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B" Année. — N» 118.

f>PII3C i o centimes

Charleville, le 12 Décembre 1B1&.

Gazette des Ardennes

JOURNAL DES PAYS OCCUPÉS PARAISSANT TROIS FOIS PAR SEMAINE
On s'abonne dans toua las bureaux de poste

L'Emprunt National Français

Le^gouvrrnement français • fait adopter dernière-
ment par Ici Chambre) la projet d'un grond emprunt
national, destiné k couvrir lea frais do la guerre.

En France, on a'élait procuré jusqu'ici l'argent
par d'çutrea moyen» financier! : Loin de

u t terme, crédil
e de France et finalement le lo-
in portant et Irnilo avec lei
peu glorieuse»

défense nationale à .
accorda] par la Ban<

Lnqucs de» El»(»-Unii ». dea ôondili
pour les finances franco- !

Les boni de défense nationale n'obtinrent qu'un
tuccès médiocre, mal gré Je» vibrant» appela au
patrioliime, qui" en accompagnèrent l'émission ; on
dut consentir dei conditiuui particulièrement favo-

On lança k un coun de ofij % des obligations de
défense nitionale-k intérêt fixe de 6 %, remboursables
en dix ans au plua tard, avec garantie qu'elle) pour-
r.in. él„ looratk.. >n «m» d. M %, M lit™
d emprunt, dan» le caa ou cet emprunt national sertit
émis arant igiS. Celte foi» encore M. Bibot, ministre
de» Financea, n'eut pu la chance d'tToir trouve une
valeur k auccèa.

Entre lempi la Banque de France avait déjà dû
ivanccr 7 milliard) et demi à l'Etat, aan» oom|,t.i les
millions avancé» * certaini alliéa de la France. A celle
occasion la Banque de France dut augmenter sensible-
ment, k lavoir juaquï milliards, aes biUetl en
Circulation, tandis qu'elle avait en caisse 4 î/d milliards
en or et en portefeuille pour pré» de a milliardi de
traite» ne pouvant être régulièrement réalisée) en
raison du moralorïum.

Aujourd'hui la France se voit obligée d'émettre un
emprunt k de» conditions aemblanl devoir garantir le
tuccèt. Pour que nos lecteur» puissent apprécier eux-
mdnet le» condition» extrêmement onéreuses pour
l'Etat et alléchante» pour le» souscripteurs, iiiiquclle»
U. Bibot a dû ae résigner, nous reproduuon» intégrale-
ment l'Invitation officielle adressée au public. Voici oe
document :
JWtsalon .

Defsaso nationale.
Prix d'émlMion : 88 franc*.
Ptvabll ; 10 Ir
M

■ --» — '*"iV*^^i77hâr
- u 31 turs imi

et U O/O pour la

total 88 franc»

1 cas U tsttrt, le atWImr un punitif as *I«a *Voi!
Haï nwi U Trésor, *• j "1 • T'rn' •

.■iptloo, laa ti

a* verasmeota par utlclptlioa lait» lu ma-
aient de la wutcrlpuon n* seront reçus qne pour l'Inlégnlii* du
eapltat. 11» donoeroat droll * aea bontflcaUnn 1 titra d'tscompta,
ne 1S oeaiiniea par irane de rente, ea qui lira re*aortir I* i>Hr
d'tiolulou de» titres libère, par aDtlelpauoB. k M (r. » al l*er
rendement i 3,730/0.
Apre» la «raaerlpt

ESLsBBtl du'

ana bonlflcill
Las aousc
abats dea cali
tir* libérée*

Obllir.

1 plualen
ibL 11* a

La anticipa* m ruât refus.

