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BULLETINS OFFICIELS

Grand Quartier général, 27 janvier 1915.

Théâtre de b guerre à l'Ouest. — Près de Xieuport et d'Ypres
il n'y eut que des combats d'artillerie. Près de Cuinchy. au sud-
ouest de la Bassée. l'ennemi essaya de reconquérir la position que
nous lui avions arrachée le 25 janvier. Cette peine fut vaine, l'atta-
que s'écroula sons notre feu.

Les combats sur les hauteurs de Craonne, annoncés déjà hier,
eurent un plein succès. Les Français furent chassés de leur
position élevée, à l'ouest de La Creute-Kme et à l'est de Hurte-
bise et poussés sur la pente méridionale de cette région monta-
gneuse.

Plusieurs points d'appuis, sur une largeur de !,100 mètres, fuient
pris d'assaut par les Saxons, 8(i"> Français non blessés furent faits
prisonniers, 8 mitrailleuses, un dépôt de pionniers et beaucoup
d'autre matériel furent pris.

Au sud-est de Saint-Miliiel nos troupes prirent un point d'appui
français. Les contre-attaques françaises restèrent mi succès.

Dans les Vosges, il y a une très forte couche de neige qui
ralentit nos mouvements.

Théâtre de la guerre à l'Est. — L'attaque russe au nord-est de
Gumliinnen ne lit pas de progrès. A certains endroits, les jtertes de
l'ennemi furent graves.

En Pologne, pas de changement.

Grand Quartier général, le 28 Janvier 1915.

Théâtre dp la guerre à l'Otiest. — Sur la côte des Flandres, les
localités de Middelkerke et de Slype furent bombardées par l'artil-
lerie ennemie.

Sur les hauteurs de Craonne, d'autres tranchées, se joignant à
l'est de la position conquise avant-hier sur une longueur de
Fiflfl mètres, furent arrachées à l'ennemi. Des contre-attaques fran-
çaises furent repoussées sans peine.

Dans les combats des 2,j au LJ7 janvier, l'ennemi subit de graves
pertes. Plus de 1,"j00 Français tués restèrent sur le champ de
bataille; 1,100 prisonniers, y compris ceux que nous avons annoncés
le .'7 janvier, tombèrent aux mains de nos troupes.

Aux Vosges, dans la région de -Senones et de Ban-de-Sapt, plu-
sieurs attaques françaises furent repoussées avec des pertes consi-
dérables pour l'ennemi; 1 officier, ôO Français furent faits prison-
niers. Nos pertes sont minimes.

En Haute-Alsace, au front Niedoraspach-Heidweiler-Forêt de
Hirzbach. les Français attaquèrent nos positions près d'Aspach,
d'Amerzweiler et de la forêt de Hirzbach. Partout ces attaques
furent reputissées avec de fortes pertes pour l'ennemi. Ses pertes
furent particulièrement graves au sud de Heidweiler et au sud
d'Ammerzbach, où les Français fuyaient en déroute. .'> mitrailleuses
françaises restèrent entre nos mains.

Théâtre de la'guerre à l'Est. — Des essais d'attaques ennemies
peu importantes, au nord-est de t iumbiunen. furent repoussées.

Près de Bie/.un, au nord-est de Hierpc, un détachement russe fut
repoussé.

Dans le reste de la Pologne, pas de changement.

FEUILLKTON rfE LA « GAZETTE DBS ARDENS'ES .

NOS ANGLAIS

Par Gur nE Macpàspant

Un petit cahier relié gisait sur îa banquette capitonnée du wagon.
Je le pris et je l'ouvris. C'était un journal de voyage, perdu par un
voyageur.

.l'en copie ici les trois dernières pages.

1" février. — Menton, capitale des Poitrinaires, célèbre par ses
tubercules pulmonaires. Tout différent du tubercule de la patate
qui vit et pousse dans la terre pour nourrir et engraisser l'homme,
ce genre de végétation vit et pousse dans l'homme pour nourrir et
engraisser la terre.

Je tiens cette définition scientifique d'un aimable et savant
médecin du pays.

Je cherche un hôtel. On m'indique le grrrrand Hôtel de Russie,
d'Angleterre, d'Allemagne et des Pav-Bas.

En rendant hommage à l'intelligence cosmopolite du patron, je
m'installe dans cet hôpital qui me parait vide, tant il est grand.

Puis je fais un tour dans la ville, jolie et bien située au pied
d'une montagne imposante (voir les guides), je rencontre desgens
qui ont l'air malade, promenés par d'autres qui ont l'air de s'en-

Grand-Quariier général, lu !!i janvier Iflt.i.

