autrefois, y prenaient part seulement les collé-
giens qui avaient été premiers à une composition.
M. Bourgeois a décidé que les professeurs feraient
un choix parmi les élèves dont les compositions
auront été suffisantes. II serait plus simple d’ad-
mettre tous les élèves d’une classe, sauf les trois
derniers.
Et, le lendemain, tous les derniers se réuniraient
pour faire, à côté du banquet de la Saint-Charle-
magne, le dîner de la Saint-Pépin.
Cristi !... que nous devenons vieux!
Voilà déjà qu’on songe à fêter le centenaire de la
télégraphie !
Le 22 mars prochain, on célébrera laqDremière ap-
parition du télégraphe à bras, installé par Chape au
sommet des clochers.
La cérémonie consistera à réparer le tombeau de
Chape, aussi délabré en ce moment que les vieilles
tours du premier télégraphe que les promeneurs
aperçoivent, l’été, au milieu des bois de Meudon et
du Petit-Bicêtre.
Pourquoi a-t-on arrêté un fumiste qui montrait,
rue Vivienne, dos plumes d’ange, des raisins des
vignes du Seigneur, le trognon do la pomme d'Eve,
et distribuait quelques fioles d'eau de Lourdes?
Il est vrai que le monsieur était en habit.
S’il avait été en soutane, on aurait trouvé cela très
naturel.
Les Marseillais ne respectent rien, ô M. Renan !
Lu sur le prospectus a’un restaurant de la Corni-
che ;
A la Bouillabaisse de Jouarre!
Deux belles petites causent de leurs amants.
— Oh 1 toi, tu es bien tranquille avec le vieux ba-
ron.
— C’est vrai... Il reste quelquefois trois semaines
sans m’embrasser.
— C’est le Répit amoureux 1
Manœuvres conjugales.
— Commentl tu trompes ta femme et tu le lui dis?
— Elle ne me croit pas... Tandis que, si un autre
que moi le lui disait, elle le croirait tout de suite!
La définition du plésiosaure trouvée dans un ma-
nuel d'histoire naturelle :
« Cet animal antédiluvien, dont plusieurs savants
ont nié l’existence, mais dont la structure était for-
midable... »
Fureur de neveu.
— Oui, monsieur, j’ai été à l’enterrement de mon
oncle... Il faisait un temps abominable... J’ai pincé
un rhume.
— Mais vous avez hérité ?
— Pas du tout... c’est un cousin. Et ce gueux le
savait 1... Il est resté chez lui, et il m’a fait conduire
le deuil!
H. Henriot.
BOURSE-EXPRESS
La Compagnie des chemins de fer ottomans écono-
miques en Syrie,qui émet, le 27 courant, 500,000obli-
gations de 500 francs 3 0/0, est constituée au capital
de 19 millions, et a pour objet la construction et
l’exploitation d’une voie ferrée allant de Beyrouth à
Damas, avec prolongement dans la région du Hau-
ran. En réalité, il s’agit d’une simple transformation
de la route Beyrouth-Damas, exploitée depuis plus
de trente ans par une Compagnie très prospère, et
qui, en possession d’un firman autorisant la trans-
formation en question, apporte à la Compagnie du
chemin de fer non seulement le concours d’une lon-
gue expérience du pays, mais encore son organisa-
tion, son personnel, son actif, ses travaux, et enfin
ses revenus qui alimenteront le service des intérêts
pendant la durée de la construction.
L’ensemble du réseau comprendra 260 kilomètres,
dont la construction, par des traités à jforfait, est
assurée san.« aléa.
Castorine.
On y ira de son sifflet d’ébène pour vous faire
honneur. Je ne suis pas un Thivrier, moi!
Donc, ça y est. Topez là ! Je vous assure que
vous ne ferez pas une mauvaise affaire, et je
vous remercie d’avance en vous serrant cordiale-
ment les phalanges.
Aristide Bruant.
-—,-
LUTTE A MAIN PLATE
De l’avis des amateurs les plus éclairés, les
brillants exercices de pugilat qui viennent
d’avoir lieu dans l’enceinte du Palais-Bourbon
ont été exécutés avec une indiscutable maestria.
Mais, pour l’observateur, il en ressort clairement
que le parlementarisme étouffe dans son moule
caduc, et qu’il importe d’en moderniser la for-
mule.
Tout d’abord, une modification s’impose. Il est
essentiel de faire disparaître du fronton du mo-
nument où nos honorables font loi (pardon!)
cette inscription surannée : Chambre des dépu-
tés, et de la remplacer par celle-ci, mieux justi-
fiée :
Grande Arène athlétique du pont de la Concorde
Savate et chausson
Pour les lettrés, on pourrait ajouter ce sous-
titre :
Panem (très cher) sed circenses
M. Floquet devenant tout à fait insuffisant,
même avec sa cloche, il serait à désirer qu’il se
retirât. Son successeur est tout indiqué. L’émi-
nent Marseille d't le Rempart de la Canuebière
saurait, avec beaucoup plus de compétence que
lui, diriger les débats de la Chambre, qu’il domi-
nerait de toute l’autorité de ses biceps.
