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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0038

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MANTINÉE ET l'aRCADIE ORIENTALE.

BS bassins du T-es bassins du Nord, berceaux de Phénéos, de Slymphale,
Nord. d'Aléa, de Kaphyaio se trouvaient les moins privilégiés sous
Ions les rapports. Emprisonnées entre de liantes et puissantes
parois, isolées sur elles-mêmes, ces villes n'ont connu que la
médiocrité d'une existence végétative et précaire. Au dedans,
leur territoire exigu suffisait tout juste à leur subsistance.
Encore vivaient-elles dans des transes continuelles ; leurs
champs nourriciers étaient à la merci d'un accident. Qu'un
tronc d'arbre, une pierre, un obstacle quelconque vint à obstruer
leurs émissaires, les voilà inondées et ruinées. L'ennemi inté-
rieur, l'eau, envahissait les cultures et les fermes. Vite, il fa lia il
trouver moyen de l'évacuer. Quand il n'était pas présent, il était
toujours imminent : avec lui, pas d'établissement durable en
dehors de l'étroite acropole assise sur uneéininence,pasde récolle
assurée. C'était un travail d'Hercule que de pourvoira l'assainis-
sement de ces plaines fangeuses ; aussi, les habitants se débat-
taient-ils dans l'impuissance.Il est vrai que leur isolement avait
pour corollaire la liberté. A condition de ne pas hausser les yeux
au delà de leurs montagnes, ils réussissaient à se faire oublier.
Personne ne se souciait d'eux. Sans les hasards de la guerre qui
jetaient, d'aventure sur leur territoire quelque parti d'hoplites
fuyant les chemins connus, ils auraient vécu en marge de l'his-
loire. Les grands capitaines allaient ailleurs porter leurs coups ;
ils ne s'attardaient parfois à ces bicoques que pour consoler leurs
soldats de quelque gros échec, (les républiques n'ont été, dans
le développement du génie grec, que des non-valeurs. Leur
contribution à l'œuvre collective se réduil à des contes pré-
tentieux sur leurs origines : les gens dont la vie esi nulle ont
toujours la ressource d'exalter leur enfance.

Le.bassin de I)aus le grand habitai areadien, ces cellules du Nord jouent.
Tripoiis. |,. ro||i d'arrière-logis ou de communs réservés aux comparses.
Ils ne communiquent avec le dehors que par d'obscurs cou-
loirs cl des entrées dérobées. Déjà Orchomène, à cheval sur
deux plaines contiguës, esl un personnage de [tins d'im-
portance et une manière de puissance. Mais la pièce prin-
cipale, celle où se concentra la vie des maîtres effectifs, OÙ
s'ouvraient les grandes entrées, où se sont débattus les intérêts
primordiaux île l'Arcadie el du Péloponnèse, c'est la plaine
de Mantinée et de Tégée. Là est h; pivot de l'histoire pélo-
ponnésienne. Un état détaillé des lieux fournira d'utiles
éléments à l'intelligence des faits dont on lira plus loin le récit.
 
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