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était arrivé à conclure à la quasi-impossibilité d'enrayer cette
invasion. Les stratèges en chambre, auxquels les événements ont
donné tant de démentis depuis le début de la guerre, calculaient
déjà le nombre de jours qu'il faudrait encore nus légions du Tzar
pour arriver à Berlin. Cependant, comme le ■ Times » le dit alors
fort raisonnablement, on avait tort de considérer la marche sur
cette capitale comme une simple promenade militaire, et il apparat
bientôt que la retraite des Allemands, commandés par le général
von Hindeuburg, devait avoir été plus stratégique que forcée. Une
offensive inattendue leur permit,60 efTel.d'iniliger a Inslerburg aux
armées du général Renenkampf une défaite grave, nu point que les
divers chroniqueurs militaires, tant alliés qu'Allemands, se trou-
vaient d'accord pour reconnaître que, par suite du grand nombre
d'hommes uns hors combat, de prisonniers faits et de canons pris,
elle équivalait a la mise hors combat d'une armée de -.'.'iO.OOO hommes.

« Elle eut évidemment pour conséquende de forcer les Russes à
évacuer la Prusse orientale, en levant le siégé des places investies
et de se mettre dans leur pays sur la défensive, sur le Niémen
jusqu'où ils furent repoussés, la majeure partie du Gouvernement
de Suwalki ayant même alors été placée sous administration alle-
mande .

» »

• Pendant que s'accomplissaient les événements ci-dessus, les
Autrichiens, commandés par les généraux Dankl et Auffenbcrg,
s'étaient avancés dans le Sud-Est de la Pologne russe jusque sur la
rivière Bug. où ils ne tardèrent pas a rencontrer des forces russes
très supérieures.

c Des batailles acharnées, effroyablement meurtrières, se livrè-
rent dans les environs de Lublin et de Choliu, et leur résultat fut
d'obliger les Autrichiens à battre en retraite sur Lembcrg. Ils
tentèrent de résister au Nord de cette ville, mais se décidèrent
ensuite à une retraite complète, évacuant Leinberg, sans combat,
pour se retirer au-delà de Przemysl. ville forte située à mi-chemin
entre Lemberg et Cracovie.

■ L'élan russe apparaissait alors tellement irrésistible que la
chute de Przemysl n'était plus, suivant les alliés, qu'une question de
Jours et que l'apparition des moscovites sous les murs de Cracovie,
dont ils n'étaient plus qu'à 128 kilomètres, ne faisait pas de doute.
Dès lors, la marche sur Berlin jwurrait être entreprise par Brea-
lau----

■ Ces prévisions ne se réalisèreut pas.

* .Mors que les journaux anglais considéraient déjà l'Autriche
comme décidément battue et ne constituant plus qu'un facteur mili-
taire négligeable, la ■ Gazette de la Hourse » de Saint-Pétersbourg
annonça que les Autrichiens reconstituaient, sous les murs de
Cracovie, une armée qui, grâce aux renforts allemands fusionnés
avec eux, ne comportait pas moins de l,?UO,000 à l.fiOO.OOO hommes,
avançant sur Przemysl, dont les Russes n'avaient pu s'emparer en
dépit de sacrifices énormes. Elle obligea ceux-ci à repasser la
rivière San et à évacuer la plus grande partie de la Galicie. ainsi
que la Bukowine, dont la capitale, la ville frontière de Czernow-Uz.
a été déjà tant de fois prise et reprise par l'un ou l'autre des belli-
gérants, qu'il nous est réellement impossible de démêler au pouvoir
duquel elle est restée.

■ Tandis que la situation se modiliait de la sorte en Galicie et
que les opérations dans le gouvernement de Smialki se conti-
nuaient— les Allemands et les Russes y prenant alternativement
l'offensive — de formidables mouvements de troupes avaient lieu
dans la Pologne russe, où les Allemands avançaient résolument sur
Varsovie avec des forces considérables. Prise de panique, la* popu-
lation commença déjà à fuir la ville, dont la prise semblait immi-
nente, le passage de la Vistule par les armées allemandes apparaissant
dès lors, comme une hypothèse très vraisemblable, disons môme
généralement envisagée.

■ Ce fut, encore une fois, le contraire de ce que l'on attendaitqui
arriva. Des colonnes russes se présentèrent en effet dans la région
d'Iwangorod en supériorité numérique évidente, de façon que le
passage du fleuve ne put leur être disputé. Elles décidèrent les
allemands à se replier fortement. Ils le firent presque sans
combattre et SU abandonnant de fortes positions toutes préparées,
ce qui n'a pas été sans inquiéter quelque peu le chroniqueur
militaire du « Tîmes » qui a difficilement trouvé une explication
valable de leur tactique, a

La situation en Egypte.

Concernant celte situation, les nouvelles ollicielles anglaises
tendent à faire croire que le calme est complet dans la population
égyptienne. Toutefois, des nouvelles de source peu suspecte pu-
bliées dans les journaux italiens et suisses, affirment que l'énervé-
ment grandit, de jour en jour, et provoque de sérieux soucis à
Londres.

