L'ECLIPSE
gnes riantes qui l'entourent,— ainsi que des fleurs bordent
les pierres d'une nécropole,—que la vingt-quatrième heure
de la journée venàit de s'éteindre irrévocablement, un
-liomme de fort petite taille, vêtu d'un ignoble' habit noir
dont la queue carrée lui battait les talons, allongeait le pas,
autant que cela était en son pouvoir du moins, sur la large,
chaussée du pont de Westminster.
Il venait de quitter les quartiers riches et se dirigeait
résolûment du côté de ce quartier que les Anglais eux-
mêmes appellent : le sale Lambeth.
Le petit individu que nous prenons la liberté de vous
présenter, en pareil endroit, et à cette heure indue, portait
sur la tête, comme complément indispensable de sa triste
toilette, un vaste et pyramidal chapeau blanc à longs poils
que le vent aigre de la Tamise brossait à contre-sens avec
une fantaisie et un sans-gêne remarquables.
Mais M. Samuel Coq (Esq., membre du Club des Coqs, et
figurant au théâtre de Chaucer-Street), — car tels étaient
les noms et titres du passant solitaire que nous venons de
vous signaler, - n'était pas d'humeur à remarquer, pour
s'en divertir, les témérités de la brise, et tendant le dos, il
filait rapidement sur le pont vide. i ».,,■-_
M. Samuel Coq avait hâte de regagner son domicile légal,
situé dans une des plus lamentables rues du quartier que
nous avons qualifié de sale, et non sans raison, quelques
lignes plus haut. , .
La pluie qui transformait son couvre-chef en une espèce
de chien noyé de forme nouvelle, s'insinuait également
entre ses cheveux ras et le col de son habit, et cela faisait
naître dans l'âme de M. Samuel Coq un nombre considé-
rable de sensations des plus désagréables, en même temps
qu'un vif désir de s'y soustraire.
Donc, M. Samuel Coq, fort admiré dans tous les public-
houses de Chaucer-Street pour son talent d'imitateur de cris
d'animaux, et spécialement pour sa supériorité dans l'art
de contrefaire le chant du coq, fuyait la bruine et le froid,
et arpentait de son pas le plus vite les rues boueuses de la
rive droite du fleuve.
M. Samuel réalisait, nous ne saurions trop le dire, en
chair ou en os, l'image employée jadis par Platon lorsqu il
donna sa célèbre définition de l'homme.
M. Samuel était effectivement — « un coq à deux pieds et
sans ailes.»
Le directeur du théâtre de Chaucer-Street avait absolument
besoin de l'aidede M. Samuel, Esq., lorsque,—àla demande
générale, — il donnait au public une représentation
d'Hamlet.
M. Samuel était alors chargé d'annoncer, — de la coulisse
et au moyen d'un cri retentissant, — au père de l'infortuné
prince de Danemark, que l'heure était venue pour lui de '
quitter la terrasse du château d'Rlseneur, et de rentrer aux
gouffres sulfureux. , , ,
Ponctuel, il saluait la naissance du jour avec un talent
merveilleux qui faisait l'admiration des connaisseurs épars
dans la salle. , ," ',,
En outre, dans une taverne obscure du Borough, décorée
du titre sonore de Club des Coqs, M. Samuel passait toutes
les soirées qu'il ne consacrait pas aux mystères de fart
dramatique à imiter, derrière un rideau, pour la plus
grande joie des habitués de l'endroit, le cri des gallinacés
de toute provenance et de tout âge, et des oiseaux des
champs.
Aimable vocation !
Cependant, dérogeant à ses habitudes, le soir même du
jour où nous rencontrons M. Samuel, cet artiste venait de
plonger Roméo et Juliette dans le désespoir, en faisant
entendre à leurs oreilles surprises la douce ,et perçante
mélodie de l'alouette matinale. • . _
Mais, oubliant les tendres adieux échangés sur 1 échelle
de soie par les deux amants, M. Samuel continuait, transi,
couvert de boue, à s'engouffrer dans le dédale des voies
étroites de son cher Lambeth.
Déjà sur ses lèvres minces un pâle sourire se dessinait ;
déjà, luisante aux rayons du gaz, il apercevait la porte de
son pauvre logis, quand l'aboi plaintif d'un chien qui éclata
tout à coup près de lui le fit tressaillir.
« Allons, voilà un chien qui va passer une mauvaise nuit,
se dit M. Samuel en songeant à son lit maigre, mais sec et
chaud. Pas de chance, le toutou !»
Le chien hurla de nouveau d'une manière vraiment lu»
§ubre- „ ,„
« Il appelle son maître. Pauvre bête! » murmura M. Sa-
muel qui avait, comme Crébillon le père, des tendresses
de bon Samaritain pour les chiens perdus ou blessés.
La malheureuse bête gémit encore une fois de façon a
déchirer l'âme de son unique auditeur.
M. Samuel, qui, avait le cœur le plus doux du monde,
pensa en ce moment que la pluie et la froidure étaient
exactement aussi pénibles pour un être à quatre pattes que
pour une créature à deux jambes, et comme il se rappela
aussi certain vieux tapis de sa chambre sur lequel avait
dormi pendant de longues années Tin chat ventripotent,
l'idée lui vint tout naturellement d'inviter le chien perdu,
qui semblait implorer son aide, à venir se sécher dans son
appartement de garçon.
