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Le charivari — 61.1892

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Janvier
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SOIXANTE-UNIEME ANNÉE

Prix du Numéro ! 15 centimes

DIMANCHE 24 JANVIER 1892

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois
Six mois..
Un an.

18 l'r.
36 —
72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

Les abonnements partent des /" et /fi de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L'ADMINISTRATION

Rue de la Victoire 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, FERMIER DE LA PUBLICITÉ
62, Rue Richelieu

BULLETIN POLITIQUE

La question de la locomotion tient une place
importante dans les préoccupations du jour, et
elle se présente sous les aspects les plus divers.

Voici d’abord l’interminable grève de l’Urbaine
et le procès du syndicat des Omnibus.

Ici c’est le problème social se montrant dans
toute sa menaçante gravité; c’est la puissance de
la coalition ouvrière entreprenant de démontrer
que, le jour où il lui plaira, elle pourra décider
la mise â pied de tous les Parisiens.

Les conséquences complexes du curieux procès
qui est comme la première sommation judiciaire
adressée â la bourgeoisie méritent d’être étudiées
à part. Nous reviendrons, après jugement pro-
noncé, sur l'avenir que tout cela nous promet,
en application du proverbe : Qui sème le vent
récolte la tempête.

Passons à la seconde complication, que la
pénurie de la langue nous force à qualifier de
complication locomotive.

Il s’agit, cette fois, de ce malheureux Métro-
politain, qui paraît vouloir faire concurrence,
comme avortement, à la reconstruction de l’O-
péra-Comique et â la réussite du Funiculaire.

Voilà encore tout remis en question par le vote
incohérent du Conseil municipal dans l’affaire
de la rue Réaumur.

Le gouvernement, dit-on, en reviendrait au
tracé par la ligne des boulevards, le plus dange-
Teux, le plus impraticable et le plus exécrable de
tous.

Espérons que les Chambres ne s’associeront pas
à une conception extravagante qui rendrait Pa-
ris inhabitable pour plusieurs années, jetant la
perturbation dans les quartiers où déjà la circu-
lation est presque impossible.

Nous persistons à croire, d’ailleurs, que de
tous les projets de Métropolitain le meilleur ne
vaut pas le diable, qu’on gaspillera des sommes
énormes en pure perte, et que ce trimbalement
souterrain menaçant perpétuellement de faire
crouler une partie de la ville n’est nullement né-
cessaire, quand on peut multiplier au-delà des
besoins les moyens de transport à ciel ouvert.

Par exemple, ce n’est pas une raison pour pren-
dre des décisions aussi folles que celle par la-
quelle Aient encore de se signaler notre divagant
Conseil municipal.

Et ici nous arrivons à la complication numéro
trois.

N annonce-t-on pas que messieurs nos édiles,
épris — on ne sait pour quelle raison au juste —
de traction mécanique, viennent d’autoriser sur
°ut le parcours de la rue Lafayette des trains-
vamways mus par la vapeur !

C est un véritable défi jeté au sens commun et
â la sécurité publique.

D'avance on pourrait demander à ces mes-
sieurs :

— A quel chiffre de cadavres daignerez-vous
faire votre mea culpa et nous délivrer de ces
capilotades certaines?

Les tramways à traction mécanique, on dut les
supprimer jadis sur le boulevard Montparnasse,
où ils multipliaient les écrasements de la façon
la moins réjouissante. Et encore, là, il ne s’agis-
sait que d’une seule voiture.

Jugez un peu ce qui se passera lorsque les
trains en question affoleront les chevaux, défon-
ceront les voitures, broieront les passants, tout
le long de cette artère au formidable grouillement
qui s’appelle la rue Lafayette.

Ce sera l’aspect d’un véritable champ de ba-
taille.

Avais-je raison de vous dire qu’il était fort
préoccupant pour le quart d’h mro, le problème-
de la locomotion parisienne? A droite, à gauche,
sous terre comme dessus, il accumule les sujets
d’angoisse, grâce à la témérité des uns et â
l’impéritie des autres.

Il en est, hélas I du progrès comme de la liberté.
En son nom, on commet bien des sottises.

Pierre Véron

LE QUATRAIN D'HIER

De nos cinq cardinaux le récent manifeste
Formule un défi révolté;

Ce ne sont pas ceux-là qu'on appellera, peste !
Des sous-pape de sûreté!

SIFFLET.

UN PIIB-AIX-CLEIICS, S. V, P,

L’hiver se traînait, languissant et morose. A
part quelques publications obscènes et la pre-
mière représentation de Cavalleria rusticana,
la vie parisienne, atteinte d’infiuenza probable-
ment, nageait dans le marasme.

Tout d’un coup, agréable réveil.

Les gifles sonnent la diane au Parlement.

I’aris, tout entier, en a respiré d’aise.

Le spectacle manquait singulièrement d’inté-
rêt depuis la rentrée.

Premiers rôles et comparses semblaient s’être
donné le mot. Pas la moindre drôlerie. La
France n’en avait vraiment pas pour son argent.

Le « charme » est rompu. Il était temps I En

scène, messieurs I

Le mouvement est commencé. Il ne s’arrêtera
pas. Il ne faut pas qu’il s’arrête.

A bientôt de nouveaux duels palpitants.

Déjà les loueurs de landaus se préparent, et
l’on cite une maison modèle, organisée comme
un poste de pompiers, où, sur un coup de télé-
phone, les harnais se décrochent sur les che-
vaux, qui s’attellent d’eux-mêmes, et où l’on four-
nit en dix minutes véhicules, cochers et médecins,
au prix le plus avantageux.

L’animation va renaître dans la banlieue, un
peu délaissée. De tous les côtés surgiront, dès
l’aube, les deux équipages classiques, avec leur
procession à huit cherchant le « coin » propice à
un noble égorgement.

Et peut-être le moment est-il bien choisi pour
demander au gouvernement et à la ville de
Paris le rétablissement d’un emplacement public
destiné â épargner aux intéressés les frais d’un
déplacement coûteux.

On cherche toujours de nouveaux plaisirs,
quand il est si simple de revenir tout bonnement
aux anciens.

Voilà, par exemple, le Palais-Royal, auquel ses
malheureux locataires actuels essaient, par tous
les moyens, de rendre la splendeur déchue.

Quel superbe Pré-aux-Glercs fin de siècle ferait
ce jardin vieux jeul Ses pelouses constitueraient
de merveilleux champs clos pour les ferrailleurs.
Un aménagement très simple suffirait à la trans-
formation de la galerie d’Orléans pour les ama-
teurs de pistolet.

Et quel attrait pour le public admis à ces
petites réjouissances! Quel aliment pour les
chroniqueurs I

Ah ! nous ne savons pas, mes chers contempo-
rains, user des joies les plus vraies, celles qui
sont â portée de nos yeux et de nos mains. Nous
allons chercher bien loin et bien haut les satis-
factions que nous dédaignons tout près de nous.

Cette proposition est d’autant plus acceptable
qu’elle n’empêcherait point les séances musicales
qui agrémentent de temps à autre les échos de
l’ancienne Rotonde. La musique d’Hérold semble
même tout indiquée pour corser judicieusement
les programmes du nouveau Pré-aux-Clercs.

Maurice Dancourt..

GAITÉ BRITANNIQUE

Une revue an glaise, intitulée Black andWhite,
titre qu’il ne faudrait pas traduire, approximative-
ment et par assonnances : Blague vite, car il signi-
fie exactement Noir et blanc, une revue anglaise,
donc, a inauguré l’année 1892 par une série de
pronostics sur ce que réservent à l’Europe les
douze mois qui vont s’écouler.
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