Prix : 0 Centime». — Avec Supplément (8ïtli di I» List» du Pri:j^iiira) : 10 Centime»
Charleviile, le 7 Mai 1915. .
Gazette des Ardennes
JOURNAL DEB PATS OCCUPÉS PARAISSANT DEUX FOIS PAR SEMAINE
MÉDITATION RÉTROSPECTIVE
D'UN FRANÇAIS DE PROVINCE
Les enfin Son (jes, les calomnias, 1rs injure (■r.is.-ièivs
de !» presse parisienne à l'adresse de tout ce qui est
allemand, toutes ces épilhètes plus ou moins spiri-
tuelles, mai» toujours bassement insultantes, dont on
a coutume d'assaisonner la ration quotidienne de lis inc.
indignent À. juste titre les Français — que j'aimerais
croire nombreux — ayant conservé dans la grande
tourmonto des passions déchaînées, lo souci du bon
renom de leur cher pays, autrefois ainiablemont splri-
tuol, souvent mordant jusqu'à emporter le morceau,
maïs toujours poli envers ceui-la mime qu'il combat-
tait, liai* l'esprit d'autan s'en eel allé chet nous avec
le reste, «toc 1* politesse exquise dans toutes les
classes, avoc la religion, avec le respect de toute
autorité, ce qui n'est pas du tout la mémo chose que la
crainte du gendarme, pilier principal de noire ('■difice
social actuel. Il n'entre point dans mon IntsaUnt] de
discuter ici quel peut être le reraedo. Jo désira simple-
ment dire 1 mes compatriotes que les mensonges, les
calomnies. Isa fausses nouvelles ne devraient point
«voir ds prise surceux qui, comme moi. ont vécu 1870.
Car c'est la mémo histoire, très peu-variée, au fond,
ainsi que je le démontrerai par des citations emprun-
tée* à la chronique de l'époque. Nous sommes, hélas,
resté* tout bonnement les mémos dupes, disons les
victime* d'une crédulité enfantine et trop facile, vrai-
ment, 4 exploiter.
Le* exemples qui hantent mes souvenirs de l'année
terrible, et que je soumets i la méditation do mes
compatriotes prouvent que les cerveaux sont aujour-
d'hui dans le même état d'ébullition qui lait perdre
aux hommes tout esprit critique, et même le plus
Nous sommes une nation disposée au progrès par
tempérament, mais par tempérament aussi faciio a
émouvoir, bonasse et crédule. Nous sommet surtout
une nation tri* centralisée, A qui le mot d'ordre, offi-
ciel ou non, Tenant de Paris, tient lieu d'évangile.
Tout sceptique quH croit être, au point de vue reli-
gieux, p. e., le bon Français, quand sou journal
parisien a parlé, s'incline et croit! Contradiction
étrange cher, des gens qui se piquent d'intelligence, de 1
perspicacité, étrange aussi de la part de M millions de
provinciaux dont beaucoup ne «ont cependant pas plus
sots, dont beaucoup même sont bien plus sensée que
tous ceux qui forment m et déforment ! — leur»
•pin ion» et lenrs conscieiccs. Ces maîtres de l'opinion
publique seraient souvent bien en. peine d'exhiber
des ancêtres vraiment français et de nous dire sur quel
champ de bataille du passé ou du présent ils ont
acquis le droit de s'ériger en champions de notre hon-
neur national. Ils se sont rabattu* sur les idées et les
faits affriolant* qui (ont descendre la pensée à son
niveau le plus bas ; ils s'acharnent A saturer l'opinion
publique de sottise* et de récits malsains, avec une
abondance effrayante. Les mensonges actuels de la
presse et du gouvernement ne seront dévoilés, bien
entendu, que plu* tard, lorsque la vérité éclatera par
l'évidence même des résultats, liais, en attendant.
Doua nous souvenons des mensonges de 1870, sur
lesquels cette vérité est faite depuis longtemps, et il
nous semble instrurtil d'en rappeler quelques-uns :
Le - Gaulai* ■ du 30 juillet J870 écrivait : • Voici
nn mot nittorigui dit hier a Ssini-Cloud par un per-
sonnage des plu» haut placés : • '-affa guerrt de tSV),
comme celle de 1850, sera mené* tambour battant. -
L'Empereur, qui entendait, a souri. •
Le même jour, « Paru-Journal - découvrait déjà,
avec le même aplomb et la mémo ignorance que sos
confrères d'aujourd'hui, que les Prussiens étaient des
- sauvage* • et le Chancelier de 1* Confédération du
Nord un • barbare •. On voit donc que les journalistes
de 1014-16 ne te sont pas tourmenté les méninges pour
trouver du nouveau.
