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Le charivari — 61.1892

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Juin
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https://doi.org/10.11588/diglit.23886#0709
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2S0IXANTE-UNIEME ANNEE

Prix du Numéro : S 5 centimes

MERCREDI 29 JUIN 1892

ABONNEMENTS

PARIS

• Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(i.es mandats télégraphiques ne sont pas nEçus)

les abonnements parlent des f"r et <fi de chaque mois

DIRECTION

Uolilique, Littéraire et Artistique

IME SUIE VÉÜON

SE 6 *1 acteur en Chef
BUREAUX

TU LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire. 20

pvRiiiAL -u-i;;.

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique. Littéraire et Artistique
PI Eli HE VÉÜON

Rédacteur eu Chef
ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de i.a publicité

92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

Les souscripteurs dont l’abonnement ex-
pire le 30 Juin sont priés de le renou-
veler immédiatement s’ils ne veulent pas
éprouver d’interruption dans l’envoi du
journal. Nous rappelons à nos abonnés que
les mandats télégraphiques ne sont pas reçus

BULLETIN POLITIQUE

Il paraît que la T’rance a failli perdre, la se-
maine dernière, son bourreau, à la suite d’une
conspiration dont il nous a été impossible de com-
prendre le but.

Ceux qui l’avaient ourdie ignoraient certaine-
ment la vieille formule latine : Uno avalso non
déficit aller.

Il serait peut-être bon de renseigner les inté-
ressés et de leur faire savoir que quinze cents
candidatures surgissent chaque fois que l’exécu-
teur des hautes-œuvres est seulement indisposé.

C’est plus sollicité qu’un fauteuil à l’Académie.

A quoi, dans de telles conditions, aurait pu
aboutir l’enlèvement de ce qiajeur?

D’abord, il a deux aides tout prêts à doubler
leur chef d’emploi, ainsi qu’on le fait pour les té-
nors à l’Opéra.

Restait donc l’hypothèse de l'intimidation.
Mais pouvait-on raisonnablement espérer qu’il
suffirait de ce rapt fantaisiste pour empêcher que
désormais aucun, coupeur de cous osât se pré-
senter?

Au.besoin, — la loi n’interdisant nullement la
chose, — on en aurait été quitte pour revenir au
bourreau masqué imaginé par Alexandre Dumas.

Ce qui nous paraît infiniment plus sérieux, c’est
la propagation de l’espionnage en France.

On a encore pris des coupables au ministère de
la marine. Ils seront condamnés. Et après?

Nous ne comprenons pas comment les nations
dites civilisées persistent dans des pratiques qui
les déshonorent sans leur servir à rien, vu la
réciprocité.

Quand on pense qu’à une époque qui se pique
de progrès, le budget de chaque Etat entretient
ouvertement un compte pour l’achat des es-
pions !

Ne serait-il pas plus digne et plus simple de
provoquer un Congrès européen dans lequel, so-
lennellement, tous les gouvernements prendraient
l’engagement de ne plus recourir à ces trucs in-
congrus, voire même de faire emprisonner tout
individu qui viendrait proposer ces basses trahi-
sons, actuellement marquées en chiffres connus?

Mais la pauvre humanité, au lieu d’avancer,
paraît reculer terriblement dans fa voie de la
propreté morale.

La justice, de son côté, semble pratiquer de

---—-—-

plus en plus l’illogisme. N’a-t-elle pas confirmé le
jugement qui condamnait la Lanterne pour avoir
reproduit un roman ayant paru impunément dans
un autre journal 1

Aucun raisonnement, aucun sophisme, ne sau-
raient expliquer cette contradiction prodigieuse.
Le prétexte qu’on a invoqué est dérisoire.

Quelle théorie! Prétendre que l’impudicité d’un
feuilleton dépend du chiffre atteint par le tirage
du journal dans lequel il paraît.

Voyez-vous la justice établissant des tables de
proportionnalité? A 12,500 exemplaires, pas de
poursuites. On pourrait y aller gaiement. Mais
;i 12,501, deux ans de prison.

C’est le cas ou jamais de constater la fameuse
éloquence des chiffres.

Pourquoi alors ne pas établir aussi une échelle
des peines pour les affiches qu’on trouve licen-
cieuses? Cent sous d’amende si on ne les collait
que dans les quartiers peu habités, et les travaux
forcés si on les placardait sur le boulevard.

