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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 1) — Paris, 1783 [Cicognara, 2479-I-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29074#0663

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DES EMPEREURS OTTOMANS.

495

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

/ D E S

E MPEREURS OTTOMANS.

■ Âpr^s que les Sulrans Seldgioucides , dit M. de Guignes, eurent été entièrement détruits par les Mo-
» gois, leur Empire se trouva divisé en différentes petites Principautés, 8c quantité d’Emirs Seldgiou-
» cides 8c Turkomans, qui étoient établis dans l’Asie Mineure , se rendirent Souverains chacun dans
» leur Province. Ils s’étoient d’abord retirés dans les montagnes, pendant que les Mogols étoient maîtres
» des plaines. Toutes ces petites Principautés sont au nombre de onze. Une étoit poisédée par l’Emir
» Thaman, ou Athman, ancêtre des Turcs Othmanides, (ou Othmans.) Tout ce qui précede le régne
» de ce Prince, dans les Historiens Turcs, ne contient que des fables inventées pour relever la gloire
” de cette famille. Othman 8c Orkan ne furent que de stmples Emirs Seldgioucides, qtii profiterent du
» malheur de leurs Maîtres. Ils soumirent dans la suite plusieurs Emirs de leurs voistns ; 8c sous les
» Princes postérieurs , ces Turcs se rendirent maîtres de l’Aste Mineure entiere... Les conquêtes, que ces
» Princes firent ensuite sur les Chrétiens 8c sur les Musulmans, rendirent cet Empire un des plus puis-
« sans de l’Aste. Ils tiennent à préfent leur Cour à Constantinople ». Telle est lorigine la plus certaine
» de la Monarchie des Ottomans.

I. O T H M A N.

L’an 5?S del’Hégire ( 1299 de J. C.)Oteiman, ou
Athman, communémentappellé Ottoman, fils, à ce
qu’on prétend, d’Ortogrul, étoit, comme on l’a dit,
l’un des Emirs de Gaiatheddin Masoud , dernier Sul-
tan d’Iconium. Voyant cette Monarchie détruite, il
forma le projet d’en élever 1111e nouvelle sur ses ruines.
Plusteurs Emirs se joignirent à lui j il en soumit d’au-
tres par la force des armes. II enieva aux Grecs 8c aux
Tartares plusteurs villes, clont la plus considérable
est ceile d’Iconium , qu’il prit sur les clerniers. Enfin
il couronna ses conquètes par celle de Pruse, ou Burse
en Bithynie , dont son fils Orkan se rendit maître
après un long stége l’an de l’H. 72 6. II étoit convenu
par la capitulation que les habitans devoiênt sortir
de la place avec tous leurs eftets. Mais Orkan, par
une perfidie adroite , commença par retenir les en-
fans, disant qu’il n’étoit pas juste de les enlever à
leur patrie sans prendre leur consentement j 8c que,
jusqu’à ce qu’iis fustent en âge de pouvoir le donner,
ils resteroient dans la ville. Par une semblable rai-
son, il retint ensuite les effets comme un héritage
dont 011 ne pouvoit les priver j ce qui fit qu’aucun
des habitans 11e voulut s’expatrier. Othman étoit alors
malade. II mourut le 10 cle Ramadhan de la mème
année ( 10 Août de l’an de J. C. 1326), à l’âge de
69 ans. ( Hiji. Univerf.) Othman ne prit jarnais le
titre d’Empereur ni de Sultan , 8c se contenta de ce-
lui d’Emir. Mais fon gouvernement n’en fut pas
moins despotique. II avoit su persuader à ses sujets
que l’autorité du Souverain doit être absolue , parce
qu’il est, disoit-il, l’image de la divinité qui ne peut
être bornée dans ses decrets. Quelque heureux 8c
quelque rapide qu’ait été le succès de ses armes, il
vit s’élever à côté de lui une puistance qui contreba-
lança la stenne, 8c qu’il n’osa point attaquer par res-
peél pour la loi qui défend aux Musul'mans de faire
la guerre à leurs freres. Cette puistance fut ceile de
Karaman, Chef des Turcomans, déjà établis en Aste
avant lui. Ce Prince, voyant la Dynaftie des Seid-

gioucides éteinte, s’empara de la Cappadoce, avec
d’autres pays voistns, 8c y forma un Etat considéra-
ble , qui substfta pendant près de trois stécles. Otto-
man fut un Souverain st bienfaisant envers ses peu-
ples, qu’encore aujourd’hui à l’avénement des SliI-
tans au trône, les Turcs leur souhaitent la bonté
d’Ottoman.

II. O R K A N.

ji6 de l’H. ( 1316 de J. C.) Orkan , sils d’Ot-
toman, lui sticcéda. II prit le titre de Sultan, 8c éta-
blit sa résidence à Pruse. Ce Prince, à la faveur de
la mésinteliigence qui régnoit parmi les Grecs, re-
cula conftdérablement les bornes de l’Etat que son
pere avoit fondé. L’an 727 de l’H., ii se rendit maî-
tre de Nicomédie, que le Gouverneur Calojean aban-
donna lâchement à son approche. L’an 733 (de J. C.
1333), il prit Nicée par composttion, au bout d’un
stége, aufîi sanglant qLi’opiniâtre , après avoir battu
l’Empereur Andronic le jeune. Orkan eut d’étrokes
Üaisons avec l’Empereur Jean Cantacuzene, qu’il dé-
fendit contre ses rivaux, 8c cîont il épousa la fiiie
Théodora. Mais il trompa son beau-pere en dissé-
rentes occastons, 8c lui fit payer cher les secours qu’il
lui donna. L’an 7 60 ( 13 5 9 de J. C. ), Soliman, son
fils, paste l’Hellespont sur des radeaux, prend Galli-
poli, la clef de l’Europe, 8c pénetre fort avant dans
la Thrace. L’année suivante, ce jeune Prince, pour-
suivant ses conquêtes en Europe, aidé de son frere
Amurath, meurt d’une chûte de cheval. Orkan fut
si senftble à cette perte, qu’elle lui causa la mort à
lui-mème, 2 mois après celle de son fils, l’an de l’H.
7 61 (de J. C. 1360), dans la 3 5 e annce de son régne,
8c la 70 e de son âge. ( Hiss. Unlverf. ) La fourberie
8c la violence firent toute la politique d’Orkan. II
dépouilla piusteLirs Emirs de Natolie sotis divers pre-
textes j il ne garda les traités avec les Chretiens
qu’autarit que ses intérèts le demanderent j ii usa de
ses vi&oires avec Ltne cruauté qui lui astujettit da-
vance les places qu’il menaçoit par la terreur qti eiie
leur inspira. 11 faut dire néanmoins ' .

à la louange

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