P**Fdrel|Lt

iplloo* [allai ai
I» Wlsns* NsU
'Uisable* d liront tir» In
uiu btnéUdsront d* la boni!

trWnua. — L* HenU S 0/
ir* 1915. Le* irrércjrea id sni

Coupures. — Il d* m
tomme Inférieure à S tri
•I lia mnlUpua d* 9 but*.

iu an. arma... ans tel
et t l'tUiDger diTieat

1 la Dtfanae National»,
llru daR.nte 31/10/0
al libérée* pour 1* tout,
i,.d* 1S eaatlmM

-A part

''■in rtriiUursées ai
• p(rloua ds quiuie années.

le* BentM 5 0/0 poui TMt
ni remboursé.» pendant ni

La-Souscription tira MM le M ffti—til.
Vn ariltf ulk'ritur filtra la date de cMturt oui h* pourri

déparer le « décembre MIJ.
Les souscriptions pourront tire acquittées :

llrni* Li 0 0 perpétuelle. i concurrence djis

■:. l>j:oii. Jms les Caisses d fci.irnne. à eon-
0 l.i niuiiiû du prli delà lient. 3 0/o souscrite.

laul» t courir depuis
pour lesnuels lei Inlértl» 19 de
Bons do 100 [rares tl suJesam
m'ill;[>Le de |G. la m ij : -.i |-i e t.
1rs CbllKilions de la Dfîei

ilicimbre U n

pri. de 90.73 O/o, .. .
; .'>'■! |'"u ■ 1.. : ■ jja ét.yj!'- ■<.,:

coiuptcrilu 13 décembre 1S13

1,:,■<>, |V;nh> M i 0 0 ir„v, „

rante, susmenté des mté'rfls cûlti* y----.*
■ Je Rente J U. li pcpiliieun p- 1

ds 'J...VJ (),o >

: 1:, ,' ;î-

déduction de* li

n lier* de la Ilento 3 0,(
6 francs par 3 bmt» de
e. coupon da 1"

1916 dt

Le» aooKripteur* gui roujrjoi oser i) 'acult* d* »ae-jit-
ur J an lier* da leur tnjtcn;uoo pat la remis, e* litre* d*
cola j :< -j »rp»:i:i ■ re .■■.irtol tccKrlr. ni poor ea mal-
Upl* de Strias de reMe

ouoeraire. scil en to:s on 03 itfsu.ca it a or'eaee NtuociH
•0.1 «a Ulre» d* mou 3 1/1 0,4 amortiaaabiee. 00* preiuloD
égala 1 la moitié su mnlna du pris de* rente] souscrites.

La ranéM au Trtior dis liim de renie S 0/0 psrpétuelU,
alias qui U mshM eompldnieniain en numiroirs, l*sjj y a
Km, pour libérer in «proie mtnl la souteripltdn, ss'firoil aux
caisses oui (iront désigné» il A la dais qui sera ktis par un
arréU du minùln du finança.

En luenn cas. Il nj sur* lltu an psjtmsnt duoa soult*
par 1» Trésor. Lorsqns Is rsleor da rcprlis dis litres rtmti

entier ds Iraou dé rente S O/o. 1s 1

t li traction, *era portée an nombre 1

correspondant
Marnent aupû-

A partir dn 13 Jsnrler tl 0
Onrthti* terme: 11 sers déllrn
prorlsolre* munit da umponi
is (•■ - --

redHl

(cus-rl[jt«i:.-i lirs ■ rr.':*}

.eroni tchiogt* apr*» 1» Ilbt-
adéftnltU».

Telle» sont le* condition! de l'emprunt françbia,
L'Allemagne, on t'en aouvlent, a place ses trait
emprunt* de guerre 5 % dan» la payt mime, k de»
cours d'émission de plu» en plu» faicrable» pour l'Etat,

La 1- emprunt «épais. B 1 mlllisrds de fr.) 1 07 l %
la," - I - 11'/. - J'SM*
US- - ( — 16 — j i H %

La France par contre se voit obligée d'émettre k
K % ton emprunt & %, <f«ll-d-diri à an court inji-
rttur de 11 % i Celui du dernier emprunt allemand.
En outre, l'Etat français admet la conversion de! ancien»
titre» de vente îi% amortissable et (jusqu'à un lien
de 1* touicription) dea titrée de rente S % perpétuelle
an emprunt I %, La rente S % ts\t tdmite au court de
U %. Acluellement, elle note officiellement 64,5o. Ella
notait le ii septembre igiB : 67,10 ; — le it septem-
bre : 88 ; — le ai août ; DS.So, etc..