Cependant nous arrivon* au 1* août et nulle vic-
toire n a encore donné aux Parisiens le droit d'illumi-
ner. Le même ■ Paru-Journal > se fait l'écho des
impatience* belliqueuses de tes concitoyens ; écon-
- L'absence ds nouvelles nom oppresse, le besoin
de victoires nous affame. Que se passe-t-ilt Quand
mardi s-1-on f Nous ne serons jamais a Berlin pour le
tSaout! Ofl sont les anciens conquérante : Xenès,
Alexandre, marchant toujours à la tête de leurarméet
L'Impatience du public tourne à l'attaque de nerf», la
seule attaque que nous ayons eue jusqu'à présent. •
Knflc 1* frontière est franchie. Sitôt la nouvelle se
Grands victoire à Sarrebruck ! La division Froaaard
■ culbuté et mitraillé trou divieUme jtrustitmne: En
réalité, un seul bstalHoo du «0* et deux escadrons du
7* tthlans).
Le • Goulou - jubile : • Les François ont attaqué.
Sarrebruck vers 10 heure» du malin et, après trois
heures de combat, ont culbuté trois divisions pru-
tiennea. Lu mitrailleuses ont mtutoyabltmtnt [audit
tenntmi. A l'heure présente. Sarrebruck n'est plus
riptlble !
Unaui
l. L'enthousiasme est iades-
'e correspondant du même journal ajoute le
' e suivant 1 son récit de 1s • défaite • des.
' De celte vaste plate-forme '(tes hauteur*
de Sarrebruck), nous surveillons toute la vallée de la
Sarre. Les Prussiens se retirent vers le Mm. et
srsloHr, aimolieaant et pillant tout
Mal:
l!l C'est la tactique dr celle honnête arin-ic. On
bien que la Prusse n'a jamais considéré les pro-
H rhénanes comme sincéroment prussic
- Lo r
Guil-
laume malade, li> pvnr'Tal oi> Uoltkr- yr.ivi'incn' ;i! teint ;
le prince Frédéric-Charles indisposé, -- cl fa cuisse à
peu pré* vide !......-
Tout a coup, alors que tout Paris et lu Franco nour-
rissaient les plus douces illusions sur les triomphes A
venir, arrive la nouvelle de la prise de WfaM ni bourg,
qui change la joio passionnée en torpeur d'abord, en
colère et en rngo ensuite.
Le jour mémo, ou colle première delaitc était
annoncée, lo bruit routait cependant d'une revanche
do Mac -Malien.
Le r, août, paraît la fameuse dipccltc annonçant la
dé/aile du prince de Prusse, fait prisonnier atte
D'autre part, lo - Gaulois -, par uno manieuvrc qui
ne manque pas d'un certain esprit inventif, attire
l'attention d'un autro coté et lait luiro un nouvel
espoir : - Une partie de la [lotte [rançaisc bloque
Kocnigsbcrg Les opérations dans ta Mallique doivent
être commencées ù l'heure qu'il est. -
Lo 15 août 1670, lo ■ Gaulois • rapporte ce propos
du nouveau ministre do lu guerre : • Nous avons
3.760.000jeuacs gens de SO A 30 ses. Il s agit de mettre
cotte lorce immense A mémo de résister J'en [aie mon
affaire. .
Hais nout voici aux batailles autour de Mets Le
- Figaro - est particulièrement bien renseigné n leur
sujet : • L'ambassade anglaise ■ reçu ce malin de*
dépêches officielles prussiennes dune importance
énorme L'une d'elle», entre autres, dit :
- De la splendide armée du prince Frédéric-Charles
il ne reste plus que des débris. -
Lu « Patrie - raconte, d'après un témoin oculaire.
ce fait très grave : ■ Le 21 courant, uno foule considé-
rable d'hommes, de femmes et d'entants s'est portée,
dans la soirée, devant l'hotcl de M. de Bismarck, n' M
Wilhelmstrasse, ù Berlin. Là. pendant plus d'une heure,
les cris : ■ Du pain, du pain! - ont été poussé» par cet
attroupement de gens desespérés par la misère. ■.....
