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EGLISES ROMANES DES VOSGES
BOUZEMONT.
Canton de Doinpaire. — Doyenné de Jorxey, diocèse de Toul.
Bouzemont était le chef-lieu d’un ban. « Au XIVe siècle, dit Durival1 2, le chapitre de Saint-
Gengoult de Toul donna au duc Thiébaut II, la moitié de ce ban, pour protéger l’autre. »
Situé sur une hauteur assez escarpée, sur l’importante voie romaine de Corre à Charmes,
par où se faisait le transbordement des marchandises de la Saône à la Moselle, le village de
Bouzemont semble une localité assez ancienne. On y a découvert de nombreuses antiquités
gallo-romaines : des tombes, des armes, des bijoux, des médaillons, des substructions consi-
dérables, avec des fragments des peintures, et notamment deux bœufs en pierre sculptée,
aujourd’hui au musée d’Epinal3.
La terre de Bouzemont fut donnée par saint Gérard, evêque de Toul (963-994), «à l’église de
Saint-Gengoult de cette ville, qu’il avait fondée3.
Sous levêque Bruno de Dagsbourg (1026-1049), le futur saint Léon IX, Eudes, comte de
Champagne, avait brûlé une partie de la ville de Toul et notamment l’église de Saint-Gengoult
et plusieurs autres4. L’évêque Udo, successeur de Bruno sur le siège de Toul, la rétablit, et,
par un acte de 1061, confirma tous ses biens, en lui en ajoutant de nouveaux. Parmi les biens
confirmés, il cite « toute la possession de la villa dite de Bouzemont, avec l'intégralité de
l’église en l’honneur de saint Georges, que nous avons récemment reconstruite de fond en
comble 5 6. » C’est, comme on le voit, un document absolument de premier ordre.
ÉGLISE PAROISSIALE SAINT-GEORGES.
Telle qu’elle se comporte actuellement (lig. 105), cette église comprend une nef avec bas-côtés.
A l’extrémité orientale de cette nef, se trouvent une sorte de transept étroit, débordant les bas-
côtés, mais ne les dépassant pas en hauteur, et une abside à cinq pans. Un énorme clocher
carré s’élève hors œuvre sur la façade occidentale.
Disons tout de suite que l’église fut, en 1543 G, entièrement couverte par des voûtes sur croi-
sées d’ogives et que l’abside polygonale actuelle, de style gothique flamboyant et couverte de
même, doit dater entièrement de la même époque. Seule, la voûte du croisillon sud date du
XIIIe siècle.
A l’exception de ses voûtes, dont il est aisé de faire abstraction, la nef tout entière appar-
1. Descripl. de la Lorraine et, du, Barrois, t. III, p. 59.
2. V. Jollois, Antiquités des Vosges. — Parisot, Annuaires du départ, des Vosges de 1823 cl 1824. — H. Lepage,
Statist. des Vosges, p. 68.
3. Calmet, Hist., t. I, col. 1016.
4. Calmet, Hist., t. I, col 1047.
5. 1061. « Omnem quoque possessionem villae quae dicitur Bosonis montis, cum integra ecclesia in honore sancti
Georgii martyris, quam noviter a fundamentis reslruximus. » Rétablissement de la collégiale Saint-Gengoult de Toul.
Calmet, Hist., t. I, pr., col. 454.
6. Cette date est gravée en chiffres arabes sur un cul-de-lampe qui reçoit les nervures de la voûte au bas-côté sud.
EGLISES ROMANES DES VOSGES
BOUZEMONT.
Canton de Doinpaire. — Doyenné de Jorxey, diocèse de Toul.
Bouzemont était le chef-lieu d’un ban. « Au XIVe siècle, dit Durival1 2, le chapitre de Saint-
Gengoult de Toul donna au duc Thiébaut II, la moitié de ce ban, pour protéger l’autre. »
Situé sur une hauteur assez escarpée, sur l’importante voie romaine de Corre à Charmes,
par où se faisait le transbordement des marchandises de la Saône à la Moselle, le village de
Bouzemont semble une localité assez ancienne. On y a découvert de nombreuses antiquités
gallo-romaines : des tombes, des armes, des bijoux, des médaillons, des substructions consi-
dérables, avec des fragments des peintures, et notamment deux bœufs en pierre sculptée,
aujourd’hui au musée d’Epinal3.
La terre de Bouzemont fut donnée par saint Gérard, evêque de Toul (963-994), «à l’église de
Saint-Gengoult de cette ville, qu’il avait fondée3.
Sous levêque Bruno de Dagsbourg (1026-1049), le futur saint Léon IX, Eudes, comte de
Champagne, avait brûlé une partie de la ville de Toul et notamment l’église de Saint-Gengoult
et plusieurs autres4. L’évêque Udo, successeur de Bruno sur le siège de Toul, la rétablit, et,
par un acte de 1061, confirma tous ses biens, en lui en ajoutant de nouveaux. Parmi les biens
confirmés, il cite « toute la possession de la villa dite de Bouzemont, avec l'intégralité de
l’église en l’honneur de saint Georges, que nous avons récemment reconstruite de fond en
comble 5 6. » C’est, comme on le voit, un document absolument de premier ordre.
ÉGLISE PAROISSIALE SAINT-GEORGES.
Telle qu’elle se comporte actuellement (lig. 105), cette église comprend une nef avec bas-côtés.
A l’extrémité orientale de cette nef, se trouvent une sorte de transept étroit, débordant les bas-
côtés, mais ne les dépassant pas en hauteur, et une abside à cinq pans. Un énorme clocher
carré s’élève hors œuvre sur la façade occidentale.
Disons tout de suite que l’église fut, en 1543 G, entièrement couverte par des voûtes sur croi-
sées d’ogives et que l’abside polygonale actuelle, de style gothique flamboyant et couverte de
même, doit dater entièrement de la même époque. Seule, la voûte du croisillon sud date du
XIIIe siècle.
A l’exception de ses voûtes, dont il est aisé de faire abstraction, la nef tout entière appar-
1. Descripl. de la Lorraine et, du, Barrois, t. III, p. 59.
2. V. Jollois, Antiquités des Vosges. — Parisot, Annuaires du départ, des Vosges de 1823 cl 1824. — H. Lepage,
Statist. des Vosges, p. 68.
3. Calmet, Hist., t. I, col. 1016.
4. Calmet, Hist., t. I, col 1047.
5. 1061. « Omnem quoque possessionem villae quae dicitur Bosonis montis, cum integra ecclesia in honore sancti
Georgii martyris, quam noviter a fundamentis reslruximus. » Rétablissement de la collégiale Saint-Gengoult de Toul.
Calmet, Hist., t. I, pr., col. 454.
6. Cette date est gravée en chiffres arabes sur un cul-de-lampe qui reçoit les nervures de la voûte au bas-côté sud.