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PLAN

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lonnes isolées. Seule, la crypte de la petite église prieurale de Blanzey n’est pas subdivisée et
comprend seulement, en avant de son abside, une travée carrée.
Ea chapelle des Templiers de Metz, qui paraît daler de la lin du XIIe siècle, est le seul
exemple d’église en rotonde subsistant sur le sol lorrain : encore est-elle de petites dimensions
et appartient-elle à un ordre qui affectionnait ce plan comme étant celui du Saint-Sépulcre à
Jérusalem.
L’église de Notre-Dame de l’abbaye de Senones, commencée au XIIe siècle par l’abbé An-
toine de Pavie, et consacrée après sa mort, en 1153, en présentait un autre spécimen bien plus
important et plus intéressant, avec bas-côté annulaire, chœur et clocher. Elle fut démolie en
1708, mais dom Calrnet en a publié un plan et une coupe qui peuvent en donner une idée appro-
ximative 1 (fig. 271). Le beau temps des églises à plan rayonnant était un peu passé. On en cons-
truisait cepedant encore en Italie. Faut-il voir à Senones un souvenir du pays d’origine de
l’abbé Antoine de Pavie? Mais dans les pays rhénans, la renommée des chapelles palatines de
Thionville, de Nimègue2 et surtout d’Aix-la-Chapelle, à laquelle était attaché le souvenir du
grand empereur 3, et on en éleva un assez grand nombre jusqu’au XL siècle 4, et même au
XIIe. Le comte Henri de Salm reconstruisant l’église Notre-Dame « inlra domum » près de la
cathédrale de Metz, lui donna la forme circulaire d’où elle tira son nom de Notre-Dame la
Ronde.
Non loin de Senones, à Honcourt, dans le Val de Villé, en Alsace, une chapelle en rotonde
avait été construite en 1186. Elle était souvent comparée à celle de Senones5. Elle fut démolie
en 1782 6. Elle était d’un style absolument germanique avec cordons d’arceaux et bandeaux ver-
ticaux. Il sera peut-être intéressant d’observer qu’une région où on a continué si longtemps à
construire des églises sur plan rayonnant est peut-être celle où les églises avec déambulatoire
sont le moins fréquentes.
Nous avons vu qu’une tour s’élevait souvent soit sur la croisée du transept, soit sur une travée
de chœur précédant l’abside. Nous étudierons plus loin le nombre et l'emplacement des tours
et des clochers.

1. V. ci-dessous
2. Louis le Pieux avait fait élever eu 939, dans son palais de Thionville, une chapelle « instar Aquensis » (Con-
nuat. de Reginon dans Monum. Germ. SS., t. I, p. 6i8). Cette chapelle n’existe plus, mais celle qu’il avait fait con-
struire dans son palais de Nimègue est parvenue jusqu’à nous, quoique remaniée.
3. Peut-être faut-il y ajouter celle de l’immense et célèbre rotonde de St-Bénigne de Dijon, fondée en 1001 par
saint Guillaume.
4. Celles de Mettlach, près de Trêves, construite à la fin du Xe siècle ; d’Ottmarsheim (Alsace), dédiée en 1049 par
le pape saint Léon IX, existent encore. On peut y ajouter la très curieuse petite église en forme de quatrefeuille
d’Avoisheim (Alsace), qui doit dater aussi du XIe siècle — défigurée au XVIIIe — et que l’on considère généralement
comme un ancien baptistère.
5. Voyage de Dom Ruinart en Lorr. et en Alsace. Itcr lilterarium, dans les Œuvres posthumes de Mabiüon, t. III,
p. 428. (Traduct. franc, dans Docum. sur l'hist. de Lorraine, t. VII, p. 48); — V. aussi, Calmet, Notice, t. I, p. 472;
Hist. de Senones, édit. Dinago, p. 26. — Du temps de dom Calmet, cette église, dévastée au XVIe siècle lors de
la guerre des paysans, était encore abandonnée.
6. Dans les papiers de Silbermann, il y en avait un dessin reproduit par Straub, dans Congrès archéol., XXVIe session
tenue à Strasbourg, 1860, et dans Kraus, Kunst und Alterthum im Unter Elsass, p. 113.
 
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