• .. .La foute t'est ruée sur la maison el a brisé i
coups de piorres toutes les vitres dos fenêtres. Il a
fallu plusieurs charges de la police pour dégager la
Ce lou d'artifice de monsonges et d'insanités devait
avoir son bouquet comme tous les feux d'artifice; le
■ Figaro - et la - Gaulait ■ vont s'en charger avec
leurs récits des événements des l"et 2 septembre 1870.
Le ■ Figaro ■ donne, le 1" septembre, le récit
□Tune bataille gui n'a jamais eu lieu que dans l'imagi-
nation d'un de tes collaborateurs : La bataille de
Grandpré. Les Prussiens y sont naturellement battus,
malt la victoire est chèrement achetée. Ce léger cor- '
rectit donne uno apparence de réalité A la lettre, datée
de Reims, qui relate ce glorieux fait d'armes.
Le 2septembre, le • Gaulois* douneunedescription
itbataitle de Sedan qu'il convient de reproduire
beauté :
cinq heures. Les Prus-
Le corps tout entior du
uno partie du corps du
l'armée française. Nous
ner une espèce de triangle
. dont un angle est A Don-
o sommet A Sedan.
lar Cannée prussienne
secondo fois à Sedan,
lu des remparts et dos
textuellement da
- La bataille i
tiens prennent l'offensive
prince Frédéric-Charles e
prince royal se jettent su
reculons, en achovant ûa lo
commencé pendant la nuit
chery. un autro A Remilly el.
- La faute déià commise
tout Met- est commise une
L'ennemi est attiré sous le 1
trouées énormes se font dans
• A midi, la déroule commence. Une vraie déroule.'
- Notre armée poursuit vigoureusement lo corps
du prince Charles et du princo royal. Le carnage est
terrible des deux côtés. -.
• A ce moment, pendant que les Prussiensroculcnt
vors le sud, le corps d'armée commandé par lo général
Vinoy les prend do flanc et achète de mettre le desordre
dans les rangs ennemu. ■
Le 4 septembre, enfin, alors que Napoléon III uvuit
déjA rendu son épéo et que l'armée de Mac-Ma bon était
prisonnière i Sedan, le - Figaro ■ publiait l'article
• D'après des renseignements qui nous sont par-
venus d'une source particulière, mais en laquelle nous
avons une entière confiance, de graves événements se
seraient accompli» lo 1" septembre. Lo maréchal de
Mac-Malion, après avoir été renforcé par le corps du
général Vinoy, a livré un combat dans lequel net
armes auraient remporté un succès éclatant.
■ Les Prussiens seraient vaincus, culbutés et trente
canons leur auraient été en lovés.
■ D'un autre coté, Baxalne est sorti de son quartier
générai et. après un rude combat, marche vers... ■
Toutes ces citations, extraites d'uno précieuse col-
lection de journaux de l'époque, suffiront sans doute A
ceux eue* qui le secs de la rélleiion n'est pas encore
complètement atrophié; 11» n'auront d'ailleurs qu'A
pratiques d'aujourd'hui, A celle* surtout qui consistent
A calomnier systématiquement l'adversaire, pour y
retrouver le principe de Murât qui se plaisait A dire :
■ Moi, j'accuse toujours, j'accuse systématiquement,
l'accuse quand mémo 1... •
Il me temble qu'on nous persuadant que noua
sommes aujourd'hui victimes des mêmes duperie*
systématique» qu'en 1870, noue ayons quelque chance
d'être dan» le vrai. Un Provuicul.
EtLLETnS OfflOUS ALLIHAMiS
l'ami-i
, rr>,n.
* iro
s de préserver
troupes, l.'e
Iteims d'un bombardemrnl.
L'ennemi perdit hier do nouveau trois irions. Un
avion anglais a t\é abattu au tud ouest de Tbielt, un julre
t été abattu près de Wiellje et lui détruit psr noirs
feu. Le troisième aviuD, luisent partie d'une escadre
ennemie, fut torc*'d allerrir |>r*« de M»a)ir l)*1l**»É. en
Tkrùtrj dr h fHtméFBit. — Le combat de Sttwlt s'est
terminé à notre avantage. Les Hunes, ayant subi de fortes
lit] allaqui
perte» pour IV
Vil i
ires de kalwarja et su aud-
it repoussées «vec de grave»
■ar contre, les H ua«e-, tu sud-ouest
Auguslow, réussirent à surprendre nuitamment une
>mpaf(nle d'avant postes qui lut lortement entamés.
