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SA DÉFENSE

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me serait trop facile de prouver l’imposture ! Et cependant on me prodigue les qualifica-
tions les plus outrageantes, les imputations les plus odieuses et les plus exagérées.
» Non, les artistes mes rivaux, ceux dont les talents ont excité mon émulation et que
j’ai suivis de près dans la noble carrière des arts, ne m’accuseront pas de les avoir persé-
cutés, d’avoir menacé leur liberté, leur sûreté, leur vie. Ils ont eu à se plaindre de mes
opinions; elles diffèrent des leurs, je ne le dissimule pas, et, dans mes vues sur les réformes
dont m’a paru susceptible l’institution des beaux-arts, j’ai pu froisser leurs intérêts et
contrarier leurs idées sur la même matière.
» Mais je ne me suis jamais dégradé par le rôle infâme de persécuteur. Tout ce qu’on
m’impute à cet égard est mensonge, fausseté, calomnie, et je suis trop heureux qu’aucun
de ces artistes distingués par leurs talents n’ait été arrêté sous le régime révolutionnaire;
car on n’eût pas manqué de me faire un crime de plus du malheur qu’il aurait essuyé.
» Ainsi, pour me résumer sur ce sixième chef d’accusation, je répète que les listes de
proscription qu’on m’accuse d’avoir fabriquées n’ont jamais existé; qu’il est avoué que je
n’ai jamais signé aucune note, écrit aucun billet ayant pour objet de provoquer la sévérité
du Comité révolutionnaire de la section du Muséum sur des citoyens de cette section;
qu’aucun de ceux qu’on suppose avoir été portés sur la liste dont on parle, n’a été ni arrêté,
ni inquiété ; et qu’enfin, ni dans cette occasion, ni dans aucune autre, je n’ai ni dénoncé,
ni accusé, ni fait arrêter personne, et qu’efsectivement personne ne m’accuse d’un fait de
cette nature. »
SEPTIÈME CHEF D’ACCUSATION
D'avoir dit que, tous les artistes et les académiciens seraient mis en état d’arrestation et
ensuite égorgés, et qu’ un jour, qui ri était pas éloigné, ferait oublier le % septembre;
qu’un bon canon, chargé ci mitraille, tiré sur les artistes, ferait beaucoup de bien à
la République, et que le jour où l’on devait tenter la contre-révolution, qu’il avait l’air
d’annoncer avec confiance, on égorgerait les nobles et les prêtres, tous les marchands et
tous les artistes, et qu’alors on serait libre.
« Il s’agit d’une conversation que Marie-Cécile-Ange Houdon dit avoir eue avec moi
dans mon domicile où elle était venue me solliciter en faveur de son beau-frère injustement
incarcéré (voyez sa déclaration n° 8). Or, pour la convaincre de mensonge, je n’ai besoin
que de faire remarquer le sens des propos qu’elle m’impute.
)> C’est le 18 novembre 1793 que cette citoyenne est venue chez moi, et voici ce qu’elle
suppose que je lui ai dit, pour me dispenser d’agir en faveur de son beau-frère :
» 1° Que je comptais sur la contre-révolution et que je l’attendais comme le Messie.
» Mais la contre-révolution, ce me semble, est le renversement du gouvernement
établi ; d’où il suit que d’après le récit de la citoyenne Houdon, j’ai déclaré que j’attendais
comme la venue du Messie la destruction d’un gouvernement dont, à cette époque, j’étais
membre.
» 2° Que tous les artistes et académiciens seraient mis en prison et égorgés.
 
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