ISCHES
I
très anciennement usité, et qui doit avoir ses origines dans l’architecture antique, a dû se
développer dans le midi de la France et particulièrement en Bourgogne, où il a essaimé dans
le reste de la France, en Suisse et en Allemagne, peut-être par l’intermédiaire des ordres reli-
gieux, et notamment des Cisterciens qui en ont fait fréquemment usage F
Les voûtes, qui sont extrêmement massives, sont construites sur couchis, en énormes blocs
de pierres bruts 1 2, et. crépies à l’intrados. Celle de la nef Qig. 169, 170) est renforcée à chaque
travée par un arc doubleau profilé suivant une plate-bande et un gros boudin. Ces arcs dou-
Pig. 169. — ÉGLISE D’iSCHES — VUE INTÉRIEURE DE LA NEF, VERS L’OUEST.
bleaux retombent sur des demi-colonnes interrompues, appuyées au mur goutterot, dans lequel
elles viennent se perdre à environ 50 centimètres plus bas que leurs chapiteaux. Ceux-ci sont
assez simples : leur corbeille peu élevée n’est ornée que de quelques feuilles lancéolées assez lar-
ges, parfois placées deux l’une sur l’autre ; leurs astragales sont en forme de baguette. La mou-
1. Cf. notamment les églises cisterciennes de Fontenay (Côte-d’Or), de Saint-Pathus (Seine-et-Marne) et même celle
assez voisine de Trois-Fontaines (Marne), malheureusement défigurée au XVIIIe siècle, mais dont les ruines sont
encore fort intéressantes. Cette dernière église, qui doit être voisine de l’an 1200, a sa nef voûtée sur croisées d’o-
gives.
En Lorraine, on peut encore citer la collégiale de Liverdun (M.-et-M.), qui m’a été signalée par M. André Philippe,
et dont les bas-côtés sont voûtés de la sorte. Cette dernière église appartient à une époque très avancée, peut-être même
aux premières années du XIIIe siècle.
2. L’extrados de ces voûtes, dans la partie située à l’ouest du clocher du moins, présente un véritable chaos de
quartiers de roches d’un aspect presque cyclopéen. La voûte de la seconde partie est un peu plus légère.
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très anciennement usité, et qui doit avoir ses origines dans l’architecture antique, a dû se
développer dans le midi de la France et particulièrement en Bourgogne, où il a essaimé dans
le reste de la France, en Suisse et en Allemagne, peut-être par l’intermédiaire des ordres reli-
gieux, et notamment des Cisterciens qui en ont fait fréquemment usage F
Les voûtes, qui sont extrêmement massives, sont construites sur couchis, en énormes blocs
de pierres bruts 1 2, et. crépies à l’intrados. Celle de la nef Qig. 169, 170) est renforcée à chaque
travée par un arc doubleau profilé suivant une plate-bande et un gros boudin. Ces arcs dou-
Pig. 169. — ÉGLISE D’iSCHES — VUE INTÉRIEURE DE LA NEF, VERS L’OUEST.
bleaux retombent sur des demi-colonnes interrompues, appuyées au mur goutterot, dans lequel
elles viennent se perdre à environ 50 centimètres plus bas que leurs chapiteaux. Ceux-ci sont
assez simples : leur corbeille peu élevée n’est ornée que de quelques feuilles lancéolées assez lar-
ges, parfois placées deux l’une sur l’autre ; leurs astragales sont en forme de baguette. La mou-
1. Cf. notamment les églises cisterciennes de Fontenay (Côte-d’Or), de Saint-Pathus (Seine-et-Marne) et même celle
assez voisine de Trois-Fontaines (Marne), malheureusement défigurée au XVIIIe siècle, mais dont les ruines sont
encore fort intéressantes. Cette dernière église, qui doit être voisine de l’an 1200, a sa nef voûtée sur croisées d’o-
gives.
En Lorraine, on peut encore citer la collégiale de Liverdun (M.-et-M.), qui m’a été signalée par M. André Philippe,
et dont les bas-côtés sont voûtés de la sorte. Cette dernière église appartient à une époque très avancée, peut-être même
aux premières années du XIIIe siècle.
2. L’extrados de ces voûtes, dans la partie située à l’ouest du clocher du moins, présente un véritable chaos de
quartiers de roches d’un aspect presque cyclopéen. La voûte de la seconde partie est un peu plus légère.