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Diehl, Charles
Études byzantines: introd. à l'histoire de Byzance ; les études d'histoire byzantine en 1905 — Paris, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.25231#0206
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E'ITDES BYZANTINES

combattre les Paléologues, déchaîner contre eux l’Occident,
c’était faciliter les voies à cet ennemi redoutable et accroître une
puissance dangereuse pour la papauté. Aussi, de même que
jadis, à la fin du xn° siècle, les Gélestin III et les Innocent III
avaient combattu les empereurs allemands pour lés empêcher
de metti'e la main sur Byzance, ainsi les souverains pontifes de
la fin du xiiT siècle n’épargnèrent rien pour briser les ambitions
orientales des rois de Sicile ; ils aimèrent mieux accueillir les
ouvertures des basileis grecs que de servir les desseins du
Ifohenstaufen et, chose plus curieuse, ce qu’ils firent contre
Manfred ouvertement, ils le firent sourdement, mais non moins
résolument, contre Charles d’Anjou. Celui-là pourtant était
l’allié, le protecteur delà papauté, l’ami auquel il semblait qu’on
ne pût ni ne voulût rien refuser. Mais lui aussi formait de vastes
projets sur l’Orient ; il avait pris pied en Achaïe et en Epire ; il
aspirait à restaurer l’empire latin de Constantinople. Aussi, tout
en encourageant en apparence ses desseins, les papes redou-
taient-ils en fait un succès qui eût fait de lui un voisin trop puis-
sant, et, tout en se servant de lui comme d’une menace sus-
pendue sur Byzance, ils s’elforçaient de réaliser sans lui l’union
avec les Grecs et de paralyser ainsi l’extension des ambitions
angevines.

En face de ces papes, que leurs intérêts politiques dispo-
saient à chercher un accommodement pacifique, Michel Paléo-
logue trouvait à négocier un semblable avantage. Prince actif,
ambitieux, il s’était donné pour tâche de restaurer l’empire
byzantin, de chasser les Latins des possessions qu’ils gardaient
encore en Romanie ; mais, pour y réussir, il fallait que l’Occi-
dent ne se coalisât point contre lui. 11 comprit que seule la
papauté était capable de lui rendre ce service. Aussi, dès son
avènement, il flatta Rome, des plus belles espérances, proposant
l’union des Eglises, offrant de recommencer la croisade, accep-
tant l’arbitrage d’Urbain IV, lui faisant les plus larges con-
cessions, s'inclinant docilement devant les exigences mêmes de
Clément IV, ne demandant qu'une chose en échange, qu’on lui
 
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