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Jf Année. — N* 114.

PRIX i H CENTIMES

CLarloTille, le 3 Décembre 191B.

Gazette des Ardennes

JOURNAL DES PAYS OCCUPÉS PARAISSANT TROIS FOIS PAR SEMAINE

AD SEUIL DD SECOND HIVER

Il n'eil pu difûcilo I deviner pourquoi 11 presie
p»riiieBne remplit tei colonne* d'Infonnitioni fin-
ttitfite*, montrant l'Allemagne à bout de forts et prête
1 implorer la grice de mi ennemi), pour peu que ceui-
cl tiennent encore pendant quelque temps.

Cei affirmation) fintiiiiite* néceiiitent d'iulant
plue d'aplomb qu'elles «ni éloignée) de 11 réalité. Il
«il superflu de tel réfuter une k une. Let fiiU *c char-
geront de lu démentir, comme lli ont dlipené de leur
lourde rude et lincire les nuées de fiuiic* nouvelle»

de folle» prophétie* que oelte même preiie ehi
i Pirit el de Londres lançait l in pieié déjà et dont II
Gatttti » nuemble régulière ment, dans »on « Hiroil

tUPi

de la presse », une ■érîe'd'échantillo

La fail que certaine» campagnes de luggcationi,
déjà aigri al te» ici-mi me, redoublent dam lea journaux
pari aie ni, l'expliqua aiiément. L'hiver eat venu et,
malgré lei promette» de Guttave Hervé, lea brare»
poilus ae voient condamné* k le paiaer dana lea même*
tranchée» que l'an pisté. C'eat une rude épreuve évi-
demment, surtout tprè* l'échec indéniable de la der-
nière grande offensive anglo-française. Comment con-
jurer dani ce» condition! la aouvenir de» maux enduré»
l'hiver paaaé r C'eat bien limple, ae dit la preuc pari-
sienne. Racontons aux pollua que lea Allemands ont
encore beaucoup plui froid qu'eux-mêmes, et cela lei
réchauffera. C'eat pourquoi noui trouvons, depuis linéi-
que teropa déjà, dana les feuillea boulevardières, à coté
de» longs articlei aur 1» prétendue «famineallemande»,
un» série de petite» notai plua modeatca, affirmant que
le» soldai» allemand! ont peur de l'birer ruiie, que
leur» vêlements août en coton, il autres stupidités du
mime genre. Il faut évidemment une forte dose d'ima-
gination pour arriver 1 convaincre le» nufridionnui

ra les plus ligou
supporteront moins bien qu'eux-mémai le froid qui
commence. Mail on espère ainii leur faire oublier leur»
propre» expérience», ce» touvenin ou'eiprlmait il y ■
quelque tempi, dana un article don! le but n'était pour-
tant pas de semer le découragement, I» uBalûillt Syn-
dicaliste • (il octobre). Ce journal écrivait que, puis-
qu'il fallait recommencer, on recommencerait. M»ia.u,

a tint- nouotlit eampagnt d'hivtr, aucun de ceux
qui onf fait la précédente, qui l'apprêtent à la recom-
mencer, ne peut y songer tan» appréèieruiont. Peu-
vani-il» ni poinj penser déjà a loua Ici touuenirs du
miaêre» déjà subies ; a la pluie el su /roid, aux tran-
chéet et boyaux pleins d'eau, au vent qui place, aux
pieds gelés, aux longues ilotions devant le créneau, im-
mobile parce que dans cet espace retiretnf loul mouue-
ment devient un» peint 7 Mille et mille miitra répé-
tées, déprimante» el redoutées plu» que lei riiqun dt
la guerre eux-mtmtt, car ides ion! dé loulet le) heures,
ces touffrancet, tl nul n'y peut échapper. »

Le Journal enregistrait ensuite la promené du gou-
vernement, que cette année-ci, tout aérait mieux orga-
nisé ; mai» il ajoutait avec seapticiam* i

u H al heureuse ment encore ces uiurancrs ne sonl
pai aussi affirmatives qu'on le coudrait puisqu'»"»»
anl été auiuiej immédiatement d'un appel au concours
prit*.

• et cela donne un peu à ré/léchir, coire d doultr,..

■ Si loul est prél, si lei ttoclit néceiiairei tonl com-
plell, pourguoi demander la collaboration du public,
l'aide dei Oonnei volonféi t

a C'eit osiei inquiétant, car une organisation régu-
lière coudrail que chaque soldai reçdi loul ce don! U
aura besoin de l'armée eile-méine; l'appoint fourni par,
lei individus ne doit tirnir que comme complément :
complément nécessaire, du reile, car il se trouve que

l'indispensable esl louyouri insuf/isant l'usure saut
loulet ici forme» étant contidérable.

