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Diehl, Charles
Études byzantines: introd. à l'histoire de Byzance ; les études d'histoire byzantine en 1905 — Paris, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.25231#0145
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LA CIVILISATION BYZANTINE

131

II

LA SOCIÉTÉ <

C’est chose assez malaisée de tracer, surtout sous une forme
sommaire, un tableau exact de la société byzantine. Depuis le
Ve siècle, où elle se constitue, jusqu’au xve, où elle se dissout,
cette société a eu plus de mille ans d’existence, au cours des-
quels elle s’est étrangement transformée. A vouloir donc la peindre
d’ensemble, on risque fort de confondre les époques, d’emprunter
des renseignements aux écrivains des temps les plus divers et,
à l’exemple de Krause, qui prétendait nous faire connaître
« les Byzantins du moyen âge » en mélangeant des informations
indifféremment puisées aux sources chronologiquement les plus
distantes, de fausser radicalement le tableau. C’est pourquoi, et
par prudence, on s’attachera ici à noter seulement les traits
les plus constants, ceux qui peuvent paraître vraiment caracté-
ristiques, et, en dehors de ces éléments persistants, à toujours
marquer soigneusement les dates précises des phénomènes
sociaux qu’on étudiera et à en signaler attentivement l’évolu-
tion, sans se flatter au reste d’épuiser la matière et de constater
autre chose que les faits les plus généraux.

Avant d’aborder l’étude des catégories sociales qui forment
le monde byzantin, une remarque encore est nécessaire. Placée
aux confins de l’Asie et de l’Europe, ouverte aux influences de
l’Orient perse et arabe comme aux infiltrations de toutes les
barbaries septentrionales, cette société, mélange des races les
plus différentes, a eu un caractère essentiellement cosmopolite.
Les éléments les plus divers, slaves, thraces, italiens, armé-
niens, caucasiens, arabes s’y rencontrent et s’y mêlent ; cer-
taines races, comme la slave ou F arménienne, y exercent par
moments une influence prépondérante : mais telle est la force 1

1. Publié dans la Revue Encyclopédique du 1er septembre 1900.
 
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