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ÉGLISES ROMANES DES VOSGES
Ce sont de semblables cordons festonnés à billettes et sans bandes verticales que l’on voit
exceptionnellement au sommet de la tour centrale octogonale de Sainte-Foi de Schlestadt, qui
est précisément, comme nous le verrons, une église plus lorraine qu’alsacienne (%ig. 4). L’arca-
ture retombant alternativement sur des colonnettes et sur des consoles qui orne l’abside de
cette même église à l’extérieur, ne forme pas, à proprement parler, un cordon d’arceaux : ce
serait dans tous les cas encore une interprétation faite par un artiste étranger à l'école rhénane.
Le procédé qui consiste à placer une assise de
pierres sur la diagonale, de façon à produire
une agréable alternance d’ombres et de lumières,
en en faisant un motif de décoration, motif que
l'on appelle parfois à dents d'engrenages, se
montre dans la partie basse des tours occiden-
tales de la cathédrale de Verdun, qui remontent
au XIe siècle, entourant le cintre des fenêtres.
On ne le rencontre plus en Lorraine au siècle
suivant L
Pendant la plus grande partie de l’époque ro-
mane, les escaliers à vis semblent avoir été
presque toujours construits sur voûtes rampan-
tes, en petits matériaux irréguliers, à bain de
mortier, sur couchis. Non seulement l’escalier
du croisillon nord du transept de l’église d’Epinal, qui doit dater de la fin du XL siècle, est
construit de la sorte, mais encore ceux qui conduisent aux clochers des églises de Champ-le-
Duc, de Vomécourt-sur-Madon, de Relanges, de Notre-Dame de Saint-Dié (V.), qui appartien-
nent, les trois derniers du moins, à la seconde moitié du siècle suivant. L’escalier du clocher
de Tantimont (V.) est formé de marches posées en éventail les unes sur les autres, sans voûtes,
de même celui du clocher de leglise d'Epinal, mais le premier a été ajouté après coup, l’autre
appartient déjà à l’architecture gothique.
DECORATION.
MOULURATION.
Il est bien difficile de caractériser les quelques essais informes de mouluration que présentent
les rares édifices qui nous restent du XIe siècle. Ou’il nous suffise de nous reporter à chaque
monument en particulier.
Au XIIe siècle, au contraire, les profils deviennent absolument précis et limités à un très
1. Il y on a un reste accompagnant un cordon d'arceaux à la tour méridionale de l’église de Marsal qui, précisé-
ment, présente des caractères absolument germaniques (v. ci-dessus).
ÉGLISES ROMANES DES VOSGES
Ce sont de semblables cordons festonnés à billettes et sans bandes verticales que l’on voit
exceptionnellement au sommet de la tour centrale octogonale de Sainte-Foi de Schlestadt, qui
est précisément, comme nous le verrons, une église plus lorraine qu’alsacienne (%ig. 4). L’arca-
ture retombant alternativement sur des colonnettes et sur des consoles qui orne l’abside de
cette même église à l’extérieur, ne forme pas, à proprement parler, un cordon d’arceaux : ce
serait dans tous les cas encore une interprétation faite par un artiste étranger à l'école rhénane.
Le procédé qui consiste à placer une assise de
pierres sur la diagonale, de façon à produire
une agréable alternance d’ombres et de lumières,
en en faisant un motif de décoration, motif que
l'on appelle parfois à dents d'engrenages, se
montre dans la partie basse des tours occiden-
tales de la cathédrale de Verdun, qui remontent
au XIe siècle, entourant le cintre des fenêtres.
On ne le rencontre plus en Lorraine au siècle
suivant L
Pendant la plus grande partie de l’époque ro-
mane, les escaliers à vis semblent avoir été
presque toujours construits sur voûtes rampan-
tes, en petits matériaux irréguliers, à bain de
mortier, sur couchis. Non seulement l’escalier
du croisillon nord du transept de l’église d’Epinal, qui doit dater de la fin du XL siècle, est
construit de la sorte, mais encore ceux qui conduisent aux clochers des églises de Champ-le-
Duc, de Vomécourt-sur-Madon, de Relanges, de Notre-Dame de Saint-Dié (V.), qui appartien-
nent, les trois derniers du moins, à la seconde moitié du siècle suivant. L’escalier du clocher
de Tantimont (V.) est formé de marches posées en éventail les unes sur les autres, sans voûtes,
de même celui du clocher de leglise d'Epinal, mais le premier a été ajouté après coup, l’autre
appartient déjà à l’architecture gothique.
DECORATION.
MOULURATION.
Il est bien difficile de caractériser les quelques essais informes de mouluration que présentent
les rares édifices qui nous restent du XIe siècle. Ou’il nous suffise de nous reporter à chaque
monument en particulier.
Au XIIe siècle, au contraire, les profils deviennent absolument précis et limités à un très
1. Il y on a un reste accompagnant un cordon d'arceaux à la tour méridionale de l’église de Marsal qui, précisé-
ment, présente des caractères absolument germaniques (v. ci-dessus).