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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0055

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l'hydrographie souterraine.

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aiment leur tribut liquide à la région basse jusqu'à complète
submersion, si, à mesure qu'ils l'emplissent, elle ne se déli-
vrait de leurs apports. La nature des roches se prête à mer-
veille à cette évacuation. L'étal et la structure des calcaires
Permettent un procédé d'absorption rapide, direct et localisé,
celui qui s'exerce par l'intermédiaire des précieux katavothres.
Ce mot de la langue populaire des paysans modernes (1) est
bien connu des voyageurs. Il désigne des orifices naturels de
formes diverses où s'engouffrent les eaux de la plaine (2), soit
qu'elles arrivent canalisées dans le lit des rivières, soit qu'elles
dorment en marais stagnants, ou s'étalent en nappes souter-
raines. Dans les trois cas, ces tissures ont pour caractère
commun d'être situées au niveau de la plaine, sinon au-des-
sous, mais elles dilTèrent par l'aspect et la direction. Les unes
se présentent comme de spacieuses cavernes : on aperçoit de
loin ieur portail béant se détacher en noir sur les tons roux
°u gris de la montagne (3). On y entre de plain-pied : la fraî-
cheur attire sous leurs arceaux les moulons et les bœufs
Pendant la saison chaude et sèche (4). D'autres ont des ouver-
tures basses, presque dérobées, à Heur de plaine. Il faut
ramper dans la boue sous les roches surbaissées pour péné-
trer dans la grotte, repaire des chacals et des renards. Ces
katavothres horizontaux ou de paroi agissent comme les

toi

(>) 'II xatafîoOpa. Leake (Morea l, p. 110. N. 1) se trompe en prenant cette
' "'e pour un pluriel de xocTaBcâOpov, qu'il regarde comme une corruption de
*aTafSâpaOpov par xoc-ràpaOpov. L'étymologie est xarà et [SriOpo;. Les anciens
désignent les katavothres par les termes de Bipaûpov, (ionien BépsOpov, arca-
dien ÇépeOpov, tégéate BépeÔpov. Voy. Strab. p. 389, VIII. 7.4. — Hésychius
*• "■), ou de yi<ju.a ou y isùx (t'ausan. passim), de'évauÀo;, d'àvï/or,,
de --pip^;. L'embouchure est appelée el«8|*d« (Erat. ap. Strab. VIII. 7. 4).
Les vocables modernes de rb XïOpaXttpi ou t, xefaXrfSpuaic ou tô xs3>aÀo3pu(Tt
ou XEcpaÀopp.juov signifient : source capitale ou source mère (en turc bnunar-
Oachi) et sont appliqués aux sources pérennes, d'un débit abondant et régulier,
P°»r les distinguer des fontaines intermittentes.

(?) Aristote. Météorologiques, I. 13.27, p. 52 (ed. Ideler) : "Oti B'etot
ToiocÙToci ipipa^Ye? xai 8ia<rT(£<reiç r?j; y^l?. Sr^oùfftv oi xaTa7tiv6[AEvoi rdiv

tletaxa TOiecùta itep\ ty,v 'ApxaBiav ierfv. Aïtiov 8k Stà ib opeiv^v oùaav
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°U aV(oO£V ÈTtlOVTO; u03ctoç.

(3) Par exemple, les katavothres de Taka et de Tsipiana.
. <*) Sous la voûte du kalavothre de Tsipiana, Puillon-Boblaye a vu un moulin
installé sur le courant.
 
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