SOIXANTE-UNIÈME ANNÉE
Pris du Numéro : 35 ceuîimsa
MERCREDI 21 DECEMRRE 1892
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 20 fr.
Six mois. 40_
Un an. so —
(les MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NB SONT PAS REÇU*)
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuite
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
PI Eli RE VÉRON
Itédactour en Chef
ANNONCES
ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu
CHARIVAR
-- ♦---
BULLETIN POLITIQUE
Si vous lisez les journaux monarchistes, vous
avez constaté que, fougueusement, ils répétaient
depuis un mois :
— C’est fini... La France, dégoûtée parles scan-
dales, ne veut plus de la République.
On aurait cru, à les entendre, qu'ils n’avaient
plus qu’à paraître, les champions du trône et de
l’autel, pour tout mettre en déroute.
Alors, pourquoi ne paraissent-ils pas?
Il y avait, dimanche dernier, deux élections :
l’une sénatoriale, l’autre législative.
Or, dans les Ardennes comme dans la Drôme,
ces monarchistes, que le pays, à les entendre,
appelle à cor et à cris, n’ont pas même osé affron-
ter la lutte.
Pas un. ne s’est présenté devant les électeurs,
tant ils sont sûrs d’être battus d’avance.
Ici comme là, c’est entre républicains que s’est
disputée la victoire.
Voyons, il faudrait au moins avoir l’air de
chercher à mettre vos actes d’accord avec vos
affirmations.
Si vraiment la France ne veut plus de la Ré-
publique, pourquoi ne vous offrez-vous pas à
ses embrassades?
Pourquoi ne saisissez-vous pas l’occasion de
montrer combien vous êtes adorés et réclamés ?
Pas du tout. Vous vous dérobez avec une tou-
chante unanimité. Vous dites, avec Jocrisse :
— C’est l’instant de nous montrer; cachons-
nous !
Comment voulez-vous qu’ensuite le pays ajoute
la moindre foi à vos déclarations solennelles,
mais démenties par votre propre conduite ?
Ah ! si réellement vous pensiez avoir l’ombre
d’une chance, vous n’agiriez pas ainsi. C’est parce
que vous n’avez aucune possibilité de succès que
vous fuyez devant le suffrage universel.
Mais alors ne perdez pas votre temps à redire,
d’autre part, « La victoire est à nous! » quand
vous n’êtes pas même capables de livrer la ba-
taille 1
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 18 fr.
Six mois. 36 —
Un an. 72 —
(LES MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NE SONT PAS RE(Us)
Les abonnements partent des I" et te de chaque mois
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
l’ILRIU! VÉRON
Rédacteur en Chef
BUREAUX
DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION
Rue de la Victoire, 20
LE
PRIMES POUR 1893
Le Charivari, comme les années précédentes, offre à ses
abonnés une attrayante collection de primes :
PRIMES GRATUITES
OFFERTES AUX ABONNÉS D'UN AN SEULEMENT
Tout abonneisbnt b’UN AN, FAIT D’UNE SEULE FOIS ET
SANS INTERMÉDIAIRE, donne droit à une des deux primes
gratuites suivantes :
1° LE PETIT JOURNAL POUR RIRE
PARAISSANT TOUTES LES SEMAINES
Huit pages de texte et de dessins comiques, 52 numéros par an
2° QUATRE VOLUMES A CHOISIR
parmi ces dix ouvrages, format in-18, vendus en librai-
rie au prix de 3 fr. 50 le volume :
Léon Barracand : Un Monstre. — Camille Dedans : Au Coin
d’un bois. — A. Germain : Christiane. — II. Lavedan : Lydie.
— V. Meunier : Miracle. — Monnier : Justice de femme. —
E. Monteïl : La grande Babylone. — Paul Perret : Comment
elles nous aiment. — Alfred Sirven : La Linda. — Thierry (Gil-
bert-Augustin) : Tresse blonde.
(Afin de recevoir franco les 4 vommes, joindre à la
demande i franc 50 pour le port).
