L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (10.1877)

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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE

9 Décembre 1877.

CECI ET CELA

!

— Viens-t'en dîner à la maison. Nous avons justement une dinde truffée.

— Une dinde?... Merci. Ça me rappellerait trop cette volage Nana !

UNE FEMME NERVEUSE

i

Deux anciens camarades de collège se rencontrent
après une assez longue séparation.

— 11 paraît que tu es marié, mon cher; j'ai appris
cela dernièrement. Es-tu heureux en ménage?

— Ma femme serait parfaite si elle n'était pas
nerveuse.

II

Mm0 Grandet est nerveuse et c'est là son seul dé-
faut ; mais quel défaut !

Elle se lève un matin et va droit à la cuisine.

— Sapristi! se dit la bonne, madame a l'air
d'avoir ses nerfs aujourd'hui ; ne la contrarions
pas.

— Marguerite, hier soir à neuf heures, j'avais be-
soin de vous; je vous ai appelée, et vous n'étiez pas
dans votre cuisine. Où étiezwous?... Répondez. Vous
gardez le silence?

— Madame, j'étais allée...

— Des observations, maintenant ! vous savez pour-
tant bien que je ne les aime pas.

— C'est madame qui me demande si...

— Des insolences ! sortez, je ne veux plus vous
voir.

La bonne va trouver M. Grandet qui lui dit :

— Vous êtes une excellente fille, très-dévouée.....

Mais que voulez-vous?.....Il faut partir, puisque

vous ne convenez pas à ma femme, qui est ner-
veuse.

III

M. Grandet fait ses comptes.

— Diable ! se dit-il, nous avons dépensé beau-
coup d'argent cet été. Il faut que je fasse des écono-
mies.

Mm* Grandet arrive.

— Mon ami, je viens de voir mon médecin ; il m'a
ordonné d'aller à Pau.

— Je suis fâché de te refuser ce que tu me deman-
des ; mais mon budget ne me permet pas de te con-
duire aux Pyrénées.

— Aïe!... Aïe!...