erreur, moi... Je m'y connais : je suis le médecin
de l'état-civil,
{Il sort, laissant le médecin de la famille
complètement ahuri.)
Paul Girard.
-—----—•
PRIMES POUR 1893
Le Charivari, comme les années précédentes, offre à ses
abonnés une attrayante collection de primes :
PRIMES GRATUITES
OFFERTES AUX ABONNÉS D'UN AN SEULEMENT
Tout abonnebunt d’UN AN. FAIT D’UNE SEULE FOIS ET
SANS INTERMÉDIAIRE, donne droit à une des deux primes
gratuites suivantes :
1° LE PETIT JOURNAL POUR RIRE
PARAISSANT TOUTES LES SEMAINES
Huit pages de texte et de deuini comique», 52 numéro» par an
2° QUATRE VOLUMES A CHOISIR
parmi ces dix ouvrages, format in-18, vendus en librai-
rie au prix de 3 fr. 50 le volume :
Léon Barracand '■ Un Monstre. — Camille Dedans : Au Coin
d'un bois. — A. Germain : Christiane. — II. Lavedan : Lydie.
_ V. Meunier : Miracle. — Monnier : usiice de femme. —
Ë. Monteil : La grande Babylone. — Paul Perret : Comment
elles nous aiment. — Alfred Sirven : La Linda.— Tuierry (Gil-
rert-Augustin) : Tresse blonde.
(Afin de recevoir franco les 4 voiumes, joindre à la
demande 1 franc 50 pour le port).
GRANDES PRIMES EXCEPTIONNELLES
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
Par suite d’un traité passé avec la maison Jourdan, le
Charivtri a la bonne fortune de pouvoir offrir à ses
abonnés et lecteurs, à des prix vraiment excep-
tionnels, de superbes reproductions des chefs d œuvre
consacrés et qui comptent parmi les merveilles de 1 art.
1° BATAILLE DE CHANIPIGNY
ÉPISODES DE LA GUERRE DE 1870
A. LA PLATRIERS
peint par Alph. «le NEIJYILLË
B. LA MAISON ROUGE
peint par Édouard DETAIIXE
Deux sujets se faisant pendant, belles photogravures.
Hauteur : 35 cent. ; largeur : 56 cent.
15 francs les deux, au lieu de 30 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
2° L'ANGÉLUS
ET
LES GLANEUSES
peints par François AIILÎÆT
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures.
Hauteur : 38 cent.; largeur : 51 cent.
ÎO francs les deux, au lieu de 25 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
3° BŒUFS ALLANT AU LABOUR
RETOUR A LA FERME
Peints par TRlFYOIV.
Deux sujets se faisant pendant, belles photo-gravures.
Hauteur : 40 cent. ; largeur : 6o cent.
10 francs les deux, au lieu de 20 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
Enfin, à ses LECTEURS et ABONNÉS, le Charivari
offre, sous ce titre :
SOIRÉES MONDAINES
un charmant. Album de danses publié par U grande
maison d'édition musicale le Ménestrel (Heugel et Cle édi-
teurs) et contenant quinze morceaux signes des noms
populaires de Fahrhach, Johann Strauss, Arban, J. Gungl,
Cœdès, • aurent Grillet, Desgranges, etc.
L’album e«t offert par le Charivari an prix de 6 fr.,
au lieu de 3© francs (ajouter 1 franc pour le port).
—— ---♦--—-
THÉÂTRES
FOLIES-DRÂMATIQUES : Miss Robinson.
C’est une des figures les plus populaires que
celle de Robinson Crusoë. Et cette popularité-là
n’est pas limitée à un pays ; elle est établie dans
les cinq parties du monde sur des bases inébran-
lables.
Il y aura bientôt deux siècles que Daniel de
Foë, qui avait commencé par vendre des bas,
publia cette œuvre dont.les éditions se comptent
par milliers et les imitations par douzaines. Et
LE CHARIVARI
Robinson est resté aussi apprécié que son fameux
compagnon Vendredi. Calino croit même que
c’est la célébrité de celui-ci qui a fait donner son
nom à un jour de la semaine.
