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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0053

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l'hydrographie souterraine.

27

Ces aspersions atmosphériques, en tombant sur les flancs nus
•les montagnes, suivent des chemins divers. Une partie glisse
rapidement sur La surface rocheuse, s'encaisse dans le lit des
torrents, véritables chêneaux de montagne, qui les canalisent et
les font dévaler, avec les éboulis de terres et de cailloux,en gros
bouillons jaunâtres jusqu'aux ruisseaux de la plaine. Entre
temps (sauf à l'époquedes neiges), ces rigoles se maintiennent à
sec. On ne saurait compter, sur les revers de la grande cuve et
•les cuvettes latérales, les sillons de ces ravins d'érosion. Ce
sont comme des bêtes voraces aux flancs des montagnes (1) : ils
les déchaî nent de plus en plus, les délavent et finissent même
par les dépouiller, des moindres bribes de terre retenues entre
•es fentes, en désagrégeant les roches. Aussi, pour peu que
l'homme n'ait pas le respect des arbres, la montagne dévêtue
Par l'un, déchiquetée par les autres, n'est bientôt plus qu'un
squelette.

Le reste des eaux est absorbé par la roche elle-même. Les Absorption*^
calcaires, aussi bien le calcaire bleu du Ménale que le calcaire pl"ie*I*r.

' la roche calcaire.

Manc de l'Artémision, n'ont qu'une apparente homogénéité. Ils
sont fendillés en tous sens par mille fissures où se perdent
•es pluies comme au travers d'un crible. Une fois engagée
dans ces interstices, l'eau pénètre de crevasse en crevasse,
entraînée par la pesanteur dans la masse de la roche, et s'accu-
mule dans les fentes les plus larges. A la suite des mouvements
mécaniques subis par le terrain ou sous la pression des eaux
accumulées, il s'établit des contacts ent re ces crevasses internes.
Les parois plus faibles cèdent sous le poids ; La dissolution chi-
mique de la roche, l'acide carbonique, l'érosion par les courants
ou les chutes torrentielles travaillent à forer dans La trame
montagneuse toul un réseau de drains intra-rupestres. Ces
actions onl été d'une puissance extrême durant la période où
•es précipitations atmosphériques avaient lieu avec beaucoup
Plus d'intensité qu'aujourd'hui (2). Des niasses d'eau ont dû

ccndu plus bas que - 3. En décembre 1891, il e«t tombé à — 10° et la neige a
recouvert la plaine de Tripolis d'une couebe de 30 centimètres. Les fortes cha-
leurs de l'été sont dues en partie au rayonnement des roches' avoisinantes. Xé-
noplion donne un détail caractéristique (Hellcti. VI, 5, 20) : opérant dans la
Mantinique au cœur de l'hiver (déc. 370), Agésilas avait hâte de reconduire en
Laconie ses troupes, qui soultraient sans doute de la rigueur du climat.

Les Grecs modernes les appellent des dévoreurs (oa-pos;) ou des séchons

(2) de Lapparent. Traité de géologie (1893), p. 201 et suiv.
 
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