Poussée à ce point, la subtilité prend un autre
nom.

Il ne faudrait cependant pas oublier que notre
Code est orné, à son fronton, d’un paragraphe
disant : « Tous les Français sont égaux devant la
loi. »

Le paragraphe n'a pas fait, que nous sachions,
d’exception pour les directeurs de journaux.Or,
s’ils jouissent de cette égalité, comment expli-
quer que, pour le même fait, l’un ne soit pas con-
damné et l’autre le soit?

Qu’on ajoute alors à l’article soi-disant protec-
teur et égalitaire une série d’exceptions qui dé-
truiront la règle. Qu’on dise :

— Tous les Français sont égaux, excepté si...
excepté quand... excepté lorsque...

Ce sera d’un effet charmant comme ornemen-
tation du temple de la Loi.

À propos de justice, le journal qui porte ce beau
nom soulevait l’autre jour cette question : « Le
témoignage d’un enfant doit-il être admis devant
les tribunaux? » M. V. Jaclard la résolvait par
une négative qui me paraît bien absolue. Que le
témoignage d’un enfant n’offre pas les mêmes
garanties de certitude que celui d’un homme,
c’est possible, quoique l’homme soit, en général,
plus habile à mentir.

L’enfant, d’ailleurs, ne prête pas serment. Il
est entendu à titre de renseignement accessoire.

M. Jaclard invoquait aussi le cas où un enfant
avait à témoigner contre ses parents.

Le spectacle peut être affligeant, sans doute;
mais si les parents sont de purs gredins, la pré-
servation sociale exige qu’avant tout la lumière
sç fasse, par tous les moyens.

Et tenez, supposez ce cas, trop fréquent, hélas!
d’un pauvre être martyrisé par ses père et mère.
Prétendrez-vous imposer silence aussi au seul té-
moignage qui soit direct et probant : celui de la
victime?

La cause, après cela, nous paraît entendue.

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D’HIER

LE PHÉNOMÈNE DE LA. FÊTE DE NEUILLY

Pour un chien parlant, trop d’apothéose 1
Le cas n’est pas neuf; il est même ancien.
Que de députés, d'avocats sans cause,

Qui font en parlant un métier de chien !

SIFFLET.

---—

CMRIfARHHfiATRE

LE PAPE ET LE ROI

La scène se passe au Vatican.

Gomme la scission qui a éclaté entre le pape et
Philippe VII {in partibus) va toujours s’aggra-
vant, le féal Janicot, champion du trône, a dit â
Philippe :

— Vous vous êtes bien dérangé jadis pour aller
demander au comte de Chambord de vous adop-
ter, pourquoi ne vous dérangeriez-vous pas pour
aller mettre le pape en demeure de se rallier à
notre sainte cause?

— Au fait, a répondu le prétendant, vous avez
raison... Allons-y 1

Et ils sont partis.

Mais le pape, prévenu de son côté, a pris ses
précautions. Il a mandé son fidèle Eugène Veuil-
lot, défenseur de l’autel.

Une audience a été sollicitée et accordée. Le
prétendant et le féal Janicot sont introduits.

La pièce commence.

r\l/r

c/Tj

Le prétendant. — Très-Saint-Père, c’est un
fils qui vient se...

Lepape, entre ses dents. — Un fils désobéissant.

Le féal Janicot, à part. — Ciel! Eugène! ..
Mon implacable adversaire.

Le fidèle Veuillot, à part. — Il a fait une drôle
de tête en me voyant.

Le prétendant. — Très Saint-Père, j’ai jugé
que le moment était venu d’avoir une franche
explication.

Le Saint-Père. — Il ne saurait y avoir d’expli-
cation entre mon infaillibilité et votre ambitipn.

Le féal Janicot, bondissant. — On ne parle
pas sur ce ton à un roi de France.

Le fidèle Veuillot. — Vous voulez dire à quel-
qu’un qui désirerait être roi, mais qui ne le sera
jamais !

Le féal Janicot. — Ce n’est toujours pas vous
qui nous en empêcherez.

Le fidèle Veuillot. — C’est ce qu’il faudra voir.

Le féal Janicot, emballé. — Touchez-moi donc !

Le fidèle Veuillot. — Et vous !
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