SA DÉFENSE
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reçu ni vu personne, m’abstenant soigneusement de toute espèce de correspondance. Au
moment où j’ai recouvré une partie de mes forces, je me suis empressé de demander un
congé de deux mois pour aller achever mon rétablissement à la campagne, et dénoncé
presque à la même époque par quelques individus, au nom de ma section, je me suis
empressé d’informer les trois Comités du lieu de mon séjour, offrant de me rendre à Paris
au premier avis qu’ils m’en feraient donner. J’ai même porté la précaution jusqu’à écrire
de nouveau au Comité de législation, le 8 prairial, pour demander d’être entendu, si mes
ennemis venaient à solliciter quelque mesure rigoureuse contre moi, en profitant des événe-
ments qui ont eu lieu en mon absence; et j’avais lieu de croire que la loyauté de ma
conduite me garantirait du nouveau malheur dont j’avais le pressentiment; mais mes
précautions, ma conduite, ma retraite, mon absence, ma circonspection, tout a été inutile
contre l’activité de la haine qui me poursuit, et la plus injuste oppression vient encore
s’appesantir sur ma tête.
» Ai-je mérité cet indigne traitement? C’est ce que tout homme impartial va juger,
après avoir lu ma réponse aux calomnies publiées contre moi ; mais si je ne l’ai pas mérité...
N’importe, c’est un sacrifice de plus que j’aurai fait à la liberté et je peux tout souffrir pour
elle. »
RÉPONSE DE DAVID, DE PARIS
REPRÉSENTANT DU PEUPLE
AUX DIX-SU P T CHEFS D'ACCUSATION PRÉSENTÉS CONTRE LUI
A LA EARRE DE LA CONVENTION NATIONALE PAR LA COMMISSION DES DOUZE
DE LA SECTION DU MUSÉUM
« Au 10 thermidor, j’ai été accusé d’abus d’autorité, de terrorisme et de persécution;
je me suis justifié devant les trois Comités de la Convention nationale nommés pour
examiner ma conduite, et ces trois Comités, après avoir vérifié les accusations et entendu
mes réponses, ont déclaré que j’étais innocent et qu’il n’y avait plus lieu à examen contre
moi.
» Plus de huit mois après, quelques individus de ma section, sous prétexte d’exécuter
un décret qui a ordonné le désarmement de ceux qui se sont rendus coupables de vexation
envers leurs concitoyens, ont imaginé de m’inculper de nouveau par les mêmes imputations
sur lesquelles j’avais déjà été entendu et jugé, et les commissaires de la section du Muséum,
dociles aux suggestions de mes ennemis, ont écrit des circulaires à tous les citoyens qu’ils
ont présumé devoir me connaître pour les inviter à venir déposer des faits quelconques à
ma charge.
» Cette recherche a produit leur déclaration, dont les commissaires ont extrait dix-sept
chefs d’accusation qu’ils ont interprétés et commentés à leur manière, après les avoir
arrangés dans l’ordre qui leur a paru le plus propre à élever contre moi les plus fortes
préventions ; et, pour assurer le succès de ce plan, ils se sont cru permis de dénaturer une
partie de ces déclarations, et de faire dire aux déposants ce qu’ils n’ont réellement pas dit,
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reçu ni vu personne, m’abstenant soigneusement de toute espèce de correspondance. Au
moment où j’ai recouvré une partie de mes forces, je me suis empressé de demander un
congé de deux mois pour aller achever mon rétablissement à la campagne, et dénoncé
presque à la même époque par quelques individus, au nom de ma section, je me suis
empressé d’informer les trois Comités du lieu de mon séjour, offrant de me rendre à Paris
au premier avis qu’ils m’en feraient donner. J’ai même porté la précaution jusqu’à écrire
de nouveau au Comité de législation, le 8 prairial, pour demander d’être entendu, si mes
ennemis venaient à solliciter quelque mesure rigoureuse contre moi, en profitant des événe-
ments qui ont eu lieu en mon absence; et j’avais lieu de croire que la loyauté de ma
conduite me garantirait du nouveau malheur dont j’avais le pressentiment; mais mes
précautions, ma conduite, ma retraite, mon absence, ma circonspection, tout a été inutile
contre l’activité de la haine qui me poursuit, et la plus injuste oppression vient encore
s’appesantir sur ma tête.
» Ai-je mérité cet indigne traitement? C’est ce que tout homme impartial va juger,
après avoir lu ma réponse aux calomnies publiées contre moi ; mais si je ne l’ai pas mérité...
N’importe, c’est un sacrifice de plus que j’aurai fait à la liberté et je peux tout souffrir pour
elle. »
RÉPONSE DE DAVID, DE PARIS
REPRÉSENTANT DU PEUPLE
AUX DIX-SU P T CHEFS D'ACCUSATION PRÉSENTÉS CONTRE LUI
A LA EARRE DE LA CONVENTION NATIONALE PAR LA COMMISSION DES DOUZE
DE LA SECTION DU MUSÉUM
« Au 10 thermidor, j’ai été accusé d’abus d’autorité, de terrorisme et de persécution;
je me suis justifié devant les trois Comités de la Convention nationale nommés pour
examiner ma conduite, et ces trois Comités, après avoir vérifié les accusations et entendu
mes réponses, ont déclaré que j’étais innocent et qu’il n’y avait plus lieu à examen contre
moi.
» Plus de huit mois après, quelques individus de ma section, sous prétexte d’exécuter
un décret qui a ordonné le désarmement de ceux qui se sont rendus coupables de vexation
envers leurs concitoyens, ont imaginé de m’inculper de nouveau par les mêmes imputations
sur lesquelles j’avais déjà été entendu et jugé, et les commissaires de la section du Muséum,
dociles aux suggestions de mes ennemis, ont écrit des circulaires à tous les citoyens qu’ils
ont présumé devoir me connaître pour les inviter à venir déposer des faits quelconques à
ma charge.
» Cette recherche a produit leur déclaration, dont les commissaires ont extrait dix-sept
chefs d’accusation qu’ils ont interprétés et commentés à leur manière, après les avoir
arrangés dans l’ordre qui leur a paru le plus propre à élever contre moi les plus fortes
préventions ; et, pour assurer le succès de ce plan, ils se sont cru permis de dénaturer une
partie de ces déclarations, et de faire dire aux déposants ce qu’ils n’ont réellement pas dit,