LE CHARIVARI
une question? Les Cannibales, dont la cuisine
est, au fond, aussi simple qu’hygiénique, se pas-
sent parfaitement de sauce. La viande rôtie leur
suffît.
Il y a, en outre, au Dahomey, les amazones...
ces guerrières légendaires, qui renoncent à tous
les attributs et avantages de leur sexe pour mon-
ter à cheval... et la garde, et qui, armées jus-
qu’aux dents, vous ont plus vite donné un mau-
vais coup qu’un baiser.
Détail non moins piquant que la lance dont
elles se servent avec une agilité sans pareille :
toutes sont vierges, garanties sans fracture,
rigoureusement contrôlées, et d’une irrépro-
chable chasteté... Avis aux amateurs! Mais qu’on
se dépêche, il n’y en aura pas pour tout le monde.
Elles ne sont que deux mille... Rien qüe ça vaut
les trois millions !
Il est vrai que deux mille vertus authentiques
et farouches, dans un pays aussi chaud que l’Afri-
que, c’est déjà beaucoup !
Henri Second.
DERNIÈRES SÉANCES
Il se joue en ce moment, dans les divers con-
seils municipaux, une petite comédie bien ré-
jouissante.
Une fièvre intense s’est emparée de tous les
édiles. L’apathie de jadis a fait place à un prodi-
gieux besoin d'activité.
Ah 1 on en abat de la besogne, à la veille des
élections !
Elles se ressemblent toutes, du reste, ces
réunions municipales in extremis; mais combien
amusantes 1
A l’heure fixée, tous les conseillers sont à leur
poste.
M. le maire montre un zèle extraordinaire, et
ouvre la séance par ces nobles paroles qui figu-
reront sur sa profession de foi :
— A l’œuvre ! messieurs, à l’œuvre !
Le premier adjoint, se levant. — Oui, mes-
sieurs, travaillons! Nous avons été élus pour ça...
Ainsi, moi qui vous parle, et je désire que mes
paroles soient insérées au procès-verbal, j’étais
en train de peser un quart de gruyère pour un
client, lorsque l’heure de notre belle réunion a
sonné... Je n’ai pas eu un instant d’hésitation!...
J’ai laissé le gruyère dans la balance et j’ai man-
qué la vente pour ne pas être en retard !... Avant
tout, nous nous devons à nos mandats! (.Appro-
bation unanime.)
Le rapporteur. — Messieurs, voici-une péti-
tion des habitants de la rue Forgacliis, qui ré-
clament depuis trois ans la pose d’une douzaine
de pavés.
Un membre. — Une douzaine de pavés pour une
rue qui contient douze électeurs!... Abomina-
tion! Votons vingt-quatre pavés!
Un autre. — C’est mesquin... Donnons-leur le
cent fourni !
M. le maire. — J’opine pour une charretée
complète... La rue n’est pas large; mais, au be-
soin, on mettra les pavés les uns sur les autres.
— Les pavés de l’ours! murmure un loustic,
mais de façon à ne pas être entendu.
On vote la proposition avec frénésie.
Le rapporteur. — Nous avons, maintenant,
l’affaire Chamoulon. (« Ah!ah!... Enfin!» sur les
bancs de la minorité.)
Pour comprendre la portée de ces interrup-
tions, il faut savoir que l’affaire Chamoulon est
une des questions les plus irritantes qui aient été
soumises au conseil.
Depuis quatre ans, la minorité ne cesse de ré-
clamer l’examen de cette affaire, devenue capi-
tale.
Toutes les fois que l’ordre du jour était peu
chargé, un membre de l’opposition ne manquait
jamais de dire :
— Si nous examinions l’affaire Chamoulon?
— Elle est à l’étude, répondait invariablement
M. le maire, soutenu par sa majorité.
Il ne faudrait pourtant pas croire que cette
affaire Chamoulon fut des plus importantes; non,
au début, il s’agissait simplement de la pétition
d’une veuve Chamoulon qui réclamait le droit de
conserver, malgré le commissaire de police, deux
pots de giroflée sur le rebord de sa fenêtre.
Depuis, on avait oublié sa modeste origine, et
ni M. le maire, ni la majoiité, ni la minorité
n’aurait été capable de dire quelle était cette
affaire que les uns repoussaient avec tant de
désinvolture, et que les autres réclamaient avec
un pareil acharnement.
