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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
23 Décembre 1877.
AU SKATING-CONCERT
— Fiez-vous à moi, bon jeune homme : si vou* tombez, ce sera dans mes bras.
Qui m'aime me suive... 151 bis, rue Bréda.
ON NE PARLERA PAS POLITIQUE
raindorge , à M. Bienourri, — Je vous re-
commande expressément, cher ami, de ne pas par-
ler politique pendant le dîner.
M. Bienourri. — Bah!... Il y a quelque chose de
nouveau?
Mmc Graindorge. —Vous ne me comprenez pas.
Je vous dis de ne pas répondre à M. Crochu si,
comme je le crains, il met encore son Bonnet-Duver-
dier sur le tapis.
M. Bienourri. — Est-ce qu'on l'a relâché?
Mm0 Graindorge. — Qui?... M. Crochu?
M. Bienourri. —Non; Bonnet-Duverdier?
Mme Graindorge. — Il n'est pas question de ça. Je
vous prie simplement de rester bouche close devant
toute les provocations de Crochu. Tous ces messieurs
sont prévenus.
M. Bienourri. — Soyez tranquille ; j'ai beaucoup
d'empire sur moi-même.
(On passe dans la salle à manger, ou, vu la violence
de ses opinions, le démagogue Crochu est relégué au
bas bout de la table.)
M. Etienne. — Excellent potage!... J'aime beau-
coup ces pâtes représentant toutes les lettres de
l'alphabet.
Crocuu, d'un ton ironique. — Au lieu de les man-
ger, on ferait mieux de les apprendre au peuple.
M. Étienne. — L'un n'empêche pas l'autre.
Crochu. — Pour les oisifs; mais il en est tout au-
trement chez l'infortuné prolétaire.
Mm0 Graindorge, bas à M. Étienne. — Je vous en
prie, ne lui répondez pas.
M. Bienourri, rompant les chiens. — Beau temps
aujourd'hui. J'aime la gelée, moi.
M. Grêlon. — Je suis de votre avis; rien n'est gai
comme un froid bien sec. Et les cheminées! tirent-
elles assez de ce temps-là ! Mes bûches filent comme
des allumettes.
Crochu. — Vous avez du bois, vous.
M. Grêlon. — Sans doute... comme tout le
monde.
Crochu. — Je sais de braves gens qui n'ont pour
se réchauffer que la chaleur de leurs convictions.
M. Grêlon. — J'en ai aussi, des convictions; mais
ça ne m'empêche pas d'avoir du charbon de terre.
M. Etienne. — Préférez-vous le mons au char-
leroy?
M. Grêlon. — Le mons encrasse trop les tuyaux :
j'aime mieux l'autre.
Crochu. — Avez-vous pensé quelquefois au sort
L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE
23 Décembre 1877.
AU SKATING-CONCERT
— Fiez-vous à moi, bon jeune homme : si vou* tombez, ce sera dans mes bras.
Qui m'aime me suive... 151 bis, rue Bréda.
ON NE PARLERA PAS POLITIQUE
raindorge , à M. Bienourri, — Je vous re-
commande expressément, cher ami, de ne pas par-
ler politique pendant le dîner.
M. Bienourri. — Bah!... Il y a quelque chose de
nouveau?
Mmc Graindorge. —Vous ne me comprenez pas.
Je vous dis de ne pas répondre à M. Crochu si,
comme je le crains, il met encore son Bonnet-Duver-
dier sur le tapis.
M. Bienourri. — Est-ce qu'on l'a relâché?
Mm0 Graindorge. — Qui?... M. Crochu?
M. Bienourri. —Non; Bonnet-Duverdier?
Mme Graindorge. — Il n'est pas question de ça. Je
vous prie simplement de rester bouche close devant
toute les provocations de Crochu. Tous ces messieurs
sont prévenus.
M. Bienourri. — Soyez tranquille ; j'ai beaucoup
d'empire sur moi-même.
(On passe dans la salle à manger, ou, vu la violence
de ses opinions, le démagogue Crochu est relégué au
bas bout de la table.)
M. Etienne. — Excellent potage!... J'aime beau-
coup ces pâtes représentant toutes les lettres de
l'alphabet.
Crocuu, d'un ton ironique. — Au lieu de les man-
ger, on ferait mieux de les apprendre au peuple.
M. Étienne. — L'un n'empêche pas l'autre.
Crochu. — Pour les oisifs; mais il en est tout au-
trement chez l'infortuné prolétaire.
Mm0 Graindorge, bas à M. Étienne. — Je vous en
prie, ne lui répondez pas.
M. Bienourri, rompant les chiens. — Beau temps
aujourd'hui. J'aime la gelée, moi.
M. Grêlon. — Je suis de votre avis; rien n'est gai
comme un froid bien sec. Et les cheminées! tirent-
elles assez de ce temps-là ! Mes bûches filent comme
des allumettes.
Crochu. — Vous avez du bois, vous.
M. Grêlon. — Sans doute... comme tout le
monde.
Crochu. — Je sais de braves gens qui n'ont pour
se réchauffer que la chaleur de leurs convictions.
M. Grêlon. — J'en ai aussi, des convictions; mais
ça ne m'empêche pas d'avoir du charbon de terre.
M. Etienne. — Préférez-vous le mons au char-
leroy?
M. Grêlon. — Le mons encrasse trop les tuyaux :
j'aime mieux l'autre.
Crochu. — Avez-vous pensé quelquefois au sort
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Au skatin-concert
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)