A l'est de Plock et lur la rive tua de ta Pilles, de
ibles pousaïti rtittvt lureol refoulées.
Crm.l QuuUh gUtral. la S nu <■!*-
IVIfti Ja lia (Htm d rthml. — En Flandre l'ennaini
d'ïprei, après avoir prépaie son action parti
eu d'artillerie. L'attaque des Français entre 1
la roule d'ïpres i SI Julien fui menée energi
, tandis que, plua é l'ut, cetlt det Anglais lu
es eflorls de leoDrml échouèrent ramplèlemen
e Uroodar
H île Veldhotk, qui lut l
allaqupi pregreatertn
«-Paris: malgré leur rea
direct plualeuri Irtnc
acldrnce, les français pe
l:* prisonniers,
Eutre Meute et Moietle II n'y eut de violenta comb»U
qu'au bols Le Prêtre, où les Fraudait allaquèrtnl 1 plu-
sieurs reprise» en grandes ni «km Nous repouttîlmtt
cei attaques, qui avaieat pénétré cl «I la jusque data ne*
tranchée», avic de trèt loi tes pertes pour l'ennemi et
fîmes 90 prisonnière.
Hier encore deux avion» ennemis ont été mi» hurt dl
combat, l'un lut abattu prvs de Reims, l'autre, qui faisait
partie d'une eicadrille, tut obligé d'iltarrir >u plu» vite,
■u nord ouest de Verdun.
TViKrt de h guerre i tt'ii. — No) opérgtlons din» la
partie nord ouett de ta Rutile rirent de bon progrès. Près
■ '■>■■■ L noua avons de Douvrtu bit VA prisonnier»
M«J, En pouriuivant les Hutsea en fuite, laa .mil
Mlltu
a rtRloa de Kalivarja i
is lur
TVdfri de la jvarrt à rthust. — Et Flan.Ire. nout
attaquâmes hier avec succès, au nord est d'Vpret. des
deux cotés de la roule Posleappelle ïpres. at primat le»
termes at Forluln, an sud est d« Salnl Julien.
En Champagne, antre Souiln cl Perlhen, nou» a>on»
endommagé les potilioot ennemies par de»
BiplO»
n'y «ut que dea combats
Charleviile, le 7 Mai 1915. .
Gazette des Ardennes
JOURNAL DEB PATS OCCUPÉS PARAISSANT DEUX FOIS PAR SEMAINE
MÉDITATION RÉTROSPECTIVE
D'UN FRANÇAIS DE PROVINCE
Les enfin Son (jes, les calomnias, 1rs injure (■r.is.-ièivs
de !» presse parisienne à l'adresse de tout ce qui est
allemand, toutes ces épilhètes plus ou moins spiri-
tuelles, mai» toujours bassement insultantes, dont on
a coutume d'assaisonner la ration quotidienne de lis inc.
indignent À. juste titre les Français — que j'aimerais
croire nombreux — ayant conservé dans la grande
tourmonto des passions déchaînées, lo souci du bon
renom de leur cher pays, autrefois ainiablemont splri-
tuol, souvent mordant jusqu'à emporter le morceau,
maïs toujours poli envers ceui-la mime qu'il combat-
tait, liai* l'esprit d'autan s'en eel allé chet nous avec
le reste, «toc 1* politesse exquise dans toutes les
classes, avoc la religion, avec le respect de toute
autorité, ce qui n'est pas du tout la mémo chose que la
crainte du gendarme, pilier principal de noire ('■difice
social actuel. Il n'entre point dans mon IntsaUnt] de
discuter ici quel peut être le reraedo. Jo désira simple-
ment dire 1 mes compatriotes que les mensonges, les
calomnies. Isa fausses nouvelles ne devraient point
«voir ds prise surceux qui, comme moi. ont vécu 1870.
Car c'est la mémo histoire, très peu-variée, au fond,
ainsi que je le démontrerai par des citations emprun-
tée* à la chronique de l'époque. Nous sommes, hélas,
resté* tout bonnement les mémos dupes, disons les
victime* d'une crédulité enfantine et trop facile, vrai-
ment, 4 exploiter.