Théâtre de la guerre à l'Ouest. — Pendant le raid d'une escadre
d'avions, de nombreuses bombes furent jetées sur les constructions
d'étapes anglaises de la forteresse de Dnnkerque.

Une attaque ennemie dans les dunes, uu nord-ouest de Xieuport
fut repoussée ; l'ennemi, qui avait pénétré à un endroit dans notre
position, fut repoussé par une attaque nocturne à la baïonnette.

An sud du canal de La Bossée, les Anglais essayèrent de repren-
dre les position» qu'on leur avait arrachées, leur attaqne fut facile-
ment repoussée.

Sur le reste du front, rien d'important n'est survenu.

Théâtre de la guerre à l'Est. — L ue attaque russe près de Kns-
een, au nord-esl de Gumbinnen, échoua avec de graves pertes pour
l'ennemi.

En Pologne septentrionale, pas de changement. <

Au nord-est de Bolimow, à l'est de Loviez, nos troupes chassé.

rent l'ennemi de sa position avancée et pénétrèrent dans la position

principale.

Les tranchées conquises lurent maintenues et organisées malgré
de violentes contre-attaques nocturne», exception faite sur un petit
point. *

BULLETINS OFFICIELS DU ÏIMSTÉRE DE LA GL'ESRI

l'arii. £3 janvier 1915, 3 heam.
Nieuport a été fortement bombardé.

Notre infanterie a avancé légèrement a l'est de la route vers
LombaerUyde.

Notre artillerie a canonné les travaux de défense ennemis, de*

batteries et une troupe «l'infanterie entre Ypres et russe.

Aucun changement n'est à signaler dans la région de Soisson».

Près de llerry-au-Bae, nous avons repris une tranchée que nous
avions abandonnée à la suite d'une forte canonnade.

Dans la région de Perthes, au nord-est de Beau-Séjour, l'ennemi
a fait une attaque que nous avons repoussée dans la nuit du ?0 au 21.

Au sud-est de Saint-Mihiel, un feu particulièrement intense ne
nous a pas permis de'maintenir les l.'iO mètres de tranchées que
nous avions prises hier dans le bois d'Apremont.

Au nord-ouest de Pont-à-Mousson, l'ennemi a repris une partie
des tranchées que nous avions conquises dans le bois Le Prêtre le
'.'Il courant ; nous nous maintenons dans la partie restante de cette
position.

Dans les Vosges, l'ennemi a lancé iî obus de gros calibre sur
Saint-Dié. 11 n'y a pas de dégâts sérieux.

Entre les cols du Bonhomme et de la Sehlucht, il s'est livré u
combat d'artillerie.

Les combats d'infanterie dans la région d'Hartmannsweiler-
kopf se poursuivent.

Paris, îi janvier 1915, soir.
Au sud-est d'Ypres, l'ennemi a montré plus d'activité que ces
derniers temps.

nuyer. On retrouve ici des cache-nez. 'Avis aux naturalistes qu
s'inquiéteraient de leur disparition).

Six heures. Je rentre pour dîner. Le couvert est mis dans une
vaste salle qui devrait contenir trois cents convives et qui eu abrite
juste vingt-deux. Ils entrent l'un après l'autre. Voici d'abord un
Anglais, grand, rasé, maigre, avec une longue redingote a jupe et à
taille, dont les manches emprisonnent les bras minces du monsieur
comme des étuis à parapluie enserrent un parapluie. Ce vêtement,
qui rappelle l'uniforme civil des vieux capitaines, celui des inva-
lides, et la soutane des ecclésiastiques, porte, sur sa façade, une
rangée de boutons, vêtus de drap noir comme leur maître, et ser-
rés l'un contre l'autre, à la façon d'un bataillon do cloportes. Km
face, une rangée de boutonnières semble les attendre et donne des
idées in convenantes.,

Le gilet est clôturé par la même méthode. Le propriétaire de ce
vêtement ne parait pas folichon.

Il me salue ; je lui rends sa politesse.

Deuxième*entréo.— Trois dames, trois Anglaises, la mère, deux
filles. Chacune d'elles porte sur 1* tête un œuf à la neige, ce qui
m'étonne. Les filles sont vieilles comme la mère. La mère est
vieille comme les filles. Toutes trois sont minces, à façades planes,
hautes, lentes, raides ; et elles ont des dents extérieures pour faire
peur aux plats et aux hommes.

D'autres habitués arrivent, tous Anglais. Un seul est gros et
rouge, avec des favoris blancs. Chaque femme (elles sont quatorzei
porte sur la tête un oeuf à la neige. Je m'aperçois que cet entremets
couvre-chef est en dentelle blanche, ou en tulle mousseux, je ne
sais pas trop. Il ne semble pas sucré. Toutes ces dames d'ailleurs
 
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