Dans la nouvelle version imaginée par M. Fer-
mer et mise en musique par M. Varney, le fidèle
nègre, quoiqu’on le retrouve, cède la place d’hon-
neur à une jeune et jolie femme. Ce qui n’a rien
de désagréable, surtout quand le rôle est tenu
par la verveuse Mme Simon-Girard.
Il faut vous dire que Mlle Eva, contemporaine
du Robinson légendaire, s’est fortement éprise
de cet aventureux voyageur, sur le récit des pé-
ripéties par lesquelles il a passé dans une île
déserte. Bieu entendu, vous admettez comme
point de départ l’existence réelle dudit Robin-
son.
— Ohl être la femme d’un pareil homme! a
soupiré Mlle Eva. Partager ses périls ! Ce serait
le bonheur.
Donc la romanesque personne a guetté le re-
tour de Crusoë. Elle sera sa femme.
Mais quelle déception! Robinson en a assez,
lui, des voyages cascadeurs. Il ne demande qu’à
vivre le dos au feu, le ventre à table, dans une
résidence bourgeoisement immuable. Ça ne fait
pas l’affaire, vous le comprenez, de la bouillante
miss. Mais ce que femme veut... Elle s’y prend
si bien, qu’elle finit par réveiller les anciennes
ardeurs de Robinson et que les voilà partis pour
un voyage fécond en surprises, fournissant pré-
texte aux variétés de la mise eu scène, à la fan-
taisie du musicien, au talent des principaux inter-
prètes, et conduisant le spectateur de Plymouth
au Japon en passant, comme de raison, par la
célèbre île déserte.
Le tout terminé par un rapatriement, avec tna-
i riage final.
Nous ne saurions suivre pas à pas les incidents
imaginés par M. Paul Ferrier, prodigués même,
car quelques élaguements dans le second acte,
trop touffu, achèveraient de mettre la pièce au
point.
Cela fait, il restera un des plus attrayants spec-
tacles qu’on puisse souhaiter.
Plaisir des yeux et plaisir des oreilles.
Une mise en scène où Vizentini a montré une
fois de plus son ingéniosité et sa maestria. Des
changements rapides et sans baisser de rideau,
des décors d’un pittoresque varié. Voilà pour les
yeux.
Puis, une bonne gaîté sans prétention et sans
incongruités, ce quifera de Miss Robinson la joie
des familles.
Et encore, l’attrait d’une partition semée de
jolies choses.
Par dessus tout enfin, la séduction irrésistible
exercée sur le public par Mme Simon-Girard, qui
ne fut jamais plus captivante.
Elle a fait bisser presque tout ce qu’elle
chante, entre autres le morceau des colombes qui,
charmées elles-mêmes, viennent se poser sur
son col, sur ses bras. C’est d’une délicatesse ex-
quise.
Guyon fils est tout à fait plaisant.
Vauthier est un Robinson de superbe pres-
tance et d’habile diction.
A signaler encore, Mlles Tusini et Saulier,
MM. Max Simon et Dacheux.
Bien semé, mon cher Vizentini. Aussi la ré-
colte va-t-elle être aussi féconde que méritée.
Pierre Véron
BOURGUIGNON, puissant digestif
èt base d'aloool vieux pur cle vin
SIMON aîné, OHALON - lur-SAONX
R T T? T T Apéritif exquis au Vin blanc de Monbazillac.
O 4 AA A A3 A P AUX. COURSE, Distillateur, à BcRGERAC.
8 Médailles d’Or, Expositions de Paris 1878 et 1889.
SUC
CHRONIQUE DU JOUR
Ces grands financiers sont étonnants.
Ils trouvent le moyen de gagner de l’argent en
perdant la vie, et transforment ainsi en bonne af-
faire, au moins pour leurs héritiers, la mort, cette
fâcheuse liquidation de l’existence.
