INTRODUCTION
Depuis que l’on s’est mis à étudier notre art national, d éminents travaux d'ensemble ont tout
•d’abord jeté les fondements de la science ; d’autres sont venus ensuite pour enregistrer les ré-
sultats acquis, pour jalonner la route, pour marquer les étapes et pour guider les débutants.
Mais depuis longtemps déjà on a compris que ces œuvres générales ne suffisaient pas, et que
pour arriver à bien connaître l’histoire de cet art, il fallait se livrer à une étude minutieuse des
monuments, région par région, en commençant par les édifices les plus anciens qui nous res-
tent, ceux de l’époque romane.
Dans ce sens, de nombreuses et remarquables études ont déjà vu le jour et ont rendu à la
science de signalés services. Mais l’enquête est encore loin de s’être étendue à toutes les régions
et d’embrasser tous les documents dignes de ce nom. Des contrées entières restent à explorer.
C’est à Tune de celles-ci, l une des moins connues, et pourtant des plus dignes de l’être, que
le présent volume est consacré.
En comparaison des splendeurs que présente, par exemple, la Bourgogne, en comparaison
même de la magnifique floraison d’églises qui, de l’autre côté des Vosges, couvrit l’Alsace à
l’époque où les Hohenstaufen avaient fait de celte province active, riante et ensoleillée une de
leurs résidences favorites, ce qui subsiste des églises vosgiennes et même lorraines de ce temps
pourra sembler bien modeste. Elles sont cependant loin d’être dénuées d’intérêt. Les églises
majeures ne constituent pas à elles seules toute l’architecture religieuse ; il y a beaucoup à
apprendre même des églises de campagne. Elles nous mettent en relations plus intimes avec
nos vieux maîtres-maçons ; elles nous initient mieux à leurs travaux, à leurs progrès ; elles ont
beaucoup plus de chances delre l’expression véritable de l’art local et de son niveau.. Et, pour
ne parler que des églises lorraines, nous verrons qu’elles constituent bien, sinon une école,*mot
un peu ambitieux, du moins une véritable petite famille ayant eu son évolution propre et pré-
sentant des caractères bien spéciaux. Elles nous découvriront même quelques horizons sugges-
tifs.
Je tiens toutefois à déclarer que le présent ouvrage est surtout un travail d’analyse dont le
seul but est de faire connaître une série de monuments encore peu étudiés. Tout en formulant
les rapprochements que l’étude de ces monuments pourra me suggérer, tout en constatant les
analogies, j’éviterai d’en tirer des conclusions trop absolues et d’un ordre trop général: j’éviterai
Depuis que l’on s’est mis à étudier notre art national, d éminents travaux d'ensemble ont tout
•d’abord jeté les fondements de la science ; d’autres sont venus ensuite pour enregistrer les ré-
sultats acquis, pour jalonner la route, pour marquer les étapes et pour guider les débutants.
Mais depuis longtemps déjà on a compris que ces œuvres générales ne suffisaient pas, et que
pour arriver à bien connaître l’histoire de cet art, il fallait se livrer à une étude minutieuse des
monuments, région par région, en commençant par les édifices les plus anciens qui nous res-
tent, ceux de l’époque romane.
Dans ce sens, de nombreuses et remarquables études ont déjà vu le jour et ont rendu à la
science de signalés services. Mais l’enquête est encore loin de s’être étendue à toutes les régions
et d’embrasser tous les documents dignes de ce nom. Des contrées entières restent à explorer.
C’est à Tune de celles-ci, l une des moins connues, et pourtant des plus dignes de l’être, que
le présent volume est consacré.
En comparaison des splendeurs que présente, par exemple, la Bourgogne, en comparaison
même de la magnifique floraison d’églises qui, de l’autre côté des Vosges, couvrit l’Alsace à
l’époque où les Hohenstaufen avaient fait de celte province active, riante et ensoleillée une de
leurs résidences favorites, ce qui subsiste des églises vosgiennes et même lorraines de ce temps
pourra sembler bien modeste. Elles sont cependant loin d’être dénuées d’intérêt. Les églises
majeures ne constituent pas à elles seules toute l’architecture religieuse ; il y a beaucoup à
apprendre même des églises de campagne. Elles nous mettent en relations plus intimes avec
nos vieux maîtres-maçons ; elles nous initient mieux à leurs travaux, à leurs progrès ; elles ont
beaucoup plus de chances delre l’expression véritable de l’art local et de son niveau.. Et, pour
ne parler que des églises lorraines, nous verrons qu’elles constituent bien, sinon une école,*mot
un peu ambitieux, du moins une véritable petite famille ayant eu son évolution propre et pré-
sentant des caractères bien spéciaux. Elles nous découvriront même quelques horizons sugges-
tifs.
Je tiens toutefois à déclarer que le présent ouvrage est surtout un travail d’analyse dont le
seul but est de faire connaître une série de monuments encore peu étudiés. Tout en formulant
les rapprochements que l’étude de ces monuments pourra me suggérer, tout en constatant les
analogies, j’éviterai d’en tirer des conclusions trop absolues et d’un ordre trop général: j’éviterai