« Oui, dit tout haut M. Samuel Coq, il serait humain
d'offrir pour cette nuit, mais pour cette vilaine nuit seule-
ment, un asile à ce pauvre animal. »
Et il ajouta, cette fois en parlant au ehien perdu qui était
venu se planter à côté de lui :
« Mon garçon, si tu veux me suivre, je t'accorde le denier
du pauvre : un toit et un lit. Allons viens? pstt. »
Le chien ne se le fit pas répéter. Encouragé par une
caresse de M. Samuel, il se mit à gambader' joyeusement
autour du petit homme, en jappant avec force.
« Eh! eh! petit, fit M. Samuel, tu me semblés facile à
consoler. Mais, je te préviens, demain, à l'aube, je te rends
la clef des rues. Ainsi, pas tant de reconnaissance. Mar-
chons! »
M. Samuel, qui avait stoppé un instant dans la rue comme
un steam-boat devant un débarcadère, se remit en route,
suivi de son chien, lequel se trouvait être un caniche de
dimensions solides.
M. Samuel était bon, on le voit. En outre, ce soir-là, dans
le gousset gauche de son gilet chantait agréablement une.
petite somme (une vingtaine de schellings), fruit de ses
travaux au théâtre de Chaucer-Street. (Ilamlet et Roméo
combinés.)
Rien ne dispose à la douce humeur et à la charité aima-
ble comme la voix encourageante des schellings qu'on a
bien et rudement gagnés.
Le couple bizarre s'introduisit enfin dans une petite ma-
sure basse, précédée d'un pitoyable jardin sans fleurs ni
verdure, qui s'élevait à deux minutas de l'endroit de leur
rencontre. C'était là la demeure du Coq dont les accents
font s'évanouir l'Ombre dmpère d'Hamlet.
Comme Samuel franchissait la limite de ses domaines,
deux hommes appartenant à cette classe de la société bri-
tannique que l'on appelle — les hirondelles de la boue —
passèrent à côté de lui.
Le chien perdu alla les flairer tranquillement; puis, sans
mot dire, il revint sur les talons de son maître improvisé,
et entra avec ce dernier dans la chambre dont l'un des coins
lui était offert.
,« Aurais-tu de mauvaises connaissances ? » dit en riant
M. Samuel à son compagnon, tout en arrangeant à son
intention une couche confortable au pied du lit.
Naturellement le chien perdu ne fit aucune réponse à la
supposition peu aimable de M. Samuel. Il se borna à tom-
ber comme accablé sur le fragment de tapis qui faisait
partie intégrante de l'hospitalité qu'on voulait bien lui
donner.
M. Samuel se coucha à son tour, avec autant de simpli-
cité q'J? son hôte, à peu de chose près.
Et dix minutes après, tous deux se livraient aux délices
(Tua sommeil sonore et profend.
Vers deux heures du matin, M. Samuel, qui rêvait Coq
(peut-être pensait-il à jouer le rôle de ces beaux Bentham
dont le cocorico était si cher à Clarisse Harlowe), fut tiré
des béatitudes du repos par les gémissements pressants du
chien, qui tantôt allait gratter à la porte de la chambre, et
tantôt, s'escrimant des pattes contre les draps du lit, avait
l'air d'implorer une seconde d'attention de la part de celui
qui y était couché.
« Àlléns, pas tant de bruit, bégaya M. Samuel, revenu au
sentiment de la réalité. Pas tant de bruit. Tu veux sortir ?
Eh bien, cela fait admirablement mon affaire. Je vais
t'ouvrir la porte. »
Et faisant ce qu'il disait, M. Samuel alla à tâtons, mau-
dissant l'obscurité beaucoup et un peu le chien aussi, entre-
bâiller l'huis en question.
Le chien s'élança dehors, preste comme une flèche.
« Les chiens, c'est comme les hommes, dit M. Samuel en
se recouchant. Us ne disent pas souvent merci. »
Le lendemain, quand le jour entra avec le brouillard par
les fentes de la fenêtre de la chambre rle M. Samuel, celui-
ci , après s'être étiré, se mit en mesure de procéder aux
soins peu nombreux de sa toilette.
« Où diable est mon gilet? » dit-il tout à coup.
M. Samuel, étonné, regarda sous son lit.
« Ce maudit chien l'aura fait tomber, » pensa-t-il.
Mais le gilet n'était pas plus sous le lit que dessus, ou à
côté, dans la ruelle.
Le gilet avait disparu définitivement.
M. Samuel constata son absence avec une horrible et
légitime grimace.
Puis, après un moment de réflexion, un soupçon, qui
devint une certitude, s'installa dans son esprit.
« C'était un chien dressé ! » dit-il enfin avec autant de
regret pour ses schellings que d'admiration pour le voleur
qui avait appris au caniche menteur ce genre d'exercice
aussi étonnant que nouveau ; puis, il se plongea dans de
tristes pensées.
M. Samuel Coq, Esq,. membre du club des Coqs, et figu-
rant au théâtre de Chaucer-Street, reprit la parole, avec
force, au bout d'une seconde de silenee, et il s'écria :
« On ne m'y prendra plus. C'est égal, moi qui croyais
connaître tous les trucs des-voleurs de Londres, je suis joué
comme un Français ! C'est choquant ! »
Et, plein de colère, il imita trois fois le chant du coq
russe.