Puis, la question avait été agitée dans le
public, et on s’était passionné.
Quand on parlait de l’allaire Chamoulon entre
électeurs, on prenait un air recueilli; et comme
jamais personne n’eût osé demander des détails
sous peine de passer pour un ignorant, elle avait
la réputation d’une affaire bien grave.
Aussi on comprend que le conseil municipal se
hâte de terminer par un vote favorable cette
ténébreuse affaire, sans entrer dans aucune ex-
plication.
Malheureusement, la veuve Chamoulon a
changé de logement, et elle ne profitera pas de
cette largesse municipale.
Et voilà comment on donne partout le dernier
coup de collier.
Il ne faudra pas trop en vouloir à ces braves
gens s’ils recommencent à se reposer après leur
réélection.
Jules Demolliens.
-—--;-
6j‘ ¥sl!S E°taMÏco5BS, DUTEU-CSEY, Dijon LSKU
PLSJ11E HÜMBOLDTÆS
&ÏÏI&IOLETT«ritàblî,COIITEEÂÏÏd'ANSEES
T TT* *D A T> T> T r* /Oinn Liqueur de Fine Champagne Vieille
JLlJU r>/\ririlLiU I PERREIN Frères, LA REGLE-BORDEAUX,
CHRONIQUE DU JOUR
Ali! les théoriciens! les théoriciens! C'est le fléau
do la nouvelle médecine.
Ils vous établissent une doctrine quelconque sur
des hypothèses plus ou moins quelconques.
Et iis n’en démordent pas, même en voyant croître
le nombre des décès.
C’est ce qui est arrivé, notamment depuis quinze
ans, pour la pleurésie. Les malins, les novateurs,
ont aboli les révulsifs. Vous comprenez qu’avec les
théories qui nous microvernent pour l’instant, le
vésicatoire devenait gênant.
On l’a remplacé Dar des opérations, par des dro-
gues ou par des conjectures.
Résultat établi aux dernières séances de l’Aca-
démie de Médecine : Diminution des guérisons,
accroissement des morts.
Mais les théoriciens s’en fichent.
Moi pas ! Et vous?
Quelle est cette menace?
Sur les murs j’ai vu reparaître ce nom : Buffalo.
Il est même suivi de deux points d’exclamation.
J’en conclus que nous sommes en danger de re-
voir les assommants exercices et l’insignifiante
troupe du fameux Barnum de 1889.
Sapristi ! Le ciel nous préserve de cette rengaine !
C’était déjà trop d’une fois.
On parle de publier les Mémoires do Delacroix.
Il paraît que, lui aussi, avait un joli brin de plume
au bout de son pinceau. Il paraît même qu’il en
usait avec une liberté qui rendra de très fortes cou-
pures nécessaires, quoi qu’en disent ceux qui se
chargent de la publication.
Le public, lui, ne demande d’ailleurs qu’à déguster
du raide.
Comment trouvez-vous cette formule :
«Depuis plusieurs mois,la réorganisation des tra-
vaux à i'Hôtc!-dc-Villc esta l'étude... »
Et dire que cela peut durer pendant des années,
ce désarroi, et que pendant dos années nous verrons
Paris dans le piteux état actuel!
C’est inouï.
On savait pourtant depuis longtemps que M. Al-
pliand, même s’il eut vécu, était décidé à prendre
une retraite nécessaire, et l'on n’a rien prévu, rien
préparé.
Quelle drôle d’administration que l’administration
française!
La pièce que M. Jules Lemaître vient de faire re-
cevoir a la Comédie-Française ne s’appellera pas la
Contagion, mais bien Contagion tout court, afin de
ne pas se rencontrer avec Emile Augier.
Inutile d’ajouter qu il n’y a rien de commun entre
l’œuvre complexe d’Augier et l’étude intime de Le-
maître, qui ne met aux prises que trois personna-
ges.
L’imitation est la constatation évidente du succès
en tout genre. On ne copie que ce qui est réussi.
Ainsi le nombre toujours croissant des Amers à
intitulés variés ne fait-il que sanctionner la vogue
de l’Amer Picon, qui tient toujours victorieusement
la tète dans cette lutte gastronomique.
Pour une bonne annonce,c’est une bonne annonce.