Le* exemples qui hantent mes souvenirs de l'année
terrible, et que je soumets i la méditation do mes
compatriotes prouvent que les cerveaux sont aujour-
d'hui dans le même état d'ébullition qui lait perdre
aux hommes tout esprit critique, et même le plus
Nous sommes une nation disposée au progrès par
tempérament, mais par tempérament aussi faciio a
émouvoir, bonasse et crédule. Nous sommet surtout
une nation tri* centralisée, A qui le mot d'ordre, offi-
ciel ou non, Tenant de Paris, tient lieu d'évangile.
Tout sceptique quH croit être, au point de vue reli-
gieux, p. e., le bon Français, quand sou journal
parisien a parlé, s'incline et croit! Contradiction
étrange cher, des gens qui se piquent d'intelligence, de 1
perspicacité, étrange aussi de la part de M millions de
provinciaux dont beaucoup ne «ont cependant pas plus
sots, dont beaucoup même sont bien plus sensée que
tous ceux qui forment m et déforment ! — leur»
•pin ion» et lenrs conscieiccs. Ces maîtres de l'opinion
publique seraient souvent bien en. peine d'exhiber
des ancêtres vraiment français et de nous dire sur quel
champ de bataille du passé ou du présent ils ont
acquis le droit de s'ériger en champions de notre hon-
neur national. Ils se sont rabattu* sur les idées et les
faits affriolant* qui (ont descendre la pensée à son
niveau le plus bas ; ils s'acharnent A saturer l'opinion
publique de sottise* et de récits malsains, avec une
abondance effrayante. Les mensonges actuels de la
presse et du gouvernement ne seront dévoilés, bien
entendu, que plu* tard, lorsque la vérité éclatera par
l'évidence même des résultats, liais, en attendant.
Doua nous souvenons des mensonges de 1870, sur
lesquels cette vérité est faite depuis longtemps, et il
nous semble instrurtil d'en rappeler quelques-uns :
Le - Gaulai* ■ du 30 juillet J870 écrivait : • Voici
nn mot nittorigui dit hier a Ssini-Cloud par un per-
sonnage des plu» haut placés : • '-affa guerrt de tSV),
comme celle de 1850, sera mené* tambour battant. -
L'Empereur, qui entendait, a souri. •
Le même jour, « Paru-Journal - découvrait déjà,
avec le même aplomb et la mémo ignorance que sos
confrères d'aujourd'hui, que les Prussiens étaient des
- sauvage* • et le Chancelier de 1* Confédération du
Nord un • barbare •. On voit donc que les journalistes
de 1014-16 ne te sont pas tourmenté les méninges pour
trouver du nouveau.
Cependant nous arrivon* au 1* août et nulle vic-
toire n a encore donné aux Parisiens le droit d'illumi-
ner. Le même ■ Paru-Journal > se fait l'écho des
impatience* belliqueuses de tes concitoyens ; écon-
- L'absence ds nouvelles nom oppresse, le besoin
de victoires nous affame. Que se passe-t-ilt Quand
mardi s-1-on f Nous ne serons jamais a Berlin pour le
tSaout! Ofl sont les anciens conquérante : Xenès,
Alexandre, marchant toujours à la tête de leurarméet
L'Impatience du public tourne à l'attaque de nerf», la
seule attaque que nous ayons eue jusqu'à présent. •
Knflc 1* frontière est franchie. Sitôt la nouvelle se
Grands victoire à Sarrebruck ! La division Froaaard
■ culbuté et mitraillé trou divieUme jtrustitmne: En
réalité, un seul bstalHoo du «0* et deux escadrons du
7* tthlans).
Le • Goulou - jubile : • Les François ont attaqué.
Sarrebruck vers 10 heure» du malin et, après trois
heures de combat, ont culbuté trois divisions pru-
tiennea. Lu mitrailleuses ont mtutoyabltmtnt [audit
tenntmi. A l'heure présente. Sarrebruck n'est plus
riptlble !
Unaui
l. L'enthousiasme est iades-
'e correspondant du même journal ajoute le
' e suivant 1 son récit de 1s • défaite • des.
' De celte vaste plate-forme '(tes hauteur*
de Sarrebruck), nous surveillons toute la vallée de la
Sarre. Les Prussiens se retirent vers le Mm. et
srsloHr, aimolieaant et pillant tout
Mal:
l!l C'est la tactique dr celle honnête arin-ic. On
bien que la Prusse n'a jamais considéré les pro-
H rhénanes comme sincéroment prussic
- Lo r
Guil-
laume malade, li> pvnr'Tal oi> Uoltkr- yr.ivi'incn' ;i! teint ;
le prince Frédéric-Charles indisposé, -- cl fa cuisse à
peu pré* vide !......-
Tout a coup, alors que tout Paris et lu Franco nour-
rissaient les plus douces illusions sur les triomphes A
venir, arrive la nouvelle de la prise de WfaM ni bourg,
qui change la joio passionnée en torpeur d'abord, en
colère et en rngo ensuite.