ERN- D'HERVILLY
Le télescope de l'attention publique est braqué du côté
de l'Orient.
Il est évident qu'il se passe sur les rives enchantées du
Bosphore toute sorte d'événements curieux, bizarres et
inattendus :
Schahabaham renversé ; Marecot au pouvoir ; John Bull
jouant à la cour du nouveau prince le rôle de Lagingeole
et de Tristapatte dans le spirituel imbroglio de Scribe ; l'Eu-
rope — indécise — se demandant si elle doit applaudir ou
siffler cet embrouillamini politique, qui a commencé
comme un vaudeville par la démonstration des softas, qui
vient de tourner au drame avec le « suicide » du monarque
dépossédé, et qui menace de finir en tragédie au bruit du
canon réveillé, du choc des coalitions et du déchirement
des empires...
Voilà qui ne laisse pas que de préoccuper davantage les
esprits que le couronnement de la rosière de Nantsrre, les
concerts du soir aux Tuileries ou la mort du comédien Mau-
rice Bénit dit Desrieux
Ce dernier était le fils d'un marchand de vêtements confec-
tionnés, lequel tenait — à Lille — quelque chose comme
une succursale de la Belle Jardinière.
Le jeune Bénit adorait le spectacle et les' artistes.
11 n'était rien au monde qu'il ne fît pour se concilier les
bonnes grâces de ceux-ci, pour être admis dans leur inti-
mité auguste, pour obtenir le droit de leur offrir une chope,
un gloria, un cigare, et pour leur soutirer un billet de fa-
veur qui lui permît de les applaudir sans être obligé de
puiser dans l'escarcelle paternelle.
Les Ragotins de province n'ont généralement pas une
garde-robe de ville montée comme celle de Delaunay et de
Dressant.
Pour les aider à représenter dignement les dandies et les
lions du répertoire moderne, l'héritier du marchand d'habits
mettait volontiers à contribution les trésors de l'élégance,
de la mode et du chic empilés dans les magasins de l'auteur
de ses jours.
Il est bien entendu que le papa Bénit ignorait ces agisse-
ments.
Èjf.-f * . ' '■/■'■
De pantalon en redingote et de gilet en pardessus,
Desrieux en arriva à jouer la comédie pour son propre
compte. Il vint à Paris, débuta à l'Odéon fit fut engagé à la
Porte Saint-Martin où sa création de la Ramée, dans la
Belle Gabrielle, le posa favorablement. Son nez et son œil
d'oiseau de proie, sa voix dure, sa charpente anguleuse le
désignaient impérieusement pour ces traîtres de mélo-
drame que les comédiens, dans leur argot, baptisent : les
mangeurs d'enfants.
La modestie n'était point la dominante de ses qualités.
Il eut beaucoup de succès dans la Jeunesse du roi Henri,
de défunt Ponson du Terrail, au Châtelet. Son profil bour-
bonien le servit merveilleusement pour composer, — non
sans talent, du reste, — la figure historique et sympathique
du Béarnais. Un de nos confrères le loua outre mesure de
cette ressemblance. Desrieux, le rencontrant au café, le prit
brusquement à partie :
— Pourquoi diable me traitez-vous d'acteur célèbre dans
votre article?
— C'est mon opinion et je l'ai exprimée sincèrement. Ma
franchise vous aurait-elle blessé? Le mot vous aurait-il
déplu?
— Je ne dis pas cela; mais, voyons, entre nous, si je ne
suis que célèbre où sont donc les illustres?
La gaieté et l'esprit du peuple.
Beaumarchais les aimait...
Faisons comme lui et croquons au passage ce bout de dia-
logue faubourien :
PKKMittR ouvrier. — Qu'est-ce que tu as donc fait de
ta montre ?
Deuxième ouvrier. — jTai vendue pour acheter d'ia
soupe...
Premier ouvrier. — Quelle soupe?
Deuxième ouvrier. — De la soupe à
De la soupe à l'oignon, pardi
Le mot de la fin.
Un aimable garçon qui se marie prochainement tenait
hier ce langage à son futur beau-père :
— Vous ne vous doutez pas combien je suis Veinard. Tout
me réussit. J'ai une chance, oh ! mais, là, une chance!...
Tenez, faisons un pari, si vous voulez...
— Lequel? interroge le beau-père avec son plus gracieux
sourire.
— Parions que, — moins de quinze jours après mon ma-
riage. — vous serez mort I...
. PUBLICATION DE LA LIBRAIR E ILLUSTRÉE
EN VENTE CHEZ TOUS LES LIBRAIRES DE FRANCE
DES
ANGES
PRATIQUES
Comprenant des renseignements complets sur tous les sujets
usuels.
OUVRAGH INDISPENSABLE AUX FAMILLES
Rédigé par A. BITARD
Avec le concours de savants et d'hommes spéciaux.
SOMMAIRES DES MATIERES QUI SERONT TR4ITÉES DANS L'OUVRAGE :
Choix et entretien de l'habitation. — Cuisine et pâtisserie. — Soins
à donner aux vêtements. — Hygiène et médecine. — Chimie usuelle.
