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I

Jusqu’à l’époque hellénistique, le rayonnement de la Grèce dans
le monde méditerranéen empêcha d’apercevoir les civilisations
qui grandissaient ou disparaissaient autour d’elle. La nation
qu’elle connut et dont elle parla le mieux, c’est la Perse, parce qu’elle
eut à la combattre. Les vieux peuples n’avaient guère qu’un moyen
de se pénétrer et de se comprendre : la guerre. Or, la conquête mili-
taire répugnait aux Grecs. Les colonies qu’ils avaient semées sur tous
les rivages de l’Asie, du Pont, de l’Afrique du Nord, de l’Italie méri-
dionale, de la Sicile, constituaient les escales d’un vaste réseau
maritime assez fermé, national en somme, au delà duquel tout était
pour eux légendes, demi-ténèbres et confusion. Le négoce ne dépas-
sait guère le littoral des mers heureuses. L’intérieur des terres, les
montagnes de l’horizon, les forêts inconnues, en échappant à l’action
de la Grèce, lui dérobaient leur secret.
L’hellénisme n’a laissé que des traces furtives hors du monde
grec proprement dit. Il n’y eut guère qu’un peuple d’agriculteurs et
de terriens qui subit assez fortement son influence par les villes de la
Grande Grèce et les chemins maritimes. Le pays qui s’étend entre
l’Arno, le Tibre, les Apennins et la mer fut peut-être le seul du vieux
monde à accepter sans révolte, dès l’époque héroïque, la royauté de
l’esprit grec. Les Etrusques, comme les Grecs, descendaient sans doute
des vieux Pélasges et reconnaissaient dans les produits que leur appor-

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