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Le charivari — 61.1892

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Avril
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https://doi.org/10.11588/diglit.23886#0421
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SOIXANTE-UNIEME ANNEE

Prix &a Blumâro % centlms®

SAMEDI 16 AVRIL 1892

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PARIS

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Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

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Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Uédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWiG, fermier db la publicité

82, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

Ce qui m’a toujours étonné chez les champions
de la peine de mort, c’est la prétention qu’ils affi-
chent de concilier leurs ardentes sympathies
pour la guillotine et leur désir de passer pour
des modèles de sensibilité.

Ces jours-ci encore, à propos d’Anastaÿ, un dé-
bat s’est renouvelé sur cette question : « Le guil-
lotiné survit-il au coup de couperet? » Et l’on a
rencontré nombre de gens qui, presque avec des
larmes dans la voix, gémissaient 1

— Mais ce serait affreux tout de même, si l’exé-
cuté continuait à souffrir.

C’est affreux, mesdames et messieurs, même
s’il ne souffre plus, et votre distinguo attendri
ne saurait nous toucher.

Comment! vous revendiquez le droit de tuer
vos semblables au nom de la loi, et vous allez vous
inquiéter de détails accessoires !

Puisque du coup vous atteignez le dernier de-
gré de la férocité, de quoi vous souciez-vous en-
suite? Vous devez trouver,, pour être logiques,
que, s’il y a torture supplémentaire, c’est tant
mieux, car cola ne peut que terrifier davantage
les criminels.

En effet, n’est-ce pas, c’est bien là votre but?
Et c’est aussi la seule excuse que vous puissiez
invoquer.

Alors, allez jusqu’au bout de votre raisonne-
ment : terrifiez à outrance.

On a même le droit de s’étonner qu’avec de
telles idées, vous ayez aboli la torture.

Il paraît qu’une infirmière laïque a récemment
volé un porte-monnaie à la Charité.

L’Univers s’empresse naturellement de conter
le fait, pour s’écrier comme conclusion :

— Voilà ce que produit la laïcisation des hôpi-
taux !

Et comme toujours, l’Univers oublie que la ri-
poste est trop facile, hélas ! car on n’aurait qu’à
ouvrir la collection de la Gazette des Tribunaux
pour y cueillir les innombrables cas de curés ou
d’ignorantins condamnés pour attentats aux
mœurs et autres délits.

Après quoi, ce cri :

— Voilà les produits du cléricalisme!

Vraiment les évêques sont atteints depuis quel-
que temps d’une forte monomanie de publicité,
et nous nous étonnons qu’on n’ait pas relevé
comme il convenait le cas tout spécial de M
d’Hulst.

M. d’Hulst parlait l’autre jour à la Chambre,
avec la maladresse que vous savez.

Le lendemain, le Temps commentait selon son
droit le langage du prélatj

--—--❖-

Là-dessus, celui-ci a cru devoir nTfif^r au
Temps une lettre interminable dans laquelle il
ergotait de son mieux.

Nous laissons de côté l’argumentation de M.
d’Hulst ; nous nous en tenons à la question de
principe.

. Est-il possible d’admettre qu’un député ait le
droit d’imposer de pareils débordements de prose
aux journaux, quand ceux-ci l’ont critiqué?

Comme le comédien, commejl’écrivain ou l’ar-
tiste, l’homme public est justiciable de la presse.

Si l’exemple de M. d’Hulst était imité, il fau-
drait que chaque journal parût sur soixante
colonnes chaque matin, pour loger le méconten-
tement de tous ceux qu’il n’aurait pas encensés.

Le Temps a eu grandement tort de ne pas
donner à M. d’Hulst la leçon qu’il méritait en lui
fermant la porte au nez,

ï-ïerre Véron,

-—:-— --

LE QUATRAIN D'HIER

VACANCES parlementaires

Toujours les voir partir est une jouissance.

Ils sont charmants de loin; ils sont rasants de près.
On aurait inventé pour eux, et tout exprès,

Le mot briller par son absence.

SIFFLET.

LE CARNET D’EN ACTEÀLISIE

SI LES MÉDECINS S’EN MÊLENT!

Vous avez lu les très lugubres détails de l’acci-
dent survenu à l’Ecole de Médecine et dont un
pauvre jeune étudiant a été la lamentable quoi-
que imprudente victime.

Il s’agirait maintenant de prendre des mesures
pour empêcher le retour de pareille catastrophe.

C’est assez vraiment des anarchistes pour faire
sauter Paris, et nul n’aurait supposé que la Fa-
culté de Médecine eût été créée pour leur venir
en aide dans cette opération destructrice.

Est-il admissible un seul instant que, dans un
local où, sur la foi de l’étiquette, on passe pour
s’efforcer de protéger la vie humaine, on se livre,
au contraire, à de fantaisistes combinaisons qui

un beau matin risquent de faire sauter tout un
quartier?

Que messieurs les docteurs nous sauvent peu,
qu’ils nous tuent même trop souvent à coups d’or-
donnances, c’est regrettable déjà. Mais on y est
habitué et l’on se résigne.

Ce n’est pas une raison, saperlotte ! pour qu’à
leurs procédés homicides ils ajoutent maintenant
les expériences détériorantes.

Il paraît que ça s’appelle de la chimie biologi-
que, ces jeux non innocents. D’autant moins in-
nocents que le professeur qui s’y livre avait dit à
son préparateur :

— Vous savez que c’est très dangereux!

Nous en appelons à M. le ministre de l’intérieur
etàM. le préfet de police. Ces fantaisies sont-
elles tolérables en pareil lieu?

Nous ne nous expliquons pas comment, pour
chercher des remèdes que d’ailleurs ils no trou-
vent presque jamais-, les oracles de la médecine
peuvent avoir besoin do manipuler les substances
délétères et détonnantes.

Mais si vraiment ces expériences peuvent ser-
vir à quelque chose, ce dont nous ne sommes
nullement convaincu, qu’on aille les faire loin de
Paris, dans des plaines désertes.

Des ordonnances rigoureuses imposent aux
poudrières, aux cartoucheries,.(aux ateliers d'ar-
tificiers et autres locaux où sè tripote l’explosion,
l’obligation de s’établir loin des maisons habitées;
Il serait trop drôle que la Faculté de Médecine,
qui paraît instituée pour veiller sur notre peau,
pût seule se donner impunément le plaisir de
mettre ses voisins en hachis.

QUIVALA.

--

THÉÂTRES

RENAISSANCE : La Femme de Narcisse.

Les deux collaborateurs qui viennent de nous
offrir la Femme de Narcisse ont séparément fait
leurs preuves par plus d’un succès. Il nous suf-
fira de rappeler, pour M. Fabrice Carré, le
Voyage au Caucase et Joséphine; pour M.
Varney, les Mousquetaires au Couvent et la
toute récente Fille de Fanchon.

Mais jamais encore le librettiste et le musicien
n’avaient marché ensemble à la bataille.

De quel Narcisse allait-il être question? Était-
ce de celui de la mythologie, qui tomba si sin-
gulièrement amoureux de lui-même ? Était-ce de
l’aflranchi qui tient une certaine place dans l'his-
toire romaine ?

Ni de l’un ni de l’autre, comme le nom des per-
sonnages environnants l’indiquait; car ni dans la
mythologie, ni chez les Romains on ne trouvait
le M. Saint-Phar ou la Mme Renardel annoncés
x par l’affiche.
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