Jeux de société, billard, etc. — Récréations scientifiques. — Prestidi-
gitation. — Travaux de dames. — Jardinage. — Soins à donner aux
animaux. - Chasse. — Pêche. — Gymnastique. — Equitation. — Na-
tation. — Canotage. — Lois usuelles. — La politesse et le savoir-
vivre, etc., etc.
L'ENCYCLOPÉDIE UNIVERSELLE par l'étendue et la va-
| riété des petits traités qu'elle renferme, l'intérêt des matières
I qu'elle traite, la nature éminemment pratique de ses renseigne-
Ij ments, le soin consciencieux qui a présidé à sa composition, aussi
Si bien que par son extrême bon marché, n'a d'équivalent nulle
$\pa: t. L'ENC-YCLOI'EDŒ a, en conséquence, sa place marquée
II dans toutes les bibliothèques, à la campagne comme à la ville.
Prix de l'Ouvrage formant un très-Beau volume : 5 francs
Envoyer e francs à l'éditeur, 16,
recevoir l'ouvrage franco de port.
»ue du Croissant, pour
Petite Gazette
La grande Exposition universelle de 1878 ne doit pas nous
faire perdre de vue celle que l'Union centrale des Beaux-
Arts appliqués à l'industrie prépare pour le Ier août pro-
chain au Palais de l'Industrie. Nous nous bornerons aujour-
d'hui à signaler les modifications notables apportées aux.
anciens programmes. Ces modifications portent principale-
ment sur la classification des produits, sur les dessins et
modèles, sur l'industrie et sur les concours. La classification
des produits exposés comprendra la division ordinaire de
l'Exposition en trois groupes : 1° OEuvres d'art composées
en vue de la reproduction industrielle ; 2" Reproduction des
industries d'art ; 3° Concours fondé par l'Union centrale.
Une modification importante sera introduite dans le classe-
ment général de l'Exposition de l'Union centrale, qui ouvrira
le 1er août au Palais de l'Industrie. Cette modification donne
satisfaction à quelques réclamations reconnues bien fondées.
Ainsi les œuvres émanant directement de l'artiste, et qui
doivent servir de modèle aux créations de l'industrie, forme-
ront une classe spéciale qui sera la première.
D'autre part, l'ancienne première classe : Art appliqué à la
décoration de l'habitation, se divisera en deux classes : Art
décoratif appliqué à l'architecture et de Sculpture monumentale,
sur pierre, marbre, bois, etc.
L'ancienne classe 0° : Art appliqué à la céramique et à la
verrerie, sera partagée en deux classes distinctes, l'une : l'Art
appliqué à la céramique, et l'autre : Art appliqué à la verrerie
et aux émaux. .
D'où il résultera une nouvelle classification comprenant
douze classes.
ekciîe-poïjdm ewig
DÉCOUVERTE UTILE
Récompensée par la Société d'encouragement pour l'industrie
nationale.
«L'encre ordinaire a deux défauts qui viennent atténuer
ses qualités. Elle ne conserve sa fluidité qu'en restant non
oxydée ; elle se transforme dans l'encrier en boue noire,et de
là la nécessité de laver fréquemment l'encrier en perdant
l'encre qu'il contient.
« A ces deux défauts de l'encre ordinaire, est venu s'en
joindre un troisième depuis l'introduction des plumes métal-
liques. Cette encre acide provoque, en elfe', l'oxydation du
fer, et met promptement hors de service notre plume pré-
férée.
« L'Encre-poudre-Ewig , dissoute simplement dans
l'eau, constitueune encre d'un b'eu noir très-foncé. Comme
cette encre est alcaline, elle conserve sans altération la plume
métallique, qui reste intacte, môme au bout de plusieurs
mois d'usage, et toujours prête à servir.
« L'écriture obtenue aveu cette encre est, au moment
même où on la trace, d'un noir assez foncé pour per-
mettre d'écrire dans des lieux peu éclairés.
« De plus, l'encre nouvelle n'est attaquable ni par l'acide
nitrique, ni par la solution de chlore ou de brome, ni par
l'acide chlorhydrique,
« Aux qualités que nous venons de signaler et qui doivent
la rendre d'un emploi très-étendu, cette encre joint la qua-
lité de pouvoir être transportée à l'état solide et consommée
sans perte jusqu'à la dernière goutte ; si l'encre s'est éva-
porée ou concentrée, il suffit d'ajouter de l'eau pour ramener
dans les tonditions ordinaires l'encrier, où il ne se forme
point de dépôi et qui n'a jamais besoin d'être nettoyé.
« Les propriétés précieuses dont jouit l'encre nouvelle
sont bien appréciées de tous ceux qui ont commencé à en
faire usage. Une fois habitués à son emploi, ils ne peuvent
plus s'en passer. »
{Extrait du rapport présenté par M. Bâtard, de l'Institut, à la
Société d'encouragement pour l'industrie nationale.)
mm occasion pour jïAafij- 22i"
MACHINE A COEDRE, véritable silencieuse
expéditive, complète avec 40 guides et accessoires, gann-
tie cinq années sur f .cture. Expédition contre remboursement,
sur demande à M. A.-T. EWIG, rue Taitbout, 10. Paris.
Le Sexe Mâle, par le Dr GOUPIL. (Voir aux annonces).
Insensibilisateur Duchesne. — Guérison, extraction eî
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
Le Gérant : lb révérend.
