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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0052

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MANTINÉE ET L'ARCADIE ORIENTALE.

A ce titre, la question appartient à l'histoire non moins qu'à la
géologie.

La plus grande partie fie l'eau qui circule dans le haut pays
arcadieii lui vient des pluies. Les sommets de l'Arlémision et
du Ménale ne sont pas assez élevés pour que L'humidité de
l'atmosphère s'y condense en glaciers. En hiver, les eîmes du
Malévo, de l'Arménia, de l'Ostrakina, de l'Aïdini se chargent
de neiges. Mais ces neiges durenl à peine de décembre en
mars; elles ne tiennent pas contre le premier soleil prin-
tanier (1). Elles restent d'ailleurs confinées sur des surfaces
assez exiguës, à la pointe des pics. Leur masse est bien peu
de chose relativement à la superficie totale du bassin. Leur
action est donc très limitée clans l'espace comme dans le
temps. Elles n'ajoutent qu'un faible surcroit, à la quantité
de pluie annuellement déversée par le ciel. Celui-ci, au con-
traire, se montre assez constant dans la mauvaise humeur. Les
intempéries sont fréquentes et tenaces dans la Haute Arcadie,
et les orages copieux. Ce n'est pas sans motif que Poséidon,
dieu des eaux, passait pour être originaire d'Arcadie. En etïet,
les nuages qu'a poussés devant lui le vent du Nord à travers
toute la Grèce, ceux que les autres vents ramassent à tous
les coins de l'horizon maritime, viennent en fin de compte se
tasser autour du massif arcadien et s'y accrochent comme à
un dernier refuge. Là, ils fondent en averses subites, abon-
dantes, intarissables. On ne peut évaluer à moins d'un mètre
la couche d'eau déposée chaque année au fond de la haute
plaine. Les pluies commencent au milieu de septembre et,
durent, avec de courtes interruptions, jusqu'en avril. Les
paysans aperçoivent ils au lever du soleil une légère couronne
de vapeurs flotter autour de l'Ostrakina, ils annoncent que
l'après midi sera pluvieuse : c'est un pronostic infaillible. Au
cœur même de l'été, il esl rare que huit jours s'écoulent sans
ondées. Le climat de la HautePlaine ressemble donc à celui de
l'Europe moyenne : il y pleut en toutes saisons (2).

(1) Le Cyllène et le Khelmos conservent jusqu'en mai leur coillure blanche.

(2) Philippson (Peloponnes, p. 109) divise l'Arcadie en deux sections climaté-
riques séparées par le Ménale : à l'E. l'Arcadie sèche, à l'O. l'Arcadie humide.
En fait, la Haute Plaine n'est rien moins que sèche. En été, les températures
sont très élevées, presque sénégaliennes, assez rigoureuses en hiver. Au mois
de juin 1888, notre thermomètre marquait à l'ombre de 28° à 42° (dans une
chambre); en hiver (décembre, janvier 1888-89), par la neige, il n'est pas des-
 
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