L'emprunt national n'est pu remboursable »vint
id5i. U sert rembouné alor» à 100 %, de torts que It
aouicripleur gagne, à moins d'événements imprévu.

La contéqutncc logique du nouvel emprunt est la
baisse du coun de* anciennes renies, dont le* intérêt*
sont déjà tris bat, I.'intéict de l'emprunt émis * 88 %
est de 5,68 % cl tWÏiuM donc de plus de 1 % celui de
l'ancienne renie 3 %, même si l'on prrnd comme baie
le cours de G6 %.

Ci« ivaalaajrWM potsibiliié* de eonvrnion don-
neront sans doute uu icaulltl rcprctrnltnt un htut
cbiflrc et friraotittunt te tuccé» eslérieur, El cela sem-
ble être pour le moment le prcmfrr souci det financier»
de France. Il faut bien qu'un i-mprunl turnomme
arrc emphase I' ■ emprunt de 1* victoire * donne uo
rùtullal salltfiittnl su otoint l'orgueil nation»!

Mais procurero t il réellement t l"Fiat, dont il aug-
mente contidérablemcul le fardeau budgétaire, autant
d'arqcnl qu'il pourra sembler r On évalue t il mil-
liards environ les bons de défense nalionsle et i 5 mil-
liards les renies 3 et 3 j % qui seront convertis en
emprunt Ce» somme» devront donc £tre »vant tout
déduit» du total de l'emprunt

En allcndaol qu'un ateon prochain permette de
juger le résultai de l'emprunt français, signalons la
réclame formidable faite dans la presse, en Irtnce et
4 l'étranger. Les journaux parisiens sont rempli* de
dettiat allégoriques, d uo art souvent douteux, mon*
trant l'Allemagne écrasée sous te poids de l'or 'rsncais.
et M. Bibot ■ promis t chaque souscripteur un diplôme
d honneur. Le miiiittrc des F.ntncet n'a d'allleurt ptt
pltiatnlé avec te* concltojent ; il • teno i leur dire
dtn» son grand discourt que l'*rj.-nt qu'il» ne donne-
raient pas pour I* arioMMt», deviendrait fatalement «1»
tançon de la défaile u. It Ribot, on le volt, a fait jouer
t» grosse artillerie.

lin ce qui concerne le résulta! probable *"u possible,
tout ce qu'on en poumll dire aujourd'hui ne serait
que vague supposition. Les nouvelles plus ou maint
ritclrt n'ont bien colmdu ptt fa ■ t défaut, Hsppelont
que dans ton N* ni la 1 Carelfe a a déjà pris note d'un
radiogramme anglais, daté de Poldhu, i-i Dumnbn
et annonçant qu'avant l'ouverture ofCciclfe d-1 sons-
criptlona, a5 milliard) de francs auraient déjà été sous-
crits dam les banques.

Le gouvernement françat) ne s'est d'tillenrs pas
idiessé a la France seule ; il t fait dans iet psvs neu-
tres une propsgande qui a mtme provoqué, tu ténat
espagnol, une Interpellation du marquis floialejo qui
en récl*m* l'interdiction. De ton cillé, la gouverne-
ment anglais, à en croire le grand journal suisse «iVeue
Zuercher Zeitunp », a Gxé i II participation du capital
britannique un minimum (de 1 milliard aoo mil-
lion» ?), en ajoulanl U condition que la tomme ne
quitte pas le psys et que Ici titres servent a payer le
mtlériel que i Angleterre fournit 1 la Frtnce.

En - sffairea on le volt, la» Ànglalt rcatenl lou-
jour» geni pratiquée et prudent) I

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

TtU&trt dt ta guerre i l Ouest.
Violent! duel» d'artillerie sur plusieurs point* du

leur io3, au nord-eat de Souain. Un avion françai*
fut obligé d'aterrir au sud de Bapaume. Le» ■viileun

Théâlrt dt la guerre d l'Etf.
A part quelque* eicarmoucbes de patrouilles rien à

Théd(r< de la guerre aux Baikant.