Purin, — In». F. Dirions et c«, 1*. -mi du Ot
gnes riantes qui l'entourent,— ainsi que des fleurs bordent
les pierres d'une nécropole,—que la vingt-quatrième heure
de la journée venàit de s'éteindre irrévocablement, un
-liomme de fort petite taille, vêtu d'un ignoble' habit noir
dont la queue carrée lui battait les talons, allongeait le pas,
autant que cela était en son pouvoir du moins, sur la large,
chaussée du pont de Westminster.
Il venait de quitter les quartiers riches et se dirigeait
résolûment du côté de ce quartier que les Anglais eux-
mêmes appellent : le sale Lambeth.
Le petit individu que nous prenons la liberté de vous
présenter, en pareil endroit, et à cette heure indue, portait
sur la tête, comme complément indispensable de sa triste
toilette, un vaste et pyramidal chapeau blanc à longs poils
que le vent aigre de la Tamise brossait à contre-sens avec
une fantaisie et un sans-gêne remarquables.
Mais M. Samuel Coq (Esq., membre du Club des Coqs, et
figurant au théâtre de Chaucer-Street), — car tels étaient
les noms et titres du passant solitaire que nous venons de
vous signaler, - n'était pas d'humeur à remarquer, pour
s'en divertir, les témérités de la brise, et tendant le dos, il
filait rapidement sur le pont vide. i ».,,■-_
M. Samuel Coq avait hâte de regagner son domicile légal,
situé dans une des plus lamentables rues du quartier que
nous avons qualifié de sale, et non sans raison, quelques
lignes plus haut. , .
La pluie qui transformait son couvre-chef en une espèce
de chien noyé de forme nouvelle, s'insinuait également
entre ses cheveux ras et le col de son habit, et cela faisait
naître dans l'âme de M. Samuel Coq un nombre considé-
rable de sensations des plus désagréables, en même temps
qu'un vif désir de s'y soustraire.
Donc, M. Samuel Coq, fort admiré dans tous les public-
houses de Chaucer-Street pour son talent d'imitateur de cris
d'animaux, et spécialement pour sa supériorité dans l'art
de contrefaire le chant du coq, fuyait la bruine et le froid,
et arpentait de son pas le plus vite les rues boueuses de la
rive droite du fleuve.
M. Samuel réalisait, nous ne saurions trop le dire, en
chair ou en os, l'image employée jadis par Platon lorsqu il
donna sa célèbre définition de l'homme.
M. Samuel était effectivement — « un coq à deux pieds et
sans ailes.»
Le directeur du théâtre de Chaucer-Street avait absolument
besoin de l'aidede M. Samuel, Esq., lorsque,—àla demande
générale, — il donnait au public une représentation
d'Hamlet.
M. Samuel était alors chargé d'annoncer, — de la coulisse
et au moyen d'un cri retentissant, — au père de l'infortuné
prince de Danemark, que l'heure était venue pour lui de '
quitter la terrasse du château d'Rlseneur, et de rentrer aux
gouffres sulfureux. , , ,
Ponctuel, il saluait la naissance du jour avec un talent
merveilleux qui faisait l'admiration des connaisseurs épars
dans la salle. , ," ',,
En outre, dans une taverne obscure du Borough, décorée
du titre sonore de Club des Coqs, M. Samuel passait toutes
les soirées qu'il ne consacrait pas aux mystères de fart
dramatique à imiter, derrière un rideau, pour la plus
grande joie des habitués de l'endroit, le cri des gallinacés
de toute provenance et de tout âge, et des oiseaux des
champs.
Aimable vocation !
Cependant, dérogeant à ses habitudes, le soir même du
jour où nous rencontrons M. Samuel, cet artiste venait de
plonger Roméo et Juliette dans le désespoir, en faisant
entendre à leurs oreilles surprises la douce ,et perçante
mélodie de l'alouette matinale. • . _
Mais, oubliant les tendres adieux échangés sur 1 échelle
de soie par les deux amants, M. Samuel continuait, transi,
couvert de boue, à s'engouffrer dans le dédale des voies
étroites de son cher Lambeth.
Déjà sur ses lèvres minces un pâle sourire se dessinait ;
déjà, luisante aux rayons du gaz, il apercevait la porte de
son pauvre logis, quand l'aboi plaintif d'un chien qui éclata
tout à coup près de lui le fit tressaillir.
« Allons, voilà un chien qui va passer une mauvaise nuit,
se dit M. Samuel en songeant à son lit maigre, mais sec et
chaud. Pas de chance, le toutou !»
Le chien hurla de nouveau d'une manière vraiment lu»
§ubre- „ ,„
« Il appelle son maître. Pauvre bête! » murmura M. Sa-
muel qui avait, comme Crébillon le père, des tendresses
de bon Samaritain pour les chiens perdus ou blessés.
La malheureuse bête gémit encore une fois de façon a
déchirer l'âme de son unique auditeur.
M. Samuel, qui, avait le cœur le plus doux du monde,
pensa en ce moment que la pluie et la froidure étaient
exactement aussi pénibles pour un être à quatre pattes que
pour une créature à deux jambes, et comme il se rappela
aussi certain vieux tapis de sa chambre sur lequel avait
dormi pendant de longues années Tin chat ventripotent,
l'idée lui vint tout naturellement d'inviter le chien perdu,
qui semblait implorer son aide, à venir se sécher dans son
appartement de garçon.
