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La situation de l'armée belge.

BOOM, i- novembre 1914, 8 h. 15 soir.
Le Ministre de la Guerre belge, causant avec un reporter de la
« TVifrttfia », décrit la situation de l'armée beltre comme déses-
pérée. D'après son avis, elle n'a plus que 106,000 a 110,00(1 hommes
qui sont désorganisés. Lea troupes de forteresse ont été envoyées à
Calais, les autres en France. Les recrues belges sont exercées en
Normandie.

La concentration des forces turques.

Le journal italien « .Secofo ■ maude qu'en Palestine 200,000 turcs
sont rassemblés sous Lekkipacha contre l'Egypte, à Samsun, avec
le plan contre le Caucase. Le 13e corps d'armée à Bagdad, sous
Kiamel-Cacha, marche vers la l'erse pour attaquer les Indes.

La censure russe.

Une dépêche de Helsingfors à Stockolm dit : « Kn Finlande, la
distribution de tous les journaux allemands et austro-hongrois est
défendue ; aussi est-il interdit de recevoir ces journaux.

Des nouvelles d'Anvers.

Les services publics ont été presque entièrement rétablis. Dans
la plupart des maisons, l'eau monte de nouveau jusqu'aux plus hauts
étages : le gaz et l'électricité sont satisfaisants . aussi la circulation
des tramways est-elle presque normale. Les prisonniers civils qui
ont été relâchés par ies militaires sont de nouveau casernés; il n'y
a aucune maladie contagieuse.

Il y a aussi des vivres ; la viande et le beurre sont même meilleur
marché qu'avant la guerre , seul le pain est plus cher.

La guerre sainte au Maroc.

Le journal de Saint-Pétersbourg « Rgetsch » mande du Maroc
que de très graves désordres se sont produits. On s'attend journel-
lement à ce que la révolution soit prononcée.

La Turquie dans la guerre.

Le combat entre la Turquie et les alliés a commencé par une
attaque russe contre les Dardanelles et une action des navires turcs
contre la flotte de la mer Noire. Le combat entre les turcs et les
alliés est en pleine marche. Voilà deux nouvelles officielles.

Constanlinople, le 1*T novembre 1014.
Une flotte anglo-française est entrée hier dans le golfe de
Tschesse, en Asie Mineure, où elle voulait attaquer le petit navire
de guerre turc « lïuickreiss » et le - Kinali ». Le commandant du
« Burckreiss » faisait couler le navire « Kinali-Aga * et faisait
sauter son navire.

La cathédrale de Reims.

Rome. I" novembre* 1014.

Puisque les autorités militaires françaises ont de nouveau mis en
position une batterie devant la cathédrale avec un poste d'observa-
tion sur la tour, l'ambassadeur allemand au Vatican a déposé
formellement une plainte auprès de la Curie, sur demande du
Chancelier de l'Empire allemand, pour protester énergiquement
contre l'usage barbare qui a été fait des églises.

La nation française seule portera la responsabilité d'une destruc-
tion éventuelle.

FÊTES DE LA TOUSSAINT

On mande de Charleville :

Malgré ces temps troublés, on n'a pas laissé passer le
jour de la Toussaint sans visiter, comme d'habitude, les
tombes. •

Nous ne saurions mieux décrire les sentiments dont
étaient remplis les visiteurs, qu'en reproduisant le discours
sténographié prononcé par un membre de la Commission
municipale sur les tombes des soldats morts pour la Patrie :

Mesdames, Messieurs,
Par milliers dans celte immense plaine.
Pâtres cl laboureurs sans linceul et sans hiere.
Tous frappes par uYvunl se couelu-rent un soir.
Ils avaient loeompU sumtement leur devoir.

a dit le poète.

Et c'est parce que les braves qui reposent ici ont accompli
saintement leur devoir que nous tenons a les saluer et honorer
leur mémoire.

Tous les ans, à pareille époque, par toute la France, les familles
vont pleurer sur les tombes des êtres cliers.

Envoyer un souvenir ému aux parents, llenrir leurs tombeaux
avec l'espérance qu'ils ont obtenu dans l'au-delà la récompense de
leurs vertus, c'est un devoir auquel personne ne veut faillir.

Vous tous, habitants de charleville. vous vous conforme?, à la
douce tradition transmise par les Ancêtres et. tous, à l'occasion de
la Toussaint, venez prier là où reposent les Vôtres.

Mais, à cêité. sur cet emplacement réservé pour permettre à nos
soldats de dormir leur deraier sommeil, personne, si vous n'étiez
là, ne viendrait saluer leurs dépouilles et rappeler pieusement
qu'ils sont morts pour II Patrie.

Peut-être, en ce moment, les Temmes, les filles, les sœurs, les
fiancées de ceux qui ont arrosé do leur sang généreux notre terre
d'Ardennes. envoient-elles une prière d'espérance pour le retour de
ces vaillants soldats qu'elles pleureront lorsqu'elles apprendront
l'aflreuse nouvelle.

C'est pourquoi la Commission municipale a résolu de vous convier
dans cette nécropole, afin de remplacer les familles absentes et de
nous incliner douloureusement Bur ces tombes que votre piété
patriotique a constamment couvertes de fleurs. Merci de ces nobles
et douces initiatives et, lorsque les pauvres parents connaîtront la
vérité, ils vous enverront leur gratitude reconnaissante pour les
avoir si bien remplacés auprès de leurs morts chéris. Merci aussi aux
Sœurs de Charité, aux gracieuses infirmières qui se sont penchéet
sur les lits de douleur de ces héros et ont adouci leurs derniers
moments d'un sourire angélique où ils ont vu passer, vision suprême,
leur patrie, leurs parents, toute leur vie.