D'après le « Corriere délit Sera • , la situation n'est pas aussi
grave qu'on l'a décrite dans certains journaux, mais elle est de
nature à occasionner des soucis sérieux à l'Angleterre et à l'Italie.
A ce point do vue on croit probable un prochain accord italo-
anglaïs.

Le - Daily Mail ■ affirme que les troupes turques u'ont pas
encore, jusqu'ici, passé la frontière égyptienne, tandis que le
• Carrière de/fa Sera ■> parle de combats eu Lybie en disant que
ces attaques continuelles des indigènes sont de nature à causer de
grands ennuis en Italie. Par contre, ta ■ Italia ■ fait remarquer que
l'Italie peut avoir conliance dans les assurances de l'Allemagne et
de la Turquie. Des indigènes lybiens seraient déjà arrivés à Omis-
tantinople pour recevoir du gouvernement turo des instructions
concernant la ligne de conduite à suivre.

Lu nouvelle répandue, par des journaux étrangers, que les
Bédouins sont conduits vers l'Egypte par des olliciers allemands
est démentie formellement par une dépêche de Berlin

Origine des hostilités entre la Turquie et les alliés

Le ■ NitUVt Hotterdauisclie Courant » auquel nous empruntons
assez, bien de nouvelles, publie une interview il uii de ses collabo-
rateurs avec une personne que le journal assure être à la hauteur
de la situation politique en Turquie

Ge personnage constate d'abord que, dès le commencement, la
Turquie s'est montrée strictement neutre. Les deux navires
allemand* Goeben et Bref tau n'ont pas été désarmés par la Turquie,
mais ont été bel et bien achetés, et cela parce que la Turquie voulait
être prête, au moment opportun, à pouvoir défendre sa neutralité, ce
qui lui était devenu impossible par suite de {embargo mis par
l'Angleterre sur deux grosses unités achevées, achetées et payées
par fa Turquie.

Si, d'un coté, on peut reprocher à cet achat des croiseurs
allemands, une trop grande bienveillance d'un Etat neutre pour
l'Allemagne, on ne doit pas oublier que la Turquie avait laissé
passer durant des semaines, et presque journellement, des navires
destinés aux ports de la Russie, alors qu'elle savait trè* bien que
ces vaisseaux portaient de ior et du matériel de guerre Malgré
cette bienveillance à l'égard de la Russie, dont profitait évidemment
leur alliée l'Angleterre, celle-ci plaça l'Egypte sous l'administration
militaire. La Turquie s'en offusqua et demanda et reçut l'assurance
que l'Allemagne respecterait la neutralité égyptienne. Par contre,
l'Angleterre répondit à la demande de la Turquie par la mise de
l'Egypte en état de siège et l'expulsion des représentants de
l'Allemagne et de l'Autriche. L'Angleterre fit plus, elle envoya en
Egypte des troupes hindoues et désarma les troupes indigènes. La
Turquie protesta encore contre cette mesure qui méconnaissait
complètement sa suzeraineté, mais l'Angleterre en tint compte
comme une carpe d'une cerise. Au contraire, le commandant de
l'escadre franco-anglaise qui croisait devant les Dardanelles, tlt
savoir qu'il regardait, comme navire ennemi, tout navire turc
marchand ou de guerre, qui sortirait des Dardanelles. C'est alors
que la Turquie décida que, si les détroits ne pouvaient plus servir
au transit do ses vaisseaux, ils ne devaient plus servir à personne,
et elle ferma les Dardanelles, sans cependant rompre sa neutralité.
La Russie alors protesta, niais voulut faire valoir sa protestation
par l'envoi de torpilleurs à l'entrée du Bosphore; en présence, de
cet état aigu des relations qui impliquait somme toute la guerre, la
Turquie répondit par un acte ouvertement hostile.

NOUVELLES DIVERSES

La mer du Nord bloquée par des mines.

Stockholm. 5 novembre 191*.

La presse suédoise est indignée au sujet des mesures prises par
l'amirauté anglaise, ayant pour but d'obstruer toute la Mer du Nord
au moyen de mines flottantes.

Les journaux, se basant sur l'avis des directeurs des grandes
compagnies de navigation suédoises, disent que cette mesure
entraînera la mort de tout le trafic maritime des nations neutres.

Christiania, 5 novembre 1914.

Le « Morgenbladet « écrit sur le même sujet : Cette mesure est
une provocation inouïe contre le droit international des pays neu-
tres et un manque d'égards envers ces puissances.

Il est certain, et il saute aux yeux, que les dommages qui en résul-
teront, seront en disproportion avec les avantages que l'Angleterre
retirera de l'exécution de cette mesure.

Le gouvernement n'a pas prévenu les groupes intéressés et n'a
pas examiné comment celte obstruction sera accueillie par le gou-
vernement danois, dont les intérêts les plus vitaux seront en
danger.

Nous nous demandons si le moment ne sera pas bientôt propice
pour mM action commune des puissances neutres,

La voix des petites puissances est rarement écoutée. L'Amérique
est également neutre, niais la notion de la neutralité n'existe plus,
puisque l'on tolère chaque empiétement des grandes puissances
actuellement en guerre.
 
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