LES MOSAÏQUES
DE L’ÉGLISE DE LA K0IMH2I5 A NICÉE1
Nicée, l’antique métropole de la Bithynie, est aujourd’hui bien
déchue de sa splendeur passée. De la place d’armes redoutable qui
repoussa tant de fois l’attaque des Ottomans et soutint si long-
temps les assauts des croisés, de la florissante capitale où les
Lascaris et les Paléologues recueillirent au xme siècle les débris
de la civilisation byzantine, il ne reste plus guère qu’une vaste
enceinte fortifiée ; et derrière ces puissants remparts, comme
perdue au milieu des jardins verdoyants et des grands espaces vides,
la petite ville turque d'Isnik occupe à peine la partie centrale de
l’ancienne cité byzantine. Les monuments qu’éleva jadis à Nicée
la piété ou le luxe des empereurs d’Orient, les palais somptueux,
les basiliques illustrées par le souvenir des conciles ont disparu
sans laisser de trace ; de ces magnificences évanouies, il ne subsiste
d’autre vestige qu’une modeste petite église, située dans la partie
méridionale du quartier grec et consacrée sous le vocable de la
Dormitionde la Vierge (KsQ.^tnç tŸjç riavayfaç). L'aspect extérieur
en est assez misérable ; des réparations nombreuses ont altéré en
maint endroit le caractère primitif de l’édifice; pourtant les dis-
positions essentielles du monument offrent un intérêt assez
particulier, et les remarquables mosaïques qui décorent une partie
des murailles méritent une place importante dans l’histoire de
l’art byzantin.
Dans le développement de l’architecture byzantine, l’église
de la KoQ.y;ctç représente un type très ancien et fort curieux, celui
de la basilique à coupole, dont Wulff et Strzygowski ont 1
1. Publié dans la Byzantinische Zeitschrift, t. I (1892). Cf. le livre de
Wulff, Die Koimesiskirche in Nicâa und ihre Mosaiken, Strasbourg, 1903,
d’après lequel j’ai partiellement modifié le texte primitif de eet article.
Diehl. — Etudes byzantines. 23
DE L’ÉGLISE DE LA K0IMH2I5 A NICÉE1
Nicée, l’antique métropole de la Bithynie, est aujourd’hui bien
déchue de sa splendeur passée. De la place d’armes redoutable qui
repoussa tant de fois l’attaque des Ottomans et soutint si long-
temps les assauts des croisés, de la florissante capitale où les
Lascaris et les Paléologues recueillirent au xme siècle les débris
de la civilisation byzantine, il ne reste plus guère qu’une vaste
enceinte fortifiée ; et derrière ces puissants remparts, comme
perdue au milieu des jardins verdoyants et des grands espaces vides,
la petite ville turque d'Isnik occupe à peine la partie centrale de
l’ancienne cité byzantine. Les monuments qu’éleva jadis à Nicée
la piété ou le luxe des empereurs d’Orient, les palais somptueux,
les basiliques illustrées par le souvenir des conciles ont disparu
sans laisser de trace ; de ces magnificences évanouies, il ne subsiste
d’autre vestige qu’une modeste petite église, située dans la partie
méridionale du quartier grec et consacrée sous le vocable de la
Dormitionde la Vierge (KsQ.^tnç tŸjç riavayfaç). L'aspect extérieur
en est assez misérable ; des réparations nombreuses ont altéré en
maint endroit le caractère primitif de l’édifice; pourtant les dis-
positions essentielles du monument offrent un intérêt assez
particulier, et les remarquables mosaïques qui décorent une partie
des murailles méritent une place importante dans l’histoire de
l’art byzantin.
Dans le développement de l’architecture byzantine, l’église
de la KoQ.y;ctç représente un type très ancien et fort curieux, celui
de la basilique à coupole, dont Wulff et Strzygowski ont 1
1. Publié dans la Byzantinische Zeitschrift, t. I (1892). Cf. le livre de
Wulff, Die Koimesiskirche in Nicâa und ihre Mosaiken, Strasbourg, 1903,
d’après lequel j’ai partiellement modifié le texte primitif de eet article.
Diehl. — Etudes byzantines. 23