CROQUIS
PAR P.A.F
— Assez de scandales, messieurs! Votre pa-
triotisme doit s'inspirer des vrais intérêts du pays ;
et, en ce moment, les voici!
— Je vais à la Potinière...
— Mais la Potinière n’existe qu’en été!
— Pardon; celle d’hiver, la voilà!
— On ne vous voit plus au cours de gymnas-
tique.
— Pas de danger; on vient de dégommer
l’homme-canon au lendemain de sa nomination
officielle.
— Oui, décidément; on y meurt trop, depuis
quelque temps.
— Mais... comment expliquer à mon mari?...
— Bêtasse!... Et la messe de minuit!...
— Avez-vous bien, au moinq, l’habitude des dé-
ménagements?
— J’vous crois, bourgeoise; c’est moi qui démé-
nage 1 administration des cultes à tous les chan-
gements d’ministère... Pensez!
— C’est une attention du patron, ma chère amie;
il nous a payé nos appointements en gros sous,
parce que, paraît il, l’argent aurait perdu de sa
valeur.
— Tu vois, la salle est pleine; tous des gens
qui viennent tuer le temps pour attendre la messe
de minuit..
— Et l’on dit qu’il n’y a plus de religion en
France !
— M’sieu, c’est un cocher, en difficulté avec son
client, qui veut absolument exposer sa plainte à
un membre de la Commission d’enquête, vu qu’il
n’a plus confiance, dit-il, ni dans la justice ni dans
la police.
— Comment! encore huit sous le bock, après le
dégrèvement des boissons hygiéniques?
— Oh ! la bière que boit monsieur en ce moment
ne l’est pas du tout.
— On signale de Tlemcem un vol important de
sauterelles.
— Drôle d’idée. . A quoi ça peut-il servir de vo-
ler des sauterelles?
— Mon truc, à moi, c’est d’envoyer mes jouets
dans les jambes des passants, qui les cassent...
Autant dé vendus, alors.
PAR P.A.F
— Assez de scandales, messieurs! Votre pa-
triotisme doit s'inspirer des vrais intérêts du pays ;
et, en ce moment, les voici!
— Je vais à la Potinière...
— Mais la Potinière n’existe qu’en été!
— Pardon; celle d’hiver, la voilà!
— On ne vous voit plus au cours de gymnas-
tique.
— Pas de danger; on vient de dégommer
l’homme-canon au lendemain de sa nomination
officielle.
— Oui, décidément; on y meurt trop, depuis
quelque temps.
— Mais... comment expliquer à mon mari?...
— Bêtasse!... Et la messe de minuit!...
— Avez-vous bien, au moinq, l’habitude des dé-
ménagements?
— J’vous crois, bourgeoise; c’est moi qui démé-
nage 1 administration des cultes à tous les chan-
gements d’ministère... Pensez!
— C’est une attention du patron, ma chère amie;
il nous a payé nos appointements en gros sous,
parce que, paraît il, l’argent aurait perdu de sa
valeur.
— Tu vois, la salle est pleine; tous des gens
qui viennent tuer le temps pour attendre la messe
de minuit..
— Et l’on dit qu’il n’y a plus de religion en
France !
— M’sieu, c’est un cocher, en difficulté avec son
client, qui veut absolument exposer sa plainte à
un membre de la Commission d’enquête, vu qu’il
n’a plus confiance, dit-il, ni dans la justice ni dans
la police.
— Comment! encore huit sous le bock, après le
dégrèvement des boissons hygiéniques?
— Oh ! la bière que boit monsieur en ce moment
ne l’est pas du tout.
— On signale de Tlemcem un vol important de
sauterelles.
— Drôle d’idée. . A quoi ça peut-il servir de vo-
ler des sauterelles?
— Mon truc, à moi, c’est d’envoyer mes jouets
dans les jambes des passants, qui les cassent...
Autant dé vendus, alors.