LES DIFFÉRENTS TRAVAUX DE DAVID 7
David, il est facile d’y reconnaître tout ce dont il nous parle, le vif souvenir des vers
d’Ovide et les traces de nombreux changements qui ont alourdi les contours et altéré, en
poussant au noir, U éclat des couleurs.
Ranimé par les exhortations de ses amis et revenu à des idées plus saines, David
retourne à ses études et prend part au concours de l’année 1773, avec Vanloo, Peyron,
Char ton, Bidault et Moitte. Le sujet était la Mort de Sénèque.
Le prix fut donné à Peyron.
Faut-il voir dans ce nouveau jugement une preuve de la mauvaise disposition des
membres de l’Académie pour l'élève de Vien et accepter l’apostrophe que lui prêtent
plusieurs biographes? Nous hésitons à le faire, car cette année même, le 1er sep-
tembre 1773, deux jours après le jugement du prix de Rome, l’Académie lui accordait
le prix de l’Étude des Têtes et de l’Expression fondé par M. de Caylus. Il est vrai qu’elle
ne lui donnait que le montant du prix d’un an au lieu de deux, celui de l’année précé-
dente ayant été réservé sous prétexte que les revenus étaient insuffisants ; cependant par
ce jugement l’Académie reconnaissait ses efforts et son talent.
La tête qui mérita à David le prix Caylus se trouve à l’École des Beaux-Arts de Paris,
mais sa Mort de Sénèque ne nous est pas connue ; la seule trace que nous en ayons trouvée
consiste dans cette indication de Miette de Villars, qu’en 1817 ce tableau appartenait au
célèbre mystificateur Musson.
Heureusement que la persévérance était une des qualités de David, car après tous ces
déboires un autre se serait découragé. Mais il aimait son art et il ne se rebuta pas.
Dans l’intervalle que lui laissaient les concours, il employa ses pinceaux à peindre
plusieurs membres de sa famille. Il fit ainsi les portraits de M. Buron, de Mme Buron et
celui de son ami Sedaine, lequel fut gravé sous son nom par Levesque en 1772.
Il fut alors appelé pour terminer, dans un hôtel bâti par Ledoux, rue de la Chaussée-
d’Antin, pour la célèbre danseuse MUe Guimard, des plafonds commencés par Fragonard.
A l’occasion de ces travaux, cette artiste offrit, dit-on, à David de l’aider de sa bourse
pour qu’il pût concourir au prix de Rome. Les faits ont dû être exagérés, car, sans avoir
de la fortune, il jouissait d’une certaine aisance qui lui permettait de poursuivre libre-
ment ses études ; ses oncles étaient dans une position honorable, et l’argent offert par
Mlle Guimard n’était que le prix anticipés de travaux qu’il exécutait dans ses appartements.
En tout cas, ce trait témoigne la sympathie que le jeune peintre lui avait inspirée. Il se
plaisait, dit-on, à le rappeler.
Ses travaux dans cet hôtel, qui devint la propriété du banquier Perrégaux, étant
exécutés sur l’enduit même, sont tombés sous le marteau des démolisseurs et sont perdus
pour nous.
David était alors dans la force de la jeunesse : une taille élevée, des membres bien
pris et développés par les exercices du corps, surtout par l’escrime, où il avait acquis une
certaine force, lui donnaient une tournure pleine de distinction. Il avait les cheveux
châtains, abondants et bouclés, le front haut et les yeux d’un éclat extraordinaire. Il tenait
ces avantages physiques de son père qui, mieux partagé que sa femme sous ce rapport,
David, il est facile d’y reconnaître tout ce dont il nous parle, le vif souvenir des vers
d’Ovide et les traces de nombreux changements qui ont alourdi les contours et altéré, en
poussant au noir, U éclat des couleurs.
Ranimé par les exhortations de ses amis et revenu à des idées plus saines, David
retourne à ses études et prend part au concours de l’année 1773, avec Vanloo, Peyron,
Char ton, Bidault et Moitte. Le sujet était la Mort de Sénèque.
Le prix fut donné à Peyron.
Faut-il voir dans ce nouveau jugement une preuve de la mauvaise disposition des
membres de l’Académie pour l'élève de Vien et accepter l’apostrophe que lui prêtent
plusieurs biographes? Nous hésitons à le faire, car cette année même, le 1er sep-
tembre 1773, deux jours après le jugement du prix de Rome, l’Académie lui accordait
le prix de l’Étude des Têtes et de l’Expression fondé par M. de Caylus. Il est vrai qu’elle
ne lui donnait que le montant du prix d’un an au lieu de deux, celui de l’année précé-
dente ayant été réservé sous prétexte que les revenus étaient insuffisants ; cependant par
ce jugement l’Académie reconnaissait ses efforts et son talent.
La tête qui mérita à David le prix Caylus se trouve à l’École des Beaux-Arts de Paris,
mais sa Mort de Sénèque ne nous est pas connue ; la seule trace que nous en ayons trouvée
consiste dans cette indication de Miette de Villars, qu’en 1817 ce tableau appartenait au
célèbre mystificateur Musson.
Heureusement que la persévérance était une des qualités de David, car après tous ces
déboires un autre se serait découragé. Mais il aimait son art et il ne se rebuta pas.
Dans l’intervalle que lui laissaient les concours, il employa ses pinceaux à peindre
plusieurs membres de sa famille. Il fit ainsi les portraits de M. Buron, de Mme Buron et
celui de son ami Sedaine, lequel fut gravé sous son nom par Levesque en 1772.
Il fut alors appelé pour terminer, dans un hôtel bâti par Ledoux, rue de la Chaussée-
d’Antin, pour la célèbre danseuse MUe Guimard, des plafonds commencés par Fragonard.
A l’occasion de ces travaux, cette artiste offrit, dit-on, à David de l’aider de sa bourse
pour qu’il pût concourir au prix de Rome. Les faits ont dû être exagérés, car, sans avoir
de la fortune, il jouissait d’une certaine aisance qui lui permettait de poursuivre libre-
ment ses études ; ses oncles étaient dans une position honorable, et l’argent offert par
Mlle Guimard n’était que le prix anticipés de travaux qu’il exécutait dans ses appartements.
En tout cas, ce trait témoigne la sympathie que le jeune peintre lui avait inspirée. Il se
plaisait, dit-on, à le rappeler.
Ses travaux dans cet hôtel, qui devint la propriété du banquier Perrégaux, étant
exécutés sur l’enduit même, sont tombés sous le marteau des démolisseurs et sont perdus
pour nous.
David était alors dans la force de la jeunesse : une taille élevée, des membres bien
pris et développés par les exercices du corps, surtout par l’escrime, où il avait acquis une
certaine force, lui donnaient une tournure pleine de distinction. Il avait les cheveux
châtains, abondants et bouclés, le front haut et les yeux d’un éclat extraordinaire. Il tenait
ces avantages physiques de son père qui, mieux partagé que sa femme sous ce rapport,