Il conviendrait aussi de changer l’insigne dis-
tinctif de MM. les députés. L’écharpe tricolore,
actuellement en usage, serait avantageusement
remplacée par un maillot, lequel, par égard pour
les opinions de chacun, pourrait être blanc à
droite, bleu au centre et rouge à gauche. (Il est
bien entendu que le capitonnage en coton serait
toléré et qu’il ne serait pas fait application du
tarif douanier à la matière première employée à
cet usage spécial.)
Par suite de cette évolution des mœurs parle-
mentaires, la tribune, désormais inutile, pourrait
être mise au rancart. A sa place s'élèverait une
aire en terre battue, coquettement gazonnée et
recouverte d’une couche de sciure de bois.
C’est sur cette sciure de bois que se dépose-
raient les projets de loi et les amendements.
— Allons, messieurs, à qui le gant? hurlerait
Marseille dans son porte-voix.
Et, préalablement oints d’huile comme aux
temps antiques, les adversaires seraient mis
face à face.
— Les paris sont ouverts... les croche-pieds
interdits... Allez, messieurs, et sans rancune! or-
donnerait Marseille toujours dans son porte-voix,
pendant qu’un orchestre installé à la place des
sténographes jouerait la Marseillaise.
Pif! paf! à toi-z-à-moil... Parade de ceinture.. ,
Les épaules touchent!... Hurrali!... On acclame
le vainqueur; le vaincu est emporté, pantelant, à
la buvette... Et la loi est votée.
Ce serait un procédé qui ne retarderait pas
plus qu’un autre la solution de la question so-
ciale.
Sans compter que la tâche du président de la
République, lorsqu’il s’agit de remplacer un ca-
binet démissionnaire, serait singulièrement faci-
litée. Au lieu de se livrer à d’infructueuses dé
marches, il ferait tout simplement appeler à
l’Elysée les personnages les mieux râblés de la
Chambre et du Sénat, et les introduirait dans un
hall meublé d’haltères.
Celui qui pourrait soulever 80 kilos à bras
tendu serait proclamé président du conseil. Les
autres ministres seraient pris à la suite, par ordre
de kilos. M. Carnot consolerait les candidats
évincés en leur disant avec bienveillance :
— Vous n’avez réellement pas assez de biceps...
Il me faut des ministres à poigne... Faites du tra-
pèze.
Il va de soi qu’avec l’adoption de ce système,
les ministres devront être pourvus, non pas d’un
portefeuille, mais d’un caleçon de lutteur. Il y
aurait le caleçon de l’agriculture, le caleçon de
la marine, etc.
A creuser.
Michel Thivars.
-^--
THEATRES
OPÉRA : Débuts de Mlle Bréval.
La première représentation de Macbeth nous
a mis en retard avec l'Opéra. Mercredi, Mlle Bré-
val débutait dans VAfricaine.
Mlle Bréval vient du Conservatoire. Elle y rem-
portait, il y a deux ans, un premier prix qu’il
s’agissait de faire consacrer par le public.
C’est toujours une épreuve redoutable, et je ne
vous surprendrai pas en vous disant que Mlle
Bréval était en proie à l’émotion inséparable que
vous savez.
C’était une preuve de modestie, car elle avait
de quoi se rassurer.
Tout d’abord Mlle Bréval plaît au regard. Bonne
entrée de jeu. Puis sa voix est puissante et d’un
timbre sympathique. Second atout.
Aussi, après un peu d’hésitation, a-t-elle pris
tout à fait possession de son auditoire, qui lui a
fait l’accueil le plus sympathique.
L’Opéra a besoin de talents jeunes. Aussi
sommes-nous heureux de souhaiter la bienvenue
à celui-ci.
M. Ibos, qui donnait la réplique à Mlle Bréval,
a paru un peu étriqué dans le rôle de Vasco de
Gama.
M. Bérardi et Mme Bosman ont eu leur part
légitime de bravos.
Très honorable représentation donc, avec pro-
messe d’une très prochaine étoile.
Pierre Véron.
Un bon ,'conseil. — Si vous voulez fumer une
bonne cigarette, faites comme les vrais fumeurs
roulez votre tabac dans une feuille de JOB.
--■<>■-
PLUME HUMBOLDT‘1™
CHRONIQUE DU JOUR
M. Maurice Barrés a soulevé un joli lapin. 11 pré-
tend qu’en présence de certaines douleurs physiques
incurables, inutilement et cruellement intermina-
bles, le médecin, au lieu de prolonger la vie de tout
son pouvoir, devrait savoir prendre sur lui de hâter
l’heure de la délivrance en appelant la mort bienfai-
sante. • .