GRANDES PRIMES EXCEPTIONNELLES
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
Par suite d’un traité passé avec la maison Jourdan, le
Charivari a la bonne fortune de pouvoir offrir à ses
abonnés et lecteubs , à des prix vraiment excep-
tionnels, de superbes reproductions des chefs-d’œuvre
consacrés et qui comptent parmi les merveilles de l’art.
r BATAILLE DE CHAMPIGNY
ÉPISODES DE LA GUERRE DE 1870
A. LA. PLATRIERS
peint par Alplt. «le ]\IIîUVILL15
B. LA MAISON ROUGE
peint par Édouard DETAILLE
Deux sujets se faisant pendant, belles photogravures.
Hauteur : 35 cent. ; largeur : 56 cent.
15 francs les deux, au lieu de 30 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
2° L’ANGÉLUS
ET
LES GLANEUSES
peints par François MILLET
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures.
Hauteur : 38 cent.; laî-geur : SI cent.
10 francs les deux, au lieu de 25 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
3° BŒUFS ALLANT AU LABOUR
ET
RETOUR A LA FERME
Peints par TRHYON.
Deux sujets se faisant pendant, belles plioto-gravures.
Hauteur : 40 cent. ; largeur : 60 cent.
10 francs les deux, au lieu de 20 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
Enfin, à ses LECTEURS et ABONNÉS, le Charivari
offre, sous ce titre :
SOIRÉES MONDAINES
un charmant Allium de dniiKCK publié par la grande
maison d’édition musicale le Ménestrel (Heugel et Cie édi-
teurs) et contenant quinze morceaux signés des noms
populaires de Fahrbacli, Johann Slrauss, Arban, J. Gungl,
Cœdès, I aurent Grillet, Desgranges, etc.
L’album est offert par le Charivari au prix de 6 fr.,
au lieu de 3© francs (ajouter I franc pour le port).
Douce perspective.
On fait espérer que la Chambre se décidera à
prendre ou à subir ses vacances annuelles à la fin
de cette semaine.
Je crois pouvoir assurer que ce ne sera pas
avec des larmes dans les yeux qu’on la verra par-
tir, en compagnie de la Commission d’enquête, et
que l’on savourera unanimement le plaisir de ne
pas trouver de boue mêlée aux bonbons du Jour
de l’An.
Un canard.
On a longuement parlé, ces jours-ci, d’une grève
des gardes municipaux.
‘ Pour se servir d’un pareil mot, on a oublié que
les gardes municipaux sont soldats, et que, Dieu
merci! la grève du drapeau n’a pas encore figuré
sur la liste déjà trop longue.
Pierre Véron.
LE QUATRAIN DJHIER
Lors des élections, il parait que des femmes
Comptent solliciter nos voix... Assurément,
Puisque c’est de parler qu’on a fait Parlement,
Vous avez tous les droits, mesdames !
sifflet.
NOUVEAUX SCANDALES
Il est maintenant démontré que tous les gens
qui, de près ou de loin, ont approché M. de Iiei-
nacli, sont des criminels avérés. 'Aussi l’indigna-
tion nous détermine-t-elle à entrer résolument,
à notre tour, dans la voie des dénonciations.
Il est certain que nos révélations vont jeter le
trouble et la perturbation dans le pays.
Tant pis!
Nous aurons fait notre devoir.
Dénonciation n° 1. — Le 8 septembre 1889, à
quatre heures douze minutes du soir, M. de Rei-
nach héla le fiacre n° 20754 à l’angle de la rue
Taitbout et du boulevard, et se fit conduire à
l’Exposition, porte Rapp.
Un de nos amis, qui se trouvait là par hasard,
vit très distinctement le baron tirer de sa poche
une pièce de deux francs et la remettre au co-
cher.
Après de nombreuses recherches dans tous les
dépôts de voitures de Paris, nous avons pu re-
trouver le cocher du 20754.
Cet homme, qui paraît doué d’une profonde
duplicité, nous a déclaré n’avoir aucun souvenir
de la tentative de corruption dont il a été l’objet.
Il a impudemment ajouté qu’en tout cas, si le
baron lui a remis deux francs à cette époque,
c’était en payement du prix de sa course.
Le public appréciera à leur juste valeur ces
confuses et ridicules explications.