Le jour mémo, ou colle première delaitc était
annoncée, lo bruit routait cependant d'une revanche
do Mac -Malien.
Le r, août, paraît la fameuse dipccltc annonçant la
dé/aile du prince de Prusse, fait prisonnier atte
D'autre part, lo - Gaulois -, par uno manieuvrc qui
ne manque pas d'un certain esprit inventif, attire
l'attention d'un autro coté et lait luiro un nouvel
espoir : - Une partie de la [lotte [rançaisc bloque
Kocnigsbcrg Les opérations dans ta Mallique doivent
être commencées ù l'heure qu'il est. -
Lo 15 août 1670, lo ■ Gaulois • rapporte ce propos
du nouveau ministre do lu guerre : • Nous avons
3.760.000jeuacs gens de SO A 30 ses. Il s agit de mettre
cotte lorce immense A mémo de résister J'en [aie mon
affaire. .
Hais nout voici aux batailles autour de Mets Le
- Figaro - est particulièrement bien renseigné n leur
sujet : • L'ambassade anglaise ■ reçu ce malin de*
dépêches officielles prussiennes dune importance
énorme L'une d'elle», entre autres, dit :
- De la splendide armée du prince Frédéric-Charles
il ne reste plus que des débris. -
Lu « Patrie - raconte, d'après un témoin oculaire.
ce fait très grave : ■ Le 21 courant, uno foule considé-
rable d'hommes, de femmes et d'entants s'est portée,
dans la soirée, devant l'hotcl de M. de Bismarck, n' M
Wilhelmstrasse, ù Berlin. Là. pendant plus d'une heure,
les cris : ■ Du pain, du pain! - ont été poussé» par cet
attroupement de gens desespérés par la misère. ■.....
• .. .La foute t'est ruée sur la maison el a brisé i
coups de piorres toutes les vitres dos fenêtres. Il a
fallu plusieurs charges de la police pour dégager la
Ce lou d'artifice de monsonges et d'insanités devait
avoir son bouquet comme tous les feux d'artifice; le
■ Figaro - et la - Gaulait ■ vont s'en charger avec
leurs récits des événements des l"et 2 septembre 1870.
Le ■ Figaro ■ donne, le 1" septembre, le récit
□Tune bataille gui n'a jamais eu lieu que dans l'imagi-
nation d'un de tes collaborateurs : La bataille de
Grandpré. Les Prussiens y sont naturellement battus,
malt la victoire est chèrement achetée. Ce léger cor- '
rectit donne uno apparence de réalité A la lettre, datée
de Reims, qui relate ce glorieux fait d'armes.
Le 2septembre, le • Gaulois* douneunedescription
itbataitle de Sedan qu'il convient de reproduire
beauté :
cinq heures. Les Prus-
Le corps tout entior du
uno partie du corps du
l'armée française. Nous
ner une espèce de triangle
. dont un angle est A Don-
o sommet A Sedan.
lar Cannée prussienne
secondo fois à Sedan,
lu des remparts et dos
textuellement da
- La bataille i
tiens prennent l'offensive
prince Frédéric-Charles e
prince royal se jettent su
reculons, en achovant ûa lo
commencé pendant la nuit
chery. un autro A Remilly el.
- La faute déià commise
tout Met- est commise une
L'ennemi est attiré sous le 1
trouées énormes se font dans
• A midi, la déroule commence. Une vraie déroule.'
- Notre armée poursuit vigoureusement lo corps
du prince Charles et du princo royal. Le carnage est
terrible des deux côtés. -.
• A ce moment, pendant que les Prussiensroculcnt
vors le sud, le corps d'armée commandé par lo général
Vinoy les prend do flanc et achète de mettre le desordre
dans les rangs ennemu. ■
Le 4 septembre, enfin, alors que Napoléon III uvuit
déjA rendu son épéo et que l'armée de Mac-Ma bon était
prisonnière i Sedan, le - Figaro ■ publiait l'article
• D'après des renseignements qui nous sont par-
venus d'une source particulière, mais en laquelle nous
avons une entière confiance, de graves événements se
seraient accompli» lo 1" septembre. Lo maréchal de
Mac-Malion, après avoir été renforcé par le corps du
général Vinoy, a livré un combat dans lequel net
armes auraient remporté un succès éclatant.