Mais il ne faut pas qu'un sentiment de tristesse emplisse seu-
lement nos co'urs, 11 faut y joindre une orgueilleuse fierté de
constater que sur toutes les parties du territoire, nos fils et nos
frères ont vaillamment servi leur patrie. Champenois et Gascons,
Bretons et Lorrains, Algériens et Sénégalais, sont tombés sans
défaillance à l'ombre du Drapeau.

Leur sacrifice sublime sert les destinées de la Patrie, leur
héroïsme prouve qu'ils sont les dignes descendants de ceux qui
illustrèrent notre histoire, les dignes fila des Preux, les dignes Als
de ceux qui. il y a quarante-quatre ans, versèrent leur sang dans
ces mêmes Ardennes pour sauver l'honneur du Pays.

Dans les temps futurs, les cloches de nos églises, à superbes
envolées, commémoreront leur vaillance :

Toctin ! Superbe voix qui .•.■mit et qui chante.
Des plaines de l'Oural jusqu'aux Gaves Tarbais,
Des river du Danube on l'on dort sous la tente.
Au lointain Canada iidcle au nom français.
Tes carillons français franchissent les espaces,
l'ar delà, les grands nmnts et leurs soumets neigeux.

Et ces cloches diront, en outre, que lorsque la Patrie appela ses
enfants, tous soldats de l'active, réservistes, territoriaux, jeuneB
gens imberbes, vieillards grisonnants, tous partirent en mettant
dans leur dernier baiser tout leur amour pour la Patrie, toute leur
confiance et toutes leurs espérances.

En même temps que le cbef de bataillon de Saint-Exupéry, le
chef d'escadron d artillerie coloniale Ernest Thiébaut et leurs vail-
lants compagnons d'armes inhumés dans ce cimetière, pleurons
également ceux de nos concitoyens qui dorment à notre frontière
lorraine ou dans les casemates de Givet, frappés par devant par la
balle meurtrière et tous ceux que nous ignorons encore et dont nous
apprendrons trop têt, hélas, la fin bérolque. Nous saluons d'un
co'ur ému les capitaines Bergeri et Pétin, le lieutenant de réserve
Marcadet du Kl* de ligne, le soldat Barbe Fernand du même 91».
tués tous deux dans les tranchées de Mangiennes et le territorial
du 46*» Spigalia, enseveli à Givet aous les débris d'une casemate,
effondrée sous les obus.

A leurs épouses désolées, à leurs enfants privés de leurs pères,
nous offrons nos respectueuses condoléances en leur affirmant que
leurs noms seront gravés sur les tablettes de brome de l'histoire
de la gloire, aussi bien qu'au plus profond de notre cu'ur de Fran-
çais.

Ils sont tombés autour de leur drapeau et nous sommes fiers de
déclarer, au nom du Pays, que ces Carolopolitains inhumés sur les
champs de bataille, que ces soldats blessés mortellement et enterrés
dans notre cimetière, que tous les inconnus tombés sur tant de
plaines d'Ardennes, ont, comme le chantait le poète, accompli
saintement leur devoir et ont bien mérité de la Patrie.

Puisque nous admirons la bravoure de quelque côté qu'elle M
trouve, vous me permettrez aussi. Mesdames et Messieurs, de
saluer les soldats d une autre nation qui, tombés dans les mêmes
batailles, reposent dans le même endroit, à côté de leurs adver-
saires. Ce sont des braves. Ils ont droit à notre respect et a notre
estime.

Au revoir, petits soldats. Tous'les ans, nous viendrons sur votre
tombe glorifier votre vaillance, nous inspirer de votre dévouement,
puiser des loçons d'énergie et de caractère et nous inspirer de
cette haute pensée que lorsqu'on a fait son devoir, on est sans

reproche.

Au revoir, petits soldats! Dans des jours meilleurs nous revien-
drons à vos tombes les fleurir comme aujourd'hui de modestes
fleurs, Heurs 4e souvenir, fleurs d'espérance.

Mesures pour faciliter l'approvisionnement.

Approvisionnement des communes dans le rayon suivant :
Boulzicourt, Boutancourt, Vrigne-sur-Meuse, frontière belge
jusqu'à la Meuse à Deville, Kenwez, Lonny, Neuville, par l'autorité
allemande ;

1° La vente de la farine, du sucre, du sel, se fait seulement aux

communes et non à des particuliers ;

S* Les prix sont fixés à l'avenir comme suit :

Farine de froment : 18 marks ou CI) francs les 100 kilos.

Farine de seigle : -17 marks ou M fr. 75 les 100 kilos.

Sucre : 50 marks ou 62 fr. 50 les 100 kilos.

Sel : 40 marks ou 50 francs les 100 kilos.

Payables en or, la moitié au moins.

3° Les jours de vente sont :

a) Pour Charleville, Mé/.iôres et Mohon, les 5 et 20 du mois.

b) Pour les autres communes du rayon cité plus haut, les 10 et

25 du mois.

i« Ln quantité de farine disponible pour la vente aux communes
se calcule selon le nombre d'habitants. La limite est la cinquième
partie de Id population ou bien trois kilos par tête du rombre d'ha-
bitants. Une commune de 5,000 habitants pourrait donc obtenir
nour chacun des jours cités : 5,000 : 5 — (,000 X 3 - 3,000 kilos de
farine.
 
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