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ÉGLISES ROMANES DES VOSGES

XVIIIe, conservait encore dans les derniers temps un vitrail où son fondateur, l’abbé Antoine
de Pavie, était représenté aux pieds de la Vierge, accompagne d'un certain « $rater Gualerus »,
qui devait être soit le peintre verrier, auteur du vitrail, soit le maître de l’œuvre de l’église1.
Enfin, parmi toutes les églises que nous allons décrire, seule, celle de Rollainville porte la
signature de son maître de l’œuvre, Robert2. Il est inutile de dire que c’est l’unique trace qui
subsiste de l’existence de ce personnage et que nous ne savons rien d’autre à son sujet.
Sur les tailleurs de pierres et sur les sculpteurs nous sommes encore plus mal documentés.
Le chroniqueur Richer de Senones, mais qui est déjà postérieur à la période qui nous oc-
cupe, se révèle lui-même comme tel en disant qu'il a sculpté de ses propres mains dans l’église
Saint-Pierre de son abbaye, ies effigies funéraires de l’abbé Antoine, d’Henri, comte de Bla-
mont, et de la femme d’Henri, seigneur de Rayon3.

MATERIAUX ET CONSTRUCTION.

MATÉRIAUX.

Le grès vosgien et surtout le grès bigarré fournissent à près des trois quarts de la région
qui forme le département des Vosges actuel une pierre à bâtir abondante, d’un grain un peu
gros, il est vrai, se prêtant généralement peu aux grandes délicatesses, mais au demeurant d’une
taille facile, au sortir de la carrière, et acquérant à l’air une extrême dureté.
La couleur rouge dominante de cette pierre, dont les nuances variées vont cependant par-
fois jusqu’au blanc, la rugosité de sa taille, où les coups de ciseau restent souvent visibles
dans les parements, les paillettes de mica qui illuminent le grès bigarré du moins, impriment
à la sculpture énormément d’accent, et, en général, aux monuments qui en sont construits, un
caractère étrange et d’aspect, un peu rude.
L’une et l’autre pierre se comporte à peu près de la même façon, et bien que d’une formation
et d’un âge géologiques différents, elles sont souvent difficiles à distinguer. Le grès vosgien
est assez généralement grossier et peu propre à la taille.
Si l’on excepte l’angle sud-est de l’arrondissement de Remiremont, où le granit règne sans
partage4, le domaine du grès s’arrête à peu près à une ligne oblique allant du nord à l’ouest,
de Domptail à Vrécourt, en passant par Rambervillers, Epinal, Dompaire, Vittel. Les régions
de Saint-Dié, de Bruyères et de Remiremont appartiennent au grès vosgien ; le grès bigarré
s’étend sur tout le reste.
A l’opposé, tout à fait dans l’angle nord-ouest du département, dans la région de Neufchâ-
teau, le haut bassin de la Meuse — on connaît le renom de la belle pierre calcaire de la
1. V. ci-dessous.
2. V. ci-dessous.
3. V. Richeri Gesta senon. eeclesiae, dans Monumenla Germaniae SS., t. XXV — Le chroniqueur Mathieu Paris,
également du XIII® -siècle, était aussi peintre, sculpteur et orfèvre. V. Haselof, dans Hist. de l'art. d’André Michel, t. II,
p. 346.
4. Cette région, jadis peu peuplée, est d’ailleurs totalement dépourvue de monuments anciens et d’une extraordi-
naire pauvreté archéologique. A part deux ou trois débris infimes et sans grande valeur, l’église abbatiale de Remire-
mont est le seul édifice du moyen âge que possède l’arrondissement dont cette ville est le chef-lieu.
 
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