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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0019
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L'ÉCLIPSÉ

CHOSES ET AUTRES

A l'occasion du nouvel an, la police a saisi, chez des con-
fiseurs et des épiciers, quantité de dragées et de bonbons
coloriés avec des matières insalubres. Ces friandises de
toutes couleurs ont été prosaïquement jetées dans les
égouts, comme de vulgaires détritus.

— C'est inouï, dit un naïf voisin à un épicier ainsi exé-
cuté. Comment, dans les égouts! Et vous avez laissé faire
comme ça sans rien dire ?

— Que voulez-vous? répondit l'industriel qui savait qu'il
était dans son tort. Des goûts et des couleurs, il ne faut
point discuter !

' Un acheteur entrait, l'autre jour, chez Dentu, le plus
aimable des éditeurs et qui possède à fond l'art de faire
attendre les auteurs sans les impatienter.

Le client désirait le livre si curieux de Tissot sur la
Prusse

— Monsieur, dit-il en s'adressant à Sauvestre, je voudrais
le Pays des pillard*.

— Cet homme est enrhumé, pensa le gérant si connu de
la célèbre librairie; puis il ajouta tout haut :

— Vous voulez dire le Pays des milliards?

— Oh! monsieur, c'est'exactement la même chose!

*

Un mot attribué à M. Nigra, ambassadeur d'Italie, qui
l'aurait dit au dernier, c'est-à-dire au premier bal de
l'Elysée.

On causait politique.

Un gentilhomme, qui tient aux plus vieilles familles et
aux plus vieilles idées de France, lui demandait ce qu'il
pensait de l'avenir réservé à la Constitution actuelle, fille
de M. Wallon, comme on sait.

— Pour moi, répondit l'ambassadeur, je crois qu'elle ira
loin. Je n'ai qu'à invoquer notre proverbe italien, si juste
et si pratique :

Chi va piano, va sano,

E chi va sano, wa-^emtano.

Un dernier souvenir de la quasi-défunte Assemblée.

Pour peu que vous soyez allé à Versailles voir fabriquer
des sénateurs, vous saurez qu'on a nommé trains-charrette
les trains-omnibus qui desservent toutes les stations et
qui, comme célérité, rappellent l'heureux temps des cou-
cous.

Dans les derniers jours de la session, plusieurs députés,'
parmi lesquels M. Talion, un Auvergnat du Puy-de-Dôme,
avaient eu la malechance de tomber sur un de ces trains
pour revenir à Paris.

On eut le temps d'étudier l'étymologie du nom.

— Pourquoi diable, dit quelqu'un, train-charrette ?

— C'est bien simple, répondit M. Talion, puisqu'il ch'ar-
r.ête partout.

Un brave campagnard et sa femme, étant à Paris, s'en
allèrent voir un gros mélodrame.

Au quatrième acte, ily avait un orage.

Au second coup de tonnerre, la femme poussa le mari :

— Je me disais aussi... il y a huit jours que je sens
l'orage dans tous les membres.

GEORGES STENNE.

Gazette à la main

S'il était besoin d'un convoi de première classe pour en-
terrer ci; pauvre diable de Carnaval, — enrhumé, rachiti-
que, aîgrotant, morfondu, — les Variétés se sont chargées
de le fournir.

Rien de funèbre comme leur bal costumé de samedi. Peu
de femmes, et quelles femmes ! Une demi-douzaine de far-
ceuses de la maison, — les Ghinassi, les Estradère, les Rose-
Marie, les Heumann, — en quête d'un souper ou d'un
louis...

Chez ces messieurs, pas apparence d'entrain, d'origina-
lité, d'humour. Un ennui inamovible. Par anticipation, l'on
se serait cru au Sénat...

Pas l'ombre d'une intrigue, surtout...

Je me trompe...

Une dame assez répandue dans le monde des Parnassiens
avait adressé à plusieurs Rastignacs de sa connaissance une
sorte de lettre-circulaire avec quelque chose d'approchant :

« Avez-vous la mémoire du cœur?

« Si oui, trouvez-vous au foyer, — à deux heures, — près
la cheminée.

« Ayez un gardénia blanc à la boutonnière.
« J'aurai un nœud jonquille sur l'épaule
« Mystère et discrétion. »

A deux heures du matin, une botte de gardénias blancs
encombrait la cheminée du foyer.

Inutile d'ajouter que la dame ne vint point, n'est-ce pas?

Un des exportants s'est vengé de cette mystificatrice en
l'affublant d'un sobriquet caractéristique :

Il l'a appelée la ratazzi des batignolles.

Un nom trouvé, quoi!

On voyait, — il y a quelques années, — pour cinquante
centimes, dans l'avenue de la Grande-Armée, un jardin figu-
rant en relief et en creux la France, ses divisions politi-
ques, ses bassins, ses vallées, ses montagnes, ses fleuves
et leurs principaux affluents.

On enjambait d'un département dans l'autre, en franchis-
sant des rivières comme des ruisseaux de nos rues ; car
l'eau, projetée par de petits robinets simulant des sources
sous des blocs de rocaille, coulait par la pression d'une
pompe refoulante, — mue à bras par un domestique caché
dans un pavillon voisin.

Un jour, un étudiant lyonnais terminait ses études géo-
graphiques du baccalauréat sur cette carte en relief. 11 s'était
porté au confluent de la Mulatière.Le démonstrateur pompait
de toutes ses forces, mais le mécanisme était rouillé et récla-
mait de l'huile : l'eau suintait péniblement dans les ri-
goles...