C’est ainsi que Jay Gould, le milliardaire améri-
cain récemment décédé, avait contracté une assu- ,
rance sur la vie s'élevant à quatre millions de dol-
lars.
Résultat : son dernier soupir a pu être, relative-
ment, de satisfaction, en songeant que, par son tré-
pas, il réalisait la bagatelle de vingt millions de
francs.
Joli bénéfice posthume, hein?
Pendant que nous parlons millions.
Jadis, les rois épousaient des oergères.
Aujourd’hui, quand iis n’épousent pas des prin-
cesses, ils se rabattent plutôt sur des dots...
A défaut d'heritières de trônes, ils se conten ent
de simples héritières.
La forte somme remplace avantageusement le
blason. Un gros sac vaut bien un petit trône, et le
Bottin fraternise au besoin avec le Gotha.
C'est ainsi qu'un monarque européen — ne le
nommons pas— est sur le point de convoler avec la
fille unique d’un banquier autrichien, laquelle appor-
tera è son époux trois millions de florins, soit sept
millions et demi de francs.
Une dot royale, quoi !
Pickman, le célèbre « liseur do pensées », est dans
nos murs, et se dispose, qu’on se le dise, à faire les
belles soirées des salons de la capitale.
Pour sa rentrée, samedi dernier, il a donné, au
dîner dauphinois du Gratin, présidé par M. Berger,
— un des présidents du Conseil d’Etat, s. v. p , —
une séance de prestidigitation amusante, agrémen-
tée d’expériences de transmission de volonté aussi
remarquables que neuves.
Citons, entre autres, celle-ci :
Un des assistants, pas un compère, mais n’iin-
porte qui, se place derrière M. Pickman, et lui dicte
mentalement, lettre par lettre, un nom quelconque.
Et M. Pickman écrit le nom demandé.
C'est tout simplement merveilleux. Tout Paris
voudra voir cet homme étonnant qui, sans les déca-
cheter, serait capable de lire à travers les envelop-
pes fermées de M. Delahaye, et, malgré leur des-
truction, sur les registres à souche aèf M. Thierrée.
Une « coquille » amusante.
Nous la détachons du banc, je veux dire des co-
lonnes des nouvelles départementales :
« On mande de X'” que le rabbin de cette ville
pose sa candidature au poste de sécateur, actuelle-
ment vacant dans le département. »
Pardon, mais, étant donné, d'une part, que le rab-
bin est celui qui baptise; vu, d'autre part, la façon
dont on baptise chez les Juifs, il me semble que ce
poste de sécateur ferait double emploi.
A moins qu’on ait voulu imprimer : sénateur?...
Petit Dictionnaire fantaisiste :
FOUS DE COUR. — Gâteux des rois.
La dernière des annonces suggestives :
« On demande une dame libre, de trente-cinq ans
environ, sachant diriger un intérieur étayant une
petite instruction élémentaire, pour Monsieur seul,
qui a besoin de soins intelligents. »
Allez-y donc, la petite mère à l’instruction « élé -
mentaire » !
J’ai comme une vague idée que le « Monsieur
seul », ayant cessé, grâce à vous, d’ètre seul, per-
fectionnera votre éducation.
Bec-Salé prend un petit verre — histoire de tuer le
ver — sur le comptoir.
Et, pour ne pas perdre de temps, tout en sirotant
le tora-boyaux, il lit son journal.
Tout à coup, interrompant sa lecture, il dit au pa-
tron :
— Eh! eh! mastroquet de mon cœur, prends garde
à toi ! Il paraît qu’un gros financier a l’intention d’ac-
caparer le zinc!
On exhume — longtemps après — un cadavre qui
a fait beaucoup parler de lui, et qui doit, paraît-il,
donner la clef d’une situation des plus inextrica-
bles...
— Sapristi, dit l’un des opérateurs en se bouchant
le nez, on prétendait que le défunt était réaction-
naire, et moi, je le trouve, au contraire, beaucoup
trop avancé !
Henri Second.