Nous l’empruntons à un journal belge :
Fils unique, 20 ans, bien, de bonne fa-
mille française, désire se marier en
Belgique pour y habiter. Prendrait per-
sonne riche, même veuve, de30 à 35 ans,
s. e., ou demoiselle ayant légère infir-
mité (muette, f. œil ou analogue).
Lui écrire bureau restant (A. D.).
Ce faux œil m’a surtout fait rêver.
Elle a une fâcheuse spécialité, la cocotte dont il va
être question.
Ce n’est peut-être pas de sa faute, mais coup sur
coup elle vient d’enterrar quatre ou cinq protecteurs
ou amants.
Ce qui a fini par la faire remarquer si bien qu’on
lui a décerné un sobriquet expressif dans le monde
où l’on cascade.
On n’appelle plus cette pauvre Céciüaque YOmni-
ous funéraire.
Boireau, vexé d’entendre railler toujours son sans-
gêne, s est mis à piocher Dorât et s’est voué au ma-
drigal.
Voyageant en Belgique, il est descendu au Grand-
Hôtel de Bruxelles.
il s’achemine le matin vers le petit local que vous
savez; mais, au moment où il va toucher au but,
une dame sort de la chambre voisine et met elle-
même la main sur la porte ornée du chiffre 100.
Boireau alors, s’inclinant avec un sourire exquis :
— Madame, les beaux esprits se rencontrent.
André Laroche.
-O-
BOURSE-EXPRESS
Personne, comme vous pensez bien. Nous som-
mes au lendemain d’un jour de demi-chômage, à la
veille de deux jours de Vacances. Dans ces condi-
tions-là, vous devez bien penser que rien au monde
n’aurait pu empêcher les boursiers de faire ce qu'on
appelle « le pont ».
Affaires nulles, par conséquent. Du reste, la crise
italienne eût suffi à elle seule pour mettre un frein
à l’ardeur déjà très restreinte des gens qui daignent
encore faire des opérations. C’est donc avecT une
certaine surprise qu’on a constaté que le comptant
avait envoyé quelques ordres d’achats en rentes, —
naturellement. C’est assez pour maintenir les cours,
et c’est vraiment tout ce qu’on pouvait deman-
der.
Castorine,
une question? Les Cannibales, dont la cuisine
est, au fond, aussi simple qu’hygiénique, se pas-
sent parfaitement de sauce. La viande rôtie leur
suffît.
Il y a, en outre, au Dahomey, les amazones...
ces guerrières légendaires, qui renoncent à tous
les attributs et avantages de leur sexe pour mon-
ter à cheval... et la garde, et qui, armées jus-
qu’aux dents, vous ont plus vite donné un mau-
vais coup qu’un baiser.
Détail non moins piquant que la lance dont
elles se servent avec une agilité sans pareille :
toutes sont vierges, garanties sans fracture,
rigoureusement contrôlées, et d’une irrépro-
chable chasteté... Avis aux amateurs! Mais qu’on
se dépêche, il n’y en aura pas pour tout le monde.
Elles ne sont que deux mille... Rien qüe ça vaut
les trois millions !
Il est vrai que deux mille vertus authentiques
et farouches, dans un pays aussi chaud que l’Afri-
que, c’est déjà beaucoup !
Henri Second.
DERNIÈRES SÉANCES
Il se joue en ce moment, dans les divers con-
seils municipaux, une petite comédie bien ré-
jouissante.
Une fièvre intense s’est emparée de tous les
édiles. L’apathie de jadis a fait place à un prodi-
gieux besoin d'activité.
Ah 1 on en abat de la besogne, à la veille des
élections !
Elles se ressemblent toutes, du reste, ces
réunions municipales in extremis; mais combien
amusantes 1
A l’heure fixée, tous les conseillers sont à leur
poste.
M. le maire montre un zèle extraordinaire, et
ouvre la séance par ces nobles paroles qui figu-
reront sur sa profession de foi :
— A l’œuvre ! messieurs, à l’œuvre !
Le premier adjoint, se levant. — Oui, mes-
sieurs, travaillons! Nous avons été élus pour ça...
Ainsi, moi qui vous parle, et je désire que mes
paroles soient insérées au procès-verbal, j’étais
en train de peser un quart de gruyère pour un
client, lorsque l’heure de notre belle réunion a
sonné... Je n’ai pas eu un instant d’hésitation!...