Cela risque encore d'élre fort décevant. D'abord,
parce que c'est faire une constatation certaine que d»
noler le ralentissement du concours public, qui de plui
te reuenlira beaucoup, par force, des fâcheuses con-
dition! économiques ou la vie Irop chère va placer tel
familles. Ensuite, parce que la répartition de ces dont

est toujours fort défectueuse.....

M, Clemenceau, lui, fut plui aflinnatif encore dani
ritiquei, lonqu'il écrivit (« Homme

mbre} :

« A-t-on oublié le désastre de l'administration mili-
taire dans la fourniture des lainages aux soldats, au
cours dts plus cruelles rigueurs de l'hiver ? iVa-l-on
pas ou le oouuerneur d'une de not principales pinces
fortes s'adresser directement au publie en lui mettant
tous lei yeux la détrese de nos soldats ? La censuré
de Af. Afillerand n'usa pas j'allaqutr, celte /ois, à celle
mani/eilation anlihierarchique, trop mani/eilemenl
prouoquée par !'insu//isance (pour ne pot dire plus) dt
son «dminislration. Mais dis que les premiers rayons
du printemps tarent réchauffé l'atmosphère, nous
admet un bel ordre ministériel pour interdire juperbe-
Tlffil a.ix ; !.■:!' .■M'ii^irn dt rè-;iï!:.tr dei iur.pl,, Frcr.-
çaii, sans fonctions administratives, les objets de pre-
mière nécessité, dont leurs soldait n auaienf plus besoin,
et que l'administration l'était montrée Incapable, en
tempi utile, de leur fournir. Voila ce qu'on appétit n 1»
aouvernemenl ». Des discours d'héroïsme verbal en
surabondance. Des actes d'efficacité ? Où, <j quand ?
El pour cacher la plaie béanle, le silence impoté par la

pace d'une année 'l'adminLlralion, ^consultant l'almc-
noch, ail pu prévoir le retour de la mauvaise saison T
Interrogé sur la question, M, Millerand {je l'ai enlendu
de met ortiilet) a répondu qu'il y ouroil, celle /oit,
surabondance d'approuitlonntmenli. J'auoue que jê

n Seulement, ejoulail-on, pour que let tniiois det
famille» et Ceux de i'od min II Ira lion ne fissent pat double
emploi, on croyait devoir publier une litle det objets
dont la fourniture pouvait (et mtme devait) demeurai
k la charge dea parent». Je publierais tel «elle liste sans
fin, il cel article n< menafail dé/a d'être trop long. It
faudra bien m'y reporter prochainement, dit que le»
On. poarra voir, «Ion, qui le*

■ 44.,

«Pas besoin de démontrer que toutes let défailtancet
de la puissance gouvernementale et adminislraliue t»
reprrrulenl, en lniu//isance de moyens, aur le «otdat.
Tout la monde le voil. Jamais lumière ne fui plut écla-

Comme on pourrait répondre que Clemenceau n'est
Jimaii coulent, nom citeroni encore un petit témoi-
gnage que personne ne auapeclera. C'eat l' • £cho dt

■ Cependant, par douiaintt, chaque jour, des
lelfret nous arrivent, attestant que beaucoup de carpt
dt treupei, txpotét au froid rigoureux qui déjà sévit,
n'ont encore louché aucun vêlement ou soui-vélemeni
d'hiver. Comment expliquer cet cas regrellablei «I trop
nombreux t Est-ce négligence, abus des formalité!
paptnttUrtt ?......■

Sous n'ajouteroni rien i cet quelques clUtiout, et
nou) ne lei ciploiteroni pu aelon la méthode ib>urdo,
chère i la presse boulevard!ère. Il n'y a certainement
pat un toldet allemand que berce le fol espoir qu'un
beau matin, lei advenairei d'en lace seront changés en
glaçoni dam leur» tranchée» I

preiw parisienne, c'eat simplement parce qu'ils nom
semblent révéler clairement pourquoi cette même
prciie éprouve, d'autre put, un besoin aussi preiîint
de t'étendre avec autant d'insistance tendancieuse et
d'imagination fleurie lur la situation u pénible n,
où elle aimerait évidemment bien voir ae débattre, à
rentrée du deuxième hiver, la nation allemande et son

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Théâtre de la guerre a l'Ouesl.
L'action militaire iVsl hnrncc a det combats d'ar-
tillerie, de lance-bombes et de mines lur divers, pointi

Théâtre

: à l'Bsl,

La situation esl sans changement. Une c<
d'aiions allemands uttaiiua les i us la I la lion s de
de fer de Tjachuvitchi (au sud est de Uatanovi

li).