Le Directeur-Gérant, Pierre Véron
Paris. — lmp. Alcau-Lévy, U, me Chanchat.
de l'état-civil,
{Il sort, laissant le médecin de la famille
complètement ahuri.)
Paul Girard.
-—----—•
PRIMES POUR 1893
Le Charivari, comme les années précédentes, offre à ses
abonnés une attrayante collection de primes :
PRIMES GRATUITES
OFFERTES AUX ABONNÉS D'UN AN SEULEMENT
Tout abonnebunt d’UN AN. FAIT D’UNE SEULE FOIS ET
SANS INTERMÉDIAIRE, donne droit à une des deux primes
gratuites suivantes :
1° LE PETIT JOURNAL POUR RIRE
PARAISSANT TOUTES LES SEMAINES
Huit pages de texte et de deuini comique», 52 numéro» par an
2° QUATRE VOLUMES A CHOISIR
parmi ces dix ouvrages, format in-18, vendus en librai-
rie au prix de 3 fr. 50 le volume :
Léon Barracand '■ Un Monstre. — Camille Dedans : Au Coin
d'un bois. — A. Germain : Christiane. — II. Lavedan : Lydie.
_ V. Meunier : Miracle. — Monnier : usiice de femme. —
Ë. Monteil : La grande Babylone. — Paul Perret : Comment
elles nous aiment. — Alfred Sirven : La Linda.— Tuierry (Gil-
rert-Augustin) : Tresse blonde.
(Afin de recevoir franco les 4 voiumes, joindre à la
demande 1 franc 50 pour le port).
GRANDES PRIMES EXCEPTIONNELLES
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
Par suite d’un traité passé avec la maison Jourdan, le
Charivtri a la bonne fortune de pouvoir offrir à ses
abonnés et lecteurs, à des prix vraiment excep-
tionnels, de superbes reproductions des chefs d œuvre
consacrés et qui comptent parmi les merveilles de 1 art.
1° BATAILLE DE CHANIPIGNY
ÉPISODES DE LA GUERRE DE 1870
A. LA PLATRIERS
peint par Alph. «le NEIJYILLË
B. LA MAISON ROUGE
peint par Édouard DETAIIXE
Deux sujets se faisant pendant, belles photogravures.
Hauteur : 35 cent. ; largeur : 56 cent.
15 francs les deux, au lieu de 30 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
2° L'ANGÉLUS
ET
LES GLANEUSES
peints par François AIILÎÆT
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures.
Hauteur : 38 cent.; largeur : 51 cent.
ÎO francs les deux, au lieu de 25 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
3° BŒUFS ALLANT AU LABOUR
RETOUR A LA FERME
Peints par TRlFYOIV.
Deux sujets se faisant pendant, belles photo-gravures.
Hauteur : 40 cent. ; largeur : 6o cent.
10 francs les deux, au lieu de 20 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
Enfin, à ses LECTEURS et ABONNÉS, le Charivari
offre, sous ce titre :
SOIRÉES MONDAINES
un charmant. Album de danses publié par U grande
maison d'édition musicale le Ménestrel (Heugel et Cle édi-
teurs) et contenant quinze morceaux signes des noms
populaires de Fahrhach, Johann Strauss, Arban, J. Gungl,
Cœdès, • aurent Grillet, Desgranges, etc.
L’album e«t offert par le Charivari an prix de 6 fr.,
au lieu de 3© francs (ajouter 1 franc pour le port).
—— ---♦--—-
THÉÂTRES
FOLIES-DRÂMATIQUES : Miss Robinson.
C’est une des figures les plus populaires que
celle de Robinson Crusoë. Et cette popularité-là
n’est pas limitée à un pays ; elle est établie dans
les cinq parties du monde sur des bases inébran-
lables.
Il y aura bientôt deux siècles que Daniel de
Foë, qui avait commencé par vendre des bas,
publia cette œuvre dont.les éditions se comptent
par milliers et les imitations par douzaines. Et
LE CHARIVARI
Robinson est resté aussi apprécié que son fameux
compagnon Vendredi. Calino croit même que
c’est la célébrité de celui-ci qui a fait donner son
nom à un jour de la semaine.
