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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 1) — Paris, 1783 [Cicognara, 2479-I-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29074#1025

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3 r'ans Jacqucs V avoit cpousé en premieres noccs, à Parïs, le
i Janvicr 153 6 , Madeï.eint. , fille aînée de François ï, qu’il
avoit secouru dans ses guerres contre Charles-Quint.* CettePrin-
cesse étant morte la même année , il épousa en secondes noces,
l’an 53", Marte dcLoRRAiNE, fillede ClaudeDuc deGuise,
veuve de Louis II d’Orléans , Duc de Longuevilie, qu’elle avoit
épouie le 4 Août « y 34, & perdu trois ans après. Jacques eut de
cette seconde alliance deux Princes , morts avant lui, 8c une
Princeise qui iui succéda, âgée seulement de 8 jours.

Ce Prince, ami de la justice , de ia paix & de la religion, dé-
fendir les autcis contre ies réformateurs qui vouloient les renver-
ser. HenriVilI, Roi d’Angleterre lui avoit envoyé son livre des
Sept Sacremens contre Luther, dans lequel il s’appliquoit à jus-
tifier son schisme. Jacques V refusa de iire ce livre, & le jetta
au feu. J’aime mieux, disoit ce bon Roi, réduire en cendres ce
livre, que de m’exposer, en le iisant, à brûier dans les ssammes
éternelies.

M A R I E.

1542. Marie, filic de Jacques V & de Marie deLorraine,
devient héritiere de ia Couronne d’Ecosse, le 13 Décembre
1542, huit jours après sa naissance. La Reine Douairiere, sa
mere , est établie Pvégente avec un Conseil que le Roi défunt
avoit nomrné. Henri VHI, Roi d’Angleterre , se proposa d’a-
bord de faire épouser Marie au Prince Edouard , son fiis , afin
de réunir ies deux Royaurr.es3 mais ce mariage n’eut pas lieu.
La guerre après ia mort de Henri s’étant renouvellée entre
l’Angieterre 8c i’Ecosie , Marie fut envoyée, l’an 1548 , à i’age
de 6 ans , pour la sûreré de sa personne, en France où l’on prit
un grand soin de son éducation (1). Elle y épousa, i’an 1558 ,
ie 24 d’Avril ( & non de Déeembre, comme ie marquent quel-
ques uns ), le Dauphin , qui devint Roi de France le 1 o Juiliet
de l’année suivante, sous ie nom de François II. L’an 1555» ,
après ie Traité de Cateau-Cambresis, ie Dauphin Sc sa femme,
par ordre de Henri II & à ia sollicitation des Guises, prennent
le titre de Roi & de'Reine d Ecolse, d’Angieterre & d’Iriande,
8c font graver ies armes d’Angieterre sur leur sceau 8c leur
vaisselie. La meme année, la Régente , pressee par l’Evêque
d’Amiens, Nicolas de Pelievé, depuis Cardinal , & ie Seigneur
de ia BrolTe, que ie Ministere dc France lui avoit ènvoyés
avec quelques Docteurs de Sorbonne , fait pubiier en Ecoise
un Edit rigoureux contre ia reiigion protestante qui avoit fait
de grands progrès dans ce pays. Ce fut l’occasion, comme elie
l’avôit prévu, de piuiieurs révoltes qui engagerent cette Princesse
à faire venir des troupes de France à son secours. La Reine
d’Angleterre ne manqua pas de son côté d’en envoyer aux re-
beiles. Tandis que les Angiois tiennent les troupes françoises
assiégées dans Leith, la Réger.te meurt, le 1 o Juin 1 y 60, dans
la 45-année de son âge, au Château d’Edimbourg. Son corps
fut transporté en France 8c enterré à l’Abbaye de S. Pierre de
Reims. « Cette Princefîe , dit M. de Thou , étoit ennemie des

“<■» à'omè falloit re-
m gouverne-
c la sévérité.
s freres, que
311, étoit de

ience.Elle

ijustice. Elle
nitenir iong-
squ’aux habi-
.igeoient sans
iépendu d’elle
; jamais eu la
!;ée de se con-
;s des Princes
empruntée de
ires, il arrivoit
oie , & que sa
ps cesserent en
’raité d’Edim-
ic ies François
c la Reine d’E-

53 c:

33 t -

33 1
33 ]

h WéÉ

cosse renonceroient au titre 8c aux armes de Souverains d’An-
gleterre 3 quepersonne, excepté les naturels du pays , ne pos-
séderoit des charges en Ecoise 3 que pendant i’absence de la
Reine , douze personnes, dontcinq seroient nommées par elle,