Théâtre dt la guerre aux Bolfians.

Près de Hudnil, au sud-ouest de Mitiovica, dea for-
ce) ennemie* furent repouiséo par de) partiel de \'U-
tuér du général von Koevcii-

Lc nombre des prisonnirn qui ont été fuit» ici, et
de ceux qu'ont pri), 1 l'ouest de la Siliuca, dei troupe)
appartenant t l'armée du général von Caltwili, atteint
un total de i.ooo homme».

De* forcn bnlgarri ont pria le «28 novembra
Prltren; elle» ont lait 3,000 prisonnier* et pris 8 canons.

Théâtre dt ta guerre d I Outil
A l'oueit de L* Baisée un important coup de mine
de not troupe» endommage» sérieusement I» position

'"xtatffka la. I f t t bail

Thédlrt de la gutrrt i l'SU.
Aucun événement euenltel.

Tnéalre dé ta nuerrt aux fioji.snt
A quelque* endroili. il j tut dei combut*. »v»n-
tafreux pour noui. avec les arrière ganlrt de l'ennemi.
Pré» de Prizren te» troupe) bulgaret llrci " "
inieri aerbet et capturèrent *
intagne et d'antre matériel.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

dpoltmenl dani la région dt la Fechi il da la

Combatt k la grioad» dana It

Aucun tvéntmcnt t signait
Dani la (ournta d téer, an
l'oueat d* ta Mtu». une émlii

s ltli, I

rcrgn tl BstMncourl, g
dt «ai lulfocanta lac oit

jrnée, un avion allemand ait tombé
nage. Quelques obua de noa b»tttri*t

Les Soldats fle couleur et le Droit les Gens

P°t*. '

* n m i

r Ha

Cet principes générale ment
adoptes n'en sont aujourd'hui que plui précieux dans leur
irrsptniililé ibwlge. Nous noui bommii i reproduire quel-
quel citations. Ecoulons d'abord le Suisse filunltchli, auto-
rité internationale, reconnue par lea Français, qui le citent

ouvrage a Le Droit International modem; s, ce savant écrit

(p. 569) :

u L'utilisation de sauuages, ou i'ulilisulion de trou-
pes auxiliaires qui n'ont ni la connaisance, ni le respect
des moeurs des peuples cluilisés esl imcompalible avec
les usages de la guerre d'un pays civilité.

x La guerre civilisée exctul toute barbarie et, dit
lors, ne doit pas non plus se faire des auxiliaires de
tribus barbares, a

L'auteur eau ma toulelolt qu'il De sertit pas lOlerdit
d employer ces barbtrea t'ila oturrvaient scrupuieuiement
le di-.l des erna el les loii «t tas coulume» de la guerre dea
peuples enlisés K t'ila obéissi toi tus ordrea du or h.-tan
fi>.iiK> Uais 1; ajaasta -

• L'emploi du tuieos, tlnraïna et mthomé-
tam par Napoléon III dan» la guerre franco-alle-
mande de 1&70 1 été, pour celte msoo, un rttovr de la
eiril«aii..ii d la barbarie dans I» guerre, tlleodj que h
plupart de ces grn» n'inieot pai une bien juit* com
préhension de la civilisa lion chrétienne d'Europe, 00-
lamment du reipecl de la penonne et de 11 femme,
amii que de I» propriété, >

Lei Sénégalaia tl les autrea Inbui ...... qui délrnuenl

lujomd

mpréhen

, plu,

.8,0 >

M. /lolin-Jacqueiiijiis, aulurilé belge, cite a ce propoa
purée n, tome su, po^e 30,, un article de I' 1 independanet
a go aras u (troupei mercenaires i(riciinca) :

treprenanls, impétueux; tllei, et eonpei le» této; plui
vous en couperet, plut notre estime pour vont ang-

nientera...... Arrière la pitié! Arrière let sentiment!

d'humanité 1 Les goums seront i la hauteur de leur
Uche, il suffît que nous leur léchions It bride, en leur
disant : Hort, pillage et Incendie 1*

prononcées par Lord Chstom. 1 la Chambra du Lorda.
En 1777 ce fier Anglais, d'une aulre époque que la nùlre il
ett vni, déclara au lujet de l'emploi dea aauvagtt Indien)

■ Quel est l'homme qui, pour compléter ce» dla>
g rien de notre armée, a osé awniler k nos arme» 1a
mmue et ie couteau du aauvage f Appeler daua une

MARIONS JEAN !