Dans la nouvelle version imaginée par M. Fer-
mer et mise en musique par M. Varney, le fidèle
nègre, quoiqu’on le retrouve, cède la place d’hon-
neur à une jeune et jolie femme. Ce qui n’a rien
de désagréable, surtout quand le rôle est tenu
par la verveuse Mme Simon-Girard.
Il faut vous dire que Mlle Eva, contemporaine
du Robinson légendaire, s’est fortement éprise
de cet aventureux voyageur, sur le récit des pé-
ripéties par lesquelles il a passé dans une île
déserte. Bieu entendu, vous admettez comme
point de départ l’existence réelle dudit Robin-
son.
— Ohl être la femme d’un pareil homme! a
soupiré Mlle Eva. Partager ses périls ! Ce serait
le bonheur.
Donc la romanesque personne a guetté le re-
tour de Crusoë. Elle sera sa femme.
Mais quelle déception! Robinson en a assez,
lui, des voyages cascadeurs. Il ne demande qu’à
vivre le dos au feu, le ventre à table, dans une
résidence bourgeoisement immuable. Ça ne fait
pas l’affaire, vous le comprenez, de la bouillante
miss. Mais ce que femme veut... Elle s’y prend
si bien, qu’elle finit par réveiller les anciennes
ardeurs de Robinson et que les voilà partis pour
un voyage fécond en surprises, fournissant pré-
texte aux variétés de la mise eu scène, à la fan-
taisie du musicien, au talent des principaux inter-
prètes, et conduisant le spectateur de Plymouth
au Japon en passant, comme de raison, par la
célèbre île déserte.
Le tout terminé par un rapatriement, avec tna-
i riage final.
Nous ne saurions suivre pas à pas les incidents
imaginés par M. Paul Ferrier, prodigués même,
car quelques élaguements dans le second acte,
trop touffu, achèveraient de mettre la pièce au
point.
Cela fait, il restera un des plus attrayants spec-
tacles qu’on puisse souhaiter.
Plaisir des yeux et plaisir des oreilles.
Une mise en scène où Vizentini a montré une
fois de plus son ingéniosité et sa maestria. Des
changements rapides et sans baisser de rideau,
des décors d’un pittoresque varié. Voilà pour les
yeux.
Puis, une bonne gaîté sans prétention et sans
incongruités, ce quifera de Miss Robinson la joie
des familles.
Et encore, l’attrait d’une partition semée de
jolies choses.
Par dessus tout enfin, la séduction irrésistible
exercée sur le public par Mme Simon-Girard, qui
ne fut jamais plus captivante.
Elle a fait bisser presque tout ce qu’elle
chante, entre autres le morceau des colombes qui,
charmées elles-mêmes, viennent se poser sur
son col, sur ses bras. C’est d’une délicatesse ex-
quise.
Guyon fils est tout à fait plaisant.
Vauthier est un Robinson de superbe pres-
tance et d’habile diction.
A signaler encore, Mlles Tusini et Saulier,
MM. Max Simon et Dacheux.
Bien semé, mon cher Vizentini. Aussi la ré-
colte va-t-elle être aussi féconde que méritée.
Pierre Véron
BOURGUIGNON, puissant digestif
èt base d'aloool vieux pur cle vin
SIMON aîné, OHALON - lur-SAONX
R T T? T T Apéritif exquis au Vin blanc de Monbazillac.
O 4 AA A A3 A P AUX. COURSE, Distillateur, à BcRGERAC.
8 Médailles d’Or, Expositions de Paris 1878 et 1889.
SUC
CHRONIQUE DU JOUR
Ces grands financiers sont étonnants.
Ils trouvent le moyen de gagner de l’argent en
perdant la vie, et transforment ainsi en bonne af-
faire, au moins pour leurs héritiers, la mort, cette
fâcheuse liquidation de l’existence.
C’est ainsi que Jay Gould, le milliardaire améri-
cain récemment décédé, avait contracté une assu- ,
rance sur la vie s'élevant à quatre millions de dol-
lars.