Dénonciation n° 2. — Dans le compartiment
de lre classe A 727 de l’express de Bordeaux, deux
hommes étaient assis le 16 mars 1887. L’un était
coiffé d’un chapeau mou ; l’autre, d’une casquette
de voyage.
Ce dernier fumait.
A un moment, le monsieur au chapeau mou
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avez constaté que, fougueusement, ils répétaient
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— C’est fini... La France, dégoûtée parles scan-
dales, ne veut plus de la République.
On aurait cru, à les entendre, qu'ils n’avaient
plus qu’à paraître, les champions du trône et de
l’autel, pour tout mettre en déroute.
Alors, pourquoi ne paraissent-ils pas?
Il y avait, dimanche dernier, deux élections :
l’une sénatoriale, l’autre législative.
Or, dans les Ardennes comme dans la Drôme,
ces monarchistes, que le pays, à les entendre,
appelle à cor et à cris, n’ont pas même osé affron-
ter la lutte.
Pas un. ne s’est présenté devant les électeurs,
tant ils sont sûrs d’être battus d’avance.
Ici comme là, c’est entre républicains que s’est
disputée la victoire.
Voyons, il faudrait au moins avoir l’air de
chercher à mettre vos actes d’accord avec vos
affirmations.
Si vraiment la France ne veut plus de la Ré-
publique, pourquoi ne vous offrez-vous pas à
ses embrassades?
Pourquoi ne saisissez-vous pas l’occasion de
montrer combien vous êtes adorés et réclamés ?
Pas du tout. Vous vous dérobez avec une tou-
chante unanimité. Vous dites, avec Jocrisse :
— C’est l’instant de nous montrer; cachons-
nous !
Comment voulez-vous qu’ensuite le pays ajoute
la moindre foi à vos déclarations solennelles,
mais démenties par votre propre conduite ?
Ah ! si réellement vous pensiez avoir l’ombre
d’une chance, vous n’agiriez pas ainsi. C’est parce
que vous n’avez aucune possibilité de succès que
vous fuyez devant le suffrage universel.
Mais alors ne perdez pas votre temps à redire,
d’autre part, « La victoire est à nous! » quand
vous n’êtes pas même capables de livrer la ba-
taille 1
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 18 fr.
Six mois. 36 —
Un an. 72 —
(LES MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NE SONT PAS RE(Us)
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l’ILRIU! VÉRON
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BUREAUX
DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION
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LE
PRIMES POUR 1893
Le Charivari, comme les années précédentes, offre à ses
abonnés une attrayante collection de primes :
PRIMES GRATUITES
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Tout abonneisbnt b’UN AN, FAIT D’UNE SEULE FOIS ET
SANS INTERMÉDIAIRE, donne droit à une des deux primes
gratuites suivantes :
1° LE PETIT JOURNAL POUR RIRE
PARAISSANT TOUTES LES SEMAINES
Huit pages de texte et de dessins comiques, 52 numéros par an
2° QUATRE VOLUMES A CHOISIR
parmi ces dix ouvrages, format in-18, vendus en librai-
rie au prix de 3 fr. 50 le volume :
Léon Barracand : Un Monstre. — Camille Dedans : Au Coin
d’un bois. — A. Germain : Christiane. — II. Lavedan : Lydie.
— V. Meunier : Miracle. — Monnier : Justice de femme. —
E. Monteïl : La grande Babylone. — Paul Perret : Comment
elles nous aiment. — Alfred Sirven : La Linda. — Thierry (Gil-
bert-Augustin) : Tresse blonde.
(Afin de recevoir franco les 4 vommes, joindre à la
demande i franc 50 pour le port).
GRANDES PRIMES EXCEPTIONNELLES
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
Par suite d’un traité passé avec la maison Jourdan, le
Charivari a la bonne fortune de pouvoir offrir à ses
abonnés et lecteubs , à des prix vraiment excep-
tionnels, de superbes reproductions des chefs-d’œuvre
consacrés et qui comptent parmi les merveilles de l’art.
r BATAILLE DE CHAMPIGNY
ÉPISODES DE LA GUERRE DE 1870
A. LA. PLATRIERS
peint par Alplt. «le ]\IIîUVILL15
B. LA MAISON ROUGE
peint par Édouard DETAILLE
Deux sujets se faisant pendant, belles photogravures.