« Oui, dit tout haut M. Samuel Coq, il serait humain
d'offrir pour cette nuit, mais pour cette vilaine nuit seule-
ment, un asile à ce pauvre animal. »
Et il ajouta, cette fois en parlant au ehien perdu qui était
venu se planter à côté de lui :
« Mon garçon, si tu veux me suivre, je t'accorde le denier
du pauvre : un toit et un lit. Allons viens? pstt. »
Le chien ne se le fit pas répéter. Encouragé par une
caresse de M. Samuel, il se mit à gambader' joyeusement
autour du petit homme, en jappant avec force.
« Eh! eh! petit, fit M. Samuel, tu me semblés facile à
consoler. Mais, je te préviens, demain, à l'aube, je te rends
la clef des rues. Ainsi, pas tant de reconnaissance. Mar-
chons! »
M. Samuel, qui avait stoppé un instant dans la rue comme
un steam-boat devant un débarcadère, se remit en route,
suivi de son chien, lequel se trouvait être un caniche de
dimensions solides.
M. Samuel était bon, on le voit. En outre, ce soir-là, dans
le gousset gauche de son gilet chantait agréablement une.
petite somme (une vingtaine de schellings), fruit de ses
travaux au théâtre de Chaucer-Street. (Ilamlet et Roméo
combinés.)
Rien ne dispose à la douce humeur et à la charité aima-
ble comme la voix encourageante des schellings qu'on a
bien et rudement gagnés.
Le couple bizarre s'introduisit enfin dans une petite ma-
sure basse, précédée d'un pitoyable jardin sans fleurs ni
verdure, qui s'élevait à deux minutas de l'endroit de leur
rencontre. C'était là la demeure du Coq dont les accents
font s'évanouir l'Ombre dmpère d'Hamlet.
Comme Samuel franchissait la limite de ses domaines,
deux hommes appartenant à cette classe de la société bri-
tannique que l'on appelle — les hirondelles de la boue —
passèrent à côté de lui.
Le chien perdu alla les flairer tranquillement; puis, sans
mot dire, il revint sur les talons de son maître improvisé,
et entra avec ce dernier dans la chambre dont l'un des coins
lui était offert.
,« Aurais-tu de mauvaises connaissances ? » dit en riant
M. Samuel à son compagnon, tout en arrangeant à son
intention une couche confortable au pied du lit.
Naturellement le chien perdu ne fit aucune réponse à la
supposition peu aimable de M. Samuel. Il se borna à tom-
ber comme accablé sur le fragment de tapis qui faisait
partie intégrante de l'hospitalité qu'on voulait bien lui
donner.
M. Samuel se coucha à son tour, avec autant de simpli-
cité q'J? son hôte, à peu de chose près.
Et dix minutes après, tous deux se livraient aux délices
(Tua sommeil sonore et profend.
Vers deux heures du matin, M. Samuel, qui rêvait Coq
(peut-être pensait-il à jouer le rôle de ces beaux Bentham
dont le cocorico était si cher à Clarisse Harlowe), fut tiré
des béatitudes du repos par les gémissements pressants du
chien, qui tantôt allait gratter à la porte de la chambre, et
tantôt, s'escrimant des pattes contre les draps du lit, avait
l'air d'implorer une seconde d'attention de la part de celui
qui y était couché.
« Àlléns, pas tant de bruit, bégaya M. Samuel, revenu au
sentiment de la réalité. Pas tant de bruit. Tu veux sortir ?
Eh bien, cela fait admirablement mon affaire. Je vais
t'ouvrir la porte. »
Et faisant ce qu'il disait, M. Samuel alla à tâtons, mau-
dissant l'obscurité beaucoup et un peu le chien aussi, entre-
bâiller l'huis en question.
Le chien s'élança dehors, preste comme une flèche.
« Les chiens, c'est comme les hommes, dit M. Samuel en
se recouchant. Us ne disent pas souvent merci. »
Le lendemain, quand le jour entra avec le brouillard par
les fentes de la fenêtre de la chambre rle M. Samuel, celui-
ci , après s'être étiré, se mit en mesure de procéder aux
soins peu nombreux de sa toilette.
« Où diable est mon gilet? » dit-il tout à coup.
M. Samuel, étonné, regarda sous son lit.
« Ce maudit chien l'aura fait tomber, » pensa-t-il.
Mais le gilet n'était pas plus sous le lit que dessus, ou à
côté, dans la ruelle.
Le gilet avait disparu définitivement.
M. Samuel constata son absence avec une horrible et
légitime grimace.
Puis, après un moment de réflexion, un soupçon, qui
devint une certitude, s'installa dans son esprit.
« C'était un chien dressé ! » dit-il enfin avec autant de
regret pour ses schellings que d'admiration pour le voleur
qui avait appris au caniche menteur ce genre d'exercice
aussi étonnant que nouveau ; puis, il se plongea dans de
tristes pensées.
M. Samuel Coq, Esq,. membre du club des Coqs, et figu-
rant au théâtre de Chaucer-Street, reprit la parole, avec
force, au bout d'une seconde de silenee, et il s'écria :
« On ne m'y prendra plus. C'est égal, moi qui croyais
connaître tous les trucs des-voleurs de Londres, je suis joué
comme un Français ! C'est choquant ! »
Et, plein de colère, il imita trois fois le chant du coq
russe.
