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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 1) — Paris, 1783 [Cicognara, 2479-I-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29074#0697

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DES ROIS D E FRANCE.

JIJ,

CHRON OLOGIE HISTORIQUE

D E S

R O I S D E FRA

C E.

La Monarchie FrançoisEj l’une des plus anciennes de l’Europe, Sc sans contredit la pîus HoriîTante,
a pour fondareur un peuple dont 1 origine fait depuis long-tems un sujet de controverse parmi les Sa-
vans. On est à la vérité revenu aujourd’hui de l opinion de l’Epitomateur de Grégoire de Tours ,
suivie par l’ancien Auteur des Gestes des Rois Francs, Sc par la foule des Chroniqueurs, qui fait
venir Priam, Antenor Sc Francus de la Phrygie, sur les bords du Danube , Sc de-là sur îes rives du
Rliin, pour y établir la domination des Francs. Mais les suffrages ne sont pas encore réunis en faveur
de ceux qui font naître en Germanie la nation des Francs, ni de ceux qui les donnent pour des colonies
de Scythes Sc de Vandales qui vinrent s’établir cîans ce pays.

Sil’on juge de l’origine des Francs, comme on le doit, par la religion Sc les mœurs qu’ils apporterent
dans les Gaules lors de leur invasion , on les trouvera, suivant la description qu’en fait Greo-oire de
Tours (L. II,) si conformes à celîes des anciens Gaulois, Sc si différentes de celles des Germains,
telles que Tacite îes décrit, qu’on sera presque forcé de reconnoître qu’ils sont rentrés dans leur pre-
miere patrie en fiisant la conquête des Gaules. Mais en quei tems l’avoient-iîs abancîonnée , Sc quel
avoit été le sujet de leur émigration ? C’est sur quoi l’on ne peut donner que des conjedures. On sait
que vers l’an 150 de Rome, du tems de Tarquin le Vieux, deux Capitaines Gaulois, Beilovese Sc Si-
govese , animés par 1’esprit de conquête, sortirent du pays des Bituriges dont Ambigat étoit Roi pour
lors, à la tête d’un parti considérable, Sc prirent en se leparant des routes opposées 3 que, tandis que
Bellovese conduisoit sa troupe vers l’Italie, Sigovese , avec la sienne, tourna vers la forèt Hercinie, 011
il s’enfonça de maniere qu’on 11’eut plus de nouvelles ni de lui ni cîe ses compagnons. Quel inconvé-
nient y auroit-il à dire que ces Gaulois, ainîi Germanisés, devinrent les peres de ceux à qui 011 donna
depuis le nom de Francs ?

A l’égard de ce nom , parmi îes différentes étymologies qu’on en a données , la plus accréditée est celle qui
le fait clériver de l’amour de la liberté Sc de l’indépendance. Mais quelle analogie a , dans son origine,
le terme de Franc avec ceux de libre Sc d’indépenaant ? Ne vaut-il pas mieux s’en rapporter au Sophiste
Libanius , Ecrivain du iv e siecle, qui, dans sa 3 e Oraison ou Basilique, nous apprend que de son tems
il y avoit le long du Rhin, jusque vers l’Océan , une nation presque innombrabie de Celtes si exercés
à la guerre Sc si vaillans , que leurs exploits leur avoient ménté le nom de çpcatToi, c’est-à-dire munis
Sc fortifiés de toute part, nom que le peuple a changé, dit-il, par corruption en celui de spaW;,
( Franci. ) ( * )

Les Historiens Latins, sous le nom de Francs, comprennent souvent les Atuariens , les Brudteres, les
Chamaves , les Saliens, les Frisons, les Cauques , les Ambivares, les Sicambres. Tous ces peuples
s’appelloient Franci ; ils l’étoient en effet 3 Sc ces diftcrentes dénominations 11e marquoient que les dif-
férentes tribus de la même nation.

Le premier établisiement des Francs en Germanie paroît avoir été sur les bords de Ia Vistule. De-Ià,
pousies par d’autres peuples qui étoient derriere eux , tels que les Vandales, les Aiains, les Sueves,
îes Bourguignons, iîs s’avancerent par degrés jusqu’aux contrées voisines du Rhin, où nous venons
de voir qu’iis étoient placés au iv e siecle.

Les Gaules , lorsqu’ils y pénétrerent, étoient partagées en 17 Provinces , savoir 4 Lyonnoises , dont les
Métropoles étoient Lyon, Rouen , Tours Sc Sens 3 2 Belgiques sous les Métropoles de Treves Sc cîe
Reims 3 2 Germanies, la supérieure qui avoit Mayence pour Métropole , Sc l’inférieure qui resiortisioit
à Cologne 3 la Séquanoise dont la capitale étoit Besançon , (dans quelques notices elie porte le nom de
3 e Germanie ) les Alpes Grecques relevant de Monstier en Tarantaise 3 la Viennoise qui tiroit son nom
de Vienne 3 (celle-ci a toujours été unique dans l’Ordre civil : mais comrne l’Eglise d’Arles disputoit ie
titre de Métropole à celle de Vienne , le Pape S. Léon , vers l’an 450 , partagea le diftérend entre les
Evèques de ces deux Eglises, en attribuanr à chacun le clroit de Métropolitain sur un certain nombre
cle diocèses : de-là l’origine des 2 Viennoises ecclésiastiques : ) les 2 Aquitaines , dont les Métropoles
étoient Bourges Sc Bordeaux; la Novempopulanie ayant pour capitale Eause 3 les 2 Narbonnoises sous
les villes de Narbonne Sc d’Aix; Sc enfin les Alpes maritimes qui reîevoient d'Embrun. Telle étoit,
suivant la notice publiée par le P. Sirmond, qui paste pour la plus exadte, la division des Gauies , lorsque
les Francs vinrent s’y établir. Elie n’avoit pas toujours été îa même. Partagées d'aborcl en trois parties
seulement, la Belgique , la Celtique & l’Aquitaine , les Gaules, sous les Empereurs Romains, éprou-
verent succesiivement différentes sous-divisions jusqu a celle que nous venons de marquer : elle fut la
derniere, Sc on l’attribue à Honorius.

( * ) E<ru ytvos KeAtjk&iv hzrif Vnvov îw* c'-H-w sw' ■utov ukmvov xu-

êîlXOV, OUTC0S iÙSTl(pÇO!.X.UiV0V 7spOS TOl T TsoMuOlV ifyct , Ù ITT-. Ti]V TïjiûCrq-

yopictv ciTr’ ccÙthv tupocubot t 7Tçcci’uv, bvococ. $ •Tut (p-poocro' : 01 èî vm

tùiv 7ïoXXcov xticÀivTcti (ppayxot , ( tûvt î(tti Tfioriiyopioe tij t£)v 71 oA-

MjJV ùss.CiéHol è'ti(péèci^’.tTA. ) Apud. Bouquct, T. I, p. 731.

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