& les sept autres par les Etats, administreroientle Royaume d’E-
cosse, de maniere que Marie ne pourroit faire ni la paix ni la
guerre sans leur consentement; 8c qu’enfin on convoqueroit in-
celsammentle Pariement oulesEtats. Cettc Assemblée setintef-
feftivement dans le mois suivant, 8c les Protestans y étant les
maîtres firent plusieurs Ades pour bannir d’Ecosse la religion ca-
tholique 8c y écablir celle des Presbytériens. Ces Aèles ayanr été
apportés en France, Marie refusa de les ratifîer, attendu qu’ils
émanoient d’unParlementqu’ellejugeoitillégal, commen’ayant
point été assemblé par son autorité. Marie ayant perdu son
époux le 5 Décembre 1560, se trouva dans la nécessité de re-
tourner en Ecosse. Pour assùrer son retour, elle demande un
sauf-conduit à la Reine d’Angleterre. Non seulement Elisabeth
le refuse, mais elle envoie une escadre pour enlever Marie sur la
route, La Reine d’Ecosse s’étant embarquée à Calais ( 2 ) évite
l’ennemi à ia faveur d’un brouillard , 8c aborde au port de Leith
le 21 Août 1561. Elle touchoit alors à sti 19 année, 8c possedoit
supérieurement ies graces légeres 8c séduisantcs de la Cour. Mais
plus 011 la connoilsoit, plus 011 lui découvroit de qualités aima-
bles Sc solides dans le caradere. Son arrivée répandit une alé-
gresse universelle en Ecosse.

Les premieres démarches de Marie confirmerent Popinion
avantageuse qu’011 avoit déja prise d’elle. Elle donna toute sa con-
fîance aux Chefs des Protestants qui seuls étoient en état de sou-
tenir son gouvernement par l’ascendant qu’il avoient pris sur le
peupie. Elle confîa le dépôt de son autorité , principalement au
LordJames, son frere naturel, qu’elle fît bientôt Comte de
Murrai, & au Secrétaire d’Etat Ledington, homme d’une capa-
cité reconnue. II s’en faiioit debeaucoup néanmoins qu’eiie réu-
nîr en sa faveur les cœurs de tous ses sujets Sa religion tenoit
dans la défiance tout ce qu’ii y avoit de Protestans outrés, 8c
ie nombre en étoit grand en Ecosse. Les Prédicans, dont le
Chef étoit le fougueux Jean Knox, aisciple de Caivin , ne cet-
soientdela décrierenchaire comme uneidolâtre. A peine lui per-
mît-011 de faire dire la Messe en sa Chapelle. Marie avoit pour
homme de confiance un Musicien Piémontois , nommé David
Rizxo. Ce futpar son conseil qu’après avoir éludéles poursuites
de PArchiduc Charles d’Autriche, qui la recherchoit en ma-
riage, elleépousa, le iy Juillet 1565, Henri Stuart de Darnlei,
son coufîn , fils du Comte de Lenox 8c petit-fîls, par ta mere,
du Comte d’Angus 8c de Marguerite, veuve du Roi Jacques IV.
Henri d’Arnlei étoit d’une figure charmante, 8c plut tellement à
la Reine Marie, qu’elle l’associa au trône 8c voulut que son 110m
fût joint au sien dans tous ies Aèles. Du resce c’étoit, suivant
M. Smoliett, un jeune homme foible , inconstant, débauché ,
vain 8c impétueux. Ce caraâere contrastoit trop avec celui de
Marie pour 11e pas occasionner du réfroidissement entre ies deux
époux. Henri, au bout de quelques mois , s’étant apperçu du
changement de ia Reine à son égard , en devint furieux, 8c se
laissa persuader que Rizzo en étoit la cause. Dans cette préven-
tion fomentée par les envieux de ce favori, il entre, le 9 Mars
566 , dans l’appartetnent de la Reine, accompagné de quel-
ques Seigneurs, fait enlever Rizzo qui soupoit avec elle, 8c ie
fait poignarder de y 6 coups dans ia chambre voiiïne. On peut ju-
ger de l’impression que fit cette scene tragique sur la Reine qui
étoit alorsdans son septieme mois de grossesse. Jacques Hesburn,
Comte de Bothwel, succede à la faveur de Rizzo, que la Reine,
par utie imprudence inconcevable, fit enterrer dans le tombeau
des Rois. Le Roi, loin de travailler à sa reconciliation avec la
Reine , la quitte 8c se retire à Glascow. II y tombe malade ; la
Reine apprenant son état vole à Glascow , 8c Ie fait transporter
en litiere à Edimbourg pour qu’il fùt plus à portée des secours.
Mais craignant pour lui i’air du Palais , qui étoit assez mal sain,
ainsi que pour son fils, né au mois de Juin précédent, la contamon
de la maladie, elle le loge dans une maison à Textrémité de la
ville. Elle lui rend des soins assïdus, 8c passe plusieurs nuits dans
un appartement au-dessousdu sien. Voyant qu’ii étoit en conva-
lescence, elle retourne au Paiais pour prendre part aux réjouil-

■ment dans une
toute la Cour ,
it qu’il sied aux
.nces sont pour
;e, et 11e le céda
tems. Plusieurs
ses vertus. Les
n’est au-dessus
dal, Martin du
lâchement et si
>ur iaire sa cour

à Ia Reine Elisabeth.

(2) Au moment où l’on sortoit du port , elle vit périr un bâti-
ment. La plus grande partie de l’équipage fut noyée. Ah ! s’écria la
Reine, qud augure pour un voy.ge ! Pendantla navigation elle eut tou-
jours les yeux fixés sur les côtes de France, tant qu’elle put les ap-
percevoir. Lorsqu’elle les vit se consoudre avec ies nues, elle s’écria
plusieurs fois : A'dteu Franre , adieu, je re te rever a. ;>tus . et versa un
torrent de larmes , 33 aimables mouvemens, dit M. Gaillard, d’une
» ame jeune et tendre dont la sensibilité est encore dans toute sa
» sseur. 3>
 
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