ERN- D'HERVILLY
Le télescope de l'attention publique est braqué du côté
de l'Orient.
Il est évident qu'il se passe sur les rives enchantées du
Bosphore toute sorte d'événements curieux, bizarres et
inattendus :
Schahabaham renversé ; Marecot au pouvoir ; John Bull
jouant à la cour du nouveau prince le rôle de Lagingeole
et de Tristapatte dans le spirituel imbroglio de Scribe ; l'Eu-
rope — indécise — se demandant si elle doit applaudir ou
siffler cet embrouillamini politique, qui a commencé
comme un vaudeville par la démonstration des softas, qui
vient de tourner au drame avec le « suicide » du monarque
dépossédé, et qui menace de finir en tragédie au bruit du
canon réveillé, du choc des coalitions et du déchirement
des empires...
Voilà qui ne laisse pas que de préoccuper davantage les
esprits que le couronnement de la rosière de Nantsrre, les
concerts du soir aux Tuileries ou la mort du comédien Mau-
rice Bénit dit Desrieux
Ce dernier était le fils d'un marchand de vêtements confec-
tionnés, lequel tenait — à Lille — quelque chose comme
une succursale de la Belle Jardinière.
Le jeune Bénit adorait le spectacle et les' artistes.
11 n'était rien au monde qu'il ne fît pour se concilier les
bonnes grâces de ceux-ci, pour être admis dans leur inti-
mité auguste, pour obtenir le droit de leur offrir une chope,
un gloria, un cigare, et pour leur soutirer un billet de fa-
veur qui lui permît de les applaudir sans être obligé de
puiser dans l'escarcelle paternelle.
Les Ragotins de province n'ont généralement pas une
garde-robe de ville montée comme celle de Delaunay et de
Dressant.
Pour les aider à représenter dignement les dandies et les
lions du répertoire moderne, l'héritier du marchand d'habits
mettait volontiers à contribution les trésors de l'élégance,
de la mode et du chic empilés dans les magasins de l'auteur
de ses jours.
Il est bien entendu que le papa Bénit ignorait ces agisse-
ments.
Èjf.-f * . ' '■/■'■
De pantalon en redingote et de gilet en pardessus,
Desrieux en arriva à jouer la comédie pour son propre
compte. Il vint à Paris, débuta à l'Odéon fit fut engagé à la
Porte Saint-Martin où sa création de la Ramée, dans la
Belle Gabrielle, le posa favorablement. Son nez et son œil
d'oiseau de proie, sa voix dure, sa charpente anguleuse le
désignaient impérieusement pour ces traîtres de mélo-
drame que les comédiens, dans leur argot, baptisent : les
mangeurs d'enfants.
La modestie n'était point la dominante de ses qualités.
Il eut beaucoup de succès dans la Jeunesse du roi Henri,
de défunt Ponson du Terrail, au Châtelet. Son profil bour-
bonien le servit merveilleusement pour composer, — non
sans talent, du reste, — la figure historique et sympathique
du Béarnais. Un de nos confrères le loua outre mesure de
cette ressemblance. Desrieux, le rencontrant au café, le prit
brusquement à partie :
— Pourquoi diable me traitez-vous d'acteur célèbre dans
votre article?
— C'est mon opinion et je l'ai exprimée sincèrement. Ma
franchise vous aurait-elle blessé? Le mot vous aurait-il
déplu?
— Je ne dis pas cela; mais, voyons, entre nous, si je ne
suis que célèbre où sont donc les illustres?
La gaieté et l'esprit du peuple.
Beaumarchais les aimait...
Faisons comme lui et croquons au passage ce bout de dia-
logue faubourien :
PKKMittR ouvrier. — Qu'est-ce que tu as donc fait de
ta montre ?
Deuxième ouvrier. — jTai vendue pour acheter d'ia
soupe...
Premier ouvrier. — Quelle soupe?
Deuxième ouvrier. — De la soupe à
De la soupe à l'oignon, pardi
Le mot de la fin.
Un aimable garçon qui se marie prochainement tenait
hier ce langage à son futur beau-père :
— Vous ne vous doutez pas combien je suis Veinard. Tout
me réussit. J'ai une chance, oh ! mais, là, une chance!...
Tenez, faisons un pari, si vous voulez...
— Lequel? interroge le beau-père avec son plus gracieux
sourire.
— Parions que, — moins de quinze jours après mon ma-
riage. — vous serez mort I...
. PUBLICATION DE LA LIBRAIR E ILLUSTRÉE
EN VENTE CHEZ TOUS LES LIBRAIRES DE FRANCE
DES
ANGES
PRATIQUES
Comprenant des renseignements complets sur tous les sujets
usuels.
OUVRAGH INDISPENSABLE AUX FAMILLES
Rédigé par A. BITARD
Avec le concours de savants et d'hommes spéciaux.
SOMMAIRES DES MATIERES QUI SERONT TR4ITÉES DANS L'OUVRAGE :
Choix et entretien de l'habitation. — Cuisine et pâtisserie. — Soins
à donner aux vêtements. — Hygiène et médecine. — Chimie usuelle.
Jeux de société, billard, etc. — Récréations scientifiques. — Prestidi-
gitation. — Travaux de dames. — Jardinage. — Soins à donner aux
animaux. - Chasse. — Pêche. — Gymnastique. — Equitation. — Na-
tation. — Canotage. — Lois usuelles. — La politesse et le savoir-
vivre, etc., etc.