Peut-être qu'au fond M. Barrés n’a pas tort; mais,
comme a dit M. de La Palisse, un quart d’heure avant
sa mort on est encore en vie; et l’on formerait un
joli bataillon de gens se portant à merveille, mais
ayant ôté plus ou moins jadis condamnés par les
médecins.
Si donc, quand la Faculté vous donne pour quel-
ques jours d’existence, on se faisait exécuter pour
s’adoucir l’amertume des derniers moments, on fe-
rait, la plupart du temps, un marché de dupe.
J’ai vu, l’autre jour, qu’on venait d’enterrer un sur-
vivant de la Grande-Armée qui, au retour de la Bé-
rôsina, avait été réformé comme phtisique inguéris-
sable. Si ce brave homme s’était adressé à un chi-
rurgien qui lui eût ouvert le ventre à cette époque,
il n’eût vu ni Louis XVIII, ni Charles X, ni Louis-
Philippe, ni Napoléon III, ni môme M. Carnot, ce
aui, évidemment, l’aurait beaucoup contrarié.
Je m’étais juré de ne point vous parler de la Saint-
Charlemagne.
Banquet monotone qui fait pourtant la joie des
potaches. Mais, cette année, il y a une innovation.
Autrefois, y prenaient part seulement les collé-
giens qui avaient été premiers à une composition.
M. Bourgeois a décidé que les professeurs feraient
un choix parmi les élèves dont les compositions
auront été suffisantes. II serait plus simple d’ad-
mettre tous les élèves d’une classe, sauf les trois
derniers.
Et, le lendemain, tous les derniers se réuniraient
pour faire, à côté du banquet de la Saint-Charle-
magne, le dîner de la Saint-Pépin.
Cristi !... que nous devenons vieux!
Voilà déjà qu’on songe à fêter le centenaire de la
télégraphie !
Le 22 mars prochain, on célébrera laqDremière ap-
parition du télégraphe à bras, installé par Chape au
sommet des clochers.
La cérémonie consistera à réparer le tombeau de
Chape, aussi délabré en ce moment que les vieilles
tours du premier télégraphe que les promeneurs
aperçoivent, l’été, au milieu des bois de Meudon et
du Petit-Bicêtre.
Pourquoi a-t-on arrêté un fumiste qui montrait,
rue Vivienne, dos plumes d’ange, des raisins des
vignes du Seigneur, le trognon do la pomme d'Eve,
et distribuait quelques fioles d'eau de Lourdes?
Il est vrai que le monsieur était en habit.
S’il avait été en soutane, on aurait trouvé cela très
naturel.
Les Marseillais ne respectent rien, ô M. Renan !
Lu sur le prospectus a’un restaurant de la Corni-
che ;
A la Bouillabaisse de Jouarre!
Deux belles petites causent de leurs amants.
— Oh 1 toi, tu es bien tranquille avec le vieux ba-
ron.
— C’est vrai... Il reste quelquefois trois semaines
sans m’embrasser.
— C’est le Répit amoureux 1
Manœuvres conjugales.
— Commentl tu trompes ta femme et tu le lui dis?
— Elle ne me croit pas... Tandis que, si un autre
que moi le lui disait, elle le croirait tout de suite!
La définition du plésiosaure trouvée dans un ma-
nuel d'histoire naturelle :
« Cet animal antédiluvien, dont plusieurs savants
ont nié l’existence, mais dont la structure était for-
midable... »
Fureur de neveu.
— Oui, monsieur, j’ai été à l’enterrement de mon
oncle... Il faisait un temps abominable... J’ai pincé
un rhume.
— Mais vous avez hérité ?
— Pas du tout... c’est un cousin. Et ce gueux le
savait 1... Il est resté chez lui, et il m’a fait conduire
le deuil!
H. Henriot.
BOURSE-EXPRESS
La Compagnie des chemins de fer ottomans écono-
miques en Syrie,qui émet, le 27 courant, 500,000obli-
gations de 500 francs 3 0/0, est constituée au capital
de 19 millions, et a pour objet la construction et
l’exploitation d’une voie ferrée allant de Beyrouth à
Damas, avec prolongement dans la région du Hau-
ran. En réalité, il s’agit d’une simple transformation
de la route Beyrouth-Damas, exploitée depuis plus
de trente ans par une Compagnie très prospère, et
qui, en possession d’un firman autorisant la trans-
formation en question, apporte à la Compagnie du
chemin de fer non seulement le concours d’une lon-
gue expérience du pays, mais encore son organisa-
tion, son personnel, son actif, ses travaux, et enfin
ses revenus qui alimenteront le service des intérêts
pendant la durée de la construction.
L’ensemble du réseau comprendra 260 kilomètres,
dont la construction, par des traités à jforfait, est
assurée san.« aléa.
Castorine.