Hauteur : 35 cent. ; largeur : 56 cent.
15 francs les deux, au lieu de 30 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
2° L’ANGÉLUS
ET
LES GLANEUSES
peints par François MILLET
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures.
Hauteur : 38 cent.; laî-geur : SI cent.
10 francs les deux, au lieu de 25 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
3° BŒUFS ALLANT AU LABOUR
ET
RETOUR A LA FERME
Peints par TRHYON.
Deux sujets se faisant pendant, belles plioto-gravures.
Hauteur : 40 cent. ; largeur : 60 cent.
10 francs les deux, au lieu de 20 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
Enfin, à ses LECTEURS et ABONNÉS, le Charivari
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SOIRÉES MONDAINES
un charmant Allium de dniiKCK publié par la grande
maison d’édition musicale le Ménestrel (Heugel et Cie édi-
teurs) et contenant quinze morceaux signés des noms
populaires de Fahrbacli, Johann Slrauss, Arban, J. Gungl,
Cœdès, I aurent Grillet, Desgranges, etc.
L’album est offert par le Charivari au prix de 6 fr.,
au lieu de 3© francs (ajouter I franc pour le port).
Douce perspective.
On fait espérer que la Chambre se décidera à
prendre ou à subir ses vacances annuelles à la fin
de cette semaine.
Je crois pouvoir assurer que ce ne sera pas
avec des larmes dans les yeux qu’on la verra par-
tir, en compagnie de la Commission d’enquête, et
que l’on savourera unanimement le plaisir de ne
pas trouver de boue mêlée aux bonbons du Jour
de l’An.
Un canard.
On a longuement parlé, ces jours-ci, d’une grève
des gardes municipaux.
‘ Pour se servir d’un pareil mot, on a oublié que
les gardes municipaux sont soldats, et que, Dieu
merci! la grève du drapeau n’a pas encore figuré
sur la liste déjà trop longue.
Pierre Véron.
LE QUATRAIN DJHIER
Lors des élections, il parait que des femmes
Comptent solliciter nos voix... Assurément,
Puisque c’est de parler qu’on a fait Parlement,
Vous avez tous les droits, mesdames !
sifflet.
NOUVEAUX SCANDALES
Il est maintenant démontré que tous les gens
qui, de près ou de loin, ont approché M. de Iiei-
nacli, sont des criminels avérés. 'Aussi l’indigna-
tion nous détermine-t-elle à entrer résolument,
à notre tour, dans la voie des dénonciations.
Il est certain que nos révélations vont jeter le
trouble et la perturbation dans le pays.
Tant pis!
Nous aurons fait notre devoir.
Dénonciation n° 1. — Le 8 septembre 1889, à
quatre heures douze minutes du soir, M. de Rei-
nach héla le fiacre n° 20754 à l’angle de la rue
Taitbout et du boulevard, et se fit conduire à
l’Exposition, porte Rapp.
Un de nos amis, qui se trouvait là par hasard,
vit très distinctement le baron tirer de sa poche
une pièce de deux francs et la remettre au co-
cher.
Après de nombreuses recherches dans tous les
dépôts de voitures de Paris, nous avons pu re-
trouver le cocher du 20754.
Cet homme, qui paraît doué d’une profonde
duplicité, nous a déclaré n’avoir aucun souvenir
de la tentative de corruption dont il a été l’objet.
Il a impudemment ajouté qu’en tout cas, si le
baron lui a remis deux francs à cette époque,
c’était en payement du prix de sa course.
Le public appréciera à leur juste valeur ces
confuses et ridicules explications.
Dénonciation n° 2. — Dans le compartiment
de lre classe A 727 de l’express de Bordeaux, deux
hommes étaient assis le 16 mars 1887. L’un était
coiffé d’un chapeau mou ; l’autre, d’une casquette
de voyage.
Ce dernier fumait.
A un moment, le monsieur au chapeau mou