Par CoLiTTi YVER

illiàatal' lui aussi, aur lu uni d* la Seine. 11 jouait du
vaUaa, du romaotts; il Jouait très bien, tt ton regard pts-

nou. ne pou.ion. pa. voir. q *

C'éttrt ou .eui-is que-jaurali voulut dirigea aur Edith

pajt pu, tt je ma diaaia : a 3i Jtu n'ut pu
totr. il ut le'scrt jam.i.. 1 Ou aenll toujou
ja vojaia bien que mu Anglalau, peu rl

iplar, ellu n'tli
■lUrft». rflafT

la groupe qui

ed.ii

.t Jean, elle dit

1. alla • effaroucha et u iau*i

oadu blgiTTéa d raouleuan Lu bieicllim étalent l'gion ;
ila envibiaaalent de leurs personnes guètrtes, serrées ea

Icrmlicet où lw'rupirabla cherchait un dernier refuge, aie*
jatiu Anglais» alertes, la jupt franchement relevée, eaca-

avait découverte, tl noua noua mima 1 causer tout lu deux;
près dt U, lut u faisaul vieux et moi Jauni pour élra ils
rntblai.

«la vous dérangerait tl Je rulata aprea It flot r ' •

SI cela ni tlinngeait, quand cela m'irvangutl tant I
Ja protutai, d rusant L'onilli, al lui poursuivit par phraua

_. Iru b»_____

it voira malsonnèi. Vou

1. Cal

-Oui. Jtu. un milhoo.
Il II penUit la laHa dt jota,
- Hall ellu sent Anglalau 1.

1 perpétuella cbiaae aprù c.

e peil jupon rouiie i
'- s'il faisait If guc

ortail pour l'attendre, Maud lui teliif
itérale. A la maison, quand ils avaient blen'jou* I rtehe^
tche dans le jardin, Maud avait enlln pour refuge u dé-
ïidonnèt chambrelle où sa grtninioiri Irançaiae lui tenait
ompaguie. Alora, Jean prenait sa mandoline; il l'instillait

liage pour

fugllln pttrsj

• Ihoriaon vague du fleuve, tréi majeitueuiu dans leur
mo dl ItilUd, donnaient l'Idée de Grecques lepteiilrio-
«, produit! d'un croisement d'Alhcnieni et de Scandl-
iet. Moisis classique, la pelile M sud a'élail agenouillée,
ci deux coudes au bord de la ci mole, le col enfoui dana

a visage tout mangé par dea veux sans lond, elle eme-
pait d'un regard étrangement attentif It Français à qui
lis bien, dèa lot*, qu'alla a'étail dfioud toule en pen.ée.
L'a grand bruit survint, qui couvrit le bruit pretqut

dt ce regard d'enfant qui laissait passer avec Candeur ion

La Jeu

D tilt H

(MiaiaVjifRfi °°mn" DD **"""' . P0"" "

a lïouvé bru, aelae ans. Conaeolei-voul t t
Et l'électricité, dont l'antiquité, il tilt l'eût connue, eûi
fait une adorabla déesse meaugèrt, ut* rapport!, trait
bauna plus laid, mou laiaier-palaer d* bonheur pour mu

pattti

t Bru n'importa quel Iga Mirions Jean 1 a
Ht h Oient d'abord la cour d'une étrange façon, jouant

r. On nt^û^all |l mmi aia'l 11 WataÏ'|Tl r^ït™ —
1 ut la. 1 Eut fujait. C'était une manitn d'ami emnle

u bout dt trois jour! — c'était 1 midi el nuui étions
(le, — Jean qui l'était allanli .11 pn>nitn:ide, icviiil
un pclil bouquet de fleurclles blnneliei qu'il jelt aur
rviclle de Mtod Ivec dei aira de grand frfre. C'était

te oe point dire un mot; ils k Itnrèrtnt .ei'ik-nunt un
ique^regard par-dessus k table, où personne non plu

ne beurc iprèl, mes qualra hileisu, qui aniciit dé-
nlalenl It Seine i grand effort d avirons. Jean fuintll

tenait la barre, tt la petite Maud trea absente de 11. 1
garçon, rêveuse,'poète, vivant tu dell, plua ehimiin

- ttegsrdu-Ji, me dit Jean; i quoi peut-elle penser r

fat, mon cher ami, répondia-je. Vota
D et voua voutea veut i'anlendre dire ;

it pal su claires prunclln,
 
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