Les combats au tud de Plevlje, au aud de Sjenlca et
pris d'Ipek continuèrent ivcc succia.

Djikova, Debra, Slruga, et Obrida sont occupés par
le* troupe* bulgare*. Le* combata au Vardtr progree-
tent tvanUgeutement,

Tnédlre de la outrre à l'Oaest.
Des attaque* fr*nciisei » la grenade conlrc noir*

Sou»'n, fmiul icpvusite».

A part cela, rien d'imporliot ne t c*l passé eo oeil*
Journée de pluie et de bourrasque

Thédlr* dt la guerre i TEil.
Rien ds nouveau.

Thédlr* 4t la Qztnt oui Balkans,
lu '- du général ton Kutveit t fait 1 . cet dtui
deruiércs journées eoiirou 1,100 prisonnier*.

Rien d'essentiel à signaler de l'armée du général
von Csllwilt.

Au aud dt Strumlca le» troupes bulgares ont enlevé
a.i Anglal» 10 canon».

Bl'LLKTIKS 0ITICIEL8 FRANÇAIS

Au court d» la Jouioée. t'aclivIUi de lartiUerl* a Ut plot
tnletu» d* part tt d antre

Ed EUjIgtqve. notre artillerii a «Meute dtt tir* efucac**
*ur te* bojaui d* i» lég oc dlleifta* ou 100 signalait dt*

tt ornement! a* Iro-jpee easeule*.

bombardemenl ttuleni dt rot Irttcbéet do Cr**s*r Dwibl*
(0 todouetl de Looa (Jaelquea obut inceDdiolrt* *ar Arra»,
•ans grand dommage

Entra Somm* tt 01*e, no» engins de tranchée ool détroll

m il rallie use* ton* coupole do van 1 Tllloloy,

L* lutle ds mint* s'etl pourtulvlt t notre avantage dan*
la région dt Frlta, au boli Eatol-Maril, à l'eat de Tr»cy-lt-
Val et *ur Its Haut* de Meute *ai Eporges.

Arm** d'Oritnt. — Le* action* localea du S dccembr*,
algneJéea dani le communiqué précédenl, onl été estai vtm,
nolnmmenl ver* Kcalurtno, où le* Bulgares ont ennannt *4

Sur la Cerna, deux tentative* de passage ont été arictées

'Au cour* d* la louroét, activité d'trlillerie asseï latent,
an Artoit autour d* Loo* tt de Scuchei, alnal qTi'enlr* 1*
Somma tt l'Ois*, où ne* batteries ont ttltkit det convois
t Fay tl pris soui leur feu de* troupe* *e déplaçant eu ar-
riéra du front, prei d'Hittencourt al d* Laocourt

La cenonnad. ■ tlé également trt* aouteane en Qiara-
pagne, dapul» la région da Saint-Souplel Intqu'à Muito»
•I en Argonnt, k 1* Haole-Chevauchée.

On ne algnale, au cour* d* la nuit, qu'un* canonoada
usai vlv» to Chompagn*, *t an *ad d. S*|qt-SoopIeL-on
eonibal localité tntour fan da no* poilea avance».

Dl FBiHÎSlS PABLE DES UBJfl

Un coup d'oeil sur la littérature international*
consacrée k l'Angleterre, *a mentalité et sa politique,
non» «pprand qu'un grand nombre d'auteur*, de
Journaliste», de caricaluriitaa lallriquet, etc., qui
portèrent j*dit *ur l'alliée momentanée de la France
le* jugement* le» plu* •étire* et lei plu* clairvoyant»,
étaient Praneai». Il e*t bon de le rappeler t 1* France
oui fait tembl.nt de lavoir oublié — o//iciei terne «I
du moin». Msil lei politicien! de Paris, t'ili «ont le*
maîtres de l'heure fatal*, ne sont pat ceux de la

FEUILLETON D

4 iQAZBTTM DES ÀKDS/nisst

LA PETITE VILLE OCCUPEE

Depuit que la petite ville francalae est (Uvenua
ë étape * allemande, elle a perdu sa voix. Le» cloche*
Ism tonnent plus. Bit-ce de iiirprlte,décolère,d'étonné-
meut t Ou bien tout simplement parce que le* porte»
de* clochers tout alose* ) La gendarmer!* allemande