Résultat : son dernier soupir a pu être, relative-
ment, de satisfaction, en songeant que, par son tré-
pas, il réalisait la bagatelle de vingt millions de
francs.
Joli bénéfice posthume, hein?
Pendant que nous parlons millions.
Jadis, les rois épousaient des oergères.
Aujourd’hui, quand iis n’épousent pas des prin-
cesses, ils se rabattent plutôt sur des dots...
A défaut d'heritières de trônes, ils se conten ent
de simples héritières.
La forte somme remplace avantageusement le
blason. Un gros sac vaut bien un petit trône, et le
Bottin fraternise au besoin avec le Gotha.
C'est ainsi qu'un monarque européen — ne le
nommons pas— est sur le point de convoler avec la
fille unique d’un banquier autrichien, laquelle appor-
tera è son époux trois millions de florins, soit sept
millions et demi de francs.
Une dot royale, quoi !
Pickman, le célèbre « liseur do pensées », est dans
nos murs, et se dispose, qu’on se le dise, à faire les
belles soirées des salons de la capitale.
Pour sa rentrée, samedi dernier, il a donné, au
dîner dauphinois du Gratin, présidé par M. Berger,
— un des présidents du Conseil d’Etat, s. v. p , —
une séance de prestidigitation amusante, agrémen-
tée d’expériences de transmission de volonté aussi
remarquables que neuves.
Citons, entre autres, celle-ci :
Un des assistants, pas un compère, mais n’iin-
porte qui, se place derrière M. Pickman, et lui dicte
mentalement, lettre par lettre, un nom quelconque.
Et M. Pickman écrit le nom demandé.
C'est tout simplement merveilleux. Tout Paris
voudra voir cet homme étonnant qui, sans les déca-
cheter, serait capable de lire à travers les envelop-
pes fermées de M. Delahaye, et, malgré leur des-
truction, sur les registres à souche aèf M. Thierrée.
Une « coquille » amusante.
Nous la détachons du banc, je veux dire des co-
lonnes des nouvelles départementales :
« On mande de X'” que le rabbin de cette ville
pose sa candidature au poste de sécateur, actuelle-
ment vacant dans le département. »
Pardon, mais, étant donné, d'une part, que le rab-
bin est celui qui baptise; vu, d'autre part, la façon
dont on baptise chez les Juifs, il me semble que ce
poste de sécateur ferait double emploi.
A moins qu’on ait voulu imprimer : sénateur?...
Petit Dictionnaire fantaisiste :
FOUS DE COUR. — Gâteux des rois.
La dernière des annonces suggestives :
« On demande une dame libre, de trente-cinq ans
environ, sachant diriger un intérieur étayant une
petite instruction élémentaire, pour Monsieur seul,
qui a besoin de soins intelligents. »
Allez-y donc, la petite mère à l’instruction « élé -
mentaire » !
J’ai comme une vague idée que le « Monsieur
seul », ayant cessé, grâce à vous, d’ètre seul, per-
fectionnera votre éducation.
Bec-Salé prend un petit verre — histoire de tuer le
ver — sur le comptoir.
Et, pour ne pas perdre de temps, tout en sirotant
le tora-boyaux, il lit son journal.
Tout à coup, interrompant sa lecture, il dit au pa-
tron :
— Eh! eh! mastroquet de mon cœur, prends garde
à toi ! Il paraît qu’un gros financier a l’intention d’ac-
caparer le zinc!
On exhume — longtemps après — un cadavre qui
a fait beaucoup parler de lui, et qui doit, paraît-il,
donner la clef d’une situation des plus inextrica-
bles...
— Sapristi, dit l’un des opérateurs en se bouchant
le nez, on prétendait que le défunt était réaction-
naire, et moi, je le trouve, au contraire, beaucoup
trop avancé !
Henri Second.
Le Directeur-Gérant, Pierre Véron
Paris. — lmp. Alcau-Lévy, U, me Chanchat.