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Le charivari — 61.1892

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Décembre
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ACTUALITES

258


ENFIN ! ! ! ! !

CLÉRICOGASSERIES

Les feuilles de sacristie, jugeant l’heure actuelle
suffisamment attristante pour une fin d’année, s’in-
génient à l’égayer par les moyens qui leur sont
propres.

Elles y dépensent, non leurs gros sous,mais leurs
plus fines plaisanteries et le meilleur de leur eau
bénite. C’est la Croix qui donne le la.

Sans remonter jusqu'au déluge, l’organe des Lour-
dauds trouve à propos de rappeler que, la question
du percement de l’isthme s’étant posée du temps de
Charles-Quint, le puissant empereur, sous prétexte
que les difficultés de l’entreprise étaient insurmon-
tables, édicta une loi condamnant à mort ceux qui
lanceraient un tel projet.

11 n’y allait pas de main morte, le puissant mo-
narque; mais on n’est pas empereur pour agir
comme de misérables et naïfs républicains.

Charles-Quint a l’approbation de la Croix, qui tout
de suite s’écrie :

« Dommage que cette loi n’ait pas été en vigueur
en France de notre temps. »

Bonne âme de Croix, val

***

Et comme le journal très chrétien vient d’accou-
cher de cette exquise plaisanterie, voici qu’on an-
nonce que des dons arrivent de toutes parts à Rome
pour la messe jubilaire du pape.

Léon XIII — qui est sur la paille, chacun sait ça
— va voir ses poches déborder. Une seule congré-
gation française (qui n'a pas tout perdu dans le Pa-
nama) lui fait cadeau d’un demi-million.

Ah 1 si un journal républicain osait regretter que
ce genre de folie n’ait pas été prévu et puni seule-
ment d’un peu de prison, les dévots n'auraient pas
assez de malédictions pour ce pelé, ce galeux, ce
franc-maçon capable de tous les crimes.

Ces choses-là — je parle du regret exprimé par la
Croix — ne peuvent être permises, en effet, qu'aux
feuilles inspirées du Ciel, et il n'y a qu’elles pour
se les permettre.

***

Le Pèlerin, lui, nous en conte une bonne.

A Panama, si on l'en croit, la supérieure des hô-
pitaux de la Compagnie « passe toutes ses heures
libres et une partie des nuits devant le Saint-Sacre-
ment, à prier pour le succès de l’œuvre française
que les Américains convoitent ».

Vous souriez, pensant qu’elle aurait bien dû s’y
prendre plus tôt, que ses tardifs orémus n’y feront
ni chaud ni froid....

Le Pèlerin, sans rire, lui, déclare que « l'humble
prière de la religieuse fera plus que toutes les habi-
letés ».

A

Plus loin, cette perle, enchâssée par le même
Pèlerin dans ses « recommandations » spéciales :

« Une grande pécheresse coupable de beaucoup
de sacrilèges (Dieu! qu'a-t-elle bien pu faire5*), qui
veut se relever par la pénitence et par l’amour (Dia-
ble 1 comment l’entend-elle?), demande instamment
un Ave Maria. »

Se relever par la pénitence et par l’amour! Ce doit
être quelque chose comme un morceau de pain sec
avec beaucoup de confitures autour?

Une seule chose me taquine : la demande d'un
Ave Maria. Un seul pour une si grande pécheresseI
C’est bien pou.

Voyons, bonnes gens du Pèlerin, pour une fois
mettez les bouchées doubles, et ne ménagez pas les
Ave... qui ne vous coûtent guère.

Robert Hyenne.
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