I* ml» le» scellé*. Et personne, pas même le sacristain
plu» fidèle k ton devoir, ne pourrait J entrer. Et lot
horloges ae tont airaleca, elle* ne tonnent plu» les heu-
re). El le dimanche, le* dévot*, t petits pat, ailencieu-
aament, vont k l'église, tan» y être appelée et accom-
pagné* par le» carillon».

liait le* pigeons, te* pigeon» Innombrable», qui
nichaient là-haut t Qui voltigeaient gaiement autour
dea vieille* tours, pendant que la voix profonde des
alochet devenait un torrent d'airain sur Ira toit* ardol-
•*■ I Le* pigeon*, il* tont mort*. Eux aussi victime»
da la guerre. On laa t attrapée vivant», ou bien on le*
a empoisonnés. Car d'autres, moins Innocent*, le* pi-
geons voyageurs, eapiont allée, pouvaient trop facile-
ment, don» leur courte, fatigués ou affamèt.-te reposer
parmi eux, tant qu'on pût les distinguer. Adieu, joli»
pigeons I Lea grande* tour* tont calculée*.

Muettes, alla» regardent de toute leur hauteur dans
la* ruelle* étroite* de la ville, U an bat, cala grouille.
Un* véritable fourmilier, t Dea homme*, et tout pareil*
dan» l'uniforme gris, lion Dieu, que de soldat* alle-
mands 1 11» sont iHiirés. Il* vont, Da viennent, LU
ahavanobeat, ils partent en auto, — tandis que, mono-

tone, au loin A l'ouetT, ■

«jjoi

lit, gronda

U y a longtempa que le* behjlant* de la pelile ville
•ont habitué* i tout 1* LinLomarr* de 1» guerre. C'eet-
i-dire, ceux qui tont reiti*. Car tant de maison* ton!
délaissée*, tant ds fenêtre» «ont cluses I Beaucoup d*
propriétaire) ne tenaient évidemment ptt à voir Iet
Allemands t Puit, 11 y a de» famille* qu* la guerre t
turprise* en voyige, tu beau milieu de* vtcaneet. Ou
bien tutti 1* femme el le* enfant) sont dans le Midi,

tatst,

El 1» plupart de» homme» «ont la-bat, 1 l'autre
front, parmi le* ■ poilu» ». Letqucli tout morts, Ict-
quelt blette*, lesquels prisonniers ? Leur» femme!

La uCoMlie» le leur dit par foit, la uGoreHedci Arden-
rtet », que tout lea deux Jourt lu camelot» — gosse» et
vieillard» — vendent k travers la ville. On lt déplia
rapidement; on lit le bulletin du perc Joffre. Puit, ou
tourna 1a page, pour tulvre, nom par nom, la liait
de» pritonnicr», interné» dan» le» différent* camp* en
Allemagne. Souvent alor», on voit une vieille petit»
maman qui court vlt-l-tl* che» n commère, pour lui
apprendre au plu* vite que Baptiste, ion cher petil-Iili
Baptiite ett en vie, C'ctt lui, pu de doute, 11 n'y t que
lui de ce nom au gt' 1 Où est V. } A Frledrlchifeld. Et
l'orr l'en vt chex le libraire pour chercher sur la carte
cet endroit Inconnu.

Lea magaiina n'ouvrent pat de bonne haure ; vert
la* huit heures et demi, vers le* oeuf heuret. Evidem-
ment, kl iHalrea ne preeaent pu. Alors on voit mada-
me en peignoir violet, un moment sous la porte, Jeter
un regard anxieux dtn* U ru* à droite et à gtuche,
pendant que la bonne Honorine, tant trop de hâte,
épouttelte le* msrchsndises ou nettoie le* vllrea. Un
petit changement dint II devanture ienit bien oécet-