L'ENCYCLOPÉDIE UNIVERSELLE par l'étendue et la va-
| riété des petits traités qu'elle renferme, l'intérêt des matières
I qu'elle traite, la nature éminemment pratique de ses renseigne-
Ij ments, le soin consciencieux qui a présidé à sa composition, aussi
Si bien que par son extrême bon marché, n'a d'équivalent nulle
$\pa: t. L'ENC-YCLOI'EDŒ a, en conséquence, sa place marquée
II dans toutes les bibliothèques, à la campagne comme à la ville.
Prix de l'Ouvrage formant un très-Beau volume : 5 francs
Envoyer e francs à l'éditeur, 16,
recevoir l'ouvrage franco de port.
»ue du Croissant, pour
Petite Gazette
La grande Exposition universelle de 1878 ne doit pas nous
faire perdre de vue celle que l'Union centrale des Beaux-
Arts appliqués à l'industrie prépare pour le Ier août pro-
chain au Palais de l'Industrie. Nous nous bornerons aujour-
d'hui à signaler les modifications notables apportées aux.
anciens programmes. Ces modifications portent principale-
ment sur la classification des produits, sur les dessins et
modèles, sur l'industrie et sur les concours. La classification
des produits exposés comprendra la division ordinaire de
l'Exposition en trois groupes : 1° OEuvres d'art composées
en vue de la reproduction industrielle ; 2" Reproduction des
industries d'art ; 3° Concours fondé par l'Union centrale.
Une modification importante sera introduite dans le classe-
ment général de l'Exposition de l'Union centrale, qui ouvrira
le 1er août au Palais de l'Industrie. Cette modification donne
satisfaction à quelques réclamations reconnues bien fondées.
Ainsi les œuvres émanant directement de l'artiste, et qui
doivent servir de modèle aux créations de l'industrie, forme-
ront une classe spéciale qui sera la première.
D'autre part, l'ancienne première classe : Art appliqué à la
décoration de l'habitation, se divisera en deux classes : Art
décoratif appliqué à l'architecture et de Sculpture monumentale,
sur pierre, marbre, bois, etc.
L'ancienne classe 0° : Art appliqué à la céramique et à la
verrerie, sera partagée en deux classes distinctes, l'une : l'Art
appliqué à la céramique, et l'autre : Art appliqué à la verrerie
et aux émaux. .
D'où il résultera une nouvelle classification comprenant
douze classes.
ekciîe-poïjdm ewig
DÉCOUVERTE UTILE
Récompensée par la Société d'encouragement pour l'industrie
nationale.
«L'encre ordinaire a deux défauts qui viennent atténuer
ses qualités. Elle ne conserve sa fluidité qu'en restant non
oxydée ; elle se transforme dans l'encrier en boue noire,et de
là la nécessité de laver fréquemment l'encrier en perdant
l'encre qu'il contient.
« A ces deux défauts de l'encre ordinaire, est venu s'en
joindre un troisième depuis l'introduction des plumes métal-
liques. Cette encre acide provoque, en elfe', l'oxydation du
fer, et met promptement hors de service notre plume pré-
férée.
« L'Encre-poudre-Ewig , dissoute simplement dans
l'eau, constitueune encre d'un b'eu noir très-foncé. Comme
cette encre est alcaline, elle conserve sans altération la plume
métallique, qui reste intacte, môme au bout de plusieurs
mois d'usage, et toujours prête à servir.
« L'écriture obtenue aveu cette encre est, au moment
même où on la trace, d'un noir assez foncé pour per-
mettre d'écrire dans des lieux peu éclairés.
« De plus, l'encre nouvelle n'est attaquable ni par l'acide
nitrique, ni par la solution de chlore ou de brome, ni par
l'acide chlorhydrique,
« Aux qualités que nous venons de signaler et qui doivent
la rendre d'un emploi très-étendu, cette encre joint la qua-
lité de pouvoir être transportée à l'état solide et consommée
sans perte jusqu'à la dernière goutte ; si l'encre s'est éva-
porée ou concentrée, il suffit d'ajouter de l'eau pour ramener
dans les tonditions ordinaires l'encrier, où il ne se forme
point de dépôi et qui n'a jamais besoin d'être nettoyé.
« Les propriétés précieuses dont jouit l'encre nouvelle
sont bien appréciées de tous ceux qui ont commencé à en
faire usage. Une fois habitués à son emploi, ils ne peuvent
plus s'en passer. »
{Extrait du rapport présenté par M. Bâtard, de l'Institut, à la
Société d'encouragement pour l'industrie nationale.)
mm occasion pour jïAafij- 22i"
MACHINE A COEDRE, véritable silencieuse
expéditive, complète avec 40 guides et accessoires, gann-
tie cinq années sur f .cture. Expédition contre remboursement,
sur demande à M. A.-T. EWIG, rue Taitbout, 10. Paris.
Le Sexe Mâle, par le Dr GOUPIL. (Voir aux annonces).
Insensibilisateur Duchesne. — Guérison, extraction eî
pose de dents sans douleur, 45, rue Lafayette.
Le Gérant : lb révérend.
Purin, — In». F. Dirions et c«, 1*. -mi du Ot