J’ai laissé le gruyère dans la balance et j’ai man-
qué la vente pour ne pas être en retard !... Avant
tout, nous nous devons à nos mandats! (.Appro-
bation unanime.)
Le rapporteur. — Messieurs, voici-une péti-
tion des habitants de la rue Forgacliis, qui ré-
clament depuis trois ans la pose d’une douzaine
de pavés.
Un membre. — Une douzaine de pavés pour une
rue qui contient douze électeurs!... Abomina-
tion! Votons vingt-quatre pavés!
Un autre. — C’est mesquin... Donnons-leur le
cent fourni !
M. le maire. — J’opine pour une charretée
complète... La rue n’est pas large; mais, au be-
soin, on mettra les pavés les uns sur les autres.
— Les pavés de l’ours! murmure un loustic,
mais de façon à ne pas être entendu.
On vote la proposition avec frénésie.
Le rapporteur. — Nous avons, maintenant,
l’affaire Chamoulon. (« Ah!ah!... Enfin!» sur les
bancs de la minorité.)
Pour comprendre la portée de ces interrup-
tions, il faut savoir que l’affaire Chamoulon est
une des questions les plus irritantes qui aient été
soumises au conseil.
Depuis quatre ans, la minorité ne cesse de ré-
clamer l’examen de cette affaire, devenue capi-
tale.
Toutes les fois que l’ordre du jour était peu
chargé, un membre de l’opposition ne manquait
jamais de dire :
— Si nous examinions l’affaire Chamoulon?
— Elle est à l’étude, répondait invariablement
M. le maire, soutenu par sa majorité.
Il ne faudrait pourtant pas croire que cette
affaire Chamoulon fut des plus importantes; non,
au début, il s’agissait simplement de la pétition
d’une veuve Chamoulon qui réclamait le droit de
conserver, malgré le commissaire de police, deux
pots de giroflée sur le rebord de sa fenêtre.
Depuis, on avait oublié sa modeste origine, et
ni M. le maire, ni la majoiité, ni la minorité
n’aurait été capable de dire quelle était cette
affaire que les uns repoussaient avec tant de
désinvolture, et que les autres réclamaient avec
un pareil acharnement.
Puis, la question avait été agitée dans le
public, et on s’était passionné.
Quand on parlait de l’allaire Chamoulon entre
électeurs, on prenait un air recueilli; et comme
jamais personne n’eût osé demander des détails
sous peine de passer pour un ignorant, elle avait
la réputation d’une affaire bien grave.
Aussi on comprend que le conseil municipal se
hâte de terminer par un vote favorable cette
ténébreuse affaire, sans entrer dans aucune ex-
plication.
Malheureusement, la veuve Chamoulon a
changé de logement, et elle ne profitera pas de
cette largesse municipale.
Et voilà comment on donne partout le dernier
coup de collier.
Il ne faudra pas trop en vouloir à ces braves
gens s’ils recommencent à se reposer après leur
réélection.
Jules Demolliens.
-—--;-
6j‘ ¥sl!S E°taMÏco5BS, DUTEU-CSEY, Dijon LSKU
PLSJ11E HÜMBOLDTÆS
&ÏÏI&IOLETT«ritàblî,COIITEEÂÏÏd'ANSEES
T TT* *D A T> T> T r* /Oinn Liqueur de Fine Champagne Vieille
JLlJU r>/\ririlLiU I PERREIN Frères, LA REGLE-BORDEAUX,
CHRONIQUE DU JOUR
Ali! les théoriciens! les théoriciens! C'est le fléau
do la nouvelle médecine.
Ils vous établissent une doctrine quelconque sur
des hypothèses plus ou moins quelconques.
Et iis n’en démordent pas, même en voyant croître
le nombre des décès.
C’est ce qui est arrivé, notamment depuis quinze
ans, pour la pleurésie. Les malins, les novateurs,
ont aboli les révulsifs. Vous comprenez qu’avec les
théories qui nous microvernent pour l’instant, le
vésicatoire devenait gênant.
On l’a remplacé Dar des opérations, par des dro-
gues ou par des conjectures.
Résultat établi aux dernières séances de l’Aca-
démie de Médecine : Diminution des guérisons,
accroissement des morts.
Mais les théoriciens s’en fichent.
Moi pas ! Et vous?