tairc. Voila tant de semaine», qu'on y peut admirer
lea mtmet volants, lea mêmes ruches, lea même»
chemisette» I II faudrait det nouveauté», m lit com-
ment le* faire venir } Pirit, It-bat, derrière le mur da
fer, derrière lei tranchée!, derrière le» canon* qui ton-
nent, n'eal paa a atteindre. Auisi madame ne peut-elle
que toupirer, jeter un regard vers le ciel, et te réal-
gner. Pull, tout d'un coup, Il lui vint une Idée. N'y
a-l-il pu din» un arrière-tiroir un superbe assortiment
de bu t jour } Et cette etpe en dentelle* tl charmante '
de l'hiver dernier. Il est vrai qu'elle était déjà nne foU
en devanture. Et 11 concurrente, Madame Ltbadie d'à
coté, ne manquera pas, en passant, de faire la mou*.
Qu'elle la fasse l A la guerre comme i la guerre 1
Honorine, cuscs d'épouiseler, on chinge 1* devinturel
Ce lont re* magasins de mode qui naturellement
souffrent le plus de 11 situation. Les blouse» de loie, la
confection pour homme*, lei chtus*tires Plnel, tout
1 un air légèrement fripé. M»li 11 c>t étonnant qu'il y
tlt encore de la marchindiie. On ■ dû avoir de grand*
■tock*. Lct petili niaichtndi font souvent dei échin-
gea entre eux, lelon leur» beaoint. Et sdnal, en l'en-
tr'ildtnt, de vieux concurrents deviennent tingulie-

Qutnt aux librairie», elle» ont un aspect détolé et
détolint : lea livre* empouisléré*. le pipler jauni.
D'aulrca affaire* marchent : les fruitiers, lea crèmeriee,
Jet paliwerie*. Aussi les libraire*, pour retler dm* lt
.mouvement, ajoutent k leur nourriture spirituelle de*
Conserve* alléchante», telle* que htrenga k la tauce
Jomite, poulett tu rit, ttrdlne». Et le» petite* boites en
fer-bltno font tre» bien entra un Bouuet «t un Uiri-
vsux, undlt que par-de**u» un Anatole France prêche
sa philosophie tourisme sur le haurd de* choK*.

Ce qui a remporté le plu* grsnd luccè* chea le*
toldati illemandi, ce tont Iet fruit), lu groi raisins

olr», lea poire» •uceulente». Que la presse parisienne
)it auisi sJgr* qu'il lui plaira, co fruits-)à du molnt
rstenl de la • douce France a.

RNSp KALKSCHM1DT.
\ suivre.) (Tesvdnit d* la * Gatette de Francfort ■.)

LE CULTE DES MOTS

Un ptuloaopb* tchappt pour *Ix Jour* des tranchée* —
la jfuarr* n* la* a pu tous occl* — rivait k mi-voix, hl*r tt
t'exprimait cetnin* mit :

■ Nom ■ommei, nou>, Fronçai), le* héritier, du Verbe.
En uo Uunp* ou l'Idée tt rupreaalan dlcell* m [Tuaient k
afflrmu laa auptrtorllei du Individu* *t 1* glolr* du ut
lion*, nom fouloni, *ur 1* théâtre mondial, le* grand* pte-
mleri rolia Laul* XJV «tait dimi-dlea. Eu pettu, xottux
qus U d* Cnlbert, tlndoiuil loin I* ranom n* la Praaee.

• Deputt, 1* Science tir* fut* rindwhi* nous eml rendu
t-tslla Ces dew <U*ttte lard hsuii ont attelé a kmr ekor
det mUlioni g* IraoatUtiiri obtevri tl itlrànt un pn jor-
loul, malt plus parliciUltranml dans le Ctntrt-Buroj*, 1*
cull* du mou pont y lutaursT celui de Tac (ton. Houe noue
en sommée *p*rfu n eeftj 1011, août nous en apercevons

£b, oui, mon > Eeux DuiloaopbepolLu- Non* non* eo apeie»
vmna auui longUinp* qu* août placeront lu heriUer* da
Verb* (U Tout-ie-Mond* su appeU* auoeau) li oa U fau-
dra:! du geni bthltnti davantage au fut*, moin* k sa
 
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