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Le charivari — 61.1892

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Décembre
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ACTUAL1 l'ES

•255

ENTRE LA JUSTICE ET LA COMMISSION D’ENQUÊTE

Quand bien même les riches auraient l'avantage
de pouvoir envelopper d’or et d’enrichir de pierre-
ries leurs momies superbes, le voisinage de ces
muets témoins ne tarderait pas à devenir horrible-
ment gênant.

***

Vous vous rappelez le petit Dodore d’Alphonse
Karr, le petit Dodore dont les parents attendris
avaient tenu à conserver le foetus dans un bocal élé-
giaque, le petit Dodore qui, après avoir servi de
baromètre, finissait par être exilé au grenier entre
un sommier élastique et un tapis mangé aux vers.
Ce serait, hélas! l’inévitable destinée de tous les
galvanisés et ruolzés du nouveau système.

Pas amusantes du tout, ces confrontations per-
manentes. Croyez-vous, par exemple, qu’un mon-
sieur qui aurait épousé une veuve en secondes
noces serait charmé de se retrouver perpétuelle-
ment en face du premier mari, qui aurait l’air de
ricaner ou de froncer le sourcil dans sa carapace de
cuivre ou d’aluminium?

Ne cherchez pas à perpétuer les morts; vous
leur rendriez un mauvais service. L’éternité des re-
grets, cela fait très bien dans les épitaphes, mais

Ice n’est pas pratique du tout, du tout.

Vos métallisés, quand bien même ils n’auraient
pas l'inconvénient de se crevasser, seraient des
gêneurs.

Et puis, le comique côtoierait de trop près le

lugubre, dans cette combinaison qui me paraît
vouée à l’avortement

Entendez-vous une maîtresse de maison dire à sa
bonne :

— Catherine, c’est aujourd'hui le jour où l’on fait
les cuivres. Vous n’oublierez pas de donner un fort
coup de tripoli à mon frère dolphe !

Une innovation qui ne me semble pas appelée non
plus à faire le bonheur des populations, c’est celle
dont la nouvelle école théâtrale a pris l’initiative.

Sous prétexte que la consigne est de se recueillir,
on plonge brutalement la salle dans l’obscurité lors-
que le rideau se lève! Déjà Wagner, qui prétendait
ériger le wagnérisme en culte, avait mis en pra-
tique ces ténèbres. Rien de nouveau au soleil de la
rampe.

Mais, en toute sincérité, je proclame que le théâtre
à tâtons ne tarderait pas à rebuter les plus résignés
et les plus fanatiques.

C’est bien le moins, lorsque l’auteur vous accable
sous le poids des tirades fastidieuses, qu’on ait la
ressource de lorgner un peu la salle. Mais c’est
condamner le public au carcere duro que de le con-
traindre, bon gré mal gré, à rester dans l’obscurité
en proie à son morne ennui. Vous n’avez pas ia pré-
tention de faire de nous tous des Latude et des Sil-
vio Pellico, que diable !

Laissez-nous donc, comme diversion indispen-
sable, le chatoiement des toilettes, le sourire des
femmes, la revue des notabilités, et autres récréa-
tions accessoires, sans lesquelles les plus intré-
pides déserteraient, dès le premier acte, une oeuvre
soporifique comme il y en a trop.

Conversation fin de siècle.

— Mon cher, tu sais que Z... se remet aux affaires.

— Oui, il a fait ses cinq ans de contumace.

— Il paraît qu’il a des projets très sérieux.

— Ah !

— Je l’ai rencontré hier .. Nous en avons parlé...
Et, à ce propos, il m’a dit que tu lui avais fait beau-
coup de peine.

— Moi!

— Oui, vous vous êtes rencontrés l’autre jour et
tu n’as pas eu l’air de le reconnaître.

— Dame! après ses mésaventures judiciaires.

— Mon cher, ce n’est pas un homme fini... II re-
montera sur l’eau, crois-moi.

— Eh bien, écoute; je veux bien te promettre de le
saluer... Mais pas devant le monde!

PSITT.

GUIGNOLET Vilitàl^OIX^REA^d
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