■ Les Prussiens seraient vaincus, culbutés et trente
canons leur auraient été en lovés.
■ D'un autre coté, Baxalne est sorti de son quartier
générai et. après un rude combat, marche vers... ■
Toutes ces citations, extraites d'uno précieuse col-
lection de journaux de l'époque, suffiront sans doute A
ceux eue* qui le secs de la rélleiion n'est pas encore
complètement atrophié; 11» n'auront d'ailleurs qu'A
pratiques d'aujourd'hui, A celle* surtout qui consistent
A calomnier systématiquement l'adversaire, pour y
retrouver le principe de Murât qui se plaisait A dire :
■ Moi, j'accuse toujours, j'accuse systématiquement,
l'accuse quand mémo 1... •
Il me temble qu'on nous persuadant que noua
sommes aujourd'hui victimes des mêmes duperie*
systématique» qu'en 1870, noue ayons quelque chance
d'être dan» le vrai. Un Provuicul.
EtLLETnS OfflOUS ALLIHAMiS
l'ami-i
, rr>,n.
* iro
s de préserver
troupes, l.'e
Iteims d'un bombardemrnl.
L'ennemi perdit hier do nouveau trois irions. Un
avion anglais a t\é abattu au tud ouest de Tbielt, un julre
t été abattu près de Wiellje et lui détruit psr noirs
feu. Le troisième aviuD, luisent partie d'une escadre
ennemie, fut torc*'d allerrir |>r*« de M»a)ir l)*1l**»É. en
Tkrùtrj dr h fHtméFBit. — Le combat de Sttwlt s'est
terminé à notre avantage. Les Hunes, ayant subi de fortes
lit] allaqui
perte» pour IV
Vil i
ires de kalwarja et su aud-
it repoussées «vec de grave»
■ar contre, les H ua«e-, tu sud-ouest
Auguslow, réussirent à surprendre nuitamment une
>mpaf(nle d'avant postes qui lut lortement entamés.
A l'est de Plock et lur la rive tua de ta Pilles, de
ibles pousaïti rtittvt lureol refoulées.
Crm.l QuuUh gUtral. la S nu <■!*-
IVIfti Ja lia (Htm d rthml. — En Flandre l'ennaini
d'ïprei, après avoir prépaie son action parti
eu d'artillerie. L'attaque des Français entre 1
la roule d'ïpres i SI Julien fui menée energi
, tandis que, plua é l'ut, cetlt det Anglais lu
es eflorls de leoDrml échouèrent ramplèlemen
e Uroodar
H île Veldhotk, qui lut l
allaqupi pregreatertn
«-Paris: malgré leur rea
direct plualeuri Irtnc
acldrnce, les français pe
l:* prisonniers,
Eutre Meute et Moietle II n'y eut de violenta comb»U
qu'au bols Le Prêtre, où les Fraudait allaquèrtnl 1 plu-
sieurs reprise» en grandes ni «km Nous repouttîlmtt
cei attaques, qui avaieat pénétré cl «I la jusque data ne*
tranchée», avic de trèt loi tes pertes pour l'ennemi et
fîmes 90 prisonnière.
Hier encore deux avion» ennemis ont été mi» hurt dl
combat, l'un lut abattu prvs de Reims, l'autre, qui faisait
partie d'une eicadrille, tut obligé d'iltarrir >u plu» vite,
■u nord ouest de Verdun.
TViKrt de h guerre i tt'ii. — No) opérgtlons din» la
partie nord ouett de ta Rutile rirent de bon progrès. Près
■ '■>■■■ L noua avons de Douvrtu bit VA prisonnier»
M«J, En pouriuivant les Hutsea en fuite, laa .mil
Mlltu
a rtRloa de Kalivarja i
is lur
TVdfri de la jvarrt à rthust. — Et Flan.Ire. nout
attaquâmes hier avec succès, au nord est d'Vpret. des
deux cotés de la roule Posleappelle ïpres. at primat le»
termes at Forluln, an sud est d« Salnl Julien.
En Champagne, antre Souiln cl Perlhen, nou» a>on»
endommagé les potilioot ennemies par de»
BiplO»
n'y «ut que dea combats