Quelle est cette menace?
Sur les murs j’ai vu reparaître ce nom : Buffalo.
Il est même suivi de deux points d’exclamation.
J’en conclus que nous sommes en danger de re-
voir les assommants exercices et l’insignifiante
troupe du fameux Barnum de 1889.
Sapristi ! Le ciel nous préserve de cette rengaine !
C’était déjà trop d’une fois.
On parle de publier les Mémoires do Delacroix.
Il paraît que, lui aussi, avait un joli brin de plume
au bout de son pinceau. Il paraît même qu’il en
usait avec une liberté qui rendra de très fortes cou-
pures nécessaires, quoi qu’en disent ceux qui se
chargent de la publication.
Le public, lui, ne demande d’ailleurs qu’à déguster
du raide.
Comment trouvez-vous cette formule :
«Depuis plusieurs mois,la réorganisation des tra-
vaux à i'Hôtc!-dc-Villc esta l'étude... »
Et dire que cela peut durer pendant des années,
ce désarroi, et que pendant dos années nous verrons
Paris dans le piteux état actuel!
C’est inouï.
On savait pourtant depuis longtemps que M. Al-
pliand, même s’il eut vécu, était décidé à prendre
une retraite nécessaire, et l'on n’a rien prévu, rien
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Quelle drôle d’administration que l’administration
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La pièce que M. Jules Lemaître vient de faire re-
cevoir a la Comédie-Française ne s’appellera pas la
Contagion, mais bien Contagion tout court, afin de
ne pas se rencontrer avec Emile Augier.
Inutile d’ajouter qu il n’y a rien de commun entre
l’œuvre complexe d’Augier et l’étude intime de Le-
maître, qui ne met aux prises que trois personna-
ges.
L’imitation est la constatation évidente du succès
en tout genre. On ne copie que ce qui est réussi.
Ainsi le nombre toujours croissant des Amers à
intitulés variés ne fait-il que sanctionner la vogue
de l’Amer Picon, qui tient toujours victorieusement
la tète dans cette lutte gastronomique.
Pour une bonne annonce,c’est une bonne annonce.
Nous l’empruntons à un journal belge :
Fils unique, 20 ans, bien, de bonne fa-
mille française, désire se marier en
Belgique pour y habiter. Prendrait per-
sonne riche, même veuve, de30 à 35 ans,
s. e., ou demoiselle ayant légère infir-
mité (muette, f. œil ou analogue).
Lui écrire bureau restant (A. D.).
Ce faux œil m’a surtout fait rêver.
Elle a une fâcheuse spécialité, la cocotte dont il va
être question.
Ce n’est peut-être pas de sa faute, mais coup sur
coup elle vient d’enterrar quatre ou cinq protecteurs
ou amants.
Ce qui a fini par la faire remarquer si bien qu’on
lui a décerné un sobriquet expressif dans le monde
où l’on cascade.
On n’appelle plus cette pauvre Céciüaque YOmni-
ous funéraire.
Boireau, vexé d’entendre railler toujours son sans-
gêne, s est mis à piocher Dorât et s’est voué au ma-
drigal.
Voyageant en Belgique, il est descendu au Grand-
Hôtel de Bruxelles.
il s’achemine le matin vers le petit local que vous
savez; mais, au moment où il va toucher au but,
une dame sort de la chambre voisine et met elle-
même la main sur la porte ornée du chiffre 100.
Boireau alors, s’inclinant avec un sourire exquis :
— Madame, les beaux esprits se rencontrent.
André Laroche.
-O-
BOURSE-EXPRESS
Personne, comme vous pensez bien. Nous som-
mes au lendemain d’un jour de demi-chômage, à la
veille de deux jours de Vacances. Dans ces condi-
tions-là, vous devez bien penser que rien au monde
n’aurait pu empêcher les boursiers de faire ce qu'on
appelle « le pont ».
Affaires nulles, par conséquent. Du reste, la crise
italienne eût suffi à elle seule pour mettre un frein
à l’ardeur déjà très restreinte des gens qui daignent
encore faire des opérations. C’est donc avecT une
certaine surprise qu’on a constaté que le comptant
avait envoyé quelques ordres d’achats en rentes, —
naturellement. C’est assez pour maintenir les cours,
et c’est vraiment tout ce qu’on pouvait deman-
der.
Castorine,