Cependant, déjà, la Loire, la Seine, le Rhin et la Gironde
commençaient à fonctionner; la Saône, même, donnait
signe de présence, lorsque notre étudiant se mit à crier :

— Hé! là-bas! votre Rhône ne coule pas!...

Le démonstrateur, mettant le nez à la fenêtre du pavillon,
répliqua aigrement :

— Parbleu! monsieur, un peu de patience! Attendez que
le lac de Genève soit plein.

Une dame passait — pendant l'un des derniers grands
froids — avec son mari sur la place de la Rourse.

Remarquant plusieurs groupes d'individus, qui, malgré
la bise et la gelée, causaient en dehors des grilles, elle de-
manda :

— Mon ami, quels sont donc ces messieurs qui restent
ainsi à la porte ?

— Ça, ma chère, répondit le mari, ce sont des marrons
glaces. Ce qui leur manque, hélas ! c'est le sac.

Reprise de Gaspardo le Pêcheur

Avec Lazare le Pâtre et le Sonneur de Saint-Paul, Gaspardo
le Pêcheur — qui les a précédés— est le type le mieuxréussi
de ces drames de Rouchardy, à charpente enchevêtrée
inextricablement, — pleins de péripéties surprenantes, de
rencontres fabuleuses, de reconnaissances inouies, qui ont
eu le don de remuer de fond en comble le public du boule-
vard du Crime et d'intéresser même des spectateurs plus
littéraires par la variété et l'imprévu des événements.

Cette reprise, — curieuse à étudier comme une carcasse
du ptérodactyle ou d'iethyosaurien, — est interprétée, au Châ-
telet, avec autant de talent que de conviction par MM. Gou-
get, Maurice Simon et Coulombier.

Ce dernier est un ancien général... du Cirque. Il a joué
les pièces militaires de Ferdinand Laloue et de Fabrice
Labrousse avec Gautier, avec Edmond Galand, avec Wil-
liams, avec Gobert : Gobert, qui, sous le costume dé Napo-
léon Ier, soulevait dans la salle des tonnerres de bravos,
quand il entrait avec sa redingote grise, quand il ôtait son
petit chapeau, quand il tirait sa tabatière...

XX

Gobert n'avait pas de mémoire ; aussi, quand, dans ses
rôles, il avait quelque lettre à lire, prenait-on soin de la
lui copier à l'avance.

Un soir, dans je ne sais plus quel ouvrage, l'Empereur
devait recevoir une dépêche assez longue des mains de l'un
de ses aides de camp et en donner connaissance à son état-
major réuni.

L'aide de camp, c'était Gautier, — le loustic du théâtre.
N'imagina-t-il pas de substituer une feuille de papier blanc
à la dépêche écrite que le régisseur lui avait remise ? Puis,
le moment venu, il arriva en scène et présenta son pli à
l'Empereur.

Gobert prit la dépêche, la décacheta d'un geste bref, et,
s'apercevant du tour, rendit gravement le papier à Gautier
en lui disant :

— Lisez vous-même, colonel.

Gautier ne savait pas un traître mot du contenu de la
lettre : il perdit la tête, resta en plan, et fut sifflé.

XX

Une autre fois, dans une autre pièce, on devait amener à
Napoléon un vieux grenadier que le souverain décorait
devant le front du régiment.

L'acteur qui jouait le grenadier était en retard.

Le public commence à s'impatienter.

Gobert, ne sachant plus que faire pour occuper la scène,
s'adresse à Coulombier, qui représentait Duroe :

— Prévenez-moi, maréchal, dès que le grenadier sera
arrivé...

Et il rentre dans la coulisse.

Coulombier s'incline profondément; puis, se tournant
vers l'un des comparses en uniforme d'officier qui l'entou-
rent :

— Prévenez-moi, général, dès que ie grenadier sera
arrivé...

Et il suit Gautier.

Ce qu'il y a de mieux, c'est que le grenadier n'arriva
pas :

Il était tombé dans une trappe, et l'on ne le retrouva que
le lendemain... chez le marchand devin. On en fut quitte
pour couper la scène. Le public n'y vit que du feu.

XX

C'était l'époque où, dans la République, l'Empire et les Cent-
Jours, un écuyer, après avoir, au premier acte, accompagné
Ronaparte sur un champ de bataille en qualité de colonel
de hussards, figurait, au deuxième, dans un bal donné aux
Tuileries par l'impératrice Joséphine.

A l'instant d'effectuer son entrée, on s'aperçoit qu'il est
encore en selle.

— Eh bien, lui crie le régisseur, descendez, descendez
donc vite !

Le cavalier refusa péremptoirement. On eut beau lui
faire observer que l'acte se passait dans l'intérieur des ap-
partements impériaux. A toutes les objurgations, il répondit
invariablement qu'ayant un rôle à cheval, il le jouerait à
cheval. La seule concession que l'on put obtenir de lui, fut
qu'il assisterait à la fête de l'impératrice à pied, - mais en
tenant sa monture par la bride.

Le mot de la fin

Le peintre X... est un peu chauve.

Aussi les petites dames, qui fréquentent le café ie Laro-
chefoucauld, se livrent-elles à mainte plaisanterie à cet
endroit.

Hier, X..., attablé, faisait un cent de piquet. Une jeune
personne, peu renommée pour la suavité de son haleine, se
glisse avec précaution derrière lui et se met à lui souffler
légèrement sur le crâne.

Le peintre, froidement, et sans se retourner :

— Garçon, fermez donc la porte des lieux !

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