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Le charivari — 61.1892

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Décembre
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SOIXANTE-UNIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : â5 centimes

MARDI 20 DECEMBRE 1892

abonnements

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

les abonnements parlent des i” et te de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉBOJV

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
l’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉKON

Kédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

Les souscripteurs dont l’abonnement ex-
pire le 31 Décembre sont priés de le re-
nouveler immédiatement s’ils ne veulent pas
éprouver d’interruption dans l’envoi du
journal. Nous rappelons que les mandats
télégraphiques ne sont pas reçus.

BULLETIN POLITIQUE

Nous ne demanderions pas mieux que de par-
tager certains optimismes qui se manifestent
avec une témérité bruyante à propos de 1a. der-
nière dépêche expédiée par le général Dodds.

Il nous semble, au contraire, que cette dépê-
che, dont quelques-uns semblent se réjouir, est
plulôt faite pour inspirer de mélancoliques in-
quiétudes.

Que dit, en effet, cette dépêche?

Beaucoup de choses qui ne sont pas d’accord
avec la confiance que la prise d’Abomey avait
donnée à ceux qui sont toujours portés à prendre
leurs désirs pour des réalités.

Ceux-là se figuraient que, la capitale une fois
incendiée, la pacification générale du Dahomey
pouvait être considérée comme un fait accompli.
On en est loin, de cet idéal souriant.

Le général constate que Behanzin est resté au
nord d’Abomey avec des peuplades amies et les
débris de son armée.

Avec sa loyauté ordinaire, il reconnaît que
Behanzin paraît attendre l’évacuation d’Abomey
par nos troupes pour reprendre aussitôt la cam-
pagne.

Franchement, ceux à qui la lecture de cette
dépêche a causé une joie sans bornes se conten-
tent de peu et oublient les enseignements du
passé.

Cela nous a fait songer, nous, à la tactique sui-
vie jadis par Juarez qui, lui aussi, se retirait,
pour reprendre ensuite l’offensive au moment
psychologique.

Nous persistons à croire que la fatale politique
coloniale, si elle nous pousse à une occupation
permanente du Dahomey, nous infligera encore
de cruels déboires et d’inutiles sacrifices.

Nous persistons à croire qu’après nous être
offert la satisfaction d’amour-propre jugée né-
cessaire, il faudrait arrêter les frais au plus vite
et ne pas ajouter un autre Tonkin à celui qui n’a
pas fini, hélas ! de nous décevoir et de nous rui-
ner.

L’attention publique est tellement absorbée en
ce moment par les tapages intérieurs, que per-
sonne ne semble prendre souci de ces graves
questions et qu’on se laissera probablement en-
gluer en Afrique comme en Asie.

Incorrigible et vaniteuse imprévoyance, tu
nous as pourtant assez fait de mal déjàl

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D’HIER

La réaction en secret s’apprête.

Mais chacun lésait, et voilà le hic!

La réaction voudrait que l’enquête
Fût un Comité de Chahut Public.

SIFFLET.

-_---

FABRIQUE DE GRAM HOMMES

Un conseiller municipal a demandé que cha-
cune des écoles communales de Paris soit dési-
gnée par le nom d’un grand homme.

Jusqu’à présent, on est obligé d’employer des
périphrases gênantes.

Les parents des enfants disent : L’école munici-
pale do la rue Machin, dans tel quartier, — ce
qui est long.

Les jeunes élèves disent : « La boîte » tout sim-
plement; ce qui est court, mais irrespectueux.

Tandis qu’en donnant aux écoles un nom quel-
conque, parents et élèves s’accorderaient pour
dire, par exemple :

— Chez Saint-Just, en première.

Ou bien :

— En troisième, chez Couthon.

Malheureusement, un fâcheux, :< tout en re-
connaissant que la mesure pommait avoir d’heu-
reuses conséquences morales pour les élèves qui
fréquentent les établissements scolaires de la
ville », s’est écrié que « les véritables grands
hommes sont bien peu nombreux et qu’on s’expo-
serait, vu le nombre important des écoles, à
choisir dans l’armée considérable des grandeurs
douteuses »

Grandeurs douteuses ! Ce conseiller est amer.

Toutefois, nous croyons savoir que le promo-
teur de l’idée « éminemment morale » ne s’est
point laissé décourager par cette objection, et
qu’il a tenu une réunion préparatoire dont un re-
porter occasionnel nous envoie le compte rendu.

La séance ayant été ouverte suivant le céré-
monial habituel, la parole est donnée à l’orateur
chargé de défendre le projet.

L’orateur. — Messieurs, on m’objecte que les
grands hommes sont rares; ils sont comme ces
clous qui, enfoncés dans un mur, paraissent in-
nombrables, et qui, une fois arracffés, tiennent
dans le creux de la main... Cette image est, du
reste, empruntée à un grand homme... Je ne sais
plus son nom... Si je le savais, ça nous en ferait
déjà un.

Une voix. — Bossuet !

L’orateur. — Je prie l’interrupteur d’être sé-
rieux et de respecter l’assemblée!... Alors, je
retire l’image. Je viens vous dire ceci, messieurs :
\ Les gens qui prétendent que nous ne trouverons

pas assez de grands hommes adressent gratuite-
ment une injure au Conseil municipal ! Le Conseil
est tout-puissant, par conséquent il peut faire
tous les grands hommes qu’il lui plaira. Pour
commencer, je propose qu’on donne le nom de
chacun de nous à une rue.

La proposition est adoptée d’enthousiasme.

C’est déjà un commencement!

Jules Demolliens.

PETITS DIALOGUES INTIMES

Le médecin de l’état-civil. — Ah ! le voilà, le
décédé; en effet, il me paraît bien mort.

Le médecin de la famille. — N’est-ce pas?

Le médecin de l’état-civil. — Laissez, laissez...
je m’y connais.

Le médecin de la famille. — Vous savez... il
avait une maladie de coeur.

Le médecin de l’état-civil. — Erreur, cher col-
lègue... Du tout, du tout... Regardez-moi cette
cornée! Tout indique une congestion...

Le médecin de la famille. — Pourtant, je l’ai
soigné pour une bronchite.

Le médecin de l’état-civil. — Avec cette dila-
tation de la pupille... jamais! Vous me diriez une
maladie d'estomac... Ah! peut-être...

Le médecin de la famille. — Vous croyez?

Le médecin de l’état-civil. — J’en suis sûr. Te-
nez, pas de gonflement, pas de tuméfaction; ce
sont des preuves!

Le médecin de la famille. — Des preuves?

Le médecin de l’état civil. — Parbleu, le foie...

Le médecin de la famille. — Ah!

Le médecin de l’état-civil. — Aucune ecchy-
mose sur le corps, cela se voit bien; mais vous
ne vous y connaissez donc pas?

Le médecin de la famille. — Pas tant que cela.

Le médecin de l’état-civil. — C’est pourtant
bien simple. Pas de trace de violence... l’asphyxie
simple.

Le médecin de la famille. — Je croyais...

Le médecin de l’état-civil. — Ne croyez rien,
mon cher; vous comprenez, moi, j’ai l’habitude...
je ne me trompe jamais.

A ce moment, le pseudo-mort, qui était sim-
plement en léthargie, éternue.

Le médecin de la famille. — Avez-vous en-
tendu?

Le médecin de l’état-civil. — Tiens... Voilà
une heure que j’essaie de vous prouver que cet
homme n’est pas mort et je ne puis pas arriver
à vous convaincre.

Le médecin de la famille. — Pourtant...

Le médecin de l’état-civil. — Mais non, vous
me cherchez un tas de maladies impossibles...
Seulement